Il serre, désolé, ses fils sur sa poitrine ; Il ne lui reste plus, s’il ne tend pas la main, Que la faim pour ce soir, et la mort pour demain. […] Il est juste, il est bon ; sans doute il vous pardonne : Tous vous avez souffert, le reste est oublié. […] Dieu parle, il faut qu’on lui réponde ; Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré2. […] Le poëte a souvent trouvé de beaux accents pour peindre la tristesse et la douleur : Le seul bien qui me reste au monde Est d’avoir quelquefois pleuré. […] Passer comme un troupeau les yeux fixés à terre, Et renier le reste, est-ce donc être heureux ?
. — Il reste deux fragments de cette pièce de Chérémon. […] Peut-être Aristote pensait-il à l’Antigone d’Euripide, dont il ne nous reste que des fragments. […] Cette pièce, qu’on jouait de son temps, et dont il nous reste très-peu de fragments, lui paraissait la plus touchante de toutes les tragédies d’Euripide. » Comparez Lessing, Dramaturgie, p. 184, trad. fr. de 1785. […] Comme on n’a aucun autre renseignement sur cette pièce, Valckenaër conjecture qu’il faut lire ici « l’Antiope », pièce d’Euripide dont il reste environ cinquante fragments.
Dans le corps humain, si vous mettez une partie à la place d’une autre, quoique le reste demeure comme il était, n’aurez-vous pas un monstre ? […] Le grand art est de ménager l’attention du lecteur : si l’on épuise tout d’abord sa curiosité, le reste devient froid et languissant. […] « Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute, et lançaient des feux de toutes paris. […] « Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine ; pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros. […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles : et voilà que dans son silence son nom même nous anime ; et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et n’arriver pas sans ressource à notre éternelle demeure, avec le roi de la terre il faut encore servir le roi du ciel.”
Restait cette redoutable infanterie de l’armée d’Espagne, dont les gros bataillons serrés, semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs brèches, demeuraient inébranlables au milieu de tout Le reste eu déroule, et lançaient des feux de toutes ports. […] Elle ne savait pas que le Prince qui lui fit perdre tant de ses vieux régiments à la journée de Rocroi, en devait achever les restes dans les plaines de Lens. […] En effet, on doit présumer qu’ils sont remués par les mêmes passions que le reste des hommes. […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros ; mais approchez en particulier, vous qui courez avec tant d’ardeur dans la carrière de la gloire, âmes guerrières et intrépides ! […] Au lieu de déplorer la mort des autres, grand Prince, dorénavant, je veux apprendre de vous à rendre la mienne sainte : heureux averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie, les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint !
Ses restes, rapportés en France en 1667, reposent à Paris, dans l’église Saint-Étienne-du-Mont. […] Quel autre lieu pourrait-on choisir3 au reste du monde où les commodités de la vie et toutes les curiosités qui peuvent être souhaitées soient si faciles à trouver qu’en celui-ci ? Quel autre pays où l’on puisse jouir d’une liberté si entière, où l’on puisse dormir avec moins d’inquiétude, où il y ait toujours des armées sur pied exprès pour nous garder, où les empoisonnements, les trahisons, les calomnies soient moins connus, et où il soit demeuré plus de restes de l’innocence de nos aïeux ! […] Au reste, je vous dirai que je vous attends ici avec un petit recueil de rêveries qui ne vous seront peut-être pas désagréables ; et, soit que vous veniez ou que vous ne veniez pas, je serai toujours passionnément votre dévoué serviteur6. […] Dans le reste… 4.
Il n’en reste plus qu’un tronc inutile. […] O les dignes restes de ta grandeur ! […] la voilà telle que la mort nous l’a faite ; encore ce reste tel quel va-t-il disparaître ; cette ombre de gloire va s’évanouir, et nous l’allons voir dépouillée même de cette triste décoration. […] Au reste, Votre Majesté, Sire, doit être persuadée, que quelque bonne intention que puissent avoir ceux qui a servent, pour le soulagement de ses peuples, elle n’égalera jamais la vôtre. […] Que tout le reste vous aime, mette en vous sa consolation et son espérance, et reçoive de votre bonté le soulagement de ses maux.
