Fallait-il dans l’exil chercher des corrupteurs ? […] Pour qui, sourd à la voix d’une mère immortelle, Et d’un père éperdu négligeant les avis, Vais-je y chercher la mort tant prédite à leur fils ? […] Qu’il poursuive, s’il veut, son épouse enlevée ; Qu’il cherche une victoire à mon sang réservée. […] Depuis plus de six mois que je te fais chercher, Quel climat, quel désert a donc pu te cacher ? […] Racine aime, cherche et trouve toujours ces deux éléments indispensables de l’art.
On doit aller au-devant de ce qui peut plaire à ses amis, chercher les moyens de leur être utile, leur épargner des chagrins, leur faire voir qu’on les partage avec eux quand on ne peut les détourner, les effacer insensiblement, sans prétendre de les arracher3 tout d’un coup, et mettre à la place des objets agréables ou du moins qui les occupent. […] Après avoir satisfait de cette sorte aux devoirs de la politesse, on peut dire ses sentiments, en montrant qu’on cherche à les appuyer de l’avis de ceux qui écoutent, sans marquer de présomption ni d’opiniâtreté. […] On déplaît sûrement quand on parle trop longtemps et trop souvent d’une même chose, et que l’on cherche à détourner la conversation sur des sujets dont on se croit plus instruit que les autres. […] Ils n’ont rien de fixe dans leurs manières et dans leurs sentiments : au lieu d’être en effet3 ce qu’ils veulent paraître, ils cherchent à paraître ce qu’ils ne sont pas. Chacun veut être un autre, et n’être plus ce qu’il est : ils cherchent une contenance hors d’eux-mêmes et un autre esprit que le leur ; ils prennent des tons et des manières au hasard, sans considérer que ce qui convient à quelques-uns ne convient pas à tout le monde.
— Pour courir l’Océan de l’un à l’autre bout, Chercher jusqu’au Japon la porcelaine et l’ambre, Rapporter de Goa2 le poivre et le gingembre. […] La plupart, emportés d’une fougue insensée, Toujours loin du droit sens vont chercher leur pensée. […] Un flatteur aussitôt cherche à se récrier ; Chaque vers qu’il entend le fait extasier. […] Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes yeux faibles. […] C’est-à-dire, qu’il faut chercher à comprendre.
Tout enfant, il lisait avec une curiosité passionnée la Vie des saints ou le récit des travaux apostoliques des jésuites, et poursuivi par le souvenir de ses lectures, il cherchait naïvement aux alentours de la ville une Thébaïde où il pût passer ses jours dans la prière et la contemplation. […] La noire procellaria voltige en rasant l’écume des flots, et cherche au fond de leurs mobiles vallées des abris contre la fureur des vents. […] Les hommes se bercent de vaines illusions autour de quelques vapeurs qui s’élèvent de la terre, tandis que la mort, comme un oiseau de proie, passe au milieu d’eux, et les engloutit tour à tour sans interrompre la foule qui cherche le plaisir. […] Ils vous trouveraient, ô éternelle beauté, toujours ancienne et toujours nouvelle, ô vie pure et bienheureuse de tous ceux qui vivent véritablement, s’ils vous cherchaient seulement au dedans d’eux-mêmes ! […] Moi-même, ô mon Dieu, égaré par une éducation trompeuse, j’ai cherché un vain bonheur dans les systèmes des sciences, dans les armes, dans la faveur des grands, quelquefois dans de frivoles et dangereux plaisirs.
Cherches-tu sur la rive un lit dans les roseaux ? […] Il cherche autour de lui la place accoutumée Où sa femme l’attend sur le seuil entr’ouvert1 ; Il voit un peu de cendre au milieu d’un désert. […] De quel front viendras-tu, dans ta propre demeure, Chercher un peu de calme et d’hospitalité ? […] Dans cette élégie éloquente, il y a des cris dignes d’être entendus par la postérité. « Quand on a trouvé ce qu’on cherchait, on n’a pas le temps de le dire ; il faut mourir. » Joubert. […] Je voudrais vivre, aimer, m’accoutumer aux hommes, Chercher un peu de joie, et n’y pas trop compter, Faire ce qu’on a fait, être ce que nous sommes, Et regarder le ciel sans m’en inquiéter.
