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2. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre IV. Des Ouvrages Didactiques. »

On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu’ils sont connus. […] Mais en général un principe doit être assez bien développé, pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. […] Il faut donc que la critique soit fondée sur des raisons et des principes solides. […] Mais l’auteur doit toujours être personnellement respecté, à moins que l’opinion publique ne l’ait jeté dans la classe de ces hommes vicieux et méchants, autant par principe que par habitude. […] Bouhours, et les Principes de la littérature, par l’abbé Batteux.

3. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

Tous les hommes apportent en naissant les premiers principes du goût. […] Les préceptes ou règles littéraires consistent dans un ensemble de principes et d’observations capables de diriger l’écrivain dans ses compositions et le critique dans ses appréciations. […] Les principes des sciences elles-mêmes seraient rebutants, si les belles-lettres ne leur prêtaient des charmes. […] Mais, outre ces deux formes de la pensée, il y a des principes généraux qui sont propres à toutes les productions littéraires, et qu’il faut connaître avant de s’exercer à la composition. […] Enfin, on s’occupera des principes de la rhétorique ou de l’art de bien dire.

4. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

» Au génie de réflexions, comme à son principe, doit se rapporter cette liberté et cette hardiesse de penser, cette noble indépendance des idées vulgaires, qui forme, selon moi, un des plus beaux traits de l’esprit philosophique. […] Guénard franchit les temps et arrive à l’époque où Descartes fonda parmi nous le règne de la véritable philosophie, et posa en même temps les principes sûrs qui doivent diriger l’esprit humain dans l’étude de cette grande science de l’homme. […] « Je le trouve dans le talent de saisir les principes généraux, et d’enchaîner les idées entre elles par la force des analogies : c’est véritablement le talent de penser en grand. […] Les philosophes d’un génie vulgaire sont toujours noyés dans les détails : incapables de remonter aux principes d’où l’on voit sortir les conséquences, comme une eau vive et pure de sa source, ils se fatiguent à suivre le cours de mille petits ruisseaux qui se troublent à tout moment, qui les égarent dans leurs détours, et les abandonnent ensuite au milieu d’un désert aride. […] Nous le voyons, c’est un petit nombre de principes généraux et féconds qui a donné la clef de la nature, et qui, par une mécanique simple explique l’ordre de l’architecture divine.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VII. Fontenelle. »

Mais l’un, prenant un vol hardi, a voulu se placer à la source de tout, se rendre maître des premiers principes, par quelques idées claires et fondamentales, pour n’avoir plus qu’à descendre aux phénomènes de la nature, comme à des conséquences nécessaires. L’autre, plus timide ou plus modeste, a commencé sa marche par s’appuyer sur les phénomènes, pour remonter aux principes inconnus, résolu de les admettre, quels que les pût donner l’enchaînement des conséquences. […] Les principes évidents de l’un ne le conduisent pas toujours aux phénomènes tels qu’ils sont ; les phénomènes ne conduisent pas toujours l’autre à des principes assez évidents. […] Le newtonien, tranquille dans son cabinet, calcule la marche des sphères d’après un seul principe, qui agit toujours d’une manière uniforme. […] Ainsi, quoiqu’il y ait des principes généraux, dont on ne saurait trop recommander l’observation, il se trouve néanmoins dans le style, comme partout ailleurs, des beautés et des défectuosités purement relatives : c’est à les distinguer que s’attache la saine critique, et à les sentir que le goût doit s’exercer.

6. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Puisque l’importance des belles-lettres est proclamée d’une voix unanime, quelle serait la position d’un jeune homme, dans la bonne société, s’il n’était pas initié à la connaissance des principes littéraires, s’il ignorait les règles relatives aux éléments, aux qualités, aux ornements du style, ainsi que les moyens de se former à l’art d’écrire, et s’il ne possédait pas des notions exactes sur la poésie et sur l’éloquence ? Ce sont ces principes et ces règles que nous nous sommes efforcé de réunir dans ce Cours classique de littérature. Réservant pour la Rhétorique les préceptes de l’art de bien dire, et pour la Poétique les règles du premier des arts agréables, nous exposerons, dans ce volume, les principes généraux de l’art d’écrire, principes qui sont communs à tous les genres de productions littéraires. […] Comme notre Poétique, tout en complétant le cours, peut être facilement séparée des deux autres volumes, on aura dans le Style et dans la Rhétorique tous les principes de l’art d’écrire et toutes les règles de l’éloquence. […] D’illustres princes de l’Église n’ont pas dédaigné d’applaudir à nos efforts ; de nous féliciter d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; de nous louer d’avoir mis de la netteté dans notre plan, de la clarté dans notre méthode, de la justesse dans nos définitions, et surtout d’avoir rattaché à notre enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus ; de nous permettre de compter sur leurs plus favorables dispositions à l’égard de nos travaux, et sur la reconnaissance de tous les amis des lettres, mais surtout des lettres chrétiennes ; d’apprécier toute l’importance de notre œuvre, et d’appeler sur elle les bénédictions les plus abondantes ; enfin, de nous exhorter à servir la cause des bonnes-lettres avec un zèle qui ne se ralentisse jamais.

7. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu’ils sont connus. […] Mais, en général, un principe doit être assez bien développé pour qu’il puisse être saisi sans le secours d’un autre, qui doit le suivre dans l’ordre naturel des matières. […] Articles de critique. — Principes généraux. — Polémique. […] Il faut donc que la critique soit fondée sur des raisons et des principes solides. […] On ne peut presque rien réduire en principe ; je voudrais que M. 

8. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Obligé de parler de lui et de justifier ses principes, puisque c’est sur ses principes qu’on l’attaquait, ce grand homme le fait avec cette dignité noble et tranquille, cette force et cette simplicité de l’innocence qui confond la calomnie, et de la sagesse qui daigne répondre à la superstition. Partout on voit l’homme certain du sort qu’on lui prépare, et peu jaloux de s’y dérober ; mais défendant jusqu’aux derniers moments les principes qu’il avait professés, parce qu’il les croyait utiles, et que le bonheur des hommes y semblait essentiellement attaché. […] « Ami, lui répond Socrate, mon sort est changé ; mes principes ne le sont pas. […] Sur quoi il se fonde quand il la regarde comme le principe pour lui d’une immense félicité ? […] Ce n’est donc qu’après la mort seulement que nous pouvons parvenir à cette pure compréhension du vrai ; et vous avez reconnu avec moi qu’il n’y a qu’il ne peut y avoir de félicité réelle pour l’homme, que dans la connaissance de ce vrai : que Dieu seul en est le principe et la source, et que la connaissance n’en peut être parfaite qu’en lui.

9. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Nous n’avons rien négligé pour donner à toutes les réponses, et surtout aux définitions, autant de justesse que de lucidité, pour établir des divisions aussi claires que naturelles, et pour renfermer dans notre plan tous les principes et toutes les règles des compositions poétiques. Ces principes, soit généraux, soit particuliers, nous les avons justifiés par des exemples soigneusement choisis tant sous le rapport moral que sous le rapport littéraire, mais pour lequel nous avons souvent renvoyé au Recueil de Modèles, surtout pour les grands genres. […] Le Batteux, dont les nombreux ouvrages attestent la vaste érudition, la pureté de goût et la sûreté de principes littéraires, nous a fourni de riches matériaux. C’est ainsi que ce qui concerne le style poétique, l’épigramme, le madrigal, le sonnet, la pastorale, la fable, est tiré en grande partie des Principes Littéraires du savant distingué, dans lequel Delille aimait à reconnaître le grammairien habile, le dissertateur ingénieux, l’écrivain élégant et correct, le littérateur estimable et judicieux. […] Nous aurons atteint le but que nous nous sommes proposé en faisant paraître ce travail qui, dans le principe, n’était nullement destiné à la publicité.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Mais puisque, en dépit de Boileau, on n’apprend pas à penser avant que d’écrire, force nous est, tout en confessant notre insuffisance, d’indiquer au moins sommairement les principes d’argumentation, et les principaux termes affectés aux diverses espèces d’arguments. […] Vous ne pouvez vous tromper, parce qu’ici le principe étant en vous, vous en connaissez le résultat dans sa raison d’être, et qu’il ne peut vous paraître autre qu’il n’est. […] On peut même ranger parmi elles les principes fondamentaux de la métaphysique et de la morale. […] Mais si cette même utilité nous conseille de nous en écarter, il faut la préférer à toutes les règles. » Cette remarque s’applique à la réfutation, qui consiste à combattre les arguments de l’adversaire, à détruire ses objections contre nos principes, ses allégations contre notre personne. […] Si j’ai donc pensé ne pouvoir passer sous silence une division qu’Aristote établit dès le principe, et que tant de rhéteurs ont regardée comme capitale, d’un autre côté, je n’ai point cru devoir, dans un livre didactique, admettre comme fondamentale une division dont l’influence sur la partie didactique me paraît si faible.

11. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre premier. Du Goût. »

Les principes généraux du goût sont donc profondément gravés dans l’homme, et le sentiment du beau lui est aussi naturel que la faculté de parler et de raisonner. […] Le goût n’est certainement pas un principe arbitraire, soumis à la fantaisie de chaque individu, et dénué d’une règle certaine qui serve à déterminer la justesse ou la fausseté de ses décisions. Sa base est absolument la même dans tous les esprits : ce sont les sentiments et les perceptions inséparables de notre nature, et qui agissent généralement avec autant d’uniformité que nos autres principes intellectuels. […] L’expérience nous apprend, par exemple, que certaines figures du corps nous paraissent plus belles que d’autres : en poussant plus loin l’examen, nous découvrons que la régularité de quelques figures et l’agréable variété des autres, sont le principe des beautés que nous y trouvons. […] toutes les raisons que nous en pouvons donner sont toujours très imparfaites : la nature semble nous avoir fait de ces premiers principes du sens interne un mystère impénétrable.

12. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

On y trouve tous les principes de la saine critique. […] Les sensations communes aux hommes doivent servir de titre pour fonder les principes du goût. […] Cherchons donc ailleurs les principes du beau. […] Le principe du gouvernement était entièrement démocratique. […] Le premier principe de l’art est de respecter les bienséances.

13. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Et les autres, au contraire, qui sont accoutumés à raisonner par principes, ne comprennent rien aux choses de sentiment, y cherchant des principes et ne pouvant voir d’une vue. […] Or l’omission d’un principe mène à l’erreur : ainsi il faut avoir la vue bien nette pour voir tous les principes, et ensuite l’esprit juste pour ne pas raisonner faussement sur des principes connus. […] Ce qui fait donc que de certains esprits fins ne sont pas géomètres, c’est qu’ils ne peuvent du tout se tourner vers les principes de géométrie ; mais ce qui fait que des géomètres ne sont pas fins, c’est qu’ils ne voient pas ce qui est devant eux, et qu’étant accoutumés aux principes nets et grossiers de géométrie, et à ne raisonner qu’après avoir bien vu et manié leurs principes, ils se perdent dans les choses de finesse, où les principes ne se laissent pas ainsi manier. […] Venons au principe. […] Permettez-moi de vous interrompre pour vous montrer combien j’entre dans toutes les conséquences de vos principes.

14. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Bien savoir où l’on va, voir nettement ce que l’on veut : voilà donc le principe. […] Voyons quelles conséquences découlent de ce principe. […] Il ne suffit pas de bien fixer le point à établir, il faut se demander aussi comment on parviendra, dès le principe, à se faire lire ou écouter. […] L’orateur, parlant de lui-même ou de son client, se concilie la faveur et l’attention, tantôt par une modestie véritable on feinte : voir les premiers mots de l’Oraison pour Archias, et la caricature du genre dans bon nombre de discours de réception à l’Académie ; tantôt par l’assurance et une noble fermeté, comme dans le début de la deuxième Philippique de Cicéron, celle que Juvénal appelle la divine, conspicuœ divina Philippica famæ ; ailleurs par la défiance de soi-même unie à la confiance en sa cause : l’exorde du Pro corona de Démosthène en est un exemple ; enfin par l’emploi de l’insinuation, lorsque la position délicate de l’orateur exige des explications, quand ses antécédents, ses principes, les idées admises, les préjugés universels ou nationaux sont ou paraissent en opposition avec ce qu’il soutient. […] Ainsi vous savez convaincu d’abord d’une certaine vérité, et c’est leur premier point ; d’une autre vérité, et c’est leur second point ; et puis d’une troisième vérité, et c’est leur troisième point : de sorte que la première réflexion vous instruira d’un principe des plus fondamentaux de votre religion, la seconde d’un autre principe qui ne l’est pas moins, et la dernière réflexion d’un troisième et dernier principe, le plus important de tous, qui est remis pourtant, faute de loisir, à une autre fois ; enfin, pour reprendre et abréger cette division, et former un plan… — Encore, dites-vous ; et quelles préparations pour un discours de trois quarts d’heure qui leur reste à faire !

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

D’ordinaire un déclamateur fleuri ne connaît point les principes d’une saine philosophie. […] Il remonte d’abord au premier principe sur la matière qu’il veut débrouiller. Il met ce principe dans son vrai point de vue ; il le tourne et le retourne, pour y accoutumer ses auditeurs les moins pénétrants. […] Il faut lui montrer souvent la conclusion dans le principe. […] Le goût doit pourtant avoir des principes.

16. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Considérée relativement à ces deux grands genres, l’invention n’a pas les mêmes principes et ne se sert pas des mêmes moyens. […] L’utilité doit être le principal but d’un écrivain, et tout ouvrage, pour être utile, doit contenir une morale instructive, conforme aux principes des hommes vertueux. […] Est-ce être conséquent avec vos principes, avec votre définition même de la Rhétorique, et avec le langage de Quintilien ? […] C’était la voix des bons principes qui s’élevait contre celle des principes mauvais ; c’était le cri de la Rhétorique alarmée qui s’échappait de consciences bourrelées par le remords. […] Il est de principe absolu qu’il est impossible de communiquer aux autres une émotion qu’on ne ressent pas dans son propre cœur.

17. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre premier. Des caractères essentiels de la poésie » pp. 9-15

Quel est le véritable principe de la poésie ? Il est facile de comprendre que le principe de cet art sublime ne peut résider ni dans la mesure et la combinaison des syllabes, ni dans l’assemblage d’expressions brillantes et harmonieuses, ni dans la composition d’ouvrages ayant le nom et la forme d’Églogues, d’Odes, de Satires, d’Épopées, de Tragédies ou de Comédies. Inutile de faire remarquer que la raison n’est pas non plus le vrai principe de la poésie ; car cette faculté, qui veut tout peser, tout analyser, ne s’élève pas assez au-dessus des idées positives et du monde matériel pour fournir l’expression du beau idéal. Ce principe consiste dans les émotions mystérieuses qui s’emparent de l’âme du poète, et qui lui donnent une manière de voir, de penser et de sentir, qui n’est pas celle du commun des hommes.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Comment discerner, entre deux extrêmes aussi opposés, le point juste d’où l’on peut apprécier cet homme vraiment célèbre, qui a rendu de grands services à notre littérature, et qui s’est distingué surtout par une justesse de principes et une sûreté de goût, qui ont placé pour toujours son nom à côté de celui de Quintilien ? […] Mais, rendu tout entier, sur la fin de sa vie, aux excellents principes que sa jeunesse avait reçus, il n’a pas craint de revenir sur ses pas, de juger ses propres jugements, et de réparer avec éclat le petit scandale de ses injustices littéraires. […] Tous ces petits artifices de style sont sans doute très légitimes ; ils sont un des principes, ou plutôt un des secrets de l’art, et je ne sais même si celui de tous nos prosateurs qui a le moins connu et recherché l’art en écrivant, si le grand Bossuet ne s’est pas permis à dessein quelquefois ces trivialités qui échappent de temps en temps à sa plume. […] Partisans tous deux de la bonne école, et admirateurs passionnés des grands maîtres ; ayant puisé tous deux d’excellentes leçons dans la société de Louis Racine ; partis enfin des mêmes principes, et près que du même point, ils ont suivi l’un et l’autre une carrière différente, mais également distinguée par des succès honorables. […] Il partit donc d’un principe tout opposé à celui qui avait si bien dirigé Racine : il établit, comme maxime fondamentale, que des vers, pour être bons, doivent avoir la correction grammaticale et la simplicité élégante d’une bonne prose.

