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2. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre V. — De l’Action »

. — De l’Action Cicéron dit que l’Action est l’éloquence du corps. […] Le Geste Le Geste est l’expression des pensées par les mouvements du corps. Lorsqu’on réfléchit, on est étonné de voir combien les mouvements du corps ont de rapports avec ceux de l’âme. […] Le geste qui interprète si admirablement nos sentiments comprend le jeu de la physionomie, les attitudes du corps, les mouvements de la tête, des bras et des mains. […] Les mouvements du corps et des mains doivent seconder les sentiments de l’âme.

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Le corps humain, ouvrage d’un dessein profond et admirable. Tout est ménagé, dans le corps humain, avec un artifice merveilleux2. Le corps reçoit de tous côtés les impressions des objets, sans être blessé : on lui a donné des organes pour éviter ce qui l’offense ou le détruit ; et les corps environnants, qui font sur lui ce mauvais effet, font encore celui de lui causer de l’éloignement. […] Ainsi nous pouvons dire avec assurance que, de toutes les proportions qui se trouvent dans les corps, celles du corps organique sont les plus parfaites et les plus palpables. […] Il n’y a genre de machine qu’on ne trouve dans le corps humain.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Buffon, 1707-1788 » pp. 175-184

Son cou élevé, et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendant l’onde ; son large estomac en représente la carène1; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière, et se relève en poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi-ouvertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois. […] Rien ne s’oppose plus à la chaleur que le désir de mettre partout des traits saillants ; rien n’est plus contraire à la lumière qui doit faire un corps et se répandre uniformément dans un écrit, que ces étincelles qu’on ne tire que par force en choquant les mots les uns contre les autres, et qui ne nous éblouissent pendant quelques instants, que pour nous laisser ensuite dans les ténèbres. […] Du riant Eurotas près de quitter la rive, L’âme de ce beau corps à demi fugitive, S’avançant pas à pas vers un monde enchanté, Voit poindre le jour pur de l’immortalité, Et, dans la douce extase où ce regard la noie, Sur la terre en mourant elle exhale sa joie. […] Après avoir esquissé les principales lignes du corps, Buffon revient à la physionomie où se peint l’âme. […] « Pensez maintenant comment aurait pu prendre un tel ascendant une créature si faible, et exposée, selon le corps, aux insultes de tous les autres, si elle n’avait en son esprit une force supérieure à toute la nature visible, un souffle immortel de l’Esprit de Dieu, un rayon de sa face, un trait de sa ressemblance : non, non, il ne se peut autrement.

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-8

Il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut, et les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent. […] Il y a des corps qui ne peuvent plus souffrir les remèdes, et qui ne sont plus capables de guérison. […] Un petit effort, un mouvement même sans violence, le passage d’un lit à un autre5, est quelquefois mortel à ces mauvais corps. […] Voilà le style de ces grandes âmes qui méprisaient la mort comme si elles eussent eu des corps de louage et une vie empruntée. […] Le corps s’est trouvé entier dans la dissipation5 de ses membres.

6. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Principaux homonymes. » pp. 63-65

Sein, n. m. partie du corps, centre, etc. […] Corps, n. m. de l’homme, des animaux, portion de matière. […] Cou, n. m. partie entre la tète et le corps, goulot. […] Pore, n. m. trou dans les corps. […] Verre, n. m. corps transparent, vase de verre.

7. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

C’est une créature qui renonce à son être pour n’exister que par la volonté d’un autre, qui sait même la prévenir, qui, par la promptitude et la précision de ses mouvements, l’exprime et l’exécute ; qui sent autant qu’on le désire, et ne rend qu’autant qu’on le veut ; qui, se livrant sans réserve, ne se refuse à rien, sert de toutes ses forces, s’excède, et même meurt pour mieux obéir1… Le cheval est de tous les animaux celui qui, avec une grande taille, a le plus de proportion et d’élégance dans les parties de son corps : car, en lui comparant les animaux qui sont immédiatement au-dessus et au-dessous, on verra que l’âne est mal fait, que le lion a la tête trop grosse, que le bœuf a les jambes trop minces et trop courtes pour la grosseur de son corps, que le chameau est difforme, et que les plus gros animaux, le rhinocéros et l’éléphant, ne sont pour ainsi dire que des masses informes. […] Ses yeux sont vifs et bien ouverts, ses oreilles sont bien faites et d’une juste grandeur, sans être courtes comme celles du taureau ou trop longues comme celles de l’âne ; sa crinière accompagne bien sa tête, orne son cou et lui donne un air de force et de fierté ; sa queue traînante et touffue couvre et termine avantageusement l’extrémité de son corps : mais l’attitude de la tête et du cou contribue plus que celle de toutes les autres parties du corps à donner au cheval un noble maintien. […] On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu’eux, s’attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu’à ce qu’ils aient assouvi leur petite colère. […] Ce monument, auquel Buffon consacra environ cinquante années d’une santé et d’une application presque continues (il avait, a dit Voltaire, l’âme d’un sage dans le corps d’un athlète), n’était pas de ceux qu’une vie d’homme suffit à achever. — Les trois premiers volumes in-4° de l’Histoire naturelle avaient paru en 1749, un an après l’Esprit des lois, « comme si, remarque M.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Ce remède, pour guérir les cœurs, est préférable aux eaux qui ne guérissent que le corps. […] D’ailleurs, quand le cœur est malade, tout le corps en souffre. […] L’ordre est à l’arrangement ce que l’âme est au corps, ce que l’esprit est à la matière. L’arrangement sans ordre est un corps sans âme. […] Dans tous les membres de ce corps on sent couler une vie énergique.

9. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

L’e muet peut se trouver dans le corps d’un mot, ou à la fin, suivi ou non de s ou de nt. […] Quelle est la règle de l’élision lorsque l‘e muet est placé dans le corps d’un mot ? […] 2° Placé à la fin d’un mot, l’e muet s’élide dans le corps du vers lorsqu’il est suivi d’un mot commençant par une voyelle ou un h non aspiré. […] Ces sortes de mots peuvent entrer dans le corps d’un vers : Faites-vous des amis prompts à vous censurer ; Qu’ils soient de vos écrits les confidents sincères. […] On distingue deux espèces de repos : la césure, qui se trouve dans le corps du vers, et le repos final, dont le nom indique la place.

10. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

On dirait de ces caricatures où le dessinateur termine une tête gigantesque par un corps et des jambes de nain, ou encore de ces plantes exotiques dans lesquelles la nature, paraissant oublier ses lois, fait sortir d’un tronc grêle et fragile des branches interminables et des appendices monstrueux. L’exorde d’un discours, l’exposition d’un récit ou d’un drame doivent être dans un juste rapport d’étendue avec l’argumentation et le corps de l’ouvrage. […] « Les pierres bien taillées, dit Cicéron, s’unissent d’elles-mêmes sans le secours du ciment. » Et il dit vrai ; seulement, elles ne s’unissent ainsi que dans les constructions romaines, c’est-à-dire dans ces écrits profondément et énergiquement médités, où le sujet se développe franchement, où les idées s’attirent et se balancent comme les corps dans l’univers de Newton. […] L’âme, comme le corps, ne supporte ni une longue inertie, ni une longue tension de force ; l’une et l’autre en usent les ressorts ; qu’au repos succède le mouvement, ou encore à un mouvement énergique un mouvement plus doux, pourvu toutefois que tous deux appartiennent au même ordre d’idées et se développent sur le même terrain. […] En conservant à sa statue des bras et des jambes de dimensions pareilles et également proportionnés au reste du corps, le sculpteur a soin de donner à chacun de ces membres une attitude différente et d’arriver ainsi au contraste sans blesser la symétrie.

11. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Fière contenance 1 J’estois encore si2 très extenué de ma maladie, et le froid estant grand et aspre, j’estois contrainct d’aller si enveloppé le corps et la teste de forrures3, que, quand l’on me voyoit aller par la ville, nul ne pouvoit avoir esperance de ma santé, ayant oppinion que j’estois gasté dans le cœur, et que je mourois à veue d’œil4 « Que ferons-nous, disoient les dames et les poureux5, car en une ville il y a d’ungs et d’autres6, que ferons-nous si notre gouerneur meurt ? Nous sommes perdeus : toute nostre fiance7 après Dieu, est en luy ; il n’est possible qu’il en eschappe. » Je croy fermement que les bonnes prieres de ces honnestes femmes me tirarent8 de l’extremité et langueur où j’estois, j’entendz du corps, car, quant à l’esprit et l’entendement, je ne le sentis jamais affoiblir9. […] Ayant le corps et la tête enveloppés de fourrures (latinisme). […] Je pris le pourpoint, qui couvrait le corps depuis le cou jusqu’à la ceinture. […] Il y avait un corps d’Espagnols dans l’armée de Montluc.

12. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

L’argumentation est donc le corps du discours : les autres parties en sont les membres. […] Masséna, à Essling, insulte un corps qu’il voit plier : « Canailles ! […] L’action est l’éloquence du corps. […] Les yeux sont la seule partie du corps assez mobile pour marquer, par des expressions différentes, tous les degrés du sentiment. […] L’action de la voix a, comme celle du corps, sa gradation et ses nuances.

13. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre V. Des sermons de Bossuet. »

Un tombeau qui renferme le corps de Lazare. […] La chair changera de nature, le corps prendra un autre nom ; même celui de cadavre ne lui demeurera pas longtemps : il deviendra, dit Tertullien, un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans aucune langue. […] Mais, qu’est-ce donc que ce corps, que cette machine si vile et si méprisable par sa nature, et qui cependant a tenté et opéré de si grandes choses ? […] « Pensez, maintenant, comment aurait pu prendre un tel ascendant une créature si faible, et si exposée, selon le corps, aux insultes de toutes les autres, si elle n’avait en son esprit une force supérieure à toute la nature visible, un souffle immortel de l’esprit de Dieu, un rayon de sa face, un trait de sa ressemblance : non, non, il ne se peut autrement.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

D’où vient donc qu’il n’a plus connu de Dieu ; que le crime lui a paru des polices humaines ; l’avenir, une chimère ; l’âme, un souffle qui s’éteint avec le corps ? […] — Si tout meurt avec le corps, qui est-ce qui a pu persuader à tous les hommes de tous les siècles et de tous les pays, que leur âme était immortelle ? […] » Si l’âme est immatérielle, elle peut survivre au corps ; et si elle lui survit, la providence est justifiée. […] Il sort de ses yeux mourans je ne sais quoi de sombre et de farouche qui exprime les fureurs de son âme ; il pousse, du fond de sa tristesse, des paroles entrecoupées de sanglots, qu’on n’entend qu’à demi, et qu’on ne sait si c’est le désespoir ou le repentir qui les a formées ; il jette sur un Dieu crucifié des regards affreux, et qui laissent douter si c’est la crainte ou l’espérance, la haine ou l’amour qu’ils expriment : il entre dans des saisissements ou l’on ignore si c’est le corps qui se dissout, ou l’âme qui sent l’approche de son juge : il soupire profondément, et l’on ne sait si c’est le souvenir de ses crimes qui lui arrache ces soupirs, ou le désespoir de quitter la vie. Enfin, au milieu de ces tristes efforts, ses yeux se fixent, ses traits changent, son visage se défigure, sa bouche livide s’entrouvre d’elle-même, tout son esprit frémit ; et, par ce dernier effort, son âme infortunée s’arrache comme à regret de ce corps de boue, tombe entre les mains de Dieu, et se trouve seule au pied du tribunal redoutable ».

15. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Plongé, en quelque façon, dans l’extase, mais emporté tout à coup par une imagination vive et ardente, il se représenta sous une forme visible les attributs du souverain créateur : il prêta un corps et une âme aux différents êtres sortis de ses mains, et les traça de même dans un langage plus agréable, plus riche, et, bien plus élevé que le langage ordinaire. […] Dans la suite, le sifflement des vents, le bruit sourd que rendent les corps creux, quand on les frappe, donnèrent lieu à l’invention des instruments. Il est bien naturel à l’homme de faire éclater la joie qui le transporte, non seulement par la sérénité de son visage, par le feu et la vivacité de ses regards, mais encore par certaines attitudes et certains mouvements du corps. […] On voit, en effet, que l’éloquence et la poésie l’imitent par les diverses formes et les divers agréments du discours ; l’architecture, par les masses ; la sculpture, par le relief ; la peinture, par les couleurs ; la musique, par les sons inarticulés ; la danse, par les mouvements et les attitudes du corps.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

