Ce genre tout moderne a pris naissance en Allemagne, où Haller et Kleist le mirent à la mode. […] Il nous met quelquefois sous les yeux les situations les plus touchantes et les plus pathétiques, avec toute la chaleur qu’elles peuvent avoir dans la bouche des personnages intéressés. […] On peut cependant y mettre plus de finesse, de délicatesse ou d’agrément ; mais il faut en exclure toute fiction sérieuse, toute peinture magnifique, toute idée ou tout sentiment trop relevé. […] Il y a néanmoins des occasions où les petits détails font bon effet, comme lorsque La Fontaine peint les tentatives des rats qui, après plusieurs alarmes, commencent à sortir : Mettent le nez à l’air, montrent un peu la tête, Puis rentrent dans leurs nids à rats ; Puis, ressortant, font quatre pas, Puis enfin se mettent en quête. […] Le récit sera clair si on place chaque chose en son lieu, en son temps ; si on met de l’ordre dans les idées et dans les expressions ; si on n’emploie que des termes et des tours justes, naïfs, sans équivoque et sans ambiguïté.
La faim mit Malfilâtre au tombeau, a dit Gilbert, mort lui-même à l’hôpital avant sa trentième année. […] La faim mit au tombeau Malfilâtre ignoré2 : S’il n’eût été qu’un sot, il aurait prospéré. […] C’est le même qui, comme l’a dit ailleurs Gilbert, … Fameux par ses chansons, Mit l’histoire de France en opéras bouffons : à peu près comme le marquis de Mascarille, dans Molière, voulait mettre en madrigaux toute l’histoire romaine.
on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens. […] Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n’en voyait point d’occupés A chercher le soutien d’une mourante vie ; Nul mets n’excitait leur envie2 ; Ni loups ni renards n’épiaient La douce et l’innocente proie ; Les tourterelles se fuyaient : Plus d’amour, partant plus de joie3. […] Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait, Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville2 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats3 Notre laitière ainsi troussée, Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait ; en employait l’argent ; Achetait un cent d’œufs ; faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. […] Et qui m’empêchera de mettre en notre étable, Vu le prix dont il est4, une vache et son veau, Que je verrai sauter au milieu du troupeau ? […] On aime à voir La Fontaine se mettre lui-même en scène, comme ne se piquant pas d’être plus sage que les autres : voilà un des charmes de sa philosophie. » 1.
Si j’étais riche Si j’étais riche, je n’irais pas me bâtir une ville en campagne, et mettre au fond d’une province les Tuileries devant mon appartement. […] Les mets seraient servis sans ordre, l’appétit dispenserait des façons4 ; chacun, se préférant ouvertement à tout autre, trouverait bon que tout autre se préférât de même à lui : de cette familiarité cordiale et modérée, naîtrait sans grossièreté, sans fausseté, sans contrainte, un conflit badin, plus charmant cent fois que la politesse, et plus fait pour lier les cœurs. […] Il inventa, dit-on, la morale ; d’autre avant lui l’avaient mise en pratique ; il ne fit que dire ce qu’ils avaient fait ; il ne fit que mettre en leçons leurs exemples. […] Rousseau contribua à mettre les jeux rustiques et les bergeries à la mode ; rappelez-vous Trianon.
Cette marque d’honneur qu’il met dans ma famille Montre à tous qu’il est juste, et fait connaître assez Qu’il sait récompenser les services passés. […] Chaque jour, chaque instant, pour rehausser ma gloire, Met lauriers sur lauriers, victoire sur victoire. […] Vous voyez toutefois qu’en cette concurrence Un monarque entre nous met quelque différence. […] ) Mon nom dans nos succès s’étais mis assez haut Pour faire quelque bruit sans beaucoup d’injustice ; Et je suivrais encore un si noble exercice, N’était que l’autre hiver, faisant ici ma cour2, Je vous vis, et je fus retenu par l’amour. […] Et ne savez-vous point avec toute la France D’où ce titre d’honneur a tiré sa naissance, Et que la vertu seule a mis en ce haut rang Ceux qui l’ont jusqu’à moi fait passer dans leur sang ?