19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Origine et principe des beaux-arts Les arts en général ont été inventés, les uns pour le seul besoin de l’homme ; ce sont les arts mécaniques : les autres pour son plaisir et son utilité tout à la fois ; ce sont les beaux-arts, appelés libéraux, parmi lesquels l’éloquence et la poésie tiennent le premier rang. […] Après cette notion, quoique très superficielle, de l’origine des beaux-arts, il est bien facile de reconnaître un principe qui leur est commun ; principe qui, comme l’ont dit tous les anciens et tous les modernes, est l’imitation de la belle nature. […] S’il nous représente ce caractère aussi élevé, aussi vertueux qu’il puisse l’être, et comme ayant été le principe des plus grandes et des plus brillantes actions que ce souverain a faites, ou qu’il a pu faire vraisemblablement ; il imitera la belle nature, il nous montrera le beau qui plaira à notre esprit.

20. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre II. division de la rhétorique. — de l’invention  » pp. 24-37

Elle considère les mots actuels selon le vocabulaire et selon la grammaire ; d’un côté les éléments matériels, de l’autre, les principes et les lois d’affinité d’après lesquels ils se lient et se combinent ; elle fixe leur valeur précise, leur signification propre ou métaphorique, leurs accidents, leur synonymie, les règles qui les modifient et les coordonnent. […] Il faut se former, et dès le principe, à la prononciation, à l’accentuation, à la ponctuation, à l’orthographe, à la grammaire. […] Dans les lectures graduées que je recommande, j’insiste sur le précepte de Quintilien, qui demande qu’on s’adresse, dès le principe, aux auteurs de premier ordre, et qu’on relise souvent les mêmes livres, si l’on veut former pour la suite sa pensée et son style. […] Ainsi beaucoup de grammaire, de lectures, de traductions en langue maternelle, peu de traductions ou de compositions en grec ou en latin, et, si l’on s’en occupe, qu’on leur donne pour principe l’imitation et presque la reproduction littérale des formes de l’antiquité. […] Après cette préparation générale, les préparations particulières coûtent peu ; au lieu que, quand on ne s’applique qu’à des actions détachées, on en est réduit à payer de phrases et d’antithèses ; on ne traite que des lieux communs ; on ne dit rien que de vague ; on coud des lambeaux qui ne sont point faits les uns pour les autres ; on ne montre point les vrais principes des choses ; on se borne à des raisons superficielles et souvent fausses ; on n’est pas capable de montrer l’étendue des vérités, parce que toutes les vérités générales ont un enchaînement nécessaire, et qu’il faut les connaître presque toutes pour en traiter solidement une en particulier. » Mais de toutes les études préliminaires de l’écrivain, la plus importante est celle de la philosophie et surtout de la logique, qui enseigne la nature, les lois et les formes du raisonnement.

21. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Puis il opposait à leurs procédés les vrais principes de l’éloquence.  […] Partant de ce principe que l’éloquence est une dialectique à l’usage du peuple, il passa en revue les idées principales qui règlent les jugements de la plupart des hommes et déterminent leurs résolutions. […] Non, si l’on entend par art un ensemble de connaissances dérivant de principes absolus. […] Notre rhétorique se borne aux principes généraux de l’éloquence et laisse à la pratique le soin des détails. […] Fidèle moi-même à ces principes, je bornerai là mes conseils.

22. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Dans son premier volume (quoique chaque volume soit indépendant et forme un tout complet), intitulé le Style, l’auteur expose les principes généraux de l’art d’écrire, principes qui sont communs à tous les genres de compositions littéraires. […] Aussi ne nous étonnons-nous point que, dans les nombreux encouragements qu’il a reçus de tant de princes de l’Église, tous applaudissent « à ses efforts pour servir la cause des bonnes lettres ; » que tous le félicitent hautement « d’avoir publié ce travail consciencieux, qui non seulement ne contient rien de contraire aux principes de la saine doctrine en ce qui concerne la foi et les bonnes mœurs, mais encore est très propre à éclairer l’esprit des jeunes humanistes, à épurer leur goût et à orner leur cœur, et qui mérite une place distinguée parmi les livres classiques édités de nos jours ; » que tous enfin louent notre auteur « d’avoir mis de la netteté dans son plan, de la clarté dans sa méthode, de la justesse dans ses définitions, » et surtout « d’avoir rattaché à son enseignement les modèles si parfaits qu’offrent les poètes bibliques et liturgiques, trop indignement méconnus… » Que pourrions-nous ajouter à de pareils témoignages, rendus par des Prélats qui ont adopté pour leurs séminaires le Cours complet de littérature ? […] Les jeunes humanistes y trouveront dans un style clair et toujours élégant, des principes sûrs, des notions exactes, des appréciations justes et des exemples d’un goût aussi pur que sévère.

23. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Préface. »

Cette seule ligne décide des questions bien importantes et sur lesquelles il y avait, non pas peut-être en principe, au moins dans la pratique, des jugements opposés. […] Fort heureusement pour nous, deux hommes d’un savoir exact et d’une érudition éprouvée, moins élevés assurément que les auteurs précédemment nommés, mais plus accessibles aux classes de nos collèges, pour lesquelles ils ont d’ailleurs précisément travaillé, l’abbé Batteux et Domairon, nous ont laissé des ouvrages où se trouve tout ce que les jeunes gens peuvent désirer de savoir sur l’objet qui nous occupe ici : l’un y a consacré trois volumes de ses Principes de littérature l’autre a écrit pour le même objet sa Rhétorique française et sa Poétique française en deux volumes. En réduisant ces deux traités, en les débarrassant du fatras métaphysique auquel les deux écrivains se laissaient trop facilement entraîner ; en augmentant le nombre des exemples, diminuant l’étendue de quelques-uns d’eux et les appropriant davantage au sujet ; en ajoutant enfin quelques détails visiblement oubliés ou omis mal à propos, et redressant quelques jugements ou quelques faits historiques, il nous a semblé qu’on pouvait en tirer un petit volume où ne manquerait rien d’essentiel, et dont le nom des auteurs primitifs, cité à toutes les pages, garantirait d’ailleurs les excellents principes.

24. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Voilà bien l’esprit de la morgue philosophique qui respire, en général, dans les anciens, qui sont ou beaucoup trop relâchés, ou infiniment trop austères dans leurs principes : stoïques ou épicuriens, et toujours hors des limites du vrai. […] Remontons ici à la cause de ce philosophisme impudent, qui doute sans cause et rejette sans examen tout ce qui contrarie, non pas ses principes, il n’en connaît qu’un, et c’est de n’en point avoir, mais ses penchants, qui lui sont plus chers, à proportion qu’ils sont plus déréglés. « L’impie apporta en naissant les principes de religion naturelle communs à tous les hommes : il trouva écrite dans son cœur une loi qui défendait la violence, l’injustice, la perfidie, et tout ce qu’on ne peut pas souffrir soi-même. […] Les raisonnements de cette espèce de philosophie sont en conséquence de ses principes : cela est naturel ; et en voici la preuve : « On ne sait (dit le philosophe) ce qui se passe dans cet autre monde dont on nous parle. […] Que l’impie est à plaindre de chercher dans une affreuse incertitude sur les vérités de la foi, la plus douce espérance de sa destinée : qu’il est à plaindre de ne pouvoir vivre tranquille, qu’en vivant sans foi, sans culte, sans Dieu, sans confiance : qu’il est à plaindre, s’il faut que l’évangile soit une fable ; la foi de tous les siècles, une crédulité ; le sentiment de tous les hommes, une erreur populaire ; les premiers principes de la nature et de la raison, des préjugés de l’enfance ; en un mot, s’il faut que tout ce qu’il y a de mieux établi dans l’univers se trouve faux, pour qu’il ne soit pas éternellement malheureux.

