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2. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

Les principales sont les lettres de compliments, de félicitation, de condoléance, de remercîment, d’excuses, de nouvelles, de recommandations. de conseils et de reproches. […] Lettres de nouvelles. […] Quand on mande des nouvelles, il est important de se souvenir qu’une lettre n’est point une narration. […] Mais si l’on veut donner des détails, et rehausser les faits par quelques développements piquants, on n’écrira plus une lettre de nouvelles, mais on fera une narration épistolaire dont nous parlerons à l’article de la narration. Les réponses aux lettres de nouvelles sont des lettres de remercîments, de conseils, de reproches, de félicitation, etc., suivant le cas.

3. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

Lorsque l’académie adopta enfin l’orateur dont elle avait tant de fois couronné ce que Voltaire appelait si plaisamment du galithomas, mot nouveau créé pour exprimer un nouveau genre de galimatias inconnu jusqu’alors, le récipiendaire prit pour sujet de son discours l’homme de lettres citoyen. […] Et que sont devenues les rênes de l’administration, confiées un moment à ces nouveaux Phaétons, dont la chute n’eût été que ridicule, si elle n’avait entraîné et brisé avec elle le char qu’ils avaient entrepris de conduire ? […] Rien de plus aisé à comprendre : « Il étudiait l’art qui enseigne les propriétés du mouvement, qui mesure les temps et les espaces, qui calcule les vitesses et commande aux éléments dont il s’assujétit les forces ; l’art de faire mouvoir tous ces vastes corps, d’établir un concert et une harmonie de mouvement entre cent mille bras, de combiner tous les efforts qui doivent concourir ensemble, de calculer l’activité des forces et le temps de l’exécution. — Maurice écartait les barrières du préjugé pour reculer les limites de son art : après avoir trouvé le bien, il cherchait le mieux. — Il s’élançait au-delà du cercle étroit des événements, et créait des combinaisons nouvelles ; imaginait des dangers pour trouver des ressources ; étudiait surtout la science de fixer la valeur variable et incertaine du soldat, et lui donner le plus grand degré d’activité possible ». […] S’agit-il des préjugés que Descartes avait à vaincre pour se former un système nouveau de connaissance ?

4. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

C’est par le coup d’œil observateur, qui découvre à tout moment dans ces objets des propriétés, des analogies, des différences, un nouvel ordre de choses, un nouveau monde que l’œil du vulgaire n’aperçoit jamais ; c’est pour le talent singulier, non de raisonner avec plus de méthode, mais de trouver les principes même sur lesquels on raisonne ; non de compasser ses idées, mais d’en faire de nouvelles et de les multiplier sans cesse par une réflexion féconde : talent unique et sublime, don précieux de la nature, que l’art peut aider quelquefois, mais qu’il ne saurait ni donner, ni suppléer par lui-même. […] Cet homme nouveau vint dire aux autres hommes que pour être philosophe, il ne suffisait pas de croire, mais qu’il fallait penser. […] Descartes se trouvait enfermé dans le labyrinthe avec tous les autres philosophes ; mais il se fit lui-même des ailes et s’envola, frayant ainsi de nouvelles routes à la raison captive ». […] Libre des opinions vulgaires, et pensant d’une manière qui n’appartient qu’à lui seul, il parle un langage, vrai dans le fond, mais nouveau et singulier, qui blesserait l’oreille des autres hommes ; vaste et profond dans ses vues, et s’élevant toujours par ses notions abstraites et générales, qui sont pour lui comme des livres abrégés, il échappe à tout moment aux regards de la foule, et s’envole fièrement dans les régions supérieures. […] Nouveau délire de la philosophie !

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Un vrai classique, comme j’aimerais à l’entendre définir, c’est un auteur qui a enrichi l’esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque, ou ressaisi quelque passion éternelle dans ce cœur où tout semblait connu et exploré ; qui a rendu sa pensée, son observation ou son invention, sous une forme, n’importe laquelle, mais large et grande, fine et serrée, saine et belle en soi ; qui a parlé à tous dans un style à lui, et qui se trouve aussi celui de tout le monde, dans un style nouveau, sans néologisme, nouveau et antique, aisément contemporain de tous les âges. […] que de conditions pour arriver à goûter de nouveau ce qu’on a senti une fois ! […] Des formes nouvelles de talents se produisent chaque jour ; toutes les règles d’après lesquelles on s’était accoutumé à juger les choses mêmes de l’esprit sont déjouées ; l’étonnement est devenu une habitude ; nous marchons de monstres en monstres. […] (Nouveaux Lundis. […] Ce morceau a été emprunté à la seconde série des Nouveaux Lundis, publiée par M.

6. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Contes, romans, nouvelles. […] La nouvelle ne se distingue pas, non plus, au fond, du conte ou du roman : dans l’usage ordinaire, c’est un roman de petite dimension, dont le sujet est présenté comme tout à fait nouveau, au moins comme peu ancien, où l’on donne surtout une forme ou des détails inconnus jusqu’ici. […] Nouvelles ; anecdotes. Après cette étude des romans, il n’y a rien à dire des nouvelles, qu’on distingue de la même manière entre elles, sinon qu’elles entrent quelquefois comme épisodes dans les romans considérables. […] Au-dessous des plus petites nouvelles, en diminuant toujours d’étendue, se trouvent les petits contes en prose, les historiettes, anecdotes, bons mots, reparties ingénieuses, etc.

7. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE I. De la propriété des mots. » pp. 2-8

Les mots simples ou primitifs sont, si l’on peut dire ainsi, les premiers nés d’une langue ; ce sont des mots formés de racines primitives2, appartenant à une langue plus ancienne, et servant à former d’autres mots par l’addition de nouvelles lettres ou de nouvelles syllabes. […] Les mots dérivés sont ceux qui ont été formés des mots simples par l’addition de nouvelles lettres ou de nouvelles syllabes que l’on nomme désinences ou terminaisons3. […] De même recordari (de rursum cordi dare, donner de nouveau à son cœur), signifie se souvenir, se rappeler.

8. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

Sont-ils, en subissant même des altérations et des corruptions nouvelles, adoptés par la majorité intelligente de la nation ? […] Le néologisme est l’emploi d’un mot nouveau ; l’archaïsme, l’emploi d’un mot vieilli. […] Chaque révolution, en effet, charrie en quelque sorte avec soi un limon de mots nouveaux qu’elle dépose dans la langue en s’écoulant. […] En admettant donc la justification accidentelle du néologisme, je voudrais que l’on apportât dans son emploi la plus scrupuleuse circonspection ; si les transformations successives du langage sont une nécessité de sa nature, que les bons esprits littéraires se fassent un devoir, comme les bons esprits politiques, dans les révolutions des Etats, de chercher à régulariser le mouvement, et, tout en laissant au progrès la part qui lui est due, à ramener la langue à son caractère primitif ; que, selon le mot ingénieux de Quintilien, ils préfèrent dans les mots nouveaux les plus anciens, et dans les anciens les plus nouveaux. […] Ainsi l’euphuisme du temps d’Elisabeth, dont plusieurs scènes de Shakespeare nous donnent l’idée, ainsi les conversations musquées du Pastor fido, des bergers du Lignon, des premières précieuses, les précieuses véritables, celles du dictionnaire de Somaise et des lettres de Voiture, ainsi les nouvelles sentimentales de quelques romanciers allemands, ne sont que des jargons, gracieux à leur origine, mais dont la licence va bientôt si loin qu’il ne faut rien moins que le holà d’un Molière pour les arrêter.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Par son intelligence, les animaux ont été apprivoisés, subjugués, domptés, réduits à lui obéir à jamais ; par ses travaux, les marais ont été desséchés, les fleuves contenus, leurs cataractes effacées, les forêts éclaircies, les landes cultivées ; par sa réflexion, les temps ont été comptés, les espaces mesurés, les mouvements célestes reconnus, combinés, représentés, le ciel et la terre comparés, l’univers agrandi et le Créateur dignement adoré ; par son sort émané de la science, les mers ont été traversées, les montagnes franchies, les peuples rapprochés, un nouveau monde découvert, mille autres terres isolées sont devenues son domaine ; enfin la face entière de la terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme, laquelle, quoique subordonnée à celle de la nature, souvent a fait plus qu’elle1, ou du moins l’a si merveilleusement secondée, que c’est à l’aide de nos mains qu’elle s’est développée dans toute son étendue, et qu’elle est arrivée par degrés au point de perfection et de magnificence où nous la voyons aujourd’hui. […] Le triste hiver, saison de mort, est le temps du sommeil, ou plutôt de la torpeur de la nature : les insectes sans vie, les reptiles sans mouvement, les végétaux sans verdure et sans accroissement, tous les habitants de l’air détruits ou relégués, ceux des eaux renfermés dans des prisons de glace, et la plupart des animaux terrestres confinés dans les cavernes, les antres et les terriers, tout nous présente les images de la langueur et de la dépopulation ; mais le retour des oiseaux au printemps est le premier signal et la douce annonce du réveil de la nature vivante, et les feuillages renaissants, et les bocages revêtus de leur nouvelle parure, sembleraient moins frais et moins touchants sans les nouveaux hôtes qui viennent les animer. […] C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux-mouches : elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite d’un printemps éternel. […] Geruzez, Nouveaux essais d’histoire littéraire, et l’Histoire de ses travaux et de ses idées, par M. […] Par là il a mérité ce jugement de La Harpe, qui a placé ses ouvrages entre les titres de la gloire nationale : « Il est du petit nombre des écrivains originaux qui ont donné à l’idiome qu’ils maniaient le caractère de leur génie, en même temps qu’ils l’appropriaient à des sujets nouveaux. » 1.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Vers minuit et demi, on eut des nouvelles du roi ; et aussitôt je vis madame la duchesse de Bourgogne sortir du petit cabinet avec monseigneur le duc de Bourgogne, l’air alors plus touché qu’il ne m’avait paru la première fois, et qui rentra aussitôt dans le cabinet. […] Parmi eux s’en remarquaient d’autres des plus éveillés de gens principaux de la cour, qui étaient accourus aux nouvelles, et qui montraient bien, à leur air, de quelle boutique ils étaient balayeurs. […] Dans la galerie et dans ce salon, il y avait plusieurs lits de veille, comme dans tout le grand appartement, pour la sûreté, où couchaient des Suisses de l’appartement et des frotteurs, et ils y avaient été mis à l’ordinaire avant les mauvaises nouvelles de Meudon. […] De fois à autre, M. le duc de Berry demandait des nouvelles de Meudon, sans vouloir comprendre la cause de la retraite du roi à Marly. Quelquefois il s’informait s’il n’y avait plus d’espérance ; il voulait envoyer aux nouvelles, et ce ne fut qu’assez avant dans la matinée que le funeste rideau fut tiré devant ses yeux, tant la nature et l’intérêt ont de peine à se persuader des maux extrêmes et sans remède.

11. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Un nouvel ordre de choses comporte un autre ordre d’idées, qui déterminent à leur tour de nouvelles formes de style. […] Ce n’est point assez, pour se placer au rang des modèles, d’ouvrir une route nouvelle ; il faut voir où cette route peut conduire les imitateurs tentés de la suivre : il ne suffit pas de créer un nouveau genre, il faut examiner si ce genre nouveau est une richesse littéraire de plus : c’est peu enfin d’introduire dans le style, des formes qu’il ne connaissait pas, et dont Fénelon, Voltaire, Buffon et Rousseau n’ont pas eu besoin pour assurer à notre langue l’empire qu’elle exercera à jamais sur toutes les langues modernes ; sans quoi l’on appauvrit la langue, au lieu de l’enrichir. […] Ainsi une nouvelle manière introduisit un nouveau genre ; la poésie quitta un moment la scène, pour y reporter bientôt des idées nouvelles, une pompe plus théâtrale, des mœurs que l’on n’y avait jamais étalées, et des maximes qui n’y avaient point encore été entendues. […] C’est au milieu de ces idées nouvelles, ou plutôt de ce chaos de toutes les idées, que s’élevèrent deux hommes, MM.  […] Delille ; mais sa manière perfectionnée, dans les Géorgiques, par une étude plus profonde de notre alexandrin, par des combinaisons plus savantes du rythme dont il est susceptible ; par des coupes nouvelles, heureusement hasardées ; et surtout par une concision nerveuse que Voltaire n’a point connue, et que la traduction d’un ouvrage didactique commandait impérieusement à M. 

12. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

C’est la faculté intellectuelle de créer ; c’est cette puissance d’intelligence qui découvre de nouveaux rapports entre les objets. […] Ces observations judicieuses, recueillies et mises au jour, formèrent bientôt de nouveaux orateurs, de nouveaux poètes, de nouveaux écrivains qui, joignant les talents naturels à l’étude de ces observations, réussirent mieux que leurs prédécesseurs, et fournirent eux-mêmes une matière abondante à de nouvelles réflexions.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Villemain 1790-1870 » pp. 251-256

Voilà le goût classique ; qu’il soit sage sans être timide, exact sans être borné3 ; qu’il passe à travers les écoles moins pures de quelques nations étrangères, pour se familiariser avec de nouvelles idées4, se fortifier dans ses opinions, ou se guérir de ses scrupules5 ; qu’il essaye, pour ainsi dire, les principes sur une grande variété d’objets ; il en connaîtra mieux la justesse, et, corrigé d’une sorte de pusillanimité sauvage, il ne s’effarouchera pas de ce qui paraît nouveau, étrange, inusité ; il en approchera, et saura quelquefois l’admirer1. […] Vous éprouverez qu’il adopte de lui-même, dans les combinaisons les plus nouvelles, tout ce qui est fort et vrai, et ne rejette que le faux, qui presque toujours est la ressource et le déguisement de la faiblesse. […] Le talent2 seul peut agrandir l’horizon du goût, lui faire prévoir confusément de nouveaux points de vue, et le disposer d’avance à juger des beautés qui n’existent pas encore.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Attendez-vous que quelque nouveau désastre, que la nécessité vous y contraignent ? […] Vous bornerez-vous, dites-moi, à parcourir les places publiques, en vous demandant mutuellement : Qu’y a-t-il de nouveau ? […] qu’attendez-vous de plus nouveau, de plus étrange, que de voir le Macédonien subjuguer Athènes, et faire la loi à la Grèce ? […] C’est ainsi que nous perdons des moments précieux à fabriquer des nouvelles. […] Il n’y a que la crainte en effet, ou l’énormité de l’attentat qui aient pu vous déterminer, Silanus, vous consul désigné, à décerner un nouveau genre de supplice.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Nouvelles de cour 1 Novembre 1786. […] Assurément ce tableau n’est pas nouveau pour un roi, toutes les cours se ressemblent ; mais quand les hommages dus au trône sont mérités par le génie3, quand on se courbe par devoir devant celui qu’on aurait honoré par choix, les plus grandes marques du plus profond respect et du plus vif désir de plaire rappellent plutôt le mérite de celui qui les reçoit que le rang qu’il occupe. […] Nouvelles de l’Académie et des lettres [I] 11 mars 1786. […] Voici un nouveau roman d’Estelle par M. de Florian : doux en commençant, fade à la longue, mais qui lui aplanira peut-être la route de l’Académie. […] Elle rédigeait un bulletin de nouvelles pour le jeune souverain qui avait visité Paris et ne pouvait détacher ses regards de cette capitale du plaisir et des arts.

16. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Nous ne serons obligés de recourir ni à des tournures bizarres, ni à des expressions nouvelles, parce que nous n’aurons jamais à rendre qu’une certaine suite d’idées, dans un ordre simple et lumineux ; et notre style sera clair, notre langage pur, parce que nos idées seront justes et nos sentiments vrais. […] Treneuil ; mais il est rare qu’on les interroge sans fruit ; et telle est leur abondance, que les derniers venus y trouveront encore de nouvelles richesses. […] Réduite à aller glaner pour vivre, Ruth se dévoue courageusement à ce genre nouveau de fatigue ; il s’agit de sa mère, tout est oublié :                        Le jour à peine luit, Qu’au champ du vieux Booz le hasard la conduit. […] Belle comme Rachel, comme Lia féconde, Son épouse eut un fils ; et cet enfant si beau Des bienfaits du Seigneur est un gage nouveau : 174C’est l’aïeul de David. […] Mais l’azime céleste, et les onctions saintes, Au mourant ont rendu ses facultés éteintes ; Et lui-même, étonné de ses nouveaux accents : « Calmez, dit le vieillard, vos cris attendrissants ; » Prêts à nous séparer que la foi nous soutienne, » Et pleurez en chrétiens, si ma mort est chrétienne, » Pourquoi vivrais-je encore !