On cherche des amis utiles ; ils sont dignes de notre amitié dès qu’ils deviennent nécessaires à nos plaisirs ou à notre fortune ; l’intérêt est un grand attrait pour la plupart des cœurs ; les titres qui nous rendent puissants se changent bientôt en des qualités qui nous font paraître aimables ; et l’on ne manque jamais d’amis, quand on peut payer l’amitié de ceux qui nous aiment. […] Des amis qui nous font honorer nous sont toujours chers3, il semble qu’en les aimant nous entrons en part4 avec eux de la distinction qu’ils ont dans le monde ; nous cherchons à nous parer, pour ainsi dire, de leur réputation ; et, ne pouvant atteindre à leur mérite, nous nous honorons de leur société, pour faire penser du moins qu’il n’y a pas loin d’eux à nous5 L’emploi du temps 6 Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. […] Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1. […] Les jours leur paraissent des moments, parce que tous les moments sont à leurs place : le temps ne leur pèse, pas, parce qu’il a toujours sa destination et son usage ; elles trouvent dans l’arrangement d’une vie uniforme et occupée cette paix et cette joie que les hommes cherchent en vain dans le dérangement et dans une agitation éternelle. » La Bruyère a dit : « L’ennui est entré dans le monde par la paresse ; elle a beaucoup de part à la recherche que font les hommes des plaisirs, du jeu, de la société. […] notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter se malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuis : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée » Carême, iv.
Impétueux enfants de cette longue chaîne, Le Rhône suit vers nous le penchant qui l’entraîne ; Et son frère emporté par un contraire choix2, Sorti du même sein, va chercher d’autres lois. […] Tantôt le monde entier m’annonce à haute voix Le maître que je cherche, et déjà je le vois. […] Est-ce dans mes pareils que je dois te chercher ? […] Par de brillants travaux je cherche à dissiper Cette nuit dont le temps me doit envelopper. […] La raison, sitôt qu’elle commence, me le fait chercher par des moyens bons ou mauvais ; mais enfin elle le cherche.
Je cherche un homme sérieux, qui me parle pour moi et non pour lui, qui veuille mon salut et non sa vaine gloire. […] Il ne cherche point le beau ; il le fait sans y penser. […] Tant d’éclairs m’éblouissent : je cherche une lumière douce, qui soulage mes faibles yeux. […] Allez chercher le vrai mérite jusqu’au bout du monde : d’ordinaire il demeure modeste et reculé. […] Je vous supplie de me donner de vos nouvelles, Madame, par N… que j’envoie chercher.
Et véritablement il ne s’était point imaginé que le duc de Mayenne dût amener toute son armée au secours de Rouen, ni que, s’il le voyait faire retraite, il osât passer la rivière pour l’aller chercher : il croyait même, faute d’être bien informé, son armée beaucoup plus faible et bien moins prête à marcher qu’elle n’était. […] Le dessein du duc était de l’acculer en quelque coin de Normandie, et de l’y serrer de si près qu’il fût contraint de chercher son salut en l’évasion et d’abandonner ses troupes, qui, se voyant sans chef, se fussent incontinent dissipées ou rendues à son parti. […] Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3.
Chercher d’abord à concevoir clairement ce que l’on doit dire. […] Fallait-il dans l’exil chercher des corrupteurs ? […] Quel flanc cherchais-tu à percer ? […] Ces yeux, ce bras, que cherchaient-ils ? […] Voilà un homme qui porte la patrie dans son cœur ; il ne cherche pas à plaire, maïs à être utile.
Fuyez comme la mort, et pour vous et pour elles, tout ce qui n’est que pour orner, élever et contenter l’esprit ; craignez la science qui enfle le cœur ; ne cherchez que la charité qui édifie. […] Non, vous ne serez jamais contente, ma chère fille, qu’au jour où vous aimerez Dieu de tout votre cœur ; je ne vous parle pas ainsi à cause de la profession où vous êtes engagée ; Salomon nous a dit, il y a longtemps, qu’après avoir cherché, trouvé et goûté de tous les plaisirs, il confessait que tout n’est que vanité et affliction d’esprit, hors aimer Dieu et le servir. […] Dans un âge un peu plus avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit ; je suis venue à la faveur, et je vous proteste, ma chère fille, que ces états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement ; on n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois ; alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on goûte une solide consolation et une paix profonde au milieu des plus grandes peines. […] « Cherchez et vous trouverez ; heurtez à la porte, et on vous l’ouvrira. » Ce sont ses paroles, mais il faut chercher avec humilité et simplicité.