Mais nous conviendrons aussi que ses admirateurs ont mis trop d’affectation à lui faire un mérite de prétendues beautés en ce genre, auxquelles il n’avait sûrement pas songé. […] Sa démarche ferme et hardie annonce sa noblesse et son rang ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre : elle est réservée à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, saisir les objets éloignés, écarter les obstacles et tout ce qui pourrait nuire, retenir ce qui peut plaire, et le mettre à la portée des autres sens ». […] « Cet homme (Machabée,) que Dieu avait mis autour d’Israël comme un rempart d’airain, où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer, avec ses mains triomphantes, les ruines du sanctuaire ». […] Je sais, comme un autre, qu’il se trouve de fort beaux vers dans Claudien ; des morceaux même que l’on peut mettre sans danger sous les yeux de la jeunesse : je n’ignore point qu’il y a, dans Thomas, des choses aussi bien pensées que bien écrites ; que son Essai sur les Éloges est un ouvrage neuf, plein de recherches curieuses et qui fait honneur à notre littérature, qui compte peu de morceaux oratoires plus véritablement éloquents que l’Éloge de Marc-Aurèle.
Avant que l’écrivain mette la main à l’œuvre, ne se rappelle-t-il pas le monologue du sculpteur : Qu’en fera, dit-il, mon ciseau ? […] Supposez le pinceau de Teniers égal à celui de Raphaël : mettrez-vous sur la même ligne les magots de l’un et la Transfiguration de l’autre ? […] Mais s’il s’agit de choisir entre eux, ne croyez pas que je les mette tous trois sur la même ligne. […] Si le style est en rapport avec le sujet, il est sec et mesquin ; ambitieux et boursouflé, s’il veut se mettre trop en relief ; monotone dans tous les cas.
Grattez du peigne à la porte De la chambre du roi ; Ou si, comme je prévoi, La presse s’y trouve forte, Montrez de loin votre chapeau, Ou montez sur quelque chose Pour faire voir votre museau ; Et criez, sans aucune pause, D’un ton rien moins que naturel : « Monsieur l’huissier, pour le marquis un tel. » Jetez-vous dans la foule, et tranchez du notable ; Coudoyez un chacun, point du tout de quartier ; Pressez, poussez, faites le diable Pour vous mettre le premier. […] Mon étourdi se met à sonner comme il faut, Et crie à pleine voix : Tayaut, tayaut, tayaut ! […] j’ai mis bas la bête. » A-t-on jamais parlé de pistolets, bon Dieu ! […] Elle mit également son éloge au concours (1769), et le prix fut obtenu par Chamfort.
Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber. […] Voiture parlait ainsi de Richelieu : « Oui, lorsque dans deux cents ans, ceux qui viendront après nous liront en notre histoire que le cardinal de Richelieu a démoli la Rochelle et abattu l’hérésie, et que par un seul traité, comme par un coup de rets, il a pris trente ou quarante de ses villes pour une fois ; lorsqu’ils apprendront que, du temps de son ministère, les Anglais ont été battus et chassés, Pignerol conquis, Cazal secouru, toute la Lorraine jointe à cette couronne, la plus grande partie de l’Alsace mise sous notre pouvoir, les Espagnols défaits à Veillane et à Avein ; et qu’ils verront que, tant qu’il a présidé à nos affaires, la France n’a pas un voisin sur lequel elle n’ait gagné des places ou des batailles : s’ils ont quelque goutte de sang français dans les veines et quelque amour pour la gloire de leur pays, pourront-ils lire ces choses sans s’affectionner à lui, et, à votre avis, l’aimeront-ils ou l’estimeront-ils moins, à cause que, de son temps, les rentes sur l’Hôtel de Ville se seront payées un peu plus tard, ou que l’on aura mis quelques nouveaux officiers à la chambre des comptes ? […] Maynard (1583-1646) adressait à Malherbe ce dizain : Un rare écrivain comme toi Devrait enrichir sa famille, D’autant d’argent que le feu roi En avait mis dans la Bastille.
