/ 292
2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Je veux dans un seul malheur déplorer toutes les calamités du genre humain ; et, dans une seule mort, faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines. […] Sans doute ce triste spectacle des vanités humaines nous imposait ; et l’espérance publique, frustrée tout à coup par la mort de cette princesse, nous poussait trop loin. […] Non, messieurs ; je ne puis plus soutenir ces grandes paroles, par lesquelles l’arrogance humaine tâche de s’étourdir elle-même, pour ne pas s’apercevoir de son néant. […] Peut-on appuyer quelque grand dessein sur ce débris inévitable des choses humaines ? […] « La providence divine pouvait-elle nous mettre en vue, ni de plus près, ni plus fortement, la vanité des choses humaines ?

3. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

Ses œuvres sont une encyclopédie qui embrasse la philosophie, la politique, l’histoire, la poésie, l’éloquence et les arts, l’antiquité et les temps modernes, la littérature étrangère et contemporaine, en un mot toutes les formes de l’esprit humain, depuis le cèdre jusqu’à l’hysope. […] Le temple du goût, je le crois, est à refaire ; mais en le rebâtissant, il suffit simplement de l’agrandir, en sorte qu’il devienne le panthéon de tous les nobles humains, de tous ceux qui ont accru pour une part notable et durable la somme des jouissances et des titres de l’esprit. […] Les plus antiques des sages et des poëtes, ceux qui ont mis la morale humaine en maximes, et qui l’ont chantée sur un mode simple, converseraient entre eux avec des paroles rares et suaves, et ne seraient pas étonnés, dès le premier mot, de s’entendre. […] Nous avons une morale pratique plus largement humaine, qu’on la prenne chez saint Vincent de Paul ou chez Franklin. […] Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilége éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Cousin, 1792-1867 » pp. 492-503

Ses œuvres, où circule le feu de sa parole, sont un vaste tableau dans lequel la pensée humaine, se contemplant elle-même, étudie sa propre histoire depuis ses obscurs commencements jusqu’à ses plus magnifiques triomphes. […] C’est la nature humaine qu’il s’agit de représenter à elle-même sous un jour magique qui ne la défigure point et qui l’agrandisse. […] A-t-il été trop humain, trop réel, trop nu, il est resté en deçà de son but ; il ne l’a donc pas atteint davantage. […] Enfin, comme la pensée et l’amour, l’activité humaine est sans limites. […] L’important est la peinture du cœur humain.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Que sont en effet toutes les sciences humaines ? […] Guénard franchit les temps et arrive à l’époque où Descartes fonda parmi nous le règne de la véritable philosophie, et posa en même temps les principes sûrs qui doivent diriger l’esprit humain dans l’étude de cette grande science de l’homme. […] Par ses méditations profondes il tira presque toutes les sciences du chaos ; et, par un coup de génie plus grand encore, il montra le secours mutuel qu’elles devaient se prêter, les enchaîna toutes ensemble, les éleva les unes sur les autres ; et se placant ensuite sur cette hauteur, il marchait avec toutes les forces de l’esprit humain, ainsi rassemblées, à la découverte de ces grandes vérités que d’autres plus heureux sont venus enlever après lui, mais en suivant les sentiers de lumière que Descartes avait tracés. […] Elle chausse le brodequin, et montant sur un théâtre consacré à la joie, où Molière instruisait autrefois toute la France en riant, elle y va porter de savantes analyses du cœur humain, des sentences profondément réfléchies, un traité de morale en dialogue ». […] « La sagesse incarnée n’est pas venue défendre à l’homme de penser, et elle n’ordonne point à ses disciples de s’aveugler eux-mêmes : aussi réprouvons-nous ce zèle amer et ignorant qui crie d’abord à l’impiété, et qui se hâte toujours d’appeler la foudre et l’anathème, quand un esprit éclairé, séparant les opinions humaines des vérités sacrées de la religion, refuse de se prosterner devant les fantômes sortis d’une imagination faible et timide à l’excès, qui veut tout adorer, et, comme dit un ancien, mettre Dieu dans les moindres bagatelles.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Nulle parole humaine n’eut plus d’autorité. […] En un mot, il n’y a point de puissance humaine qui ne serve malgré elle à d’autres desseins que les siens : Dieu seul sait tout réduire à sa volonté. […] Il vient voir le Lazare décédé, il vient visiter la nature humaine qui gémit sous l’empire de la mort. […] vous le savez : le soir nous la vîmes séchée ; et ces fortes expressions par lesquelles l’Écriture sainte exagère l’inconstance des choses humaines devaient être pour cette princesse si précises et si littérales ! […] Cette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu’ils croissent et qu’ils s’avancent, semblent nous pousser de l’épaule, et nous dire : Retirez-vous, c’est maintenant notre tour.

7. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

La conscience humaine reçut, comme incontestables axiomes, des lois et des devoirs que, depuis tant de siècles, elle n’avait pas su trouver elle-même. […] Pour les pousser où Dieu les mène, L’esprit humain prend cent détours, Et revêt chaque forme humaine, Selon les hommes et les jours. […] Ses muscles tendus se gonflent et palpitent ; un souffle plus qu’humain bruit profondément dans sa large poitrine. […] Mais elle est le point de départ, non le but du christianisme ; son but, c’est d’amener l’âme humaine à se gouverner elle-même selon la loi divine ; et, pour atteindre à ce but, il prend la nature humaine telle qu’elle est et tout entière, avec ses éléments divers et ses aspirations suprêmes. […] Un asile assuré, le plus doux des chemins Qui conduit au repos les malheureux humains.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Guizot. Né en 1787. » pp. 469-478

Pourtant Washington n’avait point ces qualités brillantes, extraordinaires, qui frappent, au premier aspect, l’imagination humaine. […] Incurable paresse de l’esprit humain, qui veut toujours se croire au terme et s’y reposer ! […] La conscience humaine s’étonne, hésite ; puis enfin elle fait un effort ; elle va reconnaître et saisir le crime hors de la sphère légale. […] Nous avons vécu dans des temps pleins à la fois de passion et d’incertitude, qui ont exalté et confondu sans mesure l’ambition humaine, où l’âme de l’homme a été troublée aussi profondément que la société. […] Vous aurez à contenir et à relever en même temps l’esprit humain, encore superbe et pourtant abattu.

9. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Ce siècle, dont le début a été si éclatant, qui a déjà vu tant de grandeurs mortelles passer devant lui, qui a produit la plus vaste des révolutions et le plus merveilleux des hommes, ouvre à l’intelligence humaine une carrière sans bornes. […] Les mers sont traversées par des vaisseaux sans voiles que n’arrêtent plus les tempêtes, et les terres sont parcourues par des chars dont la force et la vélocité ne semblent plus dépendre que de la volonté humaine. […] Ils y verront comment le fils d’un pauvre artisan, ayant lui-même travaillé longtemps de ses mains pour vivre, est parvenu à la richesse à force de labeur, de prudence et d’économie ; comment il a formé tout seul son esprit aux connaissances les plus avancées de son temps, et plié son âme à la vertu par des soins et avec un art qu’il a voulu enseigner aux autres ; comment il a fait servir sa science inventive et son honnêteté respectée aux progrès du genre humain et au bonheur de sa patrie. […] C’est par eux que le genre humain marche de plus en plus à la science et au bonheur. […] En effet, au bout de quelques générations, ce qui était le génie d’un homme devient le bon sens du genre humain, et une nouveauté hardie se change en usage universel.

10. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Ces actions sont bonnes lorsqu’elles sont conformes aux loix, soit naturelles, soit humaines, soit divines. […] L’homme en place doit connoître le cœur humain, et les différens ressorts qui le font agir : il n’emploie alors dans ses opérations, que des agens fidèles et sûrs, intéressés à les faire réussir. […] il suppose la plus grande connoissance du cœur humain, et l’on y reconnoît par-tout le profond moraliste, autant que l’élégant écrivain. […] Les Caractères de la Bruyère, ouvrage où tout le genre humain est peint en détail et avec la plus grande vérité ; où l’on voit un portrait de chaque caractère, tracé d’après nature. […] Ainsi l’esprit humain, abandonné à lui-même, ne marchoit qu’au hasard ; il avoit besoin d’être éclairé d’une lumière divine.