Les ornements se présentent d’eux-mêmes sous la plume de l’écrivain sagement philosophe, sans qu’il ait besoin de les chercher ; jamais la raison ne s’exprima avec plus de noblesse et de candeur : c’est Démosthène parlant le langage de Platon. […] Trop philosophe pour ne pas chercher la vraie philosophie où elle se trouve réellement, ce grand homme rendit à la religion un hommage constant par sa conduite et dans ses écrits. Les préceptes qu’elle renferme, dit-il quelque part, sont la route assurée pour parvenir à ce souverain bien que les anciens philosophes ont tant cherché, et qu’elle seule peut nous faire trouver. […] Et le gouvernement doit trembler de tolérer dans son sein une secte ardente, qui semble ne chercher qu’à soulever les peuples, sous prétexte de les éclairer ».
Les stoïciens de l’Empire conspirent peu ; ils ne cherchent pas à délivrer le monde de ses tyrans : ils se contentent de pourvoir à leur honneur par leur silence au sénat, et par un suicide paisible, quand l’empereur demande leur mort. […] Je cherche un exemple de cette force qui tient à notre impuissance même. […] tandis que ma parole se déroulait péniblement, déjà l’idée rapide et vive était rentrée dans la profondeur de l’intelligence ; et pourtant c’était à l’aide des traces lumineuses qu’elle avait laissées sur son passage, que je pouvais retrouver quelques signes et exprimer quelques pensées. » Ainsi donc, tous, qui que nous soyons, faibles ou forts, tous nous sentons, à chaque instant, une contrariété qui fait du même coup notre grandeur et notre misère, qui nous abat et qui nous élève, soit que, dans nos actions, nous poursuivions l’idée d’un bonheur et d’une vertu que nous ne pouvons pas atteindre, soit que, seulement dans nos paroles, nous cherchions à représenter une vérité que nous ne pouvons pas non plus exprimer tout entière. […] Aujourd’hui même que le roman et le théâtre visent, à qui mieux mieux, à l’horrible ; aujourd’hui que le vice a pris des allures fières et hautaines qui déconcertent la vertu, cette manie de mettre le grand dans l’horrible, et le beau dans le mal, n’est pas autre chose qu’une tentative faite par l’homme pour atteindre à cet idéal qu’il cherche toujours, et qu’il place, selon les opinions du temps, tantôt dans le bien, tantôt dans le mal, mais qu’il ne trouve jamais. […] « Le sentiment est difficile sur l’expression ; il la cherche, et cependant ou il balbutie, ou il produit d’impatience un éclair de génie.
Plus soucieux encore de plaire que d’instruire, de charmer que d’être utile, il chercha surtout le bruit, l’éclat, la gloire, la première place dans un siècle sur lequel il régna, et dont l’influence régnait elle-même sur l’Europe. […] où donc chercher, où trouver le bonheur ? […] D’autres attendent mieux la mort : ils ne vont pas la chercher plus gaiement que nous. […] Si le vin manque, la conversation est calme sans être triste, et on ne tarde pas à chercher dans le sommeil les forces nécessaires pour entreprendre la fatigue du lendemain. Si au contraire la liqueur inspiratrice des propos joyeux, transportée dans des tonneaux ou dans des outres, sur les épaules des coureurs qu’on avait envoyés chercher de l’eau, est arrivée au camp, la veillée se prolonge.