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Aussi notre reconnaissance n’égalera-t-elle jamais la pureté des émotions nouvelles que nous devons à ces beaux vers, où l’azur du ciel et les hautes cimes se réfléchissent comme dans les eaux d’un lac paisible et transparent. […] Le repas achevé, la mère, du berceau Qui repose couché dans un sillon nouveau, Tire un bel enfant nu qui tend ses mains vers elle, L’enlève, et, suspendu, l’emporte à sa mamelle, L’endort en le berçant du sein sur ses genoux, Et s’endort elle-même, un bras sur son époux. […] Ma sœur et moi, cédant à tout par complaisance, Du nouveau possesseur épiâmes l’absence, Et, profitant de l’heure, appuyée à nos bras, Jusqu’au seuil de l’enclos nous traînâmes ses pas. […] C’est plus joli, ces choses nouvelles ; mais pourquoi est-ce que je regrette les vieilles, et replace de cœur les portes ôtées, les pierres tombées ? […] Soit nouvelles ou anciennes, toutes ont leurs dimensions pour cela, comme tout nid à son ouverture.

18. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Cependant le malheur du siècle est tel, qu’on voit beaucoup d’opinions nouvelles en théologie, inconnues à toute l’antiquité, soutenues avec obstination et reçues avec applaudissement ; au lieu que celles qu’on produit dans la physique, quoique en petit nombre, semblent devoir être convaincues de fausseté dès qu’elles choquent tant soit peu les opinions reçues : comme si le respect qu’on a pour les anciens philosophes était de devoir, et que celui que l’on porte aux plus anciens des Pères était seulement de bienséance ! […] Puisqu’ils ne se sont servis de celles qui leur avaient été laissées que comme de moyens pour en avoir de nouvelles, puisque cette heureuse hardiesse leur a ouvert le chemin aux grandes choses, nous devons prendre celles qu’ils nous ont acquises2 de la même sorte, et à leur exemple en faire les moyens et non pas la fin de notre étude, et ainsi tâcher de les surpasser en les imitant. […] Ceux que nous appelons anciens étaient véritablement nouveaux en toutes choses, et formaient l’enfance des hommes proprement ; et comme nous avons joint à leurs connaissances l’expérience des siècles qui les ont suivis, c’est en nous que l’on peut trouver cette antiquité que nous révérons dans les autres. […] Je veux lui faire voir là-dedans un abîme nouveau. […] Votre Majesté n’ignore pas la peine et le temps que coûtent les productions nouvelles, surtout lorsque les inventeurs veulent les porter eux-mêmes à leur dernière perfection : c’est pourquoi il seroit inutile de dire combien il y a que je travaille à celle-ci, et je ne peux mieux l’exprimer qu’en ajoutant que je m’y suis attaché avec autant d’ardeur que si j’eusse prévu qu’elle devoit paroître un jour devant une personne si auguste.

19. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Égaré dans ses propres champs, il s’arrête et ne reconnaît plus sa route : il voit de nouvelles collines se former, et la campagne bouleversée lui prédite un aspect informe. […] Loin de l’admirer, on le plaint d’avoir passé tant de temps à faire de nouvelles combinaisons de syllabes pour ne rien dire que ce que tout le monde dit. […] Ces nouveaux partisans ont pré tendu, contrairement à Boileau (Voir, vol. […] Ils mirent en vogue des expressions dérivées de barbarismes ; des tours nouveaux avec des solécismes ; et ils présentèrent des idées neuves avec des termes impropres. […] Une des plus précieuses qualités du style qui nous occupe, c’est la tendresse et l’amour qui viennent y ajouter de temps en temps un nouveau charme.

20. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

De nouvelles idées donnèrent naissance à de nouvelles expressions ; le langage s’étendit et les langues naquirent, Leur berceau fut, comme on le sait, la tour de Babel. À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent.

21. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Autant de siècles, autant de nouvelles extravagances sur l’immortalité et la nature de l’âme : ici, c’était un assemblage d’atomes ; là, un feu subtil ; ailleurs, un air délié ; dans une autre école, une portion de la Divinité. […] Regardez le monde tel que vous l’avez vu dans vos premières années, et tel que vous le voyez aujourd’hui : une nouvelle cour a succédé à celle que nos premiers ans ont vue ; de nouveaux personnages sont montés sur la scène ; les grands rôles sont remplis par de nouveaux acteurs ; ce sont de nouveaux événements, de nouvelles intrigues, de nouvelles passions, de nouveaux héros dans la vertu comme dans le vice, qui font le sujet des louanges, des dérisions, des censures publiques. Un nouveau monde s’est élevé insensiblement, et sans que vous vous en soyez aperçus, sur les débris du premier. […] L’académicien chargé de répondre au récipiendaire reprenait tous ces éloges, et y joignait celui de son nouveau confrère. […] Voltaire, qui aimait à innover et qui savait y réussir, voulut signaler par un discours d’un nouveau genre son entrée à l’Académie.

22. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Apollon, si jamais, échappé du tombeau, Il retourne au Ménale avoir soin du troupeau, Ces mains, ces vieilles mains orneront ta statue De ma coupe d’onyx à tes pieds suspendue ; Et, chaque été nouveau, d’un taureau mugissant La hache à ton autel fera couler le sang. […] J’en détourne le sens, et l’art sait les contraindre Vers des objets nouveaux qu’ils s’étonnent de peindre1. […] De ce mélange heureux l’insensible douceur Donne à mes fruits nouveaux une antique saveur. […] Ce retour à l’antiquité, éternellement jeune, fit éclore un nouveau printemps.

23. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

L’esprit public, d’ailleurs, est gagné aux idées nouvelles. […] La victoire de l’esprit nouveau n’est plus contestée. […] Ce qui naît, c’est le siècle nouveau. […] Ce caractère nouveau s’accusait encore plus chez Massillon. […] Henri, dans ce nouveau malheur, manquait d’argent et était malade.

24. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Dès que le jeune voyageur a percé les ténèbres, a débrouillé le chaos qui lui cachait ce monde nouveau qu’il vient habiter, tout le charme, tout l’étonne, tout le ravit ; une foule innombrable de vives sensations, de doux plaisirs, pénètrent dans son âme par les cinq parties que le ciel a placées artistement autour d’elle pour les y conduire. […] Enfin, enivré de tant de sensations nouvelles, déjà fatigué de son bonheur, sa vie a besoin de trêve, et la nature lui fait éprouver une autre félicité dans une cessation apparente d’existence, dans le doux repos du sommeil. […] À ce moment, Bonaparte ayant pris de nouvelles dispositions : « Soldats, crie-t-il aux troupes de Victor, c’est assez reculer, marchons en avant ; vous savez que je couche toujours sur le champ de bataille. » Ces paroles électriques décidèrent du succès ; les Français furent vainqueurs de leurs ennemis. […] L’harmonie imitative ne doit pas mener l’écrivain jusqu’à la licence, c’est-à-dire, ne doit pas lui faire créer de nouveaux termes : ce que les anciens se sont souvent permis sous le nom d’Onomatopée ; mais elle choisit les mots, qui, par le son ou la prosodie de leurs syllabes, paraissent propres à peindre l’objet. […] La Flandre est conquise ; l’Océan et la mer Méditerranée sont réunis ; de vastes ports sont creusés ; une enceinte de forteresses environne la France ; les colonnades du Louvre s’élèvent ; les jardins de Versailles se dessinent ; l’industrie des Pays-Bas et de la Hollande se voit surpassée par les ateliers nouveaux de la France ; une émulation de travail, d’éclat, de grandeur, est partout répandue : un langage sublime et nouveau célèbre toutes ces merveilles et les grandit pour l’avenir.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Villemain. Né en 1790. » pp. 479-491

Voilà le goût classique ; qu’il soit sage sans être timide, exact sans être borné3 ; qu’il passe à travers les écoles moins pures de quelques nations étrangères, pour se familiariser avec de nouvelles idées4, se fortifier dans ses opinions, ou se guérir de ses scrupules1 ; qu’il essaye, pour ainsi dire, les principes sur une grande variété d’objets ; il en connaîtra mieux la justesse, et, corrigé d’une sorte de pusillanimité sauvage, il ne s’effarouchera pas de ce qui paraît nouveau, étrange, inusité ; il en approchera, et saura quelquefois l’admirer2. […] Vous éprouverez qu’il adopte de lui-même, dans les combinaisons les plus nouvelles, tout ce qui est fort et vrai, et ne rejette que le faux, qui presque toujours est la ressource et le déguisement de la faiblesse. […] Le talent2 seul peut agrandir l’horizon du goût, lui faire prévoir confusément de nouveaux points de vue, et le disposer d’avance à juger des beautés qui n’existent pas encore. […] La Flandre est conquise ; l’Océan et la Méditerranée sont réunis ; de vastes ports sont creusés : une enceinte de forteresses environne la France ; les colonnades du Louvre s’élèvent ; les jardins de Versailles se dessinent ; l’industrie des Pays-Bas et de la Hollande se voit surpassée par les ateliers de la France ; une émulation de travail, d’éclat, de grandeur, est partout répandue ; un langage sublime et nouveau célèbre toutes ces merveilles, et les agrandit pour l’avenir.

26. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Les fameuses stances de consolation à du Périer : Ta douleur, du Périer, sera donc éternelle, écrites en 1599, attestent un nouveau progrès. […] Le nouveau Psalmiste entrevoit à peine la pensée de l’ancien, et il l’entrevoit toute nue et dépouillée de sa pompe orientale. […] Il jouit des beautés qu’ont les saisons nouvelles. […] Dans ce nouveau travail mon but est de te plaire. […] En de nouveaux périls pourquoi vous rejeter ?

27. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

On lui envoie une seconde armée sous les ordres de Wurmser ; il ne peut la battre qu’en se concentrant rapidement, et en frappant alternativement chacune de ces masses isolées ; en homme résolu, il sacrifie le blocus de Mantoue, écrase Wurmser à Lonato, à Castiglione, et le rejette dans le Tyrol ; Wurmser est renforcé de nouveau, comme l’avait été Beaulieu ; Bonaparte le prévient dans le Tyrol, remonte l’Adige, culbute tout devant lui à Roveredo, se jette à travers la vallée de la Brenta, coupe Wurmser qui croyait le couper lui-même, le terrasse à Bassano, et l’enferme dans Mantoue. […] Bonaparte courait maintenant à de nouveaux projets ; il se dirigeait vers Rome, pour revenir, non plus sur l’Adige, mais sur Vienne. […] Le courrier qui portait ces nouvelles arriva le soir à Paris. […] « Je ne sais pas de plus mémorable élan que l’espèce d’épilogue qui termine le huitième volume, et couronne le récit des victoires toutes républicaines de la première campagne d’Italie. « Malheur à qui, jeune et né dans les rangs nouveaux, n’a pas senti un jour, en lisant cette page, un battement de cœur et une larme. » (Sainte-Beuve.)

28. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Elles demandent à être présentées sous un jour nouveau, ou à être relevées soit par les ornements de l’expression, soit par une tournure élégante. […] Quelles sont les qualités requises pour les images nouvelles ? […] Quant aux mots nouveaux, s’ils doivent toujours être proscrits des langues mortes, si ce n’est lorsqu’il s’agit d’exprimer des choses inconnues aux anciens, ils sont quelquefois admis dans les langues vivantes. […] C’est pourquoi Quintilien veut que l’on choisisse les expressions les plus anciennes parmi les nouvelles, et les plus nouvelles, parmi les anciennes. […] On entend par anachronisme de mots l’emploi d’expressions nouvelles pour désigner des choses anciennes.

29. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

A mesure que l’homme a découvert un plus grand nombre d’objets, à mesure que des rapports plus multipliés avec ses semblables ou avec ces objets ont fait naître en lui des sentiments nouveaux, il lui a fallu créer des mots pour rendre les uns et les autres, et il a procédé à ces nouvelles créations par la méthode déjà employée. […] D’une autre part, la stérilité forcée du langage naissant, la paresse d’invention naturelle au sauvage et à l’habitant de la zone tropicale, la commodité qu’il trouvait à employer les mots existants en les détournant de leur sens primitif, au lieu de prendre la peine d’en créer de nouveaux, tout contribua à donner un plus grand développement au langage figuré, et c’est ainsi qu’à l’onomatopée et à la métaphore se joignirent tout naturellement l’hyperbole, la prosopopée, l’apostrophe, l’inversion, la catachrèse, etc. […] Avant d’entrer dans les détails, et sans vouloir, je le répète, imposer mon système, je recommanderai seulement à celui qui étudie les figures, d’abord, de ne point perdre de vue dans son travail la division que je viens d’indiquer, d’en vérifier l’exactitude par l’examen des faits, et, à mesure que se présente un terme nouveau, de le ramener sous ce que j’ai appelé sa bannière ; cette attention lui facilitera l’intelligence et le souvenir de chaque figure ; ensuite de mettre à part, d’un côté, celles qui ne sont, selon la remarque consignée plus haut, que des idiotismes consacrés par l’usage, de simples catachrèses, n’admettant par conséquent aucun précepte, aucune modification, en un mot, choses de mémoire et de théorie ; de l’autre, celles qui sont entièrement abandonnées au libre arbitre de l’écrivain, et par là même obligent le rhéteur à en régler l’emploi, à en déterminer les limites, choses de réflexion et de pratique.

30. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,     Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre     Avait, depuis plus de cent ans,     Produit pour l’usage des gens. […] Il y a un récit analogue à cette fable dans la xxie des Nouvelles de Bonaventure des Perriers. […] On trouve le même sujet précédemment traité dans les Nouvelles de Bon. des Perriers (la XIVe). […] Nouveau souvenir de Rabelais, qui emploie ce mot pour désigner un homme sans importance, un pauvre sire.

31. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Regnard. (1655-1709.) » pp. 242-253

Il a de nouveau tenté les chances du jeu, qui lui ont été favorables. […] >Hector, en vérité, Il n’est point dans le monde un état plus aimable Que celui d’un joueur : sa vie est agréable ; Ses jours sont enchaînés par des plaisirs nouveaux. […] Notre bourse est à fond, et par un sort nouveau, Notre amour recommence à revenir sur l’eau. […] C’était le nom donné aux vaisseaux de l’Espagne qui transportaient l’or du nouveau monde.

32. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

En 1791, il quittait l’Europe et allait demander au spectacle du nouveau monde des impressions nouvelles et comme un rajeunisse-sèment moral. […] J’avais entrevu de nouveau une clarté et j’avais marché vers elle. […] Ses proclamations ont créé un genre nouveau d’éloquence dont elles resteront les modèles. […] Chaque jour voyait naître et échouer, pour le salut du comte, quelque nouveau dessein. […] — Je vois, répondit l’évêque de Tours, le nouveau belvédère que le roi vient d’y faire élever. — Et tu n’aperçois rien de plus ?

33. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Mais les Grecs sont ennuyés des longueurs du siége ; il veut les tenter et voir s’ils sont disposés à faire de nouveaux efforts. […] ses faveurs, toutes funestes qu’elles sont, sont réputées si chères à tous les cœurs haut placés, qu’il trouve toujours de nouveaux chefs, aussi prêts à lui offrir leurs services que lui à les oublier. […] Longtemps il stationnait dans l’Agora, la place aux nouvelles, aux commérages, aux scandales du jour. […] Vous verra-t-on toujours aller aux nouvelles sur la place et vous demander : Qu’y a-t-il de nouveau ? […] qu’y aurait-il de plus nouveau qu’un homme de Macédoine qui bat les Athéniens et s’impose à la Grèce ?

34. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Quels genres nouveaux apparaissent et se développent alors ? […] Quelle gloire les attend au contraire s’ils découvrent un nouveau monde ! […] De nouvelles idées se sont répandues ; on proclame partout la nécessité de la tolérance. […] Dans les salons, chez les libraires, partout où le public lettré se donne rendez-vous, le chef-d’œuvre nouveau est exalté ou dénigré. […] Vous ne comprenez pas que tous ces nouveaux auteurs que vous applaudissez maintenant ne sont que les fils ingrats du grand Corneille !

35. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

De quels yeux regardèrent-ils le jeune Prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces ! […] Il ne se contente plus de ses premières conquêtes, il y en ajoute tous les jours de nouvelles ; et, pendant que vous temporisez et que vous donnez tranquilles, il vous enveloppe et vous investit de toutes parts. […] Ne voulez-vous jamais faire autre chose qu’aller par la ville vous demander les uns aux autres : « Que dit-on de nouveau ?  […] y a-t-il rien de plus nouveau que de voir un homme de Macédoine se rendre maître des Athéniens ?

36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Si nous fûmes assez infortuné pour te méconnaître dans le siècle qui finit, tu n’auras pas roulé en vain le nouveau siècle sur notre tête. […] Étonnés de ces cantiques, les hôtes des champs4 sortent des blés nouveaux, et s’arrêtent à quelque distance, pour voir passer la pompe villageoise. […] Un effet de lune Un soir je m’étais égaré dans une forêt, à quelque distance de la cataracte du Niagara ; bientôt je vis le jour s’éteindre autour de moi, et je goûtai, dans toute sa solitude, le beau spectacle d’une nuit parmi les déserts du nouveau monde. […] Seul il est créateur ; seul il varie, enrichit, amplifie son chant, y ajoute des chants nouveaux.

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