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152. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Le siècle des arts renaissait, et de nouveaux souverains achevaient de bouleverser ce qui restait encore des ruines de ce palais, pour y trouver quelques chefs-d’œuvre des arts. […] Toutefois, Dieu qui voyait que mon cœur ne marchait point dans les voies iniques de l’ambition, ni dans les abominations de l’or, a bien su trouver l’endroit où il le fallait frapper, puisque c’était lui qui avait pétri l’argile, et qu’il connaissait le fort et le faible de son ouvrage. […] Sa statue s’y trouve aujourd’hui. […] J’y trouve la moralité du passage qui précède. […] « Si quelque curiosité nous pousse alors à examiner de près ces ruines, nous y trouvons en même temps l’histoire de notre vie et le moyen de porter un jugement équitable sur nous-mêmes.

153. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Ils ont trouvé des complices jusque dans les traditions de la liberté, et le forum, la tribune, le sénat, ont été les noms dont ils ont couvert l’avilissement des âmes et l’opprobre de leur tyrannie. […] Il la trouve en moi. […] La curiosité seule tiendra la haine immobile, et l’audace même touchera ceux qui ne voudraient pas être touchés ; la France a un instinct de l’honneur qui la charme partout où elle en trouve l’ombre. […] Cela est arrivé à M. de Lamartine : il a dit son nom, et il a trouvé que son nom n’était point connu. […] Les besoins et les malheurs du prochain ne trouvent que de l’indifférence, de la dureté même, dans les cœurs, lorsqu’on peut le négliger sans rien perdre, ou qu’on ne gagne rien à le secourir.

154. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Les esprits les plus divers y trouvèrent de quoi se satisfaire. […] Deux princes s’y trouvent placés entre deux furies altérées de sang, et courent continuellement de l’une à l’autre sans savoir s’en défaire. […] Il va fouiller jusque dans les dialectes des provinces pour y trouver l’expression la plus propre à peindre sa pensée. […] Plus rarement encore trouve-t-il la vérité de la gradation, la délicatesse des nuances. […] Il trouve rarement et il ne prend même pas la peine de chercher le mot propre.

155. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Cicéron appelait la topique, ars topica, l’art de trouver des arguments, disciplina inveniendorum argumentorum. […] Ces témoignages divins et humains, dont parle Cicéron, l’avocat les trouvera d’abord dans ce qu’on nomme les pièces du procès, puis dans les livres où sont traitées ex professo les questions de droit qui se rattachent à sa cause, et dans les commentaires que ces ouvrages ont groupés autour d’eux ; l’historien, dans les chroniques, les mémoires, les pamphlets, les journaux, les œuvres philosophiques et littéraires du pays et du siècle qu’il a choisis ; l’orateur politique, dans les fastes parlementaires, dans les records, dans les annales de la tribune en France, en Angleterre, aux Etats-Unis, à Rome même et en Grèce ; le prédicateur, dans l’Ecriture sainte, les Pères, les écrivains ecelésiastiques ; le philosophe, le romancier, le poëte, les trouveront partout. […] Toujours est-il que vous avez trouvé une source d’invention dans le lieu étymologie. […] Encore un seul exemple, c’est Racine qui me le fournira : « Synthèse : Faut-il, Abner, faut-il vous rappeler le cours Des prodiges fameux accomplis en nos jours, Des tyrans d’Israël les célèbres disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ?

156. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

A dire le vrai, où trouvera-t-on un poëte qui ait possédé à la fois tant de grands talents, tant d’excellentes parties, l’art, la force, le jugement, l’esprit ? […] Mais ce ne sont point les seuls bienfaits du roi qui ont produit tant de miracles, et qui ont porté toutes choses à ce degré de perfection : la finesse de son discernement y a plus contribué que ses libéralités : les plus grands génies, les plus savants artistes, ont remarqué que, pour trouver le plus haut point de leur art, il leur suffisait d’étudier le goût de ce prince2. […] La correspondance de Louis XIV donnée en grande partie dans ses Œuvres publiées en 1806, confirme en tout point cet éloge : on y trouve les Instructions qu’il rédigea pour le grand Dauphin et le roi d’Espagne (Philippe V) ; il y a, en outre, beaucoup de lettres de Louis XIV à sa famille, à ses généraux, à ses ministres, beaucoup d’ordres remarquables, comme dit Saint-Simon, par la netteté et la précision. […] Voltaire rend ce même témoignage à Louis XIV dans sa lettre à milord Hervey, que l’on trouvera dans les Morceaux choisis à l’usage de la classe de seconde.

157. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

La réputation qu’il chercha dans presque tous les genres, il la trouva enfin, solide et véritable, dans l’alliance de la littérature avec la science, qu’il sut mettre à la portée du vulgaire des lecteurs. […] Véritablement il y avait quelque difficulté à les développer : où l’un trouvait un sens moral, l’autre en trouvait un physique ; mais, après cela, ils convenaient que vous aviez tout su et tout dit à qui le comprenait bien1. […] Ceci était dirigé contre les admirateurs exclusifs de l’antiquité qui prétendaient trouver un sens moral et philosophique dans toutes les fictions d’Homère.

158. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Je ne veux pas me trouver jeudi à l’élection de l’Académie, et je pense que vous ne me désapprouverez point ; car je n’ai pas d’autre moyen d’éviter beaucoup de choses désagréables1. […] Aux avantages de la nature, le cygne réunit ceux de la liberté ; il n’est pas du nombre de ces esclaves que nous puissions contraindre ou renfermer ; libre sur nos eaux, il n’y séjourne, et ne s’y établit qu’en jouissant d’assez d’indépendance pour exclure tout sentiment de servitude et de captivité ; il veut à son gré parcourir les eaux, débarquer au rivage, s’éloigner au large, ou venir, longeant la rive, s’abriter sous les bords, sc cacher dans les joncs, s’enfoncer. dans les anses les plus écartées ; puis, quittant sa solitude, revenir à la société, et jouir du plaisir qu’il paraît prendre et goûter en s’approchant de l’homme, pourvu qu’il trouve en nous ses hôtes et ses amis, et non ses maîtres et ses tyrans1. […] Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les ardeurs du midi ; s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues ; avoir pénétré dans ces vastes déserts, dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire des lettres, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous l’Europe, et ce que dira la postérité. […] Je suis fâché de n’avoir pas de goût pour les beaux embarras ; à tout moment il s’en trouve qui ne finissent point.

159. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Ce mouvement, ce bruit, cette mer turbulente, Roulant, montant, tombant en montagne écumante, Enivraient mon esprit, mon oreille, mes yeux ; Et le soir me trouvait immobile en ces lieux3. […] Cette soudaineté que nous vante Montagne, Et l’heureux à-propos en tous temps l’accompagne ; Elle doit au hasard ses plus piquants attraits ; Toujours elle rencontre, et ne cherche jamais ; Peu savent la trouver, mais la trouvent sans peine. […] La campagne est encore riante et couverte de gazons ; les petits pois sont en fleurs ; on trouve dans les jardins la rose, l’œillet, l’anémone, le jasmin, comme en été.

160. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Le paysan le plus stupide trouve un certain plaisir aux contes qu’on lui fait, et n’est pas insensible aux grands effets de la nature, dans le ciel ou sur la terre. […] Le plaisir qui résulte des ouvrages conduits de la sorte, est reçu et senti par le goût, comme sens interne ; mais la découverte de cette conduite qui nous charme, est due a la raison ; et plus la raison nous rend capables de découvrir le mérite d’un semblable plan, plus nous trouvons de plaisir à la lecture de l’ouvrage. […] L’expérience nous apprend, par exemple, que certaines figures du corps nous paraissent plus belles que d’autres : en poussant plus loin l’examen, nous découvrons que la régularité de quelques figures et l’agréable variété des autres, sont le principe des beautés que nous y trouvons.

161. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

Quel que soit son talent, comme orateur, il trouvera peu de clients disposés à lui confier leurs intérêts, si l’on ne lui suppose qu’une connaissance superficielle des lois. […] Cette insatiable avidité de parler s’exerce indifféremment sur tout, dévore tout comme un vaste incendie, et fait contracter à un jeune homme la déplorable habitude de parler de tout avec une légèreté dont on ne sent ni ne veut sentir les conséquences ; de sacrifier les ridicules des personnes présentes, la réputation et l’honneur des absents, avec une précipitation dont on serait soi-même effrayé, si une réflexion solide pouvait trouver sa place dans une tête vide d’idées, et étourdie du bruit qu’elle-même excite autour d’elle. […] Mais au barreau, l’obscurité de quelques points de la loi, la difficulté de trouver et d’en faire toujours l’application convenable, entraînent dans une foule de raisonnements qui se fortifient ou s’éclaircissent mutuellement, et concourent à présenter l’objet de la question sous un point de vue généralement accessible à tous les esprits.

162. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

On trouve dans sa prose quantité de vers alexandrins auxquels ne manque que la rime. […] Là, nous trouvons toute une famille de charbonniers à table, où du premier mot on nous invita. […] L’appeler, faire du bruit, je n’osais ; m’échapper tout seul, je ne pouvais ; la fenêtre n’était guère haute, mais en bas deux gros dogues hurlant comme des loups… En quelle peine je me trouvais ; imaginez-le si vous pouvez.

163. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Il serait difficile de trouver dans toute l’antiquité, si riche cependant en fictions morales, une prosopopée plus heureuse, plus noble et plus belle, sous tous les rapports, que celle de la Sagesse, personnifiée par Salomon, et si souvent introduite dans ses ouvrages. […] « Les peuples les plus redoutables ont été pour moi comme un nid de petits oiseaux, qui s’est trouvé sous ma main : j’ai réuni sous ma puissance tous les peuples de la terre, comme on ramasse quelques œufs que la mère a ahandonnés ; et il ne s’est trouvé personne qui osât seulement agiter son aile, ou faire entendre un faible cri ». […] Ceux qui l’aiment, la découvrent aisément, et ceux qui la cherchent la trouvent. — Celui qui veille dès le matin pour la posséder, n’aura pas de peine, parce qu’il la trouvera assise à sa porte. — Elle prévient ceux qui la désirent, et elle se montre à eux la première. » 160.

164. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

Nous trouvons la suivante dans la fable si touchante de l’Aveugle et le Paralytique :            Aidons-nous mutuellement ; La charge des malheurs en sera plus légère. […] L’un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir,             Indignes d’un tel personnage ; L’autre blâmait la face, et tous étaient d’avis Que les appartements en étaient trop petits. […]             Le bon Socrate avait raison De trouver pour ceux-là trop grande sa maison. […]trouver des paroles et des pensées plus remarquables par leur énergie, et surtout par leur noblesse de sentiment ? […] Les deux poètes parlent des rochers où le jeune prince trouve la mort ; le premier le fait avec noblesse : À travers les rochers la peur les précipite  ; le second ajoute aux rochers une épithète qui, loin de faire de l’effet, excite le rire dans ce moment solennel : Sur les rochers pointus qui lui percent le flanc … Reconnaissons cependant que le récit de Pradon se recommande par de belles pensées qu’il ne doit point à Racine, telles que celle-ci qui contient l’expression d’un tendre sentiment : Il s’éloigne à regret d’un rivage si cher  ; et celle-ci qui respire l’intrépidité, la bravoure : Le minotaure en Crète à mon bras était dû ; Et les dieux réservaient ce monstre à ma vertu.

165. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Ma santé ne va pas mal, quoique je me trouve bien occupé ; mais ma bourse est aux abois2, par les retardements de mon payement, et par l’extrême cherté de toutes choses, cette année. […] Il se blâme, il ne se trouve bon à rien, il se décourage, il trouve fort mauvais qu’on veuille le consoler. […] On parle tout haut ; il trouve qu’on parle trop, et qu’on est trop gai pendant qu’il est triste. […] En sa place, vous trouverez un je ne sais quoi qui n’a ni forme ni nom, qui n’en peut avoir, et que vous ne sauriez définir deux instants de suite de la même manière. […] Je me trouve fort bien de ce marché : à cette condition, je les défie de me tromper.

166. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre II. De l’Éloquence chez les Grecs. »

Il ne s’agit point, pour trouver le berceau de l’éloquence, de remonter à celui des premiers temps, ou de le chercher parmi les monuments antiques de l’orient ou de l’Égypte. […] Les premiers empires dont l’histoire fasse mention, ceux des Assyriens et des Égyptiens, étaient des états despotiques : les rênes du gouvernement s’y trouvaient entre les mains d’un seul, ou d’un petit nombre ; accoutumée à une obéissance aveugle, la multitude était conduite, et jamais persuadée. […] Mais, cette époque écoulée, nous ne trouvons plus chez les Grecs un seul orateur digne de ce nom.

167. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Voiture, 1598-1648 » pp. 21-25

Aussi bien une grande partie de ceux qui haïssaient M. le cardinal se sont convertis par le dernier miracle qu’il vient de faire ; et si la guerre peut finir, comme il y a apparence de l’espérer, il trouvera moyen de gagner bientôt tous les autres. […] Que si vous voulez demeurer dans votre opinion, je n’entreprends pas de vous l’arracher par force ; mais aussi ne soyez pas si injuste que de trouver mauvais que j’aie défendu la mienne, et je vous promets que je lirai volontiers tout ce que vous m’écrirez quand les Espagnols auront repris Corbie. […] Trouvez bon, ô César !

168. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

On la trouve aussi unie à un récit, et lui servant de cadre. […] Nous trouvons un admirable modèle de début dramatique dans le récit de la mort de Jeanne d’Arc, par Casimir Delavigne. […]trouve-t-on les plus belles narrations historiques ? […] Cependant il faut rejeter avec le plus grand soin ces tournures étranges, ces expressions barbares et incorrectes que l’on trouve souvent sous la plume des négociants et des commis de bureau. […] Il est bon de rappeler la date de la lettre reçue, et de suivre l’ordre qui s’y trouve : c’est le moyen d’être exact et de ne rien omettre d’important.

169. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre premier. Division générale. »

C’est une lumière divine qui se réfléchit dans l’âme humaine, une harmonie qui trouve en nous son écho. […] Si nous examinons la nature même de la beauté, et la cause de l’émotion qu’elle produit en nous, nous trouverons que les attributs du beau sont les mêmes que ceux de l’essence divine, et qu’on peut lui appliquer ce que Voltaire a dit de Dieu même : La puissance, l’amour avec l’intelligence ; Unis et divisés, composent son essence. […] C’est que le sublime est une grandeur dont la mesure nous échappe, et qui ne trouve plus dans notre nature, dans nos idées habituelles, aucun point de rapport, aucun point de comparaison. […] L’âme, blasée sur les nobles jouissances, cherche des émotions raffinées ou violentes ; elle les trouve dans le drame ou le roman.

170. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

La moitié du peuple cria une seconde fois famine ; mais ces misérables trouvèrent des gens aussi durs qu’ils l’avaient été eux-mêmes. […] Il ne laissa pas seulement aux peuples vaincus leurs mœurs : il leur laissa encore leurs lois civiles, et souvent même les rois et les gouverneurs qu’il avait trouvés. […] Il en trouva les premiers moyens dans la grandeur de son génie ; les seconds, dans sa frugalité et son économie particulière ; les troisièmes, dans son immense prodigalité pour les grandes choses. […] Il les rendit célèbres par son repentir : de sorte qu’on oublia ses actions criminelles, pour se souvenir de son respect pour la vertu ; de sorte qu’elles furent considérées plutôt comme des malheurs que comme des choses qui lui fussent propres ; de sorte que la postérité trouva la beauté de son âme presque à côté de ses emportements et de ses faiblesses ; de sorte qu’il fallut le plaindre, et qu’il n’était plus possible de le haïr.

171. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Lorsque l’expression propre ne se présente pas d’elle-même, il faut la chercher avec patience jusqu’à ce qu’on l’ait trouvée ; il faut avec Boileau méditer et saisir le mot au moment où il se présente : Je trouve au coin d’un bois le mot qui m’avait fui, et ne pas renoncer à le trouver dans aucune circonstance. […] « Bientôt nous nous trouvâmes enfourchés ; nous ne songeâmes plus qu’à nous sauver, et nous ne négligeâmes rien pour échapper aux abîmes profonds qui menaçaient de nous engloutir. » Et ceux-ci : « Nous voudrions que les autres nous aimassent, nous admirassent, pliassent sous nous, et ne s’occupassent que du soin de nous satisfaire. » Il vaut mieux dans ce cas construire sa phrase d’une manière différente, afin, comme on dit, de tourner la difficulté. […] Il compte des plafonds les ronds et les orales ; « Ce ne sont que festons, ce ne sont qu’astragales. » Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin, Et je me sauve à peine au travers du jardin. […] Toutes ces expressions sont si bien choisies et si bien arrangées qu’il est difficile de trouver de meilleurs modèles pour la mélodie du langage.

172. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre IV. Thomas. »

. — Maurice écartait les barrières du préjugé pour reculer les limites de son art : après avoir trouvé le bien, il cherchait le mieux. — Il s’élançait au-delà du cercle étroit des événements, et créait des combinaisons nouvelles ; imaginait des dangers pour trouver des ressources ; étudiait surtout la science de fixer la valeur variable et incertaine du soldat, et lui donner le plus grand degré d’activité possible ». […] C’est là que l’on trouve un parallèle de Lycurgue et de Boileau, auquel on ne s’attendrait guères ; c’est là enfin que l’on dit « que Buffon, au milieu de l’immensité, n’est qu’à sa place ; que la langue sublime et calme qu’il emploie, inspire, comme le spectacle de l’univers, une admiration tranquille ».

173. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Que chacun examine ses pensées : il les trouvera toujours occupées au passé et à l’avenir. […] Toutes vos lumières ne peuvent arriver qu’à connaître que ce n’est point dans vous-mêmes que vous trouverez ni la vérité ni le bien. […] Quand on voit le style naturel, on est tout étonné et ravi ; car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme.

174. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Maintenon 1635-1719 » pp. 94-99

trouverai-je la vérité, si je ne la trouve en vous ? […] Je prie Notre-Seigneur de vous changer, et que je vous trouve, à mon retour, modeste, humble, timide, et mettant en pratique tout ce que vous savez de bon ; je vous en aimerai beaucoup davantage.

175. (1872) Cours élémentaire de rhétorique

Ce que tu as fait la nuit dernière, la nuit précédente, le lieu où tu t’es trouvé, ceux que tu y as convoqués, la résolution que tu y as prise, penses-tu qu’un seul de nous l’ignore ? […] Les raisons trouvées, il les faut classer. […] Elle dénote, de la part de l’écrivain, un tact qui trouve sa mesure dans l’étude approfondie du cœur. […] Des tyrans d’Israël les fameuses disgrâces, Et Dieu trouvé fidèle en toutes ses menaces ? […] Dans le même poète on trouve elephantus mis pour l’ivoire qui n’est qu’une partie de l’éléphant.

176. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

Considérée sous ce rapport, on la trouve à chaque page non-seulement dans les poètes, mais encore dans les prosateurs. […] Quand ces deux choses sont réunies, le sublime est trouvé. […] Un seul ennemi n’est pas d’une grande importance contre tout un peuple, et cependant on va remuer l’univers pour le trouver. […] On les trouvera chacune en la place qui lui convient. […] Le peuple trouverait plus de bonheur à vaincre et à vivre pour la cause de ses rois.

177. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Né à Dijon en 1627, quelques années avant Louis XIV, il accompagna, comme pour les célébrer dignement, toutes les splendeurs de ce règne ; nommé évêque de Meaux, il mourut en 1704 au moment où la prospérité et la gloire du vieux roi avaient trouvé leur terme. […] Mais quoique, sans menacer et sans avertir, elle se fasse sentir tout entière dès le premier coup, elle trouve la princesse prête. […] Il n’y a genre de machine qu’on ne trouve dans le corps humain. […] Ceux qui trouvent que les animaux ont de la raison, parce qu’ils prennent pour se nourrir et se bien porter les moyens convenables, devraient dire aussi que c’est par raisonnement que se fait la digestion… Toute la nature est pleine de convenances et disconvenances, de proportions et disproportions, selon lesquelles les choses, ou s’ajustent ensemble, ou se repoussent l’une l’autre : ce qui montre, à la vérité, que tout est fait par intelligence, mais non pas que tout soit intelligent. […] » Tremblons, humilions-nous de ne trouver rien dans nos emplois qui soit digne de nous occuper.

178. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Comment trouver un état, un emploi ? […] où donc chercher, où trouver le bonheur ? […]trouverez-vous ailleurs des soldats que la gloire console du malaise et de la faim, qu’un regard, une parole précipitent dans le danger ? […] quelle déconfiture on eût fait des Russes et des Prussiens, si le régiment qui était à notre droite se fût battu comme le nôtre ; si la cavalerie se fût trouvée là au moment où l’ennemi a commencé à fléchir ; si le général de la réserve eût égalé en talent et en courage celui qui commandait l’avant-garde ! […] « On dirait que la versification n’est pour lui qu’une liberté de plus, et qu’il a trouvé dans ce genre la vraie forme de sa pensée.

179. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XI. du corps de l’ouvrage. — narration, description  » pp. 146-160

On se rappelle les vers de Boileau : S’il rencontre un palais, il m’en dépeint la face, Il me promène après de terrasse en terrasse ;… Il compte des plafonds les ronds et les ovales ; Ce ne sont que festons, ce ne sont qu’astragales, … Je saute vingt feuillets pour en trouver la fin. […] Trouvez sur votre palette ces mille espèces de vert et de bleu que vous donne la nature ; trouvez-les dans un style à la fois net et flexible, dans une profonde connaissance et une grande habitude des ressources de la langue, dans un vocabulaire d’une étendue considérable, qui permette de rendre, tout en évitant le néologisme, les nuances les plus légères et les plus fugitives. […] Ainsi, quand la Phèdre de Racine, poursuivie par les remords, fuit jusqu’au fond des enfers, et y trouve son père qui tient l’urne fatale et juge tous les pâles humains ; ainsi quand le Fabricius de Jean Jacques cherche vainement dans la Rome de marbre et d’or, esclave et énervée, ces toits de chaume et ces foyers rustiques qu’habitaient jadis la modération et la vertu ; ainsi quand tout à l’heure Massillon nous montrait, en frissonnant lui-même, le tableau terrible du jugement dernier.

180. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

Après l’avoir comparé à une beauté négligée qui a des grâces d’autant plus touchantes qu’elle n’y songe pas ; à un repas sans magnificence, mais où règne le bon goût avec l’économie ; « on n’y trouve, dit-il, aucune de ces figures de rhéteur qui semblent des piéges tendus pour séduire. » Les figures de répétition, qui veulent une prononciation forte et animée, ne s’accorderaient pas non plus avec ce ton modeste et simple ; mais il n’exclut pas les autres figures de mots, pourvu que les phrases soient coupées et toujours faciles, et les expressions conformes à l’usage, que les métaphores ne soient pas trop hardies, ni les figures de pensée trop ambitieuses. […] « Un beau style, répond admirablement Buffon, n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente ; toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent, tous les rapports dont il est composé sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. » Secondement. […] On peut trouver au moins le germe de ses idées et des miennes dans les rhétoriques de MM. […] On a mieux fait, une fois le style sec inventé, il a fallu trouver un modèle, un type pour celui-là comme pour les autres.

181. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Après s’être longtemps cherchée, après avoir tour à tour, sous la Renaissance, imité l’antiquité, l’Espagne, l’Italie, et produit des œuvres charmantes, égales dans leur genre à toutes celles que la main des Valois, guidée par un art étranger, semait alors sur les bords de la Loire et dans les demeures de la royauté, elle s’était enfin trouvée et fixée, pour ne plus relever que d’elle-même et du génie national, au commencement du dix-septième siècle. […] Montesquieu, embrassant dans ses méditations toutes les sociétés et toutes les législations, condamné pour tout peindre à tout abréger, trouvera dans la nécessité d’une concision extraordinaire la source de beautés inattendues. […] Répétons-nous sans cesse que, dans la mort comme dans la vie, l’âme est sûre de trouver Dieu, et qu’avec Dieu tout est juste et tout est bien1. […] L’auteur seul y trouvait à redire et y retouchait sans cesse.

182. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des figures » pp. 324-354

Leur mémoire trouve soudain le mot qui leur manque et leur langue n’est jamais en défaut. […] figures grammaticales On trouve dans les orateurs et dans les poëtes des tours hardis, inattendus, nouveaux, qui renversent l’ordre régulier de la construction grammaticale. […] Je conjure celui qui répond oui de considérer, etc. » Vous trouverez à chaque pas dans Démosthène des tours semblables. […] Observation. — Il y a une figure très-brillante, très-usitée chez les orateurs et surtout chez les poëtes, dont je ne trouve mention nulle part dans les rhétoriques : Elle consiste dans le rapprochement d’une idée abstraite et d’une idée concrète.

183. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lebrun Né en 1785 » pp. 498-505

Et quel étonnement alors en moi fit naître Celle qui m’y guidait, lorsque, sans me connaître, De moi-même, en l’ouvrant, soudain elle parla, Et que, me le montrant, elle me dit : Voilà La chambre que Lebrun a jadis habitée ; C’est là qu’était son lit dont la trace est restée1 ; Voyez, on trouve encore au-dessous des arceaux Les clous du bâton d’or où pendaient ses rideaux. […] J’ai, sur la rive Adriatique, Trouvé ce matin, en rôdant, Une petite république Qui de ton roi fait le pendant1. […] Béranger, dans son humble histoire, S’il est quelques sages leçons, Il mérite sa part de gloire : Qu’il la trouve dans tes chansons.

184. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

Assurément, il y a dans les poésies de Lamartine de riches et brillantes descriptions, des narrations suaves et touchantes, des morceaux lyriques aussi irréprochables qu’élevés, mais, en même temps, il s’y trouve des passages, et, entre autres, une certaine dédicace à Maria Anna Elisa où s’accumulent les métaphores les plus fausses et les plus incohérentes que l’on puisse rencontrer : Doux nom de mon bonheur, si je pouvais inscrire Un chiffre ineffaçable au socle de ma lyre, C’est le tien que mon cœur écrirait avant moi, Ce nom où vit ma vie et qui double mon âme ; Mais pour lui conserver sa chaste ombre de femme, Je ne l’écrirais que pour toi. […] C’est dans le Livre des Orateurs qu’on trouve que les orateurs pathétiques « doivent tenir l’assemblée dans un état de moiteur et de peau assouplie ; » que le style de M. de Kératry « n’est pas sans une sorte d’insufflation cahotée, mais échauffante, » etc., etc. […] Au premier rang des allégories classiques, je trouve les Prières et la Ceinture de Vénus dans Homère, la Renommée de Virgile, la Mollesse du Lutrin ; ailleurs le Fanatisme, le Temps, le Sommeil, etc. […] Je passerai donc de loin en loin une allusion verbale finement touchée, comme j’applaudis à la parodie spirituelle de quelque grand écrivain ; mais quant aux centons, aux paronomases 104, aux pointes, aux quolibets, aux calembours, on ne trouvera pas mauvais que la rhétorique s’abstienne de les ranger parmi les sujets dont elle s’occupe. […] Voici encore un précepte de détail parfaitement juste, que je trouve dans M.

185. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

C’est pour n’avoir pas observé ce progrès sensible et continu, que l’on s’est si souvent trouvé à froid. […] Il faut, au contraire, que lorsqu’un acteur parait, il en trouve un autre sur le théâtre, et qu’il lui parle. […] Le nombre n’en est pas déterminé ; il suffit qu’il ne s’en trouve pas d’inutiles. […] Il serait difficile de trouver un modèle plus parfait que Quinault pour le style de la tragédie lyrique. […] On n’y trouve ni unité d’action, ni intrigue, ni dénoûment.

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