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

Il les déterminait uniquement par l’étendue de la voix humaine ; ce qui devait être ainsi, la prédication étant devenue la partie principale du culte, et presque tout le culte dans les temples qui ont vu cesser le sacrifice. […] Qu’est-ce donc que cet être inexplicable qui a préféré à tous les métiers agréables, lucratifs, honnêtes et même honorables qui se présentent en foule à la force ou à la dextérité humaine, celui de tourmenter et de mettre à mort ses semblables ? […] Il est fait comme nous extérieurement ; il naît comme nous ; mais c’est un être extraordinaire, et, pour qu’il existe dans la famille humaine, il faut un décret particulier, un Fiat de la puissance créatrice. […] Outre ses frontières visibles, la grande nation a des frontières invisibles qui ne s’arrêtent que là où le genre humain cesse de parler sa langue, c’est-à dire aux bornes mêmes du monde civilisé. […] Quoiqu’on en puisse dire, je ne crois pas plus à l’affaiblissement graduel de la France qu’à l’amoindrissement progressif de la race humaine.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Il a de l’onction, il est insinuant, il connaît intimement le cœur humain, met la passion aux prises avec la foi, et sait dire aux grands de courageuses vérités. […] Les amitiés Les trois principes les plus communs qui lient les hommes les uns avec les autres, et qui forment toutes les unions et les amitiés humaines, sont le goût, la cupidité et la vanité. […] Ce n’est pas pour nous élever ici-bas à des dignités frivoles et à des grandeurs humaines ; hélas ! […] O rois, exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine et salutaire au genre humain ; mais exercez-la avec humilité, car elle vous est appliquée par le dehors ; au fond, elle vous laisse faibles, elle vous laisse mortels, et elle vous charge devant Dieu d’un plus grand compte » 1. Nous lisons dans un sermon de Bossuetsur la brièveté de la vie : « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite.

13. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Le Destin, divinité terrible et inflexible, en était le ressort principal ; il pesait sur l’action et amenait la catastrophe dramatique ; les passions humaines n’occupaient qu’une place secondaire. […] Le drame est donc la représentation d’une action imitée de la vie humaine. […] L’âme se fait un plaisir de l’agitation que lui donne le spectacle des passions humaines, et un plaisir d’autant plus doux, qu’elle sait que ces passions ne sont qu’une image et qu’une illusion qu’elle croit sans dangers. […] Son but est de représenter toutes les faces de la vie humaine dans leur expression la plus saisissante et la plus vraie. […] Le poète comique n’est pas toujours un homme gai ; c’est souvent, comme Molière, un philosophe sérieux et observateur, qui connait à fond le cœur humain et la société, qui en saisit les côtés faibles et les traduit sur la scène avec génie ou avec esprit.

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Où est-elle cette raison commune et supérieure tout ensemble à toutes les raisons bornées et imparfaites du genre humain ? […] De tels hommes sont les pestes du genre humain. […] Voilà ce qu’on appelle la vie du monde et l’objet de l’envie des sots ; mais ces sots sont tout le genre humain aveuglé. […] Ses muscles tendus se gonflent et palpitent ; un souffle plus qu’humain bruit profondément dans sa large poitrine. […] « Tantôt il leur lâche la bride, et par là il remue tout le genre humain. » (Bossuet, Hist. univ.

15. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Nulle parole humaine n’eut plus d’autorité. […] Image de la vie humaine 2 La vie humaine est semblable à un chemin dont l’issue est un précipice affreux. […] Un hôpital Pour vous enflammer à la charité, entrez, Messieurs, dans ces grandes salles, et contemplez-y attentivement le spectacle de l’infirmité humaine. […] Elle veut vaincre, elle veut être adorée comme une déesse du genre humain. […] La raison humaine, toujours téméraire et présomptueuse, ayant entrevu quelque petit jour dans les ouvrages de la nature, s’est imaginé découvrir quelque grande et généreuse lumière ; au lieu d’adorer son Créateur, elle s’est adorée elle-même.

16. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Et le genre humain fait comme les artistes : Quelle poésie ! […] Je vois d’abord que le langage du genre humain ne s’accorde guère avec celui d’Helvétius. […] Or le langage humain, c’est l’humanité même. […] Or le genre humain juge-t-il ainsi ? […] C’est par eux que le genre humain marche de plus en plus à la science et au bonheur.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

S’il n’est ni dialecticien comme Bourdaloue, ni sublime et pathétique comme Bossuet, il a de l’onction, il est insinuant, il connaît intimement le cœur humain, met la passion aux prises avec la foi, et sait dire aux grands de courageuses vérités. […] Les uns passent toute la vie dans l’oisiveté et dans la paresse, inutiles à la patrie, à leurs concitoyens, à eux-mêmes ; les autres, dans le tumulte des affaires et des occupations humaines. […] Ce n’est pas pour nous élever ici-bas à des dignités frivoles et à des grandeurs humaines ; hélas ! […] C’est le respect humain qui préside presque toujours à la décision de nos destinées, et qui nous force à des choix que tous nos penchants désavouent. […] exercez donc hardiment votre puissance, car elle est divine et salutaire au genre humain ; mais exercez-la avec humilité, car elle vous est appliquée par le dehors ; au fond, elle vous laisse faibles, elle vous laisse mortels, et elle vous charge devant Dieu d’un plus grand compte.

18. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Elle a touché d’une main impure et flétri pour quelque temps de nobles et beaux côtés de la nature humaine. […] Mais qu’il faut être né dur pour se faire même une peine de paraître humain ! […] D’où a pu venir au genre humain cette idée étrange d’immortalité ? […] Qu’importe au genre humain que quelques frelons pillent le miel de quelques abeilles ? […] Étudier la nature, c’est donc servir son prince et le genre humain.

19. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

À la puissance des attaches humaines s’alliait dans cette tendresse un de ces intérêts éternels qui suffisent à s’emparer de l’être tout entier. […] Ces jolis chants et le lavage de fontaine1 me donnaient à penser diversement ; les oiseaux me faisaient plaisir, et, en voyant s’en aller toute bourbeuse cette eau si pure auparavant, je regrettais qu’on l’eût troublée, et me figurais notre âme quand quelque chose la remue ; la plus belle même se décharme quand on en touche le fond, car au fond de toute âme humaine il y a un peu de limon. […] Toute consolation humaine est vide. […] Un rayon de gloire humaine Que dire ? […] Celles qui se perdent n’ont rien devant Dieu qui leur reste, qui les marque, quelque signe de distinction que les hommes leur fassent ; car toute gloire humaine passe vite.

20. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre lII. »

L’épopée, qui est un tableau héroïque des sentiments humains, laisse dans l’âme du lecteur une impression vive ; c’est cette impression qui doit être morale et vertueuse : le poème qui n’atteindrait pas ce but pécherait par la base, Mais si l’épopée doit avoir un caractère moral, il ne faut pas pour cela que le poète s’érige en moraliste et en philosophe. […] Placée dans le lointain des siècles et vue à travers le mirage fantastique de l’imagination, l’action épique grandit par la distance : ses personnages sont à la fois humains et surnaturels. […] Ce ne sont pas des humains qui peuvent entasser des montagnes pour escalader le ciel : ce sont des géants rivaux des divinités en force et en stature. […] Le poème épique n’est borné ni par le temps, ni par le lieu, ni par l’espace ; c’est la plus vaste des compositions humaines : il n’est aucun genre où le génie du poète puisse prendre un plus sublime essor. […] Le poème épique est la plus vaste des compositions humaines : le génie seul peut parvenir à l’embrasser ; aussi toutes les richesses de l’imagination et du style doivent concourir à son ornement ; toutes les connaissances sur Dieu, sur l’homme, sur la nature, peuvent y entrer : c’est ainsi qu’Homère est universel, et que ses poèmes sont le tableau complet de son époque.

21. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

La Littérature est la science des règles, des lois, des principes, qui doivent régir la composition ou l’appréciation des œuvres de l’esprit ; c’est l’art d’exprimer, de rendre sensible aux autres, ou de saisir et de juger la pensée humaine, lorsque cette pensée se manifeste dans le langage ou lorsqu’elle se fixe par l’écriture. […] On entend donc par belles-lettres cette partie des lettres où le beau se révèle, dont le beau est le principal caractère, comme la poésie, l’éloquence, l’histoire, et aussi la philosophie quand elle revêt des formes dignes des sujets sublimes qu’elle embrasse. — On dit aussi, mais plus rarement dans le même sens, les lettres humaines, les lettres polies, humaniores litteræ, parce que les compositions et exercices littéraires adoucissent les mœurs et civilisent les hommes. […] Quoique les principes du goût soient inhérents à l’esprit humain, et qu’il n’y ait personne qui ne goûte ce qui est beau, vrai et conforme à la nature, cependant chez la plupart des hommes, ces principes sont peu développés, faute d’instruction et de réflexion ; ils sont même étouffés ou corrompus par une éducation vicieuse, par de mauvaises lectures, par les exemples et les préjugés du siècle, qui détruisent les semences de goût que la nature a répandues dans tous les cœurs. […] Éclairer les intelligences, redire les grandes actions et marquer les mauvaises au coin de la honte ; perpétuer les belles traditions nationales, rendre moins arides les sentiers de la science ; produire les suaves compositions qui font le charme des heures de loisir ; ramener sans cesse l’admiration vers le beau ; considérer comme le principe vital de la littérature le sentiment religieux, où l’on trouve le premier type de la beauté, le souffle divin qui seul fait naître l’enthousiasme et l’admiration ; entourer d’un respect inaltérable l’autel, le foyer domestique, la vieillesse, la paternité ; faire vibrer toutes les nobles cordes du cœur humain, et mépriser les succès qu’obtiennent les dramaturges du vice et les peintres de monstruosités ; en un mot, prendre pour éléments des belles-lettres le sentiment religieux, le patriotisme et le goût, voilà dit, M. […] Les œuvres littéraires se divisent naturellement en deux grands genres, d’après les formes que peut revêtir la pensée humaine : la prose et les vers.

22. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Elle doit nous enseigner le néant de la gloire humaine. […] Le corps humain, ouvrage d’un dessein profond et admirable. Tout est ménagé, dans le corps humain, avec un artifice merveilleux2. […] Il n’y a genre de machine qu’on ne trouve dans le corps humain. […] Orgueil humain, de quoi te plains-tu avec tes inquiétudes ?

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Habile à déduire des conséquences rigoureuses de principes erronés qu’il formule avec l’aplomb d’un oracle, il eut l’ambition de façonner à sa fantaisie le cœur humain. […] Touché par la beauté morale, il défendit les croyances éternelles du genre humain, il eut le cœur religieux, et fut excellent lorsqu’il eut raison avec tout le monde. […] Que si le peuple, lui-même, façonné par la servitude à la corruption, perd à son tour le sentiment du droit, il pourra bien descendre dans la tombe pour ne plus se relever, mais il n’emportera pas avec lui la conscience du genre humain. […] Si, enfin, dans un moment fatal, toute la race humaine avilie cessait de croire à la justice pour ne plus croire qu’à l’intérêt et au plaisir, si jamais nos yeux devaient voir dans le monde l’abjecte unité de la dépravation, ah ! croyez-le, et ne désespérez pas, croyez qu’il en serait de ce jour comme du jour qui précédera la résurrection du Sauveur : la conscience humaine a peut-être aussi des éclipses ; mais si elle a des éclipses, elle a aussi ses pâques, et le siècle du Christ s’est levé sur le siècle de Néron.

24. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

En vérité, tout cela est trop honteux pour les hommes : il devrait y avoir un arrêt du genre humain qui défendît qu’on parlât jamais d’éclipse, de peur que l’on ne conserve la mémoire des sottises qui ont été faites ou dites sur ce chapitre-là. […] Il y eut quelques émotions2 qu’il n’eût été ni prudent ni humain de punir trop sévèrement. […] Vous vous imaginez que l’esprit humain ne cherche que le vrai : détrompez-vous. L’esprit humain et le faux sympathisent extrêmement. […] Ainsi, le vrai a besoin d’emprunter la figure du faux pour être agréablement reçu dans l’esprit humain : mais le faux y entre bien sous sa propre figure ; car c’est le lieu de sa naissance et sa demeure ordinaire, et le vrai y est étranger.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