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre premier. Objet de l’Éloquence de la chaire. »

Malgré le retour si désiré et si nécessaire du culte que professaient nos pères, malgré la protection éclatante solennellement accordée à la religion par un gouvernement qui en a senti le besoin et consacré le rétablissement, il faut tous les efforts du zèle le plus constant pour ramener à des principes si longtemps méconnus des cœurs emportés loin d’eux-mêmes par le torrent qui a tout entraîné, tout ravagé, et dont la désolation et la mort ont marqué le passage d’une manière si désespérante. […] Si, comme nous nous sommes efforcés de le démontrer déjà, l’orateur est rarement pathétique, rarement très éloquent, lorsque sa langue et son cœur ne sont point d’intelligence ; et si ce principe est rigoureusement vrai, par rapport aux genres d’éloquence que nous avons examinés, à combien plus forte raison ne doit-il pas l’être pour la prédication ? Plus les principes que l’orateur veut faire adopter sont vrais et importants, plus il doit être persuadé fortement de leur importance et de leur vérité.

26. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Mais ce n’est point là le principe et le caractère de la douceur de l’homme de bien. […] Sans cette faculté, notre raison isolée serait, en quelque sorte, un principe inutile. […] Nous en devons conclure que les principes du goût sont parfaitement inhérents à l’esprit humain. […] Je viens de traiter du goût, je vais actuellement indiquer quels sont la nature et les principes de la critique. […] J’ai établi quelques principes généraux dont il est temps de faire l’application au sujet principal de ces Lectures.

27. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

C’est pourquoi il faut ne pas confondre de particule, avec de préposition : voici pour cela un principe sûr. […] Voici le vrai sens du principe fixe qu’ils ont établi. […] Ce principe et cette conséquence sont également inadmissibles. […] N’est-ce pas là une preuve bien claire, que l’Académie a pleinement adopté le principe de Duclos et de l’abbé d’Olivet. […] Suivant le principe établi, on ne le peut point.

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Ainsi, l’on ne pourra pas dire : des conseils amicaux ; les pays austraux ; les principes grammaticaux ; des trésors idéaux. […] Tel est le principe d’après lequel on jugera si un pronom est substantif, ou adjectif. […] Le verbe est en général un mot qui exprime une action, soit intentionnelle, c’est-à-dire, produite par un principe spirituel ; soit réelle, c’est-à-dire, produite par un principe matériel, de quelque nature qu’il soit. On appelle sujet, la personne ou la chose qui est le principe de cette action. […] Le verbe exprime une action produite par un principe spirituel, ou par un principe matériel.

29. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre VI. D’Aguesseau et Séguier. »

Nous avons, d’après Cicéron et Quintilien, établi pour principe la nécessité d’unir la philosophie à l’éloquence, pour former le parfait orateur, et nous nous sommes expliqués sur cette philosophie. […] « Ce fut dans le premier âge de l’éloquence que la Grèce vit autrefois le plus grand de ses orateurs jeter les fondements de l’empire de la parole sur la connaissance de l’homme et sur les principes de la morale. […] Leur objet était d’éteindre la croyance, de faire prendre un autre cours aux esprits sur les institutions religieuses et civiles ; et la révolution s’est, pour ainsi dire, opérée ; les prosélytes se sont multipliés ; leurs maximes se sont répandues ; les royaumes ont senti chanceler leurs antiques fondements ; et les nations, étonnées de trouver leurs principes anéantis, se sont demandé par quelle fatalité elles étaient devenues si différentes d’elles-mêmes.

30. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Il suit de là que les principes généraux de l’art, restant toujours les mêmes quant au fond, doivent subir des modifications dans leur application. […] Dans l’exposition des principes de la rhétorique, j’ai suivi l’ordre consacré par Aristote, Cicéron et Quintilien. […] Car, toute cause, quoique d’un intérêt privé, se réfère au genre et au principe commun des choses. […] Telles sont les actions différentes d’un même principe immatériel, pensant et libre. […] Le principe de l’analogie est celui qu’il faut appliquer.

31. (1881) Rhétorique et genres littéraires

C’est alors que des orateurs ou rhéteurs (ῥήτωρες) sont venus, en ont donné les principes et déterminé les règles. […] Excepté l’action qui n’appartient qu’à l’éloquence, toutes les parties de la Rhétorique comprennent les grands principes de la composition. […] Ces principes sont une autre forme de la preuve. […] 3° Le cercle vicieux est une variété de la pétition de principe. […] Elle étudie la nature et l’homme, renferme des vérités morales, des règles de goût, les principes du beau dans des vers expressifs, qui deviennent souvent des proverbes.

32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Souvent on a loué la richesse d’imagination et de savoir qui se montre dans ce dernier ouvrage : on peut dire qu’aucun, dans le dix-huitième siècle, ne renferme plus de vues justes et fécondes, de principes vrais et lumineux, et plus de ces pensées efficaces, susceptibles de se réaliser par des applications pratiques1. […] Ceux-ci n’étaient point si contrefaits ; ils n’étaient point velus comme des ours, ils ne sifflaient point ; ils avaient deux yeux : mais ils étaient si méchants et si féroces, qu’il n’y avait parmi eux aucun principe d’équité ni de justice. […] Un empire cultivé par la nation du monde la plus industrieuse, et qui travaillait les terres par principe de religion, fertile et abondant en toutes choses, donnait à un ennemi toutes sortes de facilités pour y subsister. […] Tyr était, par principe, attachée aux Perses, qui ne pouvaient se passer de son commerce et de sa marine : Alexandre la détruisit.

33. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Avis du libraire sur cette nouvelle édition » pp. -

En l’an xi (1802), Sa Majesté Impériale et Royale, visitant le Prytanée de Paris, ordonna l’usage de ces Principes Généraux des Belles-Lettres, pour les Écoliers de Rhétorique. […] Domairon, l’un des Membres de la Commission, se chargea d’extraire, de ses Principes Généraux des Belles-Lettres, une Rhétorique et une Poétique, qui sont actuellement entre les mains des Élèves.

34. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

. — proportions, digressions, transitions, variété Les règles ont pour principe notre organisation, pour but la satisfaction de nos besoins intellectuels. […] Le même principe nous guidera dans les autres détails de la disposition. […] Le peintre repousse sa lumière par des ombres vigoureuses ; mais c’est du même soleil ou du même flambeau que proviennent les ombres et les lumières ; pour les unir, il cherche à imiter cette transition d’une teinte à l’autre que l’air ambiant produit dans la nature, et si ses couleurs crient, si ses jours papillotent, c’est qu’il a violé ou ignoré les principes de son art. […] Partant du principe que le sublime sur le sublime produit malaisément un contraste, et qu’on a besoin de se reposer de tout, même du beau, il voulut qu’on s’en reposât dans le grotesque et dans le laid.

35. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Dans tout syllogisme, on pose d’abord un principe certain et reconnu pour tel de ceux à qui l’on s’adresse ; on montre ensuite que la vérité particulière qu’on veut prouver est contenue dans ce principe, et on en conclut la certitude de cette vérité. […] Dans le cercle vicieux, on fait donc une double pétition de principe. […] Si le principe est faux, on doit le démontrer par les absurdités qui en découlent, ou en lui opposant d’autres principes dont la vérité est évidente. Le principe détruit, toutes les conséquences que l’adversaire en a tirées tomberont d’elles-mêmes. […] Néanmoins, nous croyons utile de poser ici quelques principes généraux consacrés par l’usage.

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