Est-ce à tort qu’on est généralement disposé à regarder comme inutile au reste de la vie ce que l’on apprend dans la jeunesse ? […] Il ne reste à nos maux qu’un seul remède : imitez la bonté de Dieu outragé par ses créatures : il leur a ouvert les cieux. […] Comment se lie-t-il au reste du discours ? […] L’exorde sera proportionné au reste du discours, s’il a précisément l’étendue nécessaire pour disposer l’auditeur. […] — Comment se lie-t-il au reste du discours ?
Songez qu’une bouteille qui a été fêtée quand elle était pleine d’eau des Barbades4, est jetée dans un coin dès qu’elle est cassée, et qu’elle reste en morceaux dans la poussière ; que voilà ce qui arrive à tous ceux qui n’ont songé qu’à être admis à quelques soupers ; que la fin d’une vieillesse inutile, infirme, est une chose bien pitoyable5. […] Les gens de lettres font grand bruit de toutes ces petites querelles ; le reste du monde ou les ignore, ou en rit. […] Mais comme je suis encore plus reconnaissant que philosophe, je vous donne, sur ce qui me reste de corps, le même pouvoir que vous avez sur ce qui me reste d’âme. […] C’est en avoir de reste que d’en savoir retrancher pour s’accommoder à celui de la multitude, et pour lui aplanir le chemin. […] Voltaire reste voltairien par la forme, même quand il ne l’est plus par le fonds des idées.
Vous vous consolez, dites-vous, en le haïssant, et c’est la seule consolation qui vous reste. […] Quel plaisir cruel que celui de haïr, c’est-à-dire, de porter sur le cœur le poids d’amertume qui empoisonne tout le reste de la vie ! […] » Ainsi vécut d’abord l’impie sur la terre : il adora avec le reste des hommes un être suprême ; il redouta ses châtiments, il attendit ses promesses. […] C’est par cette voie qu’il est parvenu aux connaissances rares et sublimes de l’incrédulité ; c’est à ces grands efforts qu’il doit la découverte d’une vérité, que le reste des hommes, jusqu’à lui, avait ignorée ou détestée ». […] Le méchant prospère, et le juste reste opprimé.
Frappé d’un arrêt de bannissement, il passa tout le reste de sa vie loin de la France dont il est demeuré l’une des gloires. […] Tant que sa faveur vous seconde, Vous êtes les maîtres du monde ; Votre gloire nous éblouit : Mais, au moindre revers funeste, Le masque tombe, l’homme reste, Et le héros s’évanouit1. […] Et que vous reste-t-il en ces moments suprêmes ? […] Mais il paraît assez prouvé maintenant qu’il était innocent des imputations dirigées contre lui au sujet des couplets scandaleux qui motivèrent sa condamnation : elle eut lieu en 1712, l’année même où naissait à Genève un autre Rousseau, destiné à captiver avec tant de puissance l’imagination de ses contemporains. — Pour défendre, au reste, la mémoire de Jean-Baptiste, on doit rappeler qu’il eut et conserva pour amis des hommes dignes de la plus haute estime, tels que Louis Racine, Rollin et Lefranc de Pompignan. […] Couleurs et tours habilement contrastés avec le reste de cette pièce.
Merci voit sa perte assurée : ses meilleurs régiments sont défaits : la nuit sauve les restes de son armée. […] Au reste, ceci n’est point sans exception, et ne doit s’entendre que dans une universalité morale. […] En effet, on doit présumer qu’ils sont remués par les mêmes passions, que le reste des hommes. […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine, pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux Héros. […] Heureux, si averti par ces cheveux blancs, du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie, les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint ».
En vain j’ai cherché le reste des années qui m’étaient comptées, et je me suis dit : Je ne verrai plus le Seigneur dans la terre des vivants, je ne verrai plus l’homme mon semblable, ni l’habitant de la terre du repos. […] La Mort, déployant ses ailes, Couvrait d’ombres éternelles La clarté dont je jouis ; Et dans cette nuit funeste, Je cherchais en vain le reste De mes jours évanouis. […] Ainsi l’éloquence rend à la poésie ce qu’elle en a reçu, et l’avantage reste égal de part et d’autre. […] Oui, ces restes sans nom que, d’un bras impuissant, Le temps et les mortels poussent vers le néant, Plus que tous les soleils semés dans l’étendue, Fixeront du Très-Haut l’infatigable vue, Jusqu’au jour de colère, où sa tonnante voix Jugera ces brigands et vengera nos rois. […] Ce ton de simplicité douce annonce bien heureusement celui qui va régner dans le reste de l’ouvrage.