Il excelle à imaginer des cadres, de petits drames, des motifs, qui mettent en action une pensée ou un sentiment. […] Je me souviens, car j’ai bonne mémoire, Du premier jour où je te mis. […] Je dois bientôt, il me le semble, Mettre pour jamais habit bas3. […] A pied grimpant le coteau Où pour voir je m’étais mise, Il avait petit chapeau Avec redingote grise.
Et vous-mêmes, à votre tour, mettez-vous à l’œuvre : Essayez de faire des vers français […] Ai-je donc élevé si haut votre fortune Pour mettre une barrière entre mon fils et moi ? […] L’empereur, il est vrai, ne vient plus chaque jour Mettre à vos pieds l’empire, et grossir votre cour ; Mais le doit-il, madame ? […] Car de tous mets sucrés, secs, en pâte, ou liquides,... […] Chez Racine, c’est la sensibilité surtout qui est mise en jeu, mais sans nuire en aucune manière à la solidité de sa raison et de son jugement, non plus qu’à la délicatesse de son bon goût.
Quand l’élève a bien remarqué dans vingt circonstances que le mot qui exprime la qualité se met au même genre et au même nombre que les noms qu’il qualifie, quand il a parfaitement compris tous les éléments de ce fait grammatical, qu’alors la règle : l’adjectif s’accorde avec le substantif en genre et en nombre, ou les deux mots, Deus sanctus , viennent résumer ces observations multipliées, et leur donner un corps ; que l’élève apprenne cette règle littéralement, comme une formule algébrique, comme le texte d’un article de loi ; alors seulement il ne l’oubliera plus. […] En appuyant sur la nécessité de l’érudition, je demande que vous mettiez assez de choix et d’ordre dans vos matériaux pour que votre intelligence ne soit pas perdue dans ses propres richesses et écrasée sous le faix ; qu’au contraire, elle le porte avec aisance, et maintienne son caractère individuel au milieu de toutes ces acquisitions étrangères. […] Puis, quand vous l’avez dégagé de tout ce qui n’est pas lui, attachez-vous, obstinez-vous à sa contemplation, de façon que rien ne vous en puisse distraire, qu’il absorbe toutes vos facultés, qu’il devienne une de ces pensées dominantes, produites parfois en nous, soit par une passion, soit par un événement qui met en jeu notre existence ou nos plus chers intérêts : on ne sait pas assez ce que peut cette habitude de s’identifier avec un sujet. […] Tandis que l’élève s’habituera de lui-même à cette science de la méditation, que le professeur mette entre ses mains les livres, les discours, les traités les plus remarquables ; qu’il lui fasse observer et comprendre les divers mérites et l’artifice de la composition, non-seulement sous le rapport de la pensée, mais sous celui de l’ordre et du style ; que souvent il le ramène sur ses pas, soit pour se rendre un compte plus exact des intentions de l’écrivain, soit pour mieux retenir l’ensemble et les détails ; que, dans les discussions politiques, judiciaires, philosophiques, il lui présente, autant que possible, le pour et le contre, surtout si la question a été traitée par deux rivaux dignes l’un de l’autre. […] essayez de le mettre en pratique, et vous serez étonné de la facilité qu’il vous donnera pour trouver non-seulement les mots, mais les idées.
La pastorale est, pour ainsi dire, la peinture de l’âge d’or mis à la portée des hommes. […] Dans chaque pastorale, il faut dessiner d’une manière nette le lieu particulier où l’action se passe, et mettre sous les yeux du lecteur les objets qui le déterminent et l’embellissent. […] Si l’on excepte les vieux noëls de nos campagnes, qu’une versification un peu plus soignée mettrait au rang des plus belles pastorales, et quelques églogues du P. […] Dans le dialogue, on ne mettra jamais plus de trois interlocuteurs, parce qu’il serait trop difficile d’en occuper convenablement un plus grand nombre. […] Dans les cas très rares où l’idylle possède une action, cette action doit être mise en récit.