et n’êtes-vous pas malheureux de chercher à vos maux une ressource qui ne fait qu’éterniser par la haine une offense passagère » ! […] » Ô vous, qui croyez être un amas de boue, sortez donc du monde, où vous vous trouvez seul de votre avis ; allez donc chercher dans une autre terre des hommes d’une autre espèce, et semblables à la bête ; ou plutôt, ayez horreur de vous-même, de vous trouver comme seul dans l’univers, de vous révolter contre toute la nature, de désavouer votre propre cœur ; et reconnaissez, dans un sentiment commun à tous les hommes, l’impression commune de l’auteur qui les a tous formés ». […] Que l’impie est à plaindre de chercher dans une affreuse incertitude sur les vérités de la foi, la plus douce espérance de sa destinée : qu’il est à plaindre de ne pouvoir vivre tranquille, qu’en vivant sans foi, sans culte, sans Dieu, sans confiance : qu’il est à plaindre, s’il faut que l’évangile soit une fable ; la foi de tous les siècles, une crédulité ; le sentiment de tous les hommes, une erreur populaire ; les premiers principes de la nature et de la raison, des préjugés de l’enfance ; en un mot, s’il faut que tout ce qu’il y a de mieux établi dans l’univers se trouve faux, pour qu’il ne soit pas éternellement malheureux. […] La paix de l’impie n’est qu’un affreux désespoir : cherchez votre bonheur, non en secouant le joug de la foi, mais en goûtant combien il est doux : pratiquez les maximes qu’elle vous prescrit, et votre raison ne refusera plus de se soumettre aux mystères qu’elle vous ordonne de croire. […] Une si choquante dissonance dans l’harmonie universelle me ferait chercher à la résoudre.
Il est si rare de voir un homme de lettres dignement loué par ses confrères, qu’il faut savoir pardonner quelque chose à celui qui exagère ce que tant d’autres ont la bassesse de chercher à affaiblir108. […] Romains, croyez-en un vieillard qui, depuis quatre-vingts ans, étudie la vertu et cherche à la pratiquer : la philosophie est l’art d’éclairer les hommes pour les rendre meilleurs ; c’est la morale universelle des peuples et des rois, fondée sur la nature et sur l’ordre éternel. […] Il ne chercha point à s’égarer dans des connaissances inutiles à l’homme : il vit bientôt que l’étude de nature était un abîme, et rapporta la philosophie tout entière aux mœurs. […] Des milliers d’hommes chercheront à t’arracher ta volonté pour te donner la leur ; ils mettront leurs passions viles à la place de tes passions généreuses. […] Je repris courage ; et ne pouvant agrandir mes sens, je résolus de chercher les moyens d’agrandir mon âme, c’est-à-dire, de perfectionner ma raison et d’affermir ma volonté.
Dans les lettres à l’occasion des anniversaires, l’écrivain a plus de ressource, il peut chercher des applications dans la vie du saint, et trouver dans les circonstances des pensées heureuses. […] Dans les grandes douleurs, ne cherchons point à consoler ; nous rendrions les regrets plus vils. […] Mais s’il s’agit de pertes peu importantes, et que nous sachions sûrement que le correspondant supporte avec grandeur d’âme les affections, ne craignons pas de chercher des consolations dans des motifs purement temporels. […] En général, on ne cherchera pas dans une lettre de trace de logique, car c’est le cœur qui parle : or, le cœur ne raisonne pas. […] C’est en vain que l’amitié cherche une excuse.
Vous maltraitez les huguenots, vous en cherchez les moyens, vous en faites naître les occasions : cela n’est pas d’un homme de qualité. […] Salomon vous a dit, il y a longtemps, qu’après avoir cherché, trouvé et goûté de tous les plaisirs2, il confessait que tout n’est que vanité et affliction d’esprit, hors aimer Dieu et le servir3. […] On n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois : alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on a aussi une solide consolation, et la paix au fond du cœur au milieu des plus grandes peines. […] Si l’on peut dire goûter de tous les plaisirs, on ne dira pas également bien chercher et trouver de tous les plaisirs : c’est une de ces légères incorrections auxquelles fait allusion La Bruyère, mais qui sont d’ailleurs très-rares chez Mme de Maintenon, comme chez Mme de Sévigné.
Rien de plus ordinaire cependant que de le voir négliger aux jeunes gens : l’empressement de produire, l’avidité de jouir ou de faire jouir les autres de ses productions, fait que l’on prend la plume avant d’avoir bien démêlé le fil de ses idées, d’avoir cherché et mis entre elles cette liaison, cette harmonie, sans lesquelles le style le plus chargé d’ornements fatigue, au lieu d’intéresser le lecteur. S’il faut revenir sans cesse sur ses pas, relire vingt fois ce qu’on a déjà lu, pour parvenir à le comprendre, Mon esprit aussitôt commence à se détendre, Et, de vos vains discours prompt à se détacher, Ne suit point un auteur qu’il faut toujours chercher. […] Va, cours avec Platon et ses disciples vains, Chercher la vérité dans des rêves divins : Pour t’égaler à Dieu, dépouillé la matière ! […] Jamais il ne représente deux fois la même idée ; tout tend chez lui à la plus grande précision, et il cherche plutôt à faire penser le lecteur, qu’à satisfaire complètement son imagination. […] Content de se voir entendu, l’écrivain ne cherche ici ni à captiver l’oreille, ni à flatter l’imagination.