Ses restes, rapportés en France en 1667, reposent à Paris, dans l’église de Saint-Étienne-du-Mont. […] Outre que les fables font imaginer plusieurs événements comme possibles qui ne le sont point, et que même les histoires les plus fidèles, si elles ne changent ni n’augmentent la valeur des choses pour les rendre plus dignes d’être lues, au moins en omettent-elles presque toujours les plus basses et moins illustres circonstances, d’où vient que le reste ne paraît pas tel qu’il est, et que ceux qui règlent leurs mœurs par les exemples qu’ils en tirent sont sujets à tomber dans les extravagances des paladins de nos romans et à concevoir des desseins qui passent leurs forces. […] C’est pourquoi, sitôt que l’âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l’étude des lettres ; et, me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens des diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit. […] « Quoique ce mot soit peu usité, comme il reste dans la locution heur et malheur, il n’est pas impossible de le bien employer en poésie ou dans la prose élevée. » (Dictionnaire de M Littré.) […] Seuls et la tête levée, on les voit marcher sur les hauteurs ; tout le reste des philosophes suit comme un troupeau.
Je le veux bien, mais il fallait le faire mieux sentir, et de toute manière, il reste quelque chose de louche et d’incomplet dans la pensée. […] Qu’importe, au reste ? […] Au reste, si l’on veut voir l’idée de l’inspiration poétique traitée par un écrivain aussi irréprochable dans la pensée qu’admirable dans la forme, qu’on lise l’ode de Lamartine à l’Enthousiasme ; c’est la 11e méditation. […] Quelque corrompues que soient nos mœurs, le vice n’a pas encore perdu parmi nous toute sa honte, Il reste encore une sorte de pudeur publique qui nous force à le cacher, et le monde lui-même, qui semble s’en faire honneur, lui attache pourtant encore une espèce de flétrissure et d’opprobre. […] La naissance leur a tout donné ; ils n’ont plus qu’à jouir, pour ainsi dire, d’eux-mêmes ; leurs ancêtres ont travaillé pour eux ; le plaisir devient, pour ainsi dire, l’unique soin qui les occupe ; ils se reposent de leur élévation sur leurs titres ; tout le reste est pour les passions.
Je vais donc, puisqu’il faut que je me sacrifie, Assurer à Pyrrhus le reste de ma vie ; Je vais, en recevant sa foi sur les autels, L’engager à mon fils par des nœuds immortels : Mais aussitôt ma main, à moi seule funeste, D’une infidèle vie abrégera le reste, Et, sauvant ma vertu, rendra ce que je doi A Pyrrhus, à mon fils, à mon époux, à moi. […] Qu’il ait de ses aïeux un souvenir modeste : Il est du sang d’Hector, mais il en est le reste ; Et pour ce reste enfin j’ai moi-même, en un jour, Sacrifié mon sang, ma haine et mon amour1. […] Voilà dans ses transports le seul soin qui lui reste. […] Pendant tout le reste du récit, l’âme d’Hermione est bouleversée par le désespoir, et ne peut laisser échapper que ces mots : Qu’ont-ils fait !
Dieu laisse dans les âmes les plus avancées2 certaines faiblesses, semblables à ces morceaux de terre qu’on nomme témoins, et qu’on laisse dans un terrain rasé, pour faire voir, par ces restes, de quelle profondeur a été l’ouvrage des hommes. Dans les plus grandes âmes, Dieu laisse aussi des témoins, ou restes de ce qu’il en a ôté de misères. […] Il faut que la main de Dieu te manie pour te rendre souple et pliant ; il faut qu’il te rende docile, attentif à la pensée d’autrui, défiant de la tienne, et petit comme un enfant : tout le reste est sottise, enflure et vanité. […] Le soleil seul, dans le sein de Téthys4, jouissait d’un profond repos ; mais ensuite, quand il fut obligé de remonter sur son char attelé par les Heures et devancé par l’Aurore qui sème son chemin de roses, il aperçut tout l’Olympe couvert de nuages ; il vit les restes d’une tempête qui avait effrayé les mortels pendant toute la nuit. […] Celui dont l’œil plein de rayons anime toute la nature5 voyait de toutes parts, en se levant, le reste d’un cruel orage ; mais, ce qui l’émut davantage, il vit un jeune nourrisson des Muses qui lui était fort cher, à qui la tempête avait dérobé le sommeil lorsqu’il commençait déjà à étendre ses sombres ailes sur ses paupières6.