Si vous allez par le chemin du bel esprit, vous trouverez ici des gens, qui en mettront plus dans un seul couplet de chanson, que vous dans tout un sermon. […] Ces sortes de discours peuvent être mis au nombre des plaidoyers. […] On sent par conséquent qu’il ne saurait y mettre trop d’exactitude, de précision et de clarté. […] Du Ryer, Gillet, et l’abbé Maucroix, ont mis en notre langue plusieurs Oraisons de Cicéron. […] Ce fut, dit-on, au moyen des pétards qui furent alors mis en usage pour la première fois.
Elle se met en mer au mois de février, malgré l’hiver et les tempêtes ; et sous prétexte de conduire en Hollande la princesse royale sa fille aînée2, qui avait été mariée à Guillaume, prince d’Orange3, elle va pour engager les Etats dans les intérêts du roi, lui gagner des officiers, lui amener des munitions. […] La grâce, plus active encore, l’a déjà mise en défense. […] Elle s’écrie : « O mon Dieu, pourquoi n’ai-je pas toujours mis en vous ma confiance ? […] Aussitôt qu’il eut porté de rang en rang l’ardeur dont il était animé, on le vit presque en même temps pousser l’aile droite des ennemis, soutenir la nôtre ébranlée, rallier les Français à demi vaincus, mettre en fuite l’Espagnol victorieux, porter partout la terreur, et étonner1 de ses regards étincelants2 ceux qui échappaient à ses coups. […] Pendant qu’avec un air assuré il s’avance pour recevoir la parole de ces braves gens, ceux-ci, toujours en garde, craignent la surprise de quelque nouvelle attaque ; leur effroyable décharge met les nôtres en furie : on ne voit plus que carnage ; le sang enivre le soldat, jusqu’à ce que ce grand prince, qui ne put voir égorger ces lions comme de timides brebis, calma les courages émus et joignit au plaisir de vaincre celui de pardonner.
Helvétius5 Tout vouloir est d’un fou ; l’excès est son partage : La modération est le trésor du sage ; Il sait régler ses goûts, ses travaux, ses plaisirs, Mettre un but à sa course, un terme à ses désirs. […] Sur un tapis dès qu’on te voit paraître, Noble bourgeois, clerc, prélat, petit-maître3, Femmes surtout, chacun met son espoir Dans tes cartons peints de rouge et de noir ; Leur âme vide est du moins amusée Par l’avarice4 en plaisir déguisée. […] Parmi les flots de la foule empressée, J’allai montrer ma mine embarrassée ; Mais un commis, me prenant pour un sot, Met rit au nez sans me répondre un mot ; Et je voulus, après cette aventure, Me retourner vers la magistrature. […] On met bas les habits ; vêtus seulement de leurs capotes, les soldats courent aux vivres, au bois, à l’eau, à la paille. […] Plusieurs de ses opéras ont été mis en musique par Lulli et sont des chefs-d’œuvre (1635-1688).
Il met en jeu les passions humaines ; il représente le vice aux prises avec la vertu ; celle-ci sort triomphante de la lutte ; mais au fond de notre cœur, l’impression du mal reste plus vive que celle du bien, et c’est une semence qui porte de tristes fruits. […] La Melpomène antique, la vraie tragédie, est une muse aux traits nobles et sévères, au geste modéré, sobre de mouvements, et se drapant majestueusement dans les plis de sa robe ; elle est belle jusque dans ses fureurs ; elle met de l’art jusque dans les convulsions de l’agonie. […] Ce poème est destiné à être mis en musique et chanté. […] L’opéra peut emprunter ses sujets au ciel, à la terre et à l’enfer ; mettre à contribution l’histoire, la fable, le roman, la magie, le monde des chimères et des merveilles : de là une foule d’espèces d’opéras que nous n’essayerons pas de classer. […] L’opéra-comique, comédie d’intrigue- mise en musique.