Mais il a été l’homme le plus épris d’une correction idéale et il chercha à l’atteindre au prix d’efforts infatigables. […] Ce style, d’une magie si étonnante, il ne le cherche pas bien loin. […] Quel funeste artifice il me fallut chercher ! […] Puis il veut chercher une distraction dans la lecture.) […] Il trouve rarement et il ne prend même pas la peine de chercher le mot propre.
Il y a autant d’alliage dans son talent que dans son caractère ; on chercherait vainement en lui ces accents sincères et passionnés qui attestent une généreuse nature de poëte. […] Ôde à philomèle 1 Pourquoi, plaintive Philomèle, Songer encore à vos malheurs, Quand, pour apaiser vos douleurs, Tout cherche à vous marquer son zèle2? […] Et quand la nature attentive Cherche à calmer vos déplaisirs, Il faut même que je me prive De la douceur de mes soupirs2.
Les uns ne semblent être sur la terre que pour y jouir d’un indigne repos, et se dérober par la diversité des plaisirs à l’ennui qui les suit partout à mesure qu’ils le suient ; les autres n’y sont que pour chercher sans cesse dans les soins d’ici-bas des agitations qui les dérobent à eux-mêmes. […] que vient-il chercher dans l’église ? […] Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1. […] Chercherait-il des amusements frivoles pour l’aider à passer ces moments précieux qu’on lui laisse pour mériter son pardon et sa délivrance ? […] notre arrêt est prononcé : nos crimes rendent notre condamnation certaine ; on nous laisse encore un jour pour éviter ce malheur et changer la rigueur de notre sentence éternelle ; et ce jour unique, et ce jour rapide, nous le passons indolemment en des occupations vaines, oiseuses, puériles ; et ce jour précieux nous est à charge, nous ennuie : nous cherchons comment l’abréger ; à peine trouvons-nous assez d’amusements pour en remplir le vide : nous arrivons au soir sans avoir fait d’autre usage du jour qu’on nous laisse, que de nous être rendus encore plus dignes de la condamnation que nous avions déjà méritée.
Les objets qu’il présente doivent être particularisés : le ruisseau, le rocher, l’arbre dont il parle doivent être vus distinctement ; leur figure doit frapper l’imagination, afin qu’elle puisse jouir de l’agréable situation où l’on cherche à la transporter. […] Gessner, il est vrai, sortant de la voie tracée par les anciens, est allé chercher dans le sentiment de la famille et de la religion des ressources nouvelles ; mais, disciple d’une religion qui dessèche le cœur, il n’a pu puiser aux sources vives et abondantes, aux trésors de piété que nous offre l’Église catholique. Outre les sujets nombreux que nous présente l’Ancien Testament dans Caïn et Abel, Abraham et les patriarches, Joseph et ses frères, Moïse protégeant dans le désert les tilles de Jethro, Ruth et Noémi, David, poète et pasteur, que de pastorales ne pourrait-on pas composer sur le mystère si suave de la Nativité, sur les entretiens des anges avec les bergers, sur les paraboles si touchantes de l’Enfant prodigue revenu vers son père, du bon Pasteur qui cherche la brebis égarée, etc. ? […] Cette répétition doit avoir quelque chose de nonchalant, et qui semble indiquer qu’on ne veut pas se donner la peine de chercher plus loin. […] Mais, si les bergers aiment à peindre au moyen des figures et des images, souvent ils cherchent à intéresser le cœur, et unissent pour cela le sentiment à l’imagination.
Mais peut-être y faut-il moins chercher un parti pris que le résumé d’une expérience amère, et les souvenirs d’un temps où l’esprit de faction ouvrit carrière à des intérêts égoïstes, et coalisés par la mauvaise foi. […] Ils les changent et les corrompent, quand ils sortent de l’enfance ; ils croient qu’ils peuvent imiter ce qu’ils voient faire aux autres : or il y a toujours quelque chose d’incertain et de faux dans toute imitation1 ; chacun veut alors être un autre, et n’être pas ce qu’il est ; ils cherchent une contenance hors d’eux-mêmes, et un autre esprit que le leur2. […] Combien de bœufs qui travaillent toute leur vie, pour enrichir celui qui leur impose le joug ; de cigales qui passent leur vie à chanter ; de lièvres qui ont peur de tout ; d’hirondelles qui suivent toujours le beau temps ; de hannetons inconsidérés et sans dessein ; de papillons qui cherchent le feu où ils se brûleront !