« Nobles rejetons de tant de rois, lumières de la France, mais aujourd’hui obscures et couvertes de votre douleur comme d’un nuage, venez voir le peu qui vous reste d’une si auguste naissance, de tant de grandeur, de tant de gloire. […] Des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte comme tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de votre néant ». […] Éviter les excès, se renfermer sagement dans les bornes du genre que l’on traite, lui accorder tout ce qu’il comporte, et lui refuser sévèrement le reste : τὸ δὲ ἕσται, έαν μέχρί τω ῇ (Rh. […] « Au lieu de déplorer la mort des autres, je veux désormais apprendre de vous à rendre la mienne sainte ; heureux si, averti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre de mon administration, je réserve au troupeau que je dois nourrir de la parole de vie, les restes d’une voix qui tombe, et d’une ardeur qui s’éteint ».
C’est en avoir de reste que d’en savoir retrancher pour s’accommoder à celui de la multitude et pour lui aplanir le chemin. […] Que reste-t-il ? […] Invoquez-le avec confiance dans vos besoins ; baisez souvent ses restes précieux1. […] Il y en a d’excellents ; ceux mêmes qui le sont ont la marque de l’humanité, qui est de n’être pas sans quelque reste d’imperfection. […] Il a écrit un traité des Hérésies, en cinq livres ; il n’en reste que des fragments.
Mais qui ne voit que tout le reste appartient exclusivement à l’écrivain, et que cette énergique concision, ces rapprochements éloquents, ces tours hardis et vigoureux, qui sont le caractère particulier du style de Salluste, ne peuvent l’avoir été précisément de celui de Catilina ? […] Des soldats de Sylla le redoutable reste, Par des chemins divers et des sentiers obscurs, Du fond de la Toscane avance vers ses murs. […] Voilà où le goût devait s’arrêter ; le reste n’est plus qu’un remplissage inutile en vers faibles et prosaïques. […] Richesses, honneurs, distinctions de tous les genres, voilà leur partage et celui de leurs dignes amis : pour nous, les dangers, les affronts, la flétrissure des jugements et l’indigence, voilà ce qui nous reste ! […] Que nous reste-t-il enfin que le souffle malheureux qui nous anime ?
Il ne nous en reste qu’une petite partie. […] Cet ouvrage est entièrement perdu pour nous ; il ne nous en reste qu’un abrégé qui a été fait environ un siècle et demi plus tard par Justin, écrivain latin, peu connu d’ailleurs. […] Au reste, ici, comme dans toutes sortes d’histoires, la chronologie est le flambeau de l’historien. […] Il nous reste seulement de lui deux ouvrages très courts, mais extrêmement précieux, la Conjuration de Catilina et la Guerre de Jugurtha. […] Il résolut aussi de s’abstenir de vin tout le reste de sa vie.
Chacun espère s’en tirer avec son fourgon plein, ou ses mulets chargés, et se moque de tout le reste. […] Il ne faut point trop détester le genre humain, quoique détestable ; mais si l’on pouvait faire une arche pour quelques personnes comme vous, madame, et noyer encore une fois tout le reste, ce serait une bonne opération. […] Maintenant il n’y reste que ceux qui n’ont pu fuir, ou qui, le poignard à la main, cherchent encore dans les haillons d’un peuple mourant de faim quelque pièce échappée à tant d’extorsions et de rapines. […] Il n’en reste que la base sur laquelle j’ai écrit avec un crayon : Lugete, Veneres Cupidinesque 4, et les morceaux dispersés qui feraient mourir de douleur Mengs et Winckelmann1, s’ils avaient eu le malheur de vivre assez longtemps pour voir ce spectacle.
La tourbe des conteurs peint des monstres, ou des images vagues, confuses, dont il ne reste point de traces ; elle descend dans des détails puérils et minutieusement affectés54 ; elle tombe encore dans un autre vice, c’est de multiplier ses portraits à l’infini. […] Au reste, ne soyons pas trop rigoristes. […] Au reste, pastiche ou création, le dialogue didactique a ses règles, comme le dialogue narratif ou dramatique. […] Vous la trouverez partout ; remarquons seulement que la péroraison de ce morceau nous donne précisément l’exemple de l’amplification qui reste amplification, et de celle qui devient déclamation. […] … » Et il n’a pas le courage d’achever ; il reste muet dans sa douleur, il attend ce récit fatal ; le public l’attend de même.