Chacun d’eux a sa qualité particulière et saillante ; tel raconte avec une abondance qui entraîne, tel autre, sans suite, va par saillies et par bonds, mais en passant, il trace en quelques traits des figures qui ne s’effacent jamais de la mémoire des hommes ; tel autre enfin, moins abondant ou moins habile à peindre, mais plus calme, plus discret, pénètre d’un œil auquel rien n’échappe dans la profondeur des événements humains, et les éclaire d’une éternelle clarté. […] Je ne dirai pas qu’elle fait tomber toute sévérité, car ce serait un malheur ; mais quand on connaît l’humanité et ses faiblesses, quand on sait ce qui la domine et l’entraîne, sans haïr moins le mal, sans aimer moins le bien, on a plus d’indulgence pour l’homme qui s’est laissé aller au mal par les mille entraînements de l’âme humaine, et on n’adore pas moins celui qui, malgré toutes les basses attractions, a su tenir son cœur au niveau du beau, du bon et du grand1. […] Les partis se suivent, se poussent à l’échafaud, jusqu’au terme que Dieu a marqué aux passions humaines ; et de ce chaos sanglant sort tout à coup un génie extraordinaire qui saisit cette société agitée, l’arrête, lui donne à la fois l’ordre, la gloire, réalise le plus vrai de ses besoins, l’égalité civile, ajourne la liberté qui l’eût gêné dans sa marche, et court porter à travers le monde les vérités puissantes de la révolution française. […] Il tombe enfin, laissant le monde rempli de ses œuvres, l’esprit humain plein de son image, et le plus actif des mortels va mourir, mourir d’inaction, dans une île du grand Océan ! […] Il n’y a que les choses humaines exposées dans leur vérité, qui aient le droit de retenir le lecteur, et qui le retiennent en effet.

26. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Analyse grammaticale » p. 61

que de vertus te doivent le humains ! […] Article m. plur. se rapportant a humains. humains.

27. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

O Tacite, tout ton génie Raille moins fort l’orgueil humain ! […] Empruntons à madame de Staël ce passage sur l’Enthousiasme :   « On peut le dire avec confiance, l’enthousiasme est de tous les sentiments celui qui donne le plus de bonheur, le seul qui en donne véritablement, le seul qui sache nous faire supporter la destinée humaine, dans toutes les situations où le sort peut nous placer. […] L’éloquence de ce tableau est dans le contraste entre la folie des fureurs humaines et l’impassible sérénité de la nature. […]   « Comme homme, le curé a encore quelques devoirs purement humains, qui lui sont imposés seulement par le soin de la bonne renommée, par cette grâce de la vie civile et domestique qui est comme la bonne odeur de sa vertu. […] Ici tous les sentiments humains sont en jeu, tandis que M.

28. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIV. Genre historique. »

Outre les connaissances spéciales, les recherches particulières au sujet qu’il traite, un historien, pour être complet, doit avoir pénétré les secrets de la nature et du cœur humain, étudié les lois et les constitutions des peuples, et acquis sur la politique, la religion, la philosophie, la littérature, les arts, le commerce, l’industrie, l’économie politique, des notions générales et suffisantes. […] Non, certes ; l’historien est homme, et il parle à des hommes ; rien de ce qui est humain ne lui est étranger : son âme doit palpiter d’admiration devant le bien, s’indigner et frémir à la vue du mal. […] Polybe et Bossuet nous en offrent de beaux modèles : le premier donne pour centre à son Histoire générale l’agrandissement de la puissance romaine ; le second, dans son Histoire universelle, montre partout le doigt de la Providence dirigeant les évènements humains d’après ses desseins éternels : on croit sentir en le lisant qu’il a vu dans les cieux les secrets qu’il révèle à la terre. […] L’histoire profane, qui s’occupe spécialement des événements humains, nous offre les divisions suivantes : L’histoire universelle, qui embrasse tous les peuples, depuis l’origine du monde jusqu’à nos jours (Bossuet, de Ségur).

29. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Balzac. (1594-1655.) » pp. 2-6

Il ne s’est pas contenté de ruiner l’idolâtrie et d’imposer silence aux démons : il a de plus confondu la sagesse humaine ; il a ôté la parole aux philosophes. […] Il est venu arrêter les pensées vagues de l’esprit humain : par son moyen, nous savons ce qu’Aristote, ce que le maître d’Aristote5, ce que les disciples d’Aristote ont ignoré. […] De la conduite de Dieu dans les événements humains. Il devait périr, cet homme fatal1, il devait périr, dès le premier jour de sa conduite, par une telle ou telle entreprise ; mais Dieu se voulait servir de lui pour punir le genre humain et tourmenter2 le monde : la justice de Dieu se voulait venger et avait choisi cet homme pour être le ministre de sa vengeance.

30. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XVI. Genre du roman. »

Le roman diffère de l’histoire ; celle-ci raconte des faits véritables, l’autre vit de fictions ; mais le roman a aussi sa vérité à lui : il fait l’histoire du cœur humain. […] Le roman devient ainsi la véritable épopée de la vie humaine : épopée prosaïque, sans merveilleux, sans prestige, mais par cela même plus réelle, plus attrayante que l’épopée héroïque- Sous cette forme, le romancier peut donner à son aise des leçons de philosophie et de morale pratiques, et communiquer à ses lecteurs l’expérience de la vie. […] Ce roman est une vraie création originale, que nous trouvons chez tous les peuples d’origine germanique ; il remonte, sans nom d’auteur, au onzième siècle, et circule partout, dans toutes les classes de la société, tant il est profondément national : c’est l’œuvre de tout le monde, c’est la peinture de la vie humaine, analyse fine et narquoise, tableau grossier, naïf, plein de naturel et de vérité. […] C’est là qu’il trouve le principe de l’Individualité ; il le puise à la fois dans l’indépendance germanique et dans la réflexion intérieure ; il s’y empreint fortement de l’esprit d’observation et d’analyse intime ; il peint le cœur humain en pénétrant dans tous ses replis les plus cachés ; il affectionne les tableaux de famille, il entre dans tous les détails et les effets des passions.

31. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre III. Idée de l’Éloquence des Saints-Pères. »

Il avait profondément médité l’évangile, connaissait bien le cœur humain, et savait concilier la force et la douceur. […] Il prodigue les saillies et les jeux de mots ; il s’abandonne trop souvent à l’impétuosité de son imagination ; mais quand il sait s’en rendre maître, et la captiver dans les limites convenables, personne ne raisonne avec plus de force, ne connaît mieux le cœur humain, n’observe plus scrupuleusement les bienséances. […] Voilà à quelle école respectable s’étaient formés les hommes qui ont le plus contribué parmi nous à la gloire de la chaire, au triomphe des vérités évangéliques, et par conséquent à la félicité du genre humain : deux choses qui sont l’une de l’autre une conséquence immédiate, et que l’on n’a jamais séparées impunément.

32. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

La poésie, en effet, n’est pas l’histoire exacte et minutieuse de la vie humaine ; elle en est l’imitation et la peinture. […] L’analyse de l’esprit n’est pas moins intéressante que l’anatomie du corps humain. […] Essayerons-nous de choisir dans les scènes immortelles de Corneille et de Racine, expression idéale de toutes les passions humaines ? […] Ajoutons, d’ailleurs, qu’il y a des originalités plus humaines et des génies moins désespérants : Massillon, par exemple. […] Il fait passer dans la poésie et dans l’éloquence les pensées et les passions humaines avec toute leur pureté native.

33. (1873) Principes de rhétorique française

La rhétorique est une science d’observation fondée sur l’étude de l’esprit humain et des chefs-d’œuvre de l’éloquence. […] Les temples consacrés à Dieu, le palais de la justice ou de la science humaine sont les théâtres habituels où s’exerce le genre démonstratif. […] Pitthée, estimé sage entre tous les humains, Daigne m’instruire encore au sortir de ses mains.... […] Or l’erreur n’est pas l’état naturel et normal de l’esprit humain ; elle lui. est si contraire que les opinions même les plus absurdes. […] Cependant, pour essayer d’égaler la variété des tours à la variété de la pensée, l’esprit humain emploie encore d’autres moyens de modifier l’expression.

34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1. […] Ce siècle dont le début a été si éclatant, qui a déjà vu tant de grandeurs mortelles passer devant lui, qui a produit la plus vaste des révolutions et le plus merveilleux des hommes, ouvre à l’intelligence humaine une carrière sans bornes. […] Les mers sont traversées par des vaisseaux sans voiles que n’arrêtent plus les tempêtes, et les terres sont parcourues par des chars dont la force et la vélocité ne semblent plus dépendre que de la volonté humaine.

35. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

   Et la lumière est un don de ses mains ;               Mais sa loi sainte, sa loi pure, Est le plus riche don qu’il ait fait aux humains. […] Le théâtre n’est autre chose que le jeu des passions, c’est-à-dire la vie humaine avec ses combats divers. […] C’est partout le cœur humain avec ses joies et ses douleurs, ses amours et ses haines. […] Qu’ils se laissent aller dans leurs compositions à ces élans de l’âme ; qu’ils ne prennent des passions humaines que ce qu’elles ont de pur et d’élevé ; ils perfectionneront ainsi leur sensibilité et leur imagination ; ils s’affermiront dans la voie du bien.

/ 292