L’une trace la méthode, et l’autre la suit ; l’une indique les sources, et l’autre y va puiser ; l’une enfin prépare les matériaux, et l’autre en fait le choix et les met en usage. […] Voilà ce que fait la nature pour l’orateur, voilà les grands traits qui caractérisent son ouvrage ; et il est clair que celui qu’elle a si heureusement disposé, trouvera plus de ressources et de moyens qu’un autre dans les préceptes de l’art : mais il lui sera toujours indispensable de les connaître ; et plus il les approfondira, plus il les rapprochera des grands modèles, plus il se convaincra que ce qu’on appelle un art, n’est autre chose que le résultat de la raison et de l’expérience mis en pratique, et que son but est d’épargner, à ceux qui nous suivront, tout le chemin qu’ont fait ceux qui nous ont précédés. […] Mais que, de ce même marbre de Paros, Praxitèle ait fait une statue, la richesse de la matière acquerra, à mes yeux, un nouveau prix de l’habileté de l’artiste. » Il serait difficile de raisonner plus juste, de mettre plus sensiblement la vérité à la portée du plus grand nombre, et de s’exprimer surtout avec plus de grâce.
Cette méditation, en échauffant l’imagination, mettra en mouvement les idées, fera revivre les souvenirs, et fournira les ressources nécessaires pour préparer l’ensemble du travail. 2° La disposition a pour but de mettre en ordre les idées fournies par l’invention, c’est-à-dire de tracer le plan général que l’on doit suivre, de manière que chaque chose soit mise à sa place, que les idées s’enchaînent naturellement : de cet ordre naît la clarté, et les transitions d’une partie à l’autre se présentent d’elles-mêmes.
Elle présente l’énumération des attributs ou caractères de l’objet qu’il s’agit de peindre : elle en fait le tableau et le met sous les yeux du lecteur. […] Comment pourra-t-il se mettre en fureur, ou verser des larmes, lorsqu’il me verra tranquille, ou quand je lui parlerai avec les yeux secs ? […] Le sort, dit-on, l’a mise en ses sévères mains ; Minos juge aux enfers tous les pâles humains. […] Rien ne met à l’abri de cet ordre fatal, Ni le rang ni le sexe, et le crime est égal. […] Les bœufs mugissants et les brebis bêlantes venaient en foule, quittant les gras pâturages, et ne pouvant trouver assez d’étables pour être mis à couvert.
vi (édition 1716) : « Je tâcherai de prouver la vérité de ce sentiment d’Aristote que la poésie d’Homère est plus grave et plus morale que l’histoire. » La poésie met ensuite des noms propres.] […] Le plus simple serait peut-être de mettre μάλλον à la place de μάλιστα, et vice versa. […] L’anecdote est copiée presque mot à mot dans la compilation de Récits merveilleux qui figure parmi les ouvrages d’Aristote, § 156 (ou 167) le compilateur met seulement οûν au lieu de γάρ dans la remarque qui suit.
Le plan d’études arrêté par le ministre de l’Instruction publique, le 30 août 1852, met au nombre des matières qui doivent entrer dans l’enseignement commun à la section des lettres et à la section des sciences, pour la classe de rhétorique, les Notions élémentaires de rhétorique et de littérature. […] L’infatigable abbé Delaporte a publié lui-même dans le siècle dernier, sous le titre d’École de littérature tirée de nos meilleurs écrivains, deux volumes très curieux, où il met, en effet, à contribution, malheureusement sans citer ses autorités, les hommes les plus compétents et les plus illustres. […] Nous savons qu’un travail de ce genre a été fait tout au commencement de ce siècle sur l’ouvrage de Batteux et n’a eu qu’un demi-succès ; mais, indépendamment de ce que Batteux demande à être complété, il ne suffit pas, quand on renouvelle pour l’usage présent un ancien ouvrage, d’y opérer quelques coupures : le nouvel éditeur doit y mettre son cachet et en faire un ouvrage vraiment neuf et qu’il puisse dire sien.