Littérairement, la France est blasée ; il ne lui reste qu’à jouir d’une fortune toute faite ; maussade bonheur ! […] Que la littérature classique reste donc comme l’exemplaire éternel du beau dans l’art ! […] N’a-t-elle pas les derniers restes de la barbarie à dissiper et tout un monde d’âmes et d’esprits à affranchir de l’ignorance ? […] On peut dire, selon la parole de l’Evangile, qu’ils ont cherché la justice et qu’ils ont obtenu le reste par surcroît. […] Il nous reste du moins leurs ouvrages, où ils ont déposé l’immortelle empreinte de leur âme et de leur génie.
Aristote nous annonce lui-même un plan plus étendu que ce qui nous reste. […] Les obstacles antérieurs à l’action, et souvent une partie de ce qui se rencontre dans l’action, forment le nœud : le reste est le dénouement. […] Il ne reste plus qu’à traiter de l’élocution et des pensées. […] Au reste, il vaut mieux employer l’impossible qui paraît vraisemblable que le possible qui ne le paraîtrait pas. […] Si donc la tragédie est supérieure à l’épopée quant au reste, on n’a qu’à écarter la représentation et ensuite les juger.
Dans cette acception, la scène n’est qu’une partie de l’acte, et il y en a une nouvelle toutes les fois qu’un personnage entre ou sort, quoique le lieu de l’action reste le même. […] On appelle actes, dans une pièce de théâtre, les parties de la pièce après lesquelles le théâtre reste vide, et l’action suspendue sans être pourtant achevée. Ce temps où le théâtre reste vide est précisément ce que l’on appelle entracte. […] Ils viennent successivement ou plusieurs ensemble entretenir un personnage qui reste tout le temps sur la scène et qui ne fait que leur donner la réplique. […] Malheureusement il ne nous reste de ces trois poètes que des fragments extrêmement courts170.
La méthode opposée jette indispensablement dans les lieux communs, et dans la nécessité de faire le discours pour l’exorde, au lieu d’adapter, comme on le doit, l’exorde lui-même au reste du discours. […] Si l’orateur s’annonce, dès le début, par un ton de supériorité et d’arrogance affectée, il réveille, il révolte l’amour-propre des auditeurs, qui le suivent, dans le reste de son discours, avec l’œil soupçonneux de la malveillance. […] etc. ; et tout le reste du discours sera de cette force véhémente, parce que le sentiment qui a inspiré cet exorde, ne fera que s’enflammer encore dans l’âme de l’orateur. […] Mais ces exemples sont rares ; et l’on doit se permettre ces sortes d’introductions avec d’autant plus de réserve, qu’elles promettent une chaleur et une véhémence qu’il est difficile de soutenir dans le reste du discours, et que tout ce qui n’ajoute pas à ce premier effet, l’affaiblit nécessairement.
Depuis longtemps, au reste, le vénérable prélat vivait loin de la cour, dans son évêché de Clermont, qui avait été, en 1717, la récompense de ses talents. […] Que nous reste-t-il ici ? […] Poussé d’un zèle saint, il sort, comme un autre Abraham, de sa terre et de la maison de ses pères ; il s’arrache à toutes les délices du trône, et, à la tête de ses plus vaillants sujets, il vole venger la gloire de Jésus-Christ outragée par des barbares, qui foulaient encore aux pieds une partie des lieux saints de la Palestine et menaçaient d’envahir le reste, que la valeur des Français venait de conquérir depuis peu.
. — Vous, employé pour tu, veut le verbe au pluriel, mais l’adjectif suivant reste au singulier. […] 140. — On ne doit se servir du passé défini qu’en parlant d’un temps absolument écoulé, et dont il ne reste plus rien. […] 141. — Le passé indéfini s’emploie indifféremment pour un temps passé, soit qu’il en reste encore une partie à écouler ou non.
