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2. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

L’idée est donc le fondement de la pensée. […] Quand la pensée est-elle fausse ? […] Quand la pensée est-elle naïve ? […] Qu’appelle-t-on pensée fine ? […] Qu’est-ce que la pensée sublime ?

3. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Ainsi les pensées sont les images des choses. […] Voilà une pensée très vive. […] Si vous embellissez une pensée naïve, une pensée vive, l’une et l’autre cesseront de l’être. […] voilà une pensée vive. […] C’est à la faveur de l’expression, qu’une pensée noble se montre dans toute sa noblesse, une pensée vive dans toute sa vivacité, une pensée énergique dans toute son énergie.

4. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

C’est le vêtement de la pensée, si je puis m’exprimer ainsi. […] La propriété consiste à rendre une pensée par le terme qui convient seul à cette pensée. […] Allégorie. — Pensée cachée. […] Le style majestueux est bien près du style sublime ; il en diffère en ce que dans celui-ci la pensée ne peut cesser d’être sublime, tandis que dans celui-là la pensée sublime peut s’évanouir pour faire place à une pensée auguste, élevée, et toujours au-dessus des pensées ordinaires de l’homme. […] Pensées.

5. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Ce défaut vient de l’expression ou de la pensée. […] D’où vient l’obscurité de la pensée ? L’obscurité de la pensée vient de l’obscurité de l’esprit de l’écrivain. […] Dans quel cas est-il permis d’obscurcir sa pensée ? […] Nous avons cité des exemples de pensées affectées, à l’article de la clarté et de la délicatesse des pensées.

6. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

13° L'antithèse oppose les pensées aux pensées ou les mots aux mots. […] Nous avons dû parler des pensées et des figures de pensées avant de parler des figures de mots. […] D'où vient l'agrément des pensées ? […] Qu'est-ce que les pensées nouvelles ? […] Qu'est-ce que les pensées sublimes ?

7. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

Nous considérons d’abord le style dans les mots et ensuite dans les pensées. […] Voici une pensée de La Rochefoucauld où cette qualité est sensible. […] On l’emploie pour donner à la pensée du mouvement, de la vivacité, de la passion. […] Des pensées. […] Des figures de pensées.

8. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Il y a une grande différence entre une idée et une pensée. […] Il serait ridicule de chercher des pensées gracieuses quand on veut effrayer, ou des pensées majestueuses et sublimes dans une matière enjouée. […] Quelques-uns de ces tropes rentrent d’ailleurs dans les figures de pensées. […] Des figures de pensées. […] Effacez toutes les expressions qui n’ajoutent rien à la pensée, toutes les pensées qui ne vont pas au but.

9. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

(Pensées de Pascal.) […] Toute notre dignité consiste donc en la pensée. […] (Voir pour plus de détails les Pensées, Fragments et Lettres.) […] Joubert a dit : « Il faut que les pensées naissent de l’âme, les mots des pensées, et les phrases des mots. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs. […] Cousin : Étude sur les Pensées de Pascal, nouvelle édition.)

10. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Qu’appelle-t-on figures de pensée ? […] Figures de pensée propres à instruire. […] Figures de pensée propres à émouvoir. […] ô supplice affreux à la pensée ! […] La suspension de la pensée est de l’essence de la période.

11. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

La clarté de la pensée fait celle du style. […] Tantôt la pensée est incomplète et embarrassée. […] Là se contrôlaient les sujets, les pensées, les tours et les mots. […] Des principales figures de pensées et de mots. […] Figures de pensées.

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

Les mots peuvent être mal choisis, mal adaptés au sujet, et présenter dans un faux jour la pensée de l’auteur. […] La précision est quelquefois dans la pensée, quelquefois dans l’expression. […] l’expression est simple, et la précision de la pensée a quelque chose de sublime. […] Elle prête au discours un charme de plus, celui de graver aisément dans la mémoire ou dans le cœur de grandes pensées ou de beaux sentiments : ce qui deviendrait impossible sans son secours. […] L’écrivain concis resserre sa pensée dans le moins de mots possible, n’emploie que les plus expressifs, et rejette tout ce qui n’ajoute pas sensiblement à sa pensée.

13. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Sans prétendre en présenter une nouvelle, je crois pouvoir définir les figures des formes particulières de langage qui manifestent l’idée d’une manière plus noble, plus énergique, plus élégante que les formes ordinaires, ou qui indiquent mieux que celles-ci le mouvement de la pensée et la vue de l’esprit. Cette physionomie distincte que prend la pensée dans les figures permet par là même de les reconnaître et de les classer. […] Quoi qu’il en soit, voici le système le plus généralement adopté jusqu’ici pour les divisions et subdivisions de figures : On les partage en figures de mots et figures de pensées. […] Les figures de pensées tiennent uniquement à l’idée, quels que soient d’ailleurs les mots qui la rendent99. […] Enfin, à propos de la troisième classe de figures de mots, je demanderai comment on peut donner ce nom à celles où les vocables conservent leur signification essentielle ; s’il n’y a point certaines figures qui portent à la fois sur le sens et sur le signe de l’idée ; si la métaphore, figure de mots, n’affecte pas la pensée, en la rapprochant d’une autre, en la doublant en quelque sorte, tandis que la métonymie et la synecdoque, comme il sera prouvé plus tard, ne sont et ne peuvent être, d’après leur racine même, que des figures de mots ; si l’apostrophe, figure de pensée, n’affecte pas le mot, en modifiant son inflexion ; si l’antithèse n’appartient pas évidemment aux deux classes, puisqu’elle oppose les mots aux mots, aussi bien que les pensées aux pensées ; s’il n’eût pas fallu par conséquent ajouter à cette nomenclature une catégorie de figures mixtes, amphibies, pour ainsi dire, qui touchent à la fois et à la pensée et aux mots, et souvent même au tour de la phrase.

14. (1852) Précis de rhétorique

La pensée peut être sublime sans que l’expression le soit ; mais l’expression n’est jamais sublime sans la pensée. […] La pensée fine naît de l’esprit ; la pensée délicate, du cœur. […] Qu’est-ce qu’on nomme pensées ? […] Parlez-nous de la pensée fine et de la pensée délicate. — 14. Dites un mot de la pensée naïve et de la pensée badine. — 15.

15. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

Cette qualité exige que ceux à qui nous nous adressons saisissent sur-le-champ et sans effort notre pensée exprimée soit par la parole, soit par l’écriture. […] Le morceau suivant au contraire pèche contre la clarté par une mauvaise construction de phrase, par la longueur des périodes, et aussi par l’obscurité de la pensée. […] Les Arabes mêmes se taisaient et semblaient recevoir aussi une forte et grave pensée de ce spectacle qui nivelle toutes les pensées. […] Chaque mot étant l’image fidèle d’une pensée, il faut donc choisir le mot qui seul est capable de bien représenter cette pensée. […] Il y a trois sortes d’ornements, qui sont : 1° L’harmonie, — 2° Le choix des pensées, — 3° L’emploi des figures.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Pascal, 1622-1662 » pp. 44-51

Sereine et austère, malgré l’essor d’un cœur ardent, sa jeunesse ne connut que les troubles de la pensée. […] Plusieurs n’en sauraient soutenir la pensée sans pâlir et suer3. […] Il ne faut pas le bruit d’un canon pour empêcher ses pensées : il ne faut que le bruit d’une girouette ou d’une poulie. […] Ces cris du cœur sont familiers à Pascal ; ses pensées ont la candeur et la bonne foi d’une conscience qui s’interroge. […] Joubert a dit : « Il faut que les pensées naissent de l’âme, les mots des pensées, et les phrases des mots. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs.

17. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

Expression, élocution, diction, style : voilà les termes ordinairement employés pour dire la manifestation de la pensée par des signes. […] Il naîtra naturellement du fond même de la chose, et dépendra beaucoup du point de généralité auquel on aura porté ses pensées. […] Denys d’Halicarnasse, dans son Jugement sur Isocrate : « La parole doit obéir à la pensée, et non la pensée à la parole, c’est une loi de la nature. » Ipsœ res verba rapiunt, dit Cicéron ; et Horace : Verbaque provisam rem non invita sequentur. […] La pensée est, pour ainsi dire, générale et impersonnelle, elle relève de l’humanité ; le style relève de l’homme seul et l’exprime. […] L’intelligence est comme le moule de la pensée.

18. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Quelquefois je m’approprie leurs pensées en les fondant avec les mïennes. […] On instruit par des pensées justes, par des raisonnemens bien enchaînés, par des preuves solides. […] La même pensée se représente au liv.  […] » (Pensées, tom.  […] « L’homme digne d’être écouté, dit Fénélon, est celui qui ne se sert de la parole que pour la pensée, et de la pensée que pour la vérité et la vertu. » (Lett. à l’Ac. franç. sur l’éloquence.)

19. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Pensées, sentiments, arguments qui s’y trouvent ; leur appréciation par l’élève. […] Examen du discours sous le rapport des pensées et des sentiments. […] Répétition faite à dessein pour donner plus de netteté à la pensée. […] Bossuet abonde en pensées sublimes. […] — Quand la pensée est-elle sublime ?

20. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

L’exposition du sujet, c’est-à-dire de la chose qui a produit ou occasionné la pensée, doit se faire remarquer par cette précision de style qui rejette tout ce qui est languissant et superflu. […] Le madrigal peut avoir le même nombre de vers que l’épigramme ; il consiste également dans une seule pensée, et n’en diffère que par le caractère de cette pensée que nous avons vue moqueuse ou piquante, et qui est délicate au contraire dans le madrigal spécialement consacré à des sujets tendres ou galants. […] La Motte savait bien qu’en réunissant tous ces traits, la pensée se porterait d’abord sur l’Amour, auquel ils paraissent convenir. […] Chaque couplet d’une chanson doit être terminé par une pensée fine ou un sentiment délicat. […] La pensée qui termine chaque couplet doit surtout être vive, piquante, avoir même quelque chose de caustique ou de mordant.

21. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

C’est l’arrangement des pensées fournies par le sujet. […] L’ordre consiste à séparer les accessoires de l’invention en autant de parts qu’il y a de natures de pensées. Nous avons parlé déjà des pensées intrinsèques et extrinsèques. […] Lorsque l’ordre des pensées est établi, on examine quelle marche on doit suivre dans leur exposition. […] Ce serait donc une faute de choisir d’abord une pensée forte, de la faire suivre d’une pensée faible, en exposant immédiatement une pensée tenant le milieu entre ces deux extrêmes.

22. (1873) Principes de rhétorique française

Des sophismes de pensée. […] Des sophismesde pensée. […] Des figures de pensée. […] Des figures de pensée. — 2. […] Des figures de pensée.

23. (1854) Éléments de rhétorique française

Des pensées. […] Des pensées considérées en elles-mêmes. […] Des pensées considérées dans les rapports qu’elles ont entre elles. […] Des figures de pensées. […] L’esprit suit la même loi dans la conception de ses pensées.

24. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Première section. Des genres secondaires de poésie — CHAPITRE PREMIER. Du genre léger on des poésies fugitives » pp. 75-95

Il y a nécessairement deux parties dans l’épigramme : l’une qui est l’exposition du sujet, de la chose qui a produit ou occasionné la pensée ; et l’autre qui est la pensée même, ce qu’on appelle la pointe, c’est-à-dire ce qui pique le lecteur, ce qui l’intéresse. […] La pensée de l’épigramme, avons-nous dit, doit toujours être intéressante ; c’est même le trait distinctif de ce petit poème. […] Le madrigal ne diffère de l’épigramme que par le caractère de la pensée. […] La précision et la justesse des pensées, l’élégance des expressions, l’harmonie des vers, la richesse des rimes n’y doivent rien laisser à désirer. […] Ce petit poème, qui tient quelquefois de l’épigramme et plus souvent du madrigal, est un cercle charmant pour une pensée et convient principalement aux sujets badins.

25. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

La Littérature est la science des règles, des lois, des principes, qui doivent régir la composition ou l’appréciation des œuvres de l’esprit ; c’est l’art d’exprimer, de rendre sensible aux autres, ou de saisir et de juger la pensée humaine, lorsque cette pensée se manifeste dans le langage ou lorsqu’elle se fixe par l’écriture. […] C’est l’inspiration des grandes pensées et des grandes choses, inspiration suivie de création. […] Cette qualité est surtout indispensable dans les lettres, puisque le beau repose sur le vrai, puisque sans jugement il ne pourrait y avoir ni exactitude, ni liaison suffisante dans les pensées. […] Ceux qui exprimèrent leurs pensées et leurs sentiments avec plus de justesse et d’énergie, captivèrent l’attention des autres et se firent écouter avec plaisir. […] C’est l’art d’exprimer sa pensée d’après ces règles générales que l’on appelle style.

26. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Les pensées demeurent isolées ou ne sont réunies que par des transitions forcées, c’est ce qui fait que tant d’ouvrages sont faits de pièces rapportées, et qu’il y en a très-peu qui soient fondus d’un seul jet. […] Mais je m’arrête sur ce mot, je l’analyse, je découvre ses attributs, c’est une pensée. D’où il suit que l’idée marche toujours la première, et que la pensée la suit de très près ; mais que si l’idée est fugitive, si elle nous échappe, la pensée n’a point eu le temps de se former. […] On y revient plus tard et on en forme des pensées. […] Il faut rassembler toutes les pensées qu’il comporte, faire choix des meilleures, élaguer celles qui sont frivoles, triviales ou trop subtiles.

27. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Le style n’est, selon Condillac, que la liaison des idées ; selon Buffon, que l’ordre et le mouvement qu’on met dans ses pensées. […] De même que l’on entend aujourd’hui par les mots, unité humanitaire, unité sociale, la loi commune qui régit les individualités renfermées sous les noms collectifs, humanité, société, et l’objet où elles tendent toutes par des chemins divers, ainsi, dans un livre, l’unité de dessein indique la pensée commune qui régit, l’idée finale où tendent, sous des formes et par des voies différentes, toutes les pensées particulières. […] Je le veux bien, mais il fallait le faire mieux sentir, et de toute manière, il reste quelque chose de louche et d’incomplet dans la pensée. […] Quant à la dernière strophe, si pompeuse de forme, elle ne fait, comme pensée, que ramener assez gauchement l’idée de l’exorde. […] Au reste, si l’on veut voir l’idée de l’inspiration poétique traitée par un écrivain aussi irréprochable dans la pensée qu’admirable dans la forme, qu’on lise l’ode de Lamartine à l’Enthousiasme ; c’est la 11e méditation.

28. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

L’alternative supposée, il n’y a donc pas à balancer, et une parole de saint Jérôme rend ici parfaitement notre pensée : Melius est aliquid nescire securè quàm cum periculo discere. […] Un livre dont l’importance est une fois hors de doute, n’est jamais connu à une première lecture ; il ne l’est que bien imparfaitement à une seconde, et ce n’est guère qu’à la troisième que l’on voit bien clair dans la pensée de l’auteur, et qu’on peut, d’un coup d’œil sûr, saisir le plan, la marche, le but, l’ensemble de son œuvre, découvrir l’enchaînement, la suite et la progression des pensées et des sentiments, et constater l’accord des expressions avec les idées. […] Une autre sorte d’imitation, conseillée par Cicéron, Pline le Jeune et tous les littérateurs modernes, c’est la traduction, qui consiste à transporter une pensée, un ouvrage d’une langue dans une autre. […] Par là on acquiert la justesse et la beauté de l’expression, la richesse des figures, la facilité d’élocution ; et, dans cette imitation des auteurs les plus recommandables, on prend insensiblement des tours et des pensées semblables aux leurs. […] Quant à l’expolition, elle consiste à insister de plusieurs manières sur la même idée, pour la travailler, l’éclaircir, la développer et la rendre plus intéressante. — A ces différentes sortes d’amplification par les pensées, nous ajouterons celle qui se fait par le moyen des figures de pensées en général, comme on peut le voir dans le monologue bien connu où Marmontel a trouvé moyen de réunir presque toutes les figures.

29. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

J’entends à cette heure votre pensée. […] Toutes les pensées brillantes qui ne vont point à une de ces trois choses ne sont que jeux d’esprit. […] Le mouvement du corps est donc une peinture des pensées de l’âme ? […] Il me semble que vous avez raison, et je vois déjà votre pensée. […] Il a beaucoup de pensées fausses et obscures, beaucoup de métaphores dures et entortillées.

30. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

On se fait d’abord un plan général dans lequel n’entrent que les premières vues et les pensées principales. […] Le style, dans la véritable acception de ce mot, est le procédé propre à chaque écrivain pour exprimer sa pensée. […] La propriété consiste à employer toujours l’expression la plus juste pour rendre la pensée. […] L’énergie se produit, quelquefois en développant, plus souvent en condensant le sentiment ou la pensée. […] Souvent, au lieu de développer la pensée, on produit de l’effet seulement en la répétant.

31. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — [Introduction] » pp. 18-20

Ernest Hello, la parole humaine ayant pour loi, comme la vie et la pensée, la vérité, puisque l’homme doit vivre dans la vérité, penser comme il vit et parler comme il pense. […] C’est la forme extérieure et soignée des pensées ; c’est la parole vivante au service de l’idée vivante. […] En effet, le style fortifie les pensées faibles, relève ce est commun, et donne de la distinction aux choses ordinaires. […] N’y a-t-il pas un rapport intime entre les pensées et le style ? […] Chaque homme aura donc un style particulier qui sera surtout déterminé par l’ordre et le mouvement qu’il met dans ses pensées.

32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Les Pensées, quoique restées imparfaites, ont mis le comble à la gloire de Pascal comme écrivain. […] Que chacun examine ses pensées : il les trouvera toujours occupées au passé et à l’avenir. […] Pensées. […] Pensées recueillies dans Pascal. […] Havet, qui a donné une édition nouvelle des Pensées de Pascal, précédée d’une étude ; M.

33. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

L’élégance est le choix, le choix en tout, choix de pensées, choix d’expressions, choix de tours, choix de nombres. […] Et c’est pour cela que les dramatistes exercés évitent la trop grande finesse de pensée et d’expression. […] Un ami de Voltaire lui indiquait un vers dont la suppression eût donné plus de finesse à la pensée. […] Tout ce qu’elle peut faire, c’est de montrer, par l’analyse des pensées où se rencontrent ces qualités, sous quelles formes elles se produisent. […] » évidemment, il n’a rien écoute, il a répondu à sa pensée qui s’occupait d’un tout autre objet.

34. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

La nature est le grand livre que nous ne devons jamais nous lasser d’étudier ; c’est une source intarissable d’idées et d’émotions ; elle nous en apprend plus que les auteurs, et surtout elle donne à nos pensées plus de fraicheur et de justesse. […] Quelle source abondante de pensées et de sentiments pour l’écrivain qui se laisse aller à ces bienfaisantes inspirations ! […] Appliquez-vous à saisir le plan, la marche de l’auteur, le but qu’il veut atteindre, la vérité, la justesse des pensées et du style. […] Cette lutte des mots contre les mots, des pensées contre les pensées, exerce au plus haut point la sagacité de l’esprit, fait connaître les finesses du langage, le mécanisme du style, les secrets et les ressources de l’art d’écrire ; c’est une gymnastique éminemment propre à développer le talent, et à comprimer les écarts fougueux de l’imagination. […] Celui qui sent vivement, exprime sa pensée avec énergie, avec chaleur ; il s’inspire en composant ; son sujet lui apparaît avec des couleurs variées, sa pensée se produit par de vives et brillantes images.

35. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Toute seule ; j’y ai retrouvé toutes mes tristes pensées. […] Il admet les pensées fines et délicates, qui, déguisées sous un air de bonhomie, constituent la naïveté du style, ainsi que nous venons de le dire. […] Une dignité noble et imposante caractérise les belles pensées de Kératry, sur la Reconnaissance. […] Pensées ingénieuses, expressions frappantes, tours et figures agréables, arrangement nombreux et périodique. […] Ces paroles ne sont pas du style sublime, mais elles renferment une pensée sublime, qui nous fait concevoir rapidement la toute-puissance de Dieu.

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