Il reçut d’abord cette première éducation à laquelle vos ancêtres ont toujours mis un si grand prix, et qui prépare à l’âme un corps robuste et sain. […] Les dieux protecteurs de votre empire dérobèrent Marc-Aurèle à ce danger : son père le transporta, à trois ans, dans une retraite où il fut mis en dépôt sous la garde des mœurs. […] Des milliers d’hommes chercheront à t’arracher ta volonté pour te donner la leur ; ils mettront leurs passions viles à la place de tes passions généreuses. […] Marc-Aurèle, quand Dieu te met à la tête du genre humain, il t’associe pour une partie au gouvernement du monde. […] Quel éloge pour un prince, que cet hommage solennellement rendu à sa cendre, et combien le mouvement dramatique qui met ainsi la reconnaissance en action, ajoute encore à l’effet de ce bel épisode !
Voici un madrigal qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à une personne qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit : Vous n’écrivez que pour écrire : C’est pour vous un amusement. […] Ainsi, Malherbe a composé, pour la mettre sur une fontaine, cette pensée aussi salutaire que vraie : Vois-tu, passant, couler cette onde, Et s’écouler incessamment ? […] Rousseau, madame de La Sablière, Voltaire, s’y sont particulièrement distingués ; que si l’on veut mettre en ligne le nombre des épigrammes qu’ils ont faites, J. […] La forme de la chanson n’est pas toujours la même : sous Louis XIV, c’était souvent une petite pièce composée de vers inégaux, assemblés sans aucun ordre arrêté d’avance, et qu’on devait ensuite mettre en musique. […] On m’a conté qu’en Helvétie, Louise, une fleur à la main, Près de Lisbeth, sa douce amie, Un jour s’était mise en chemin.
Des puristes rigoureux ont attaqué son style et mis au second plan celui que Bossuet appelle le plus grave des historiens, et Racine le plus grand peintre de l’antiquité. […] Il est certain que la suppression de cet épisode empêcherait que l’unité d’intérêt soit compromise par le double péril d’Horace dans la pièce, quand il va combattre, puis quand il est mis en jugement. […] Chacun, instinctivement, semblait prêt à mettre l’épée à la main. […] Henri IV a fait bénir sa mémoire par sa tolérance ; Louis XIV mettra le comble à sa gloire en respectant la liberté de conscience, proclamée, par l’édit de Nantes. […] Il y eut un moment où le roi, qui n’avait pas voulu quitter son poste, malgré les instances du maréchal de Saxe, fut séparé du dauphin par des fuyards qui mirent le désordre dans son escorte.
L’épigramme suivante peut être mise au nombre des meilleures. […] En voici un qui peut servir de modèle : c’est une réponse de Pradon à quelqu’un qui lui avait écrit, et qui avait mis dans sa lettre beaucoup d’esprit. […] Prends-moi deux brocs d’un fin jus de sarment, Puis lis comment on les met en pratique. […] Le poète y fait le plus souvent l’éloge du mort ; et il doit alors y mettre les grâces et la délicatesse du madrigal, en prenant néanmoins un ton plus noble et plus élevé, et en caractérisant la personne qui en est l’objet. […] Le temps, par qui tout se consume, Sous cette pierre a mis le corps.
