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128. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Un auteur a dit : Hypéride a imité Démosthène, en ce qu’il a de beau . […] Si c’est à Hypéride, il aurait pu dire, en ajoutant une épithète, pour arrondir sa phrase : Hypéride a imité, en ce qu’il a de beau, l’éloquent Démosthène.

129. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Rien ne doit dédommager le chrétien dans le pardon des offenses, que la consolation d’imiter Jésus-Christ, et de lui obéir ; que les titres qui, dans un ennemi, lui découvrent un frère ; que l’espérance de retrouver devant le juge éternel la même indulgence dont il aura usé envers les hommes.

130. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Déjà vous imitez ces peuples de l’Orient, chez qui la mollesse dégrade l’homme dès sa naissance ; et vos âmes se trouvent presque énervées avant de se connaître.

131. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXIII. des figures. — tropes d’invention et tropes d’usage  » pp. 323-338

Mais quand Racine dit : Quel est ce glaive enfin qui marche devant eux ; quand Corneille crée l’expression que nous avons déjà remarquée : Et tous trois à l’envi s’empressaient ardemment A qui dévorerait ce règne d’un moment ; quand, d’autre part, des hommes de talent se laissent entraîner aux vicieuses métaphores que nous avons signalées plus haut, il est bien évident que ce ne sont plus là des figures de domaine public, dont on ne doit tenir aucun compte à l’écrivain ; elles appartiennent en propre à celui qui les a créées, et peuvent, en conséquence, être étudiées comme formes à imiter ou à fuir.

132. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

L’orateur l’a imité d’un discours prononcé par le grand Saint Chrysostôme, dans l’église de Constantinople.

133. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IX. Poésies fugitives. »

Ainsi fuit la gloire du monde, Et rien que Dieu n’est permanent ; et Maynard, n’ayant rien obtenu de la cour ou de Richelieu qu’il avait longtemps et vainement importuné de ses demandes, fit graver sur la porte de son cabinet, dans sa retraite d’Aurillac, ces vers philosophiques, imités de Martial : Las d’espérer et de me plaindre Des muses, des grands et du sort, C’est ici que j’attends la mort Sans la désirer ni la craindre.

134. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

« Ce en quoi il faut imiter La Fontaine, dit-il dans sa préface, c’est qu’il n’a imité personne. » Arnault a donc à la fois inventé ses sujets et changé la forme de l’apologue.

135. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

La Bruyère a jugé ainsi La Fontaine : « Un autre, plus égal que Marot et plus poëte que Voiture, a le jeu, le tour et la naïveté de tous les deux ; il instruit en badinant, persuade aux hommes la vertu par l’organe des bêtes, élève les petits sujets jusqu’au sublime : homme unique dans son genre d’écrire ; toujours original, soit qu’il invente, soit qu’il traduise ; qui a été au delà de ses modèles ; modèle lui-même, difficile à imiter. » 3. […] Ramina est une onomatopée, qui imite le ronron du chat.

136. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

Nous n’avons pas non plus à imiter les anciens dans leur conduite à l’égard des juges.

137. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Les arts, qui imitent la nature, doivent aspirer comme elle à l’ordre, à l’harmonie.

138. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Vers imité de Boileau, Lutrin, V, 230 : Dans son cœur éperdu cherche en vain du courage.

139. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Voulez-vous plaire et intéresser dans l’exorde, n’imitez pas ces orateurs qui, au lieu d’entrer d’abord en matière, se tournent et se retournent en tous sens comme un voyageur qui ne connaît pas sa rouie. […] Les œuvres de l’homme sont d’autant plus parfaites qu’elles imitent mieux l’inépuisable variété de la nature. […] Laurentie, dérive d’un antique usage de l’Église qui ne voyait jamais mourir un serviteur de Dieu sans venir auprès de sa tombe rappeler ses exemples et encourager les fidèles à l’imiter. […] Cette idée parut heureuse, et chaque pays s’empressa de l’imiter. […] 1º Du côté des promesses qu’elle renferme pour l’avenir ; 2º du côté de la situation où elle met le fidèle pour le présent ; 3º du côté des grands modèles qu’elle lui propose à imiter.

140. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Ils imitèrent donc le maître avec une aveugle et déplorable obstination. […] Lemierre imite aussi et reproduit, à l’élégance près, les tirades philosophiques de Voltaire. […] Imiter certaines barbaries d’un génie créateur, c’est être beaucoup trop classique ; c’est entrer dans une convention qui seulement est moins heureuse, moins variée, que celle de la bienséance et du beau ; c’est surtout manquer de bien plus loin cette vérité qui précède toute convention et se conforme à la suprême loi de la beauté morale35. » Troisième période. […] Je fis, contre ma coutume, une inclination profonde, mais sans me lever, et dis qu’ayant l’honneur de me trouver l’ancien des pairs du conseil, je faisais à Son Altesse Royale mes très humbles remerciements, les leurs et ceux de tous les pairs de France, de la justice si ardemment désirée qu’elle prenait la résolution de nous rendre sur ce qui importait plus essentiellement à notre dignité, et qui touchait le plus sensiblement nos personnes ; que je la suppliais de vouloir bien être persuadée de toute notre reconnaissance et de compter sur tout l’attachement possible à sa personne pour un acte d’équité si souhaité et si complet ; qu’en cette expression sincère de nos sentiments consisterait toute notre opinion, parce que, étant parties, il ne nous était pas permis d’être juges ; je terminai ce peu de mots par une inclination profonde, sans me lever, que le duc de la Force113 imita seul en même temps. […] Du reste, on ne peut guère louer sur la bravoure le chef d’une nation où les enfants entraient en fureur au récit des beaux faits d’armes de leurs pères, et où les pères versaient des larmes parce qu’ils ne pouvaient pas imiter leurs enfants.

141. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Madame de Grignan imite madame de Sévigné, sa mère, dont elle déplore la perte. […] Ne trouvez pas mauvais, prince, que l’on vous dise : « Vous avez imité David dans son crime, imitez-le dans sa pénitence. » Si je vous écris dans ces termes, ce n’est pas pour vous humilier, mais pour vous exciter, par l’exempte d’un roi, à chercher votre pardon dans les larmes. […] Imité de Dubos. […] Cela est peu probable ; son talent créait ; et nous, l’art à la main, nous admirons pour nous efforcer d’imiter. […] Imité de Walter-Scott.

142. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre II. Application du chapitre précédent au discours de Cicéron pour Milon. »

Cette célèbre tournure, si heureusement employée pour adoucir ce que la chose pouvait avoir d’odieux, appartient à l’orateur Lysias, qui, le premier, en avait fait usage dans un plaidoyer sur le meurtre d’Ératosthène ; ce qui ne diminue en rien le mérite de Cicéron, et prouve seulement avec quel succès il savait imiter ceux que sa modestie appelle si fréquemment ses maîtres, dans ses ouvrages sur la rhétorique.

143. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Cet homme unique, qui n’a pas plus été imité dans son genre, que la Fontaine dans le sien, fait d’un seul coup de pinceau un tableau achevé.

144. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Il fut sur le point de ramener ses chevaux en arrière, et de retarder le jour, pour rendre le repos à celui qui l’avait perdu. « Je veux, dit-il, qu’il dorme : le sommeil rafraîchira son sang, apaisera sa bile, lui donnera la santé et la force dont il aura besoin pour imiter les travaux d’Hercule ; lui inspirera je ne sais quelle douceur tendre qui pourrait seule lui manquer.

145. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

L'hellénisme (de ελληνισµος, imitation des Grecs) consiste à imiter dans le discours certaines manières de parler, certains tours de phrase particuliers à la langue grecque. […] C'est ce que les Latins ont souvent ²imité, comme lorsqu’ils ont dit : Mihi non licet esse pigro. […] Les Latins ont imité souvent les accusatifs grecs régis par les prépositions ϰατα ou περι sous-entendues. […] Les Grecs sous-entendent si souvent cette préposition, qui gouverne le génitif, et les Latins ont si souvent imité cette manière de parler, que plusieurs grammairiens ont cru qu’il y avait quantité de verbes ou d’adjectifs latins qui par eux-mêmes gouvernaient le génitif, tandis qu’il n’y a le plus souvent qu’un simple hellénisme, comme dans les exemples suivants : Abstine irarum.

146. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Tantôt une multitude de tertres verdoyants représentaient des sillons de tombeaux dans un cimetière immense ; tantôt des lames, en faisant moutonner leurs limes, imitaient des troupeaux blancs répandus sur des bruyères. […] Dans l’élégie dont nous parlons, il règne d’un bout à l’autre une sobriété féconde, un élan contenu que les modernes devraient plus souvent imiter : mais, je le répète, le sentiment chrétien aurait pu lui communiquer cette douce haleine de la foi, qui donne tant de charme aux Méditations de Lamartine.

147. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Ce qu’on doit admirer en lui, c’est que laissant à part le dogme et la controverse, il ne s’est attaché qu’à la morale, et n’a point imité la plupart des Orateurs Calvinistes, qui se répandent en invectives contre le Pape et l’Église. […] L’Orateur s’y propose de les honorer par l’éloge de leurs vertus, et de nous engager nous-mêmes à les imiter.

148. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Cette race ardente, incapable de résister au langage de la passion, imita l’artifice d’Ulysse l’avisé, qui, pour sauver ses compagnons de la dangereuse séduction du chant des sirènes, leur boucha les oreilles avec de la cire. […] Vaincue, il la consola ; quand les autres se taisaient, il lui parla de patrie, d’indépendance, il lui prouva qu’il y a des défaites aussi triomphantes que les victoires, et que la cause du droit n’est jamais perdue, tant qu’il reste une bouche éloquente qui proteste en son nom ; enfin, quand son patriotisme n’eut plus d’armée à opposer à la Macédoine, il évoqua les morts de Chéronée et convia les générations futures à les imiter.

149. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Cherchez à vous distraire, imitez vos pareilles ; Et que, de temps en temps, des danses, des concerts4, Ramènent la gaîté dans vos foyers déserts.

150. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Ces lettres, que leur auteur ne destinait pas à la publicité, n’en sont que plus précieuses à nos yeux : car, en y racontant tout ce qu’elle a vu, tout ce qu’elle a appris, tout ce qu’elle a entendu dire, Mme de Sévigné s’y peint surtout elle-même avec sa tendresse maternelle, toujours profonde, parfois déçue, avec ses vertus et ses faiblesses, ses hautes qualités et ses petits travers ; prenant place ainsi, sans l’avoir cherché, parmi les écrivains français les plus originaux, parmi ceux qu’on égale peut-être, mais qu’on n’imite et qu’on ne surpasse pas. […] Elle demanda à entrer dans le corps d’un perroquet. « Au moins, disait-elle, je conserverai par là quelque ressemblance avec les hommes, que j’ai si longtemps imités. […] Il obtint son premier succès en 1707 avec la petite comédie de Crispin rival de son maître, et donna la même année un roman, imité de l’espagnol, le Diable boiteux.

151. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

88Près du cirque Emilien, 89un ouvrier unique-en-ce genre 90et reproduira les ongles, 91et imitera avec l’airain 92les cheveux souples : 93malheureux dans l’ensemble de son œuvre, 94parce qu’il ne saura point former un tout. […] Ce passage a été imité par notre vieux poëte Régnier, voyez la satire V ; par Boileau, voyez l’Art poétique, liv.  […] … » Horace lui-même a imité Aristote dans cette peinture si rapide, et pourtant si philosophique, des quatre âges de la vie.

152. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Ainsi, plus on s’est, en tout sens, éloigné de la nature, plus on a mis d’affectation à avoir sans cesse son nom à la bouche, ce qui est en effet beaucoup plus commun que de la connaître, et plus facile surtout que de l’imiter.

153. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

« La folâtre essaye même d’imiter Emile.

154. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Que si mon ouvrage m’ayant assez plu, je vous en fais voir ici le modèle, ce n’est pas, pour cela, que je veuille conseiller à personne de l’imiter Ceux que Dieu a mieux partagés de ses grâces auront peut-être des desseins plus relevés ; mais je crains bien que celui-ci ne soit déjà que trop hardi pour plusieurs. […] Ils les changent et les corrompent, quand ils sortent de l’enfance ; ils croient qu’ils peuvent imiter ce qu’ils voient faire aux autres : or il y a toujours quelque chose d’incertain et de faux dans toute imitation136 ; chacun veut alors être un autre, et n’être pas ce qu’il est ; ils cherchent une contenance hors d’eux-mêmes, et un autre esprit que le leur137. […] Il fut sur le point de ramener ses chevaux en arrière, et de retarder le jour, pour rendre le repos à celui qui l’avait perdu. « Je veux, dit-il, qu’il dorme : le sommeil rafraîchira son sang, apaisera sa bile, lui donnera la santé et la force dont il aura besoin pour imiter les travaux d’Hercule ; lui inspirera je ne sais quelle douceur tendre- qui pourrait seule lui manquer.

155. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Libre à vous d’admirer, et même d’imiter ces gens qui ont conjuré sur la France une tempête qui n’a pas encore fini de gronder ; mais je me croirais indigne de la chaire où je parle si j’avais deux poids et deux mesures.

156. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Il ne faut pas abuser de la description comme Delille et imiter ces auteurs dont se moque Boileau : S’il rencontre un patois, il m’en dépeint la face : Il me promène après de terrasse en terrasse ; etc. […] Dans ce cas, la prose poétique est un genre faux, et il ne faut pas l’imiter, malgré des exemples illustres à des degrés divers (le Télémaque de Fénelon, Les Incas de Marmontel. […] Les anciens appelaient pantomimes (πᾶν, tout, μιμέομαι, j’imite) les comédiens qui représentaient des drames complets uniquement avec des signes et des gestes. […] Histoire de la poésie dramatique Dans le chant IIIe de son Art poétique (v. 61 et suiv.), Boileau a résumé en quelques vers, imites d’Horace, l’histoire incomplète et inexacte de la poésie dramatique : La tragédie, informe et grossière en naissant, etc. […] Pendant longtemps la tragédie française les imita.

157. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Les innovations même et les hardiesses de facture se transportent et s’imitent ; et, pour emprunter un mot célèbre de Buffon, ces choses sont hors du poëte ; le poëte, c’est l’homme même. […] On sent bien que non-seulement pour l’éloquence, mais pour le commerce ordinaire de la vie, rien n’est plus aimable qu’un tel caractère ; et l’on ne peut trop porter les jeunes gens à s’y rendre attentifs, à l’étudier et à l’imiter. » (Traité des Études, liv.  […] Dans le Télémaque, il imitait en créateur. […] L’antonomase prend aussi le nom propre pour un nom commun, par une transposition très-élégante et très-usitée : « C’est alors que les impies Salmonées osent imiter le tonnerre de Dieu, et répondre par les foudres de la terre aux foudres du ciel.

158. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

si j’avais le même pouvoir, strophe 10 ; je n’imiterais ni ce prophète, ni Orphée, strophe 11 ; j’irais dire aux Parques que vous êtes le plus juste et le plus généreux des hommes, et qu’elles doivent vous rendre la santé, même au prix de ma vie, strophes 12-18.

159. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

. — Racine qui imite ici les Guêpes d’Aristophane, se moque de la déclamation qui régnait alors au barreau.

160. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Les légions romaines3, que vous avez quelquefois imitées sans les avoir encore égalées, combattaient Carthage tour à tour sur cette mer et aux plaines de Zama.

161. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Ce sont des gens qui ont ouï dire que les belles manières du monde consistent à faire ainsi l’emporté : c’est ce qu’ils appellent avoir secoué le joug, et qu’ils essayent d’imiter. […] Balzac, pour les termes et pour l’expression, est moins vieux que Voiture : mais si ce dernier, pour le tour, pour l’esprit et pour le naturel, n’est pas moderne, et ne ressemble en rien à nos écrivains, c’est qu’il leur a été plus facile de le négliger que de l’imiter, et que le petit nombre de ceux qui courent après lui ne peut l’atteindre. […] Au contraire, le véritable orateur n’orne son discours que de vérités lumineuses, que de sentiments nobles, que d’expressions fortes, et proportionnées à ce qu’il tâche d’inspirer ; il pense, il sent, et la parole suit. « Il ne dépend point des paroles, dit saint Augustin ; mais les paroles dépendent de lui263. » Un homme qui a l’âme forte et grande, avec quelque facilité naturelle de parler et un grand exercice, ne doit jamais craindre que les termes lui manquent : ses moindres discours auront des traits originaux, que les déclamateurs fleuris ne pourront jamais imiter. […] L’esprit humain ne peut rien créer ; il ne produira qu’après avoir été fécondé par l’expérience et la méditation ; ses connaissances sont les germes de ses productions : mais s’il imite la nature dans sa marche et dans son travail, s’il s’élève par la contemplation aux vérités les plus sublimes, s’il les réunit, s’il les enchaîne, s’il en forme un tout, un système par la réflexion, il établira sur des fondements inébranlables des monuments immortels.

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