Je remercierai mon neveu don Fernand de m’avoir donné un si joli garçon : c’est un vrai présent qu’il m’a fait. » J’avais été, dans l’après-dînée, chercher mes hardes et mon cheval à l’hôtellerie où j’étais logé ; après quoi j’étais revenu souper à l’archevêché, où l’on m’avait préparé une chambre fort propre et un lit de duvet. […] J’ai été furieusement la dupe de votre intelligence bornée. » Quoique démonté, je voulus chercher quelque modification pour rajuster les choses ; mais le moyen d’apaiser un auteur irrité, et de plus un auteur accoutumé à s’entendre louer ! […] Qu’on lise l’entretien de Gil Blas avec son ami, le perruquier Fabrice Nunez, qui s’est fait poëte pour être quelque chose : « Aussitôt (c’est Gil Blas qui parle de Fabrice), il chercha parmi ses papiers un sonnet qu’il me lut d’un air emphatique. […] Au lieu de chercher à ranimer ses souvenirs, il ne faudrait songer qu’à fortifier ses espérances.
Ils portent leurs regards au-delà, et, d’un œil anxieux, cherchent à percer les obscurités de l’avenir. […] Chercherait-il des amusements frivoles, pour l’aider à passer ces moments précieux qu’on lui laisse pour mériter son pardon et sa délivrance ? […] Les artistes, craignant d’être imitateurs, cherchent des routes écartées ; ils s’éloignent de la belle nature que leurs prédécesseurs ont saisie. […] Sa mère le tient embrassé par le corps ; le brutal cherche à s’en débarrasser, et la repousse du pied. […] Il est bon d’opposer un tel exemple à ceux qui cherchent la grâce et le brillant hors de la raison et de la nature.
Ne cherchons donc point d’assurance et de fermeté. […] On le chercha inutilement dans ce pays et dans plusieurs îles voisines de la côte du Lochaber. […] Le danger et les passions ne cherchent point l’esprit. […] Si l’on cherche quelque raison d’une destinée si cruelle, on aura, je crois, de la peine à en trouver. […] Il suffit, sans chercher, d’attendre et de souffrir.
Nous savons que ce but n’est pas souvent atteint, et que l’on sort rarement du théâtre, corrigé et amélioré ; c’est que les auteurs dramatiques cherchent plus souvent à plaire qu’à instruire, et que, pour avoir du succès, ils flattent les passions au lieu de les réprimer. […] Les unités lui pèsent ; ce qu’il cherche avant tout, c’est l’impression, c’est l’effet : peu lui importent les moyens, pourvu qu’il y arrive. […] Sa voix, son geste, son regard, tout est tendu et forcé : elle ne cherche à plaire que par l’effroi qu’elle inspire. […] Quelquefois même nous rions de notre propre image en la reconnaissant, pour faire bonne contenance et cacher aux autres ce que nous cherchons à nous cacher à nous-mêmes : de toutes manières, l’effet moral est médiocre. […] L’art un poète peut en multiplier les ressources à l’infini par les qi- verses combinaisons qu’il en fait ; il peut même en exagérer un peu l’expression, pour produire plus sûrement l’effet qu’il cherche.
S’il cherche à travailler son style, à le polir, à l’orner, son ardeur va s’éteindre, il ne touchera plus le cœur. […] Ne sortez jamais de votre naturel, ne cherchez à imiter personne ni à vous former un modèle imaginaire. […] Ne poussons pas plus loin ces observations préliminaires, et cherchons par quels moyens on peut faire des progrès en éloquence. […] L’un cherche la pompe et la magnificence, l’autre aspire rarement au sublime, et préfère la douceur de l’élégie. […] Pourquoi chercher les dieux si loin ?