Mis en relation avec les religieux de Port-Royal, devenu leur disciple candide, et bientôt leur intrépide avocat, il composa pour les défendre contre leurs adversaires les Lettres de Louis de Montalte à un provincial de ses amis (1656-57). […] N’est-ce pas là traiter indignement la raison de l’homme, et la mettre en parallèle avec l’instinct des animaux, puisqu’on en ôte la principale différence, qui consiste en ce que les effets du raisonnement augmentent sans cesse, au lieu que l’instinct demeure toujours dans un état égal ? […] Il faut se mettre à la place de ceux qui veulent nous entendre, et faire essai sur son propre cœur du tour qu’on donne à son discours, afin de voir si l’un est fait pour l’autre, et si l’on peut s’assurer que l’auditeur sera comme forcé de se rendre1. […] Pascal avait mis d’abord : n’est qu’un atome dans l’immensité ; et ensuite : dans l’amplitude de la nature. […] Pascal a dit : « L’homme ne sait à quel rang se mettre.
1 Un courtisan Je me mis à causer avec un Espagnol que j’avais déjà vu une ou deux fois, et que j’avais remarqué comme spirituel, éclairé, mais un peu frondeur. […] Quand il peut trouver l’occasion de reprocher au ministre le peu de soin qu’il prend de sa santé, les excès de travail qu’il se permet, il faut voir quelle énergie il met dans ces vérités dangereuses ; on croirait, au son de sa voix, qu’il s’expose à tout pour satisfaire sa conscience, et ce n’est qu’à la réflexion qu’on observe que, pour varier la flatterie fade, il essaye de la flatterie brusque sur laquelle on est moins blasé. […] Les idées religieuses à monsieur destuit de tracy 1 Vous m’avez écrit une charmante lettre, monsieur, et vous savez quel prix je mets à votre suffrage.
On doit forcer son inclination, et ne pas se mettre en état de se reprocher, dans quelque chose d’importance, qu’on pouvait faire mieux. […] « Heureux le prince dont le cœur ne s’est point élevé au milieu de ses prospérités et de sa gloire ; qui, semblable à Salomon, n’a pas attendu que toute sa grandeur expirât avec lui au lit de la mort, pour avouer qu’elle n’était que vanité et affliction d’esprit, et qui s’est humilié sous la main de Dieu, dans le temps même que l’adulation semblait le mettre au-dessus de l’homme ! […] Je choisis le cardinal d’Estrées comme l’homme le plus éclairé que je puisse mettre auprès de vous ; il me sacrifie son repos, sa santé, peut-être sa vie, sans aucun dessein que celui de marquer sa reconnaissance ; et quand vous avez le plus besoin de ses talents ; quand il est le plus nécessaire de prendre de promptes résolutions pour votre sûreté et celle de votre royaume, vous faites voir en vous une malheureuse facilité à croire que tout d’un coup vous pouvez gouverner seul votre monarchie, que le plus habile de vos prédécesseurs aurait eu peine à conduire dans l’état où elle est présentement.
Daigne mettre, grand Dieu, ta sagesse en sa bouche5 ! […] Qui vous mit dans ce temple ? […] Et quand il serait vrai que Citron3, ma partie, Aurait mangé, messieurs, le tout ou bien partie Dudit chapon : qu’on mette en compensation Ce que nous avons fait avant cette action4. […] O grâce3, ô rayon salutaire, Viens me mettre avec moi d’accord ; Et domptant, par un doux effort, Cet homme qui t’est si contraire. […] Mais ces quatre vers, comme ceux que l’auteur met dans la bouche de Joas, ont un mérite théâtral, celui d’offrir un rapport sensible ou avec lui-même, ou avec Athalie.
A quoi bon mettre au jour tous ces discours frivoles, Et ces riens enfermés dans de grandes paroles ? […] Aussitôt de longs clous il prend une poignée : Sur son épaule il charge une lourde cognée ; Et derrière son dos, qui tremble sous le poids, Il attache une scie en forme de carquois : Il sort au même instant, il se met à leur tête. […] De se railler, … mettrait-on aujourd’hui. […] Excellentes métaphore, suivie avec une justesse parfaite : personne, on le remarquera à cette occasion, n’a mieux su que Boileau faire usage du style figuré et mettre d’accord, dans son langage, l’imagination avec la raison. […] Ici on signalera, pour parler la langue de notre poëte, le pouvoir d’un mot mis en sa place.