Ses comédies ne font rire qu’à ses dépens ; mais il reste sans rival dans la poésie légère, badine et philosophique. […] Les gens de lettres font grand bruit de toutes ces petites querelles ; le reste du monde ou les ignore ou en rit. […] Mais, comme je suis encore plus reconnaissant que philosophe, je vous donne, sur ce qui me reste de corps, le même pouvoir que vous avez sur ce qui me reste d’âme. […] Voltaire disait dans une lettre à M. de Chamfort : « La nation n’est sortie de la barbarie que parce qu’il s’est trouvé trois ou quatre personnes à qui la nature avait donné du génie et du goût, qu’elle refusait à tout le reste. […] C’est en avoir de reste que d’en savoir retrancher pour s’accommoder à celui de la multitude, et pour lui aplanir le chemin.
Les grands résultats, Messieurs, les grands résultats, tout le reste n’est rien. […] Auprès des masses, les faits sont tout, le reste n’est rien. […] De toutes les richesses, de tout le faste, de toute la grandeur du monde, il ne reste rien qu’un linceul. […] Le lion s’accusa d’avoir dévoré des troupeaux et leurs bergers ; mais le renard justifia de reste cette peccadille. […] Tes rivages sont des empires, ils changent sans cesse, et tu restes toujours le même.
Tel livre didactique présente, après l’exorde, une synthèse, dont tout le reste de l’ouvrage n’est que le développement analytique, sauf à conclure parfois en faisant revenir la synthèse primitive : ainsi l’Esprit des lois, l’Emile de Rousseau, etc. […] De là l’extrême importance de cette partie ; c’est d’elle que relève tout le reste : omnis orationis reliquæ fons est narratio, dit Cicéron. […] Il y a donc toujours, dans un récit ou dans une doctrine, un fait ou une idée dont tout le reste est la préparation ou la conséquence ; c’est ce que je nomme le point culminant. […] Une description se passionne naturellement, quand le narrateur, dominé lui-même par la passion, ne voit, dans les diverses images qui s’offrent à lui, qu’un seul être, l’objet de son amour ou de sa haine, auquel il ramène tous les détails, et dont il communique ainsi la vie à tout le reste.
La majeure du dilemme se forme d’une proposition conditionnelle dont l’antécédent est l’assertion qui doit être niée, et le conséquent l’énumération de toutes les hypothèses qui peuvent amener cette assertion ; la mineure rejette ensuite toutes les suppositions contenues dans le conséquent, et dès lors il ne reste plus dans la conclusion qu’à rejeter l’antécédent lui-même, c’est-à-dire à poser la vérité contraire à cet antécédent. […] Maintenant que reste-t-il à faire à l’écrivain ? […] Quant à la manière de traiter les preuves, je devancerai par une seule observation les règles générales de style applicables à l’argumentation comme à tout le reste, et auxquelles nous arrivons bientôt. […] Au reste, on conçoit qu’il faut se fier ici au coup d’œil de l’écrivain, comme, dans les préceptes de la tactique, au coup d’œil du général.
Mais peu à peu vers la fin du règne de Louis XIV, la langue s’épuise comme le reste, et la prose arrive à l’extrémité du cercle qu’elle devait parcourir ; elle avait commencé par la rudesse et la pesanteur, elle finit par la netteté, l’élégance, l’agrément, une vivacité modérée. […] Rousseau est excessif dans l’art comme dans tout le reste. […] Quand on a recueilli tous les arguments qui autorisent la croyance à une autre vie, et qu’on est arrivé ainsi à une démonstration satisfaisante, il reste un obstacle à vaincre. […] Ce n’est pas la raison, c’est l’imagination qui l’épouvante ; c’est elle aussi qui produit en grande partie ce reste de doute, ce trouble, cette anxiété secrète que la foi la plus assurée ne parvient pas toujours à dompter, en présence de la mort.
Au reste elle etoit si paisible qu’il n’y avoit que la veue qui donnast apparence de vie. […] Seulement priez Nostre Seigneur qu’il nous face la grace de ne point fleschir, mais que nous preferions son obeyssance à nostre vie, quand mestier sera6, et que nous craignions plus de l’offenser que d’esmouveoir toute la rasge des meschans contre nous, et en la fin qu’il luy plaise d’apaiser tous les tumultes qui pourroient rompre le cœur des infirmes : car c’est ce qui me poise7 plus que tout le reste. […] Il ne reste sinon que ce bon Dieu poursuyve à conduire son œuvre8.