Il trouve si douce la liberté d’opinion, qu’il ne cherche pas querelle aux dissidents. […] Le succès d’une pièce nouvelle a promptement besoin d’être rajeuni par un succès nouveau, la multitude a soif d’émotions et cherche avidement dans tout ce qui est neuf une sensation qu’elle n’ait pas encore éprouvée ; par la force même des choses, l’art s’est transformé en une industrie, la première et la plus noble de toutes par son objet1. […] Ces grands hommes ne dissèquent pas le cœur pour aller y chercher dans quelque coin obscur un motif honteux à une noble action. […] On peut dire, selon la parole de l’Evangile, qu’ils ont cherché la justice et qu’ils ont obtenu le reste par surcroît. […] Parison avaient cherché et trouvé ce qui est le véritable fruit des livres, la tranquillité de l’âme, le goût d’une vie simple, modeste et cachée M.
Voilà pourquoi ces sortes de beautés sont plus fréquentes dans les poètes sacrés, qui, peignant des mœurs plus vraies et écrivant sous la dictée de l’auteur même de la nature, n’ont cédé qu’à l’impression de leur âme, sans chercher jamais à affaiblir par des beautés étudiées ce qui était essentiellement beau. […] Ils ne doivent la réputation dont ils jouissent chez tous les peuples, qu’au talent des traducteurs, qui ont tous cherché, et souvent réussi à les embellir : les traductions médiocres n’ont jamais eu un moment de succès. […] En vain j’ai cherché le reste des années qui m’étaient comptées, et je me suis dit : Je ne verrai plus le Seigneur dans la terre des vivants, je ne verrai plus l’homme mon semblable, ni l’habitant de la terre du repos. […] La Mort, déployant ses ailes, Couvrait d’ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et dans cette nuit funeste, Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis. […] Loin de nous la pensée de chercher à affaiblir aux yeux de nos lecteurs le mérite du plus grand lyrique de la France163.
Né avec un esprit actif et inquiet, il chercha dans toutes les conditions de la vie un bonheur qu’il ne put trouver. […] Mais pourquoi chercher des exemples étrangers où nous en avons tant de domestiques ? […] Quand les tigres approchaient de la lisière de la forêt, notre chien, qui jusque-là aboyait sans interruption, venait en hurlant chercher un refuge sous nos hamacs. […] Vous vous imaginez que l’esprit humain ne cherche que le vrai : détrompez-vous. […] Où moi-même souvent je venais chercher l’ombre.
Dans le premier cas, on saisit l’idée ; dans le second, on la cherche ; dans le troisième, on la méconnaît. » Or, pour acquérir la propriété des termes, pour en découvrir la valeur précise, il ne suffit pas d’en chercher une définition telle quelle dans le premier lexique venu ; il faut recourir à leur étymologie, et les suivre d’époque en époque à travers les significations diverses qu’ont pu leur donner les bons écrivains. […] Quand on a trouvé le signe exact d’une idée, on n’en cherche pas un autre. » Mais ce n’est pas toujours précisément par leur signification que deux mots synonymes diffèrent entre eux, c’est souvent dans l’application seule, quelquefois même uniquement dans le ton et la couleur. […] Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux70. » Il me semble que le défaut de naturel part de deux sources, la faiblesse, ou la vanité qui n’est elle-même qu’une faiblesse.
Tout fuit ; et, sans s'armer d'un courage inutile, Dans le temple voisin chacun cherche un asile. […] « Les bons auteurs n'ont que tout juste autant d'esprit qu'il en faut, ne le cherchent jamais et s'expriment toujours clairement. […] L'éloquence religieuse a cherché les siens dans une région plus élevée. […] C'est parmi les chansons de Béranger qu'il faut chercher les modèles de ce genre. […] Sans copier servilement ces beautés dans nos poëtes célèbres, on peut chercher à produire le même effet.
Nous supposons donc toujours, en donnant ces règles, que l’élève cherche à les appliquer, en s’essayant lui-même à composer, à l’imitation des grands maîtres. […] Une perle si complète et si irréparable ne porte pas à chercher des consolations ailleurs que dans l’amertume des larmes et des gémissements. […] Monsieur, pour avoir votre ouvrage, je vois bien qu’il faudra que je l’aille chercher ; et cependant vous êtes cause qu’on se moque de moi. […] Dans la sécurité de sa conscience, il marche la tête levée, il ne fuit ni ne cherche son ennemi. […] Avec moins de goût, un autre poète eût cherché les grands effets, il eût prodigué les épithètes et les éloges à la jeune fille, et l’eût peinte trait pour trait.