Sur son front menaçant, terrible, ensanglanté, La paix a mis les traits de la sérénité. […] Mon nom est Nérestan ; le sort longtemps barbare Qui dans les fers ici me mit presqu’en naissant, Me fit bientôt quitter l’empire du Croissant. […] Sais-tu bien qu’à l’instant que son flanc mit au jour Ce triste et dernier fruit d’un malheureux amour, Je la vis massacrer par la main forcenée, Par la main des brigands à qui tu t’est donnée ? […] Je te vois dans mes bras et pleurer et frémir ; Sur ton front pâlissant Dieu met le repentir : Je vois la vérité dans ton cœur descendue ; Je retrouve ma fille après l’avoir perdue, Et je reprends ma gloire et ma félicité En dérobant mon sang à l’infidélité1. […] , VII, 8) : Mars autrefois mit tout l’air en émeute ; Certain sujet fit naître la dispute… Cf.
Mais il en advint « tout au rebours », et son imagination, « comme un cheval échappé », se donna tant de carrière que, pour réprimer ses saillies, et « lui en faire honte », il crut devoir « mettre en rôle toutes ses chimères ». […] Je l’aduise10, que de tous les partis, le pire sera celuy qui la mettra en discorde. […] Le corps n’y est ny oisif, ny travaillé ; et cette moderee agitation le met en haleine. […] Et l’ayant mis hors de soi, selon la volonté divine. […] M’étant mis en route, je vais… — Avoyer, dévoyer, convoyer, de via.
Enfin5 Malherbe vint, et le premier en France Fit sentir dans les vers une juste cadence ; D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir. […] C’est peu qu’en un ouvrage où les fautes fourmillent, Des traits d’esprit semés de temps en temps pétillent : Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu, Que le début, la fin, répondent au milieu ; Que d’un art délicat les pièces assorties N’y forment qu’un seul tout de diverses parties ; Que jamais du sujet le discours s’écartant N’aille chercher trop loin quelque mot éclatant. […] Je sais qu’un noble esprit peut sans honte et sans crime Tirer de son travail un tribut légitime ; Mais je ne puis souffrir ces auteurs renommés, Qui, dégoûtés de gloire, et d’argent affamés, Mettent leur Apollon aux gages d’un libraire3, Et font d’un art divin un métier mercenaire. […] Je veux un nomme qui me fasse oublier qu’il est auteur, et qui se mette de plain pied en conversation avec moi. » (Fénelon.) […] Boileau a fait la guerre au burlesque, mis à la mode par l’Énêide travestie de Scarron.
Ici l’orateur n’avait plus, pour soutenir et pour animer sa marche, le tableau toujours intéressant des troubles des nations, des révolutions des empires : ici, tout l’intérêt repose sur une princesse aimable, qui réunissait toutes les qualités du cœur aux talents de l’esprit le plus cultivé, et qui ne mit entre la santé la plus florissante et la mort la plus affreuse, que l’intervalle de quelques heures ! […] « Il faut donc penser qu’outre le rapport que nous avons, du côté du corps, avec la nature changeante et mortelle, nous avons d’un autre côté un rapport intime avec Dieu, parce que Dieu même a mis quelque chose en nous qui peut confesser la vérité de son être, en adorer la perfection, en admirer la plénitude ; quelque chose qui peut se soumettre à sa toute-puissance, s’abandonner à sa haute et incompréhensible sagesse, se confier en sa bonté, craindre sa justice, espérer en son éternité. — Il faut, par la suite du même raisonnement, que ce qui porte en nous sa marque divine, ce qui est capable de s’unir à Dieu y soit aussi rappelé. […] Fidèle en ses paroles, incapable de déguisement, sûre à ses amis, par la lumière et la droiture de son esprit, elle les mettait à couvert des vains ombrages, et ne leur laissait à craindre que leurs propres fautes. […] « La providence divine pouvait-elle nous mettre en vue, ni de plus près, ni plus fortement, la vanité des choses humaines ?