C’est un corps animé d’une infinité de passions différentes, qu’un homme habile fait mouvoir pour la défense de la patrie ; c’est une troupe d’hommes armés qui suivent aveuglément les ordres d’un chef, dont ils ne savent pas les intentions1 ; c’est une multitude d’âmes ; pour la plupart mercenaires2, qui, sans songer à leur propre réputation, travaillent à celle des rois et des conquérants ; c’est un assemblage confus de libertins3 qu’il faut assujettir à l’obéissance, de lâches qu’il faut mener au combat, de téméraires qu’il faut retenir, d’impatients qu’il faut accoutumer à la constance. […] Si nous le considérons selon la nature, c’est un feu qu’une maladie et qu’un accident amortissent sensiblement ; c’est-un tempérament délicat qui se dérègle, une heureuse conformation d’organes qui s’usent, un assemblage et un certain mouvement d’esprits6 qui s’épuisent et qui se dissipent ; c’est la partie la plus vive et la plus subtile de l’âme qui s’appesantit, et qui semble vieillir avec le corps ; c’est une finesse de raison qui s’évapore, et qui est d’autant plus faible et plus sujette à s’évanouir, qu’elle est plus délicate et plus épurée. […] N’attendez-pas, messieurs, que j’ouvre ici une scène tragique, que je représente ce grand homme étendu sur ses propres trophées, que je découvre ce corps pâle et sanglant auprès duquel fume encore la foudre qui l’a frappé, que je fasse crier son sang comme celui d’Abel1, et que j’expose à vos yeux les tristes images de la religion et de la patrie éplorées. […] On vit dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Alors m’étant trouvée par malheur assez imparfaite de corps et d’esprit pour vous donner sujet de faire un fort joli portrait de moi, vous le fîtes et vous préférâtes à notre ancienne amitié, à notre nom et à la justice même, le plaisir d’être loué de votre ouvrage. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’étoit jeté sur le corps, qui ne vouloit pas le quitter, et se pâmoit de crier. On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit ; un carrosse vient, on l’emporte dans sa tente. […] Quand ce corps a quitté son armée, ç’a été encore une autre désolation ; et, partout où il a passé, on n’entendoit que des clameurs ; mais à Langres ils se sont surpassés : ils allèrent au-devant de lui en habits de deuil, au nombre de plus de deux cents, suivis du peuple, tout le clergé en cérémonie. Il y eut un service solennel dans la ville, et, en un moment, ils se cotisèrent tous pour cette dépense, qui monta à cinq mille francs, parce qu’ils reconduisirent le corps jusqu’à la première ville, et voulurent défrayer tout le train.

18. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Sans ces précautions, l’ouvrage serait comme ces monstres dont la tête est plus grosse que le reste du corps. […] Les uns la faisaient mourir avec le corps ; d’autres la faisaient vivre avant le corps. Quelques-uns la faisaient passer d’un corps à un autre corps, de l’homme au cheval, de la condition d’une nature raisonnable à celle des animaux sans raison. […] Son corps fut exposé dans la place publique, par ordre de Valérius Publicola, son collègue, qui, étant monté à la tribune aux harangues, fit un récit touchant des belles actions de sa vie. […] C’est le corps qui parle au corps ; tous les mouvements, tous les signes concourent et servent également.

19. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

À défaut, faisons ressortir habilement toutes les probabilités, et formons-en un corps, qui puisse, par son poids, faire pencher la balance en notre faveur. […] Il faut éviter de les tenir pendants et allongés, trop serrés le long du corps[…] Si on les croise, on doit éviter de les trop serrer contre le corps ou de les placer trop haut près du cou. […] 5° La position du corps. […] La jambe gauche supporte ordinairement le haut du corps, et la droite est un peu avancée.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Il essuya cependant la violence odieuse de ces abominables brigands ; et s’étant présenté pour supplier le peuple romain de lui accorder mon retour, il fut précipité de la tribune, terrassé dans le comice, et resta caché sous des corps morts d’esclaves et d’affranchis. […] Faut-il vous retracer le Tibre rempli des corps de vos concitoyens, les égouts qui en regorgeaient, et le sang étanché sur la place publique avec des éponges ? […] Accablé de coups, le corps tout meurtri et criblé de blessures, il tomba presque expirant, et n’évita la mort que parce qu’on le croyait déjà tué. […] « Aimons donc la patrie, soyons soumis au sénat, prenons les intérêts des gens de bien ; oublions les avantages présents, pour ne nous occuper que de la gloire à venir ; regardons comme le plus utile ce qui sera le plus juste ; espérons tout ce que nous voudrons, mais supportons tout ce qui nous arrivera ; pensons enfin que, dans les grands hommes, le corps seul est mortel, que les conceptions de leur âme et la gloire de la vertu sont éternelles ; et si nous voyons cette opinion consacrée dans la personne d’Hercule, ce héros vénérable, dont l’immortalité même vint, dit-on, recueillir l’âme et les vertus, dès que les flammes du bûcher eurent consumé son corps, nous devons croire aussi que ceux qui, par leurs conseils ou par leurs travaux, ont défendu, accru, sauvé une république aussi florissante, sont parvenus à une gloire qui ne mourra jamais ».

21. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Et, en effet, pensez-vous, messieurs, que cette femme vaine et ambitieuse puisse se refermer en elle-même, elle qui a non-seulement en sa puissance, mais qui traîne sur elle, en des ornements, la subsistance d’une infinité de familles ; qui porte, dit Tertullien, en un petit fil autour de son cou des patrimoines entiers, et qui tâche d’épuiser au service d’un seul corps toutes les inventions de l’art, et toutes les richesses de la nature ? […] Étant éloigné de cet animal, vous voyez sa tête, ses pieds et son corps ; quand vous approchez pour le prendre, vous ne trouvez plus qu’une boule ; et celui que vous découvriez de loin tout entier, vous le perdez tout à coup, aussitôt que vous le tenez dans vos mains. […] Vous avez découvert toutes ses menées et démêlé toute son intrigue ; enfin vous avez reconnu tout l’ordre du crime ; vous voyez ses pieds, son corps et sa tête ; aussitôt que vous pensez le convaincre en lui racontant ce détail, par mille adresses il vous retire ses pieds : il couvre soigneusement tous les vestiges de son crime ; il vous cache sa tête : il recèle profondément ses desseins ; il enveloppe son corps, c’est-à-dire toute la suite de son intrigue, dans un tissu artificieux d’une histoire embarrassée et faite à plaisir. […] Là vous verrez en combien de sortes la maladie se joue de nos corps ; là elle étend, là elle retire ; là elle tourne ; là elle disloque ; là elle relâche, là elle engourdit ; là sur le tout, là sur la moitié ; là elle cloue un corps immobile, là elle le secoue par le tremblement. […] c’est la maladie qui se joue, comme il lui plaît, de nos corps, que le péché a donnés en proie à ses cruelles bizarreries ; et la fortune, pour être également ombrageuse, ne se rend pas moins féconde en événements fâcheux.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Les intérêts du Corps germanique ? Mais Votre Majesté nous a cédé Mayence3, que plusieurs campagnes n’ont pu mettre en notre pouvoir, et qui était dans le cas de soutenir plusieurs mois de siége ; mais le corps germanique demande à grands cris la paix, qui seule peut le sauver de son entière ruine ; mais la plus grande partie du Corps germanique, les États mêmes du roi d’Angleterre, seul instigateur de la guerre, sont en paix avec la République française4. […] Le moment qui nous sépare de l’objet que nous aimons est terrible ; il nous isole de la terre ; il fait éprouver au corps les convulsions de l’agonie. […] C’est avec un sentiment de douleur que j’apprends qu’un membre de l’Institut, célèbre par ses connaissances, mais tombé aujourd’hui en enfance, n’a pas la sagesse de se taire et cherche à faire parler de lui, tantôt par des annonces indignes de son ancienne réputation et du corps auquel il appartient, tantôt en professant hautement l’athéisme, principe destructeur de toute organisation sociale, qui ôte à l’homme toutes ses consolations et toutes ses espérances. Mon intention est que vous appeliez près de vous les présidents et les secrétaires de l’Institut, et que vous les chargiez de faire connaître à ce corps illustre, dont je m’honore de faire partie2, qu’il ait à mander M. de L… et à lui enjoindre, au nom du corps, de ne plus rien imprimer, et de ne pas obscurcir dans ses vieux jours ce qu’il a fait dans ses jours de force pour obtenir l’estime des savants3 ; et si ces invitations fraternelles étaient insuffisantes, je serais obligé de me rappeler aussi que mon premier devoir est d’empêcher que l’on empoisonne la morale de mon peuple ; car l’athéisme est destructeur de toute morale, sinon dans les individus, du moins dans les nations.

23. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Rien ne s’oppose plus à la chaleur que le désir de mettre partout des traits saillants ; rien n’est plus contraire à la lumière qui doit faire un corps et se répandre uniformément dans un écrit, que ces étincelles qu’on ne tire que par force en choquant les mots les uns contre les autres, et qui ne nous éblouissent pendant quelques instants, que pour nous laisser ensuite dans les ténèbres. […] On les voit poursuivre avec furie des oiseaux vingt fois plus gros qu’eux, s’attacher à leur corps, et, se laissant emporter par leur vol, les becqueter à coups redoublés jusqu’à ce qu’ils aient assouvi leur petite colère. […] Son cou élevé et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendant l’onde ; son large estomac en représente la carène1 ; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière et se relève en poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi-ou-vertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois. […] Par exemple, remarquez ce que font les yeux, ce que font les mains, ce que fait tout le corps, et quelle est sa posture ; ce que fait la voix d’un homme, quand il est pénétré de douleur, ou surpris à la vue d’un objet étonnant. […] De qui la grâce est tout, et le corps presque rien ; Vif, prompt, gai, de la vie aimable et frêle esquisse, Et des dieux, s’ils en ont, le plus charmant caprice.

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Une étincelle qu’un souffle éteint ; il ne faut qu’un jour d’infirmité pour détruire le corps le plus robuste du monde. Je n’examine pas après cela si vous ne vous flattez pas vous-même là-dessus ; si un corps ruiné par les désordres de vos premiers ans ne vous annonce pas au dedans de vous une réponse de mort ; si des infirmités habituelles ne vous ouvrent pas de loin les portes du tombeau ; si des indices fâcheux ne vous menacent pas d’un accident soudain. […] Ramassez tout ce qu’il y a de grand et d’auguste, voyez un peuple immense réuni en une seule personne ; voyez cette puissance sacrée, paternelle et absolue ; voyez la raison secrète qui gouverne tout le corps de l’État renfermée dans une seule tête ; vous voyez l’image de Dieu, et vous avez l’idée de la majesté royale. […] L’âme, aussi bien que le corps, a sa faim et sa nourriture : cette nourriture, c’est la vérité, c’est un bien permanent et solide, c’est une pure et sincère beauté ; et tout cela c’est Dieu même. Comme donc elle se sent piquée d’un certain appétit qui la rend affamée de quelque bien hors de soi, elle se jette avec avidité sur l’objet des choses créées qui se présentent à elle, espérant s’en rassasier ; mais ce sont viandes creuses, qui ne sont pas assez fortes et n’ont pas assez de corps pour la sustenter ; au contraire, la retirant de Dieu, qui est sa véritable et solide nourriture, ils la jettent insensiblement dans une extrême nécessité et dans une famine désespérée. »

25. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

J'ai vu plusieurs hommes de bien qui ne désiraient que la nourriture et l’entretien du corps. […] Leur poitrine écailleuse se dresse au milieu des flots ; leurs crêtes sanglantes dominent les ondes ; le reste du corps s’allonge sur la plaine liquide par d’immenses sinuosités. […] Puis, saisissant avec violence le père lui-même, qui accourt avec des traits, ils enveloppent son corps de leurs vastes replis. […] C'est avec un goût infini que le vers s’arrête à ce mot ingentibus, dont la longueur figure très-bien les immenses replis qui étreignent le corps de Laocoon. […] Déjà les serpents l’ont enveloppé deux fois au milieu du corps, deux fois ils ont fait le tour de son cou ; et cependant leurs cous allongés, leurs têtes aux crêtes sanglantes s’élèvent encore au dessus de la sienne.

26. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

Le difficile n’était donc pas de réunir en un seul et même corps ce que ces grands rhéteurs avaient pensé de plus sage et dit de mieux, sur un art qu’ils connaissaient si bien ; mais l’essentiel consistait à donner l’âme et la vie à ce corps de préceptes, naturellement secs et arides ; et c’était le seul moyen de faire un ouvrage neuf sur une matière en apparence épuisée depuis si longtemps. […] J’y entrai trop jeune et y restai trop peu, pour profiter, comme je l’eusse désiré, des vertus et des lumières que réunissait ce corps généralement estimé ; mais j’y puisai, du moins, l’amour du travail, le goût des bonnes études, et le désir sincère de les propager.

27. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

Une troupe de soldats sans chef est un corps sans âme. […] Toutes les qualités du corps et de l’esprit furent données à Germanicus. […] Le sage méprise les voluptés relatives au corps. — 9. […] Les biens de ce monde sont fragiles, et ne servent qu’au bien-être du corps. — 12. […] La nature de l’homme est composée d’une âme et d’un corps. — 6.

28. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Les preuves ou arguments, qui font la partie essentielle, formeront le corps du discours. […] et quand même tout autre secours lui manquerait, auriez-vous le courage de me frapper moi-même, lorsque je le couvrirai de mon corps, et que je me présenterai entre lui et vos coups ? […] Tout son corps n’est bientôt qu’une plaie. […] Trois fois le jeune vainqueur s’efforça de rompre ces intrépides combattants ; trois fois il fut repoussé par le valeureux comte de Fontaines, qu’on voyait porté-dans sa chaise, et, malgré ses infirmités, montrer qu’une âme guerrière est maîtresse du corps qu’elle anime. […] Et qu’après avoir subi la loi d’une paix honteuse, il ne puisse retenir ni le sceptre ni la vie ; mais qu’il meure avant le temps, et que son corps reste sur la terre, abandonné sans sépulture !

29. (1862) Cours complet et gradué de versions latines adaptées à la méthode de M. Burnouf… à l’usage des classes de grammaire (sixième, cinquième, quatrième) pp. -368

Ces renvois, multipliés ensuite dans tout le corps de l’ouvrage, nous les avons adoptés comme l’unique moyen d’atteindre le but que nous nous proposions.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

. — Monsieur, lui dit-il, vous avez raison ; je ne veux point du tout être tué aujourd’hui, cela sera le mieux du monde. » Il eut à peine tourné son cheval qu’il aperçut Saint-Hilaire, le chapeau à la main, qui lui dit : « Monsieur, jetez les yeux sur cette batterie que je viens de faire placer là2. » M. de Turenne revint, et dans l’instant, sans être arrêté, il eut le bras et le corps fracassés du même coup qui emporta le bras et la main qui tenaient le chapeau de Saint-Hilaire. […] On crie, on pleure ; M. d’Hamilton fait cesser ce bruit, et ôter le petit d’Elbeuf, qui s’était jeté sur le corps, qui ne voulait pas le quitter, et se pâmait de crier. On couvre le corps d’un manteau, on le porte dans une haie, on le garde à petit bruit ; un carrosse vient, on l’emporte dans sa tente. […] Quand ce corps a quitté son armée, ç’a été encore une autre désolation ; et, partout où il a passé, on n’entendait que des clameurs ; mais à Langres ils se sont surpassés : ils allèrent au-devant de lui en habits de deuil, au nombre de plus de deux cents, suivis du peuple, tout le clergé en cérémonie. Il y eut un service solennel dans la ville, et, en un moment, ils se cotisèrent tous pour cette dépense, qui monta à cinq mille francs, parce qu’ils reconduisirent le corps jusqu’à la première ville, et voulurent défrayer tout le train.

31. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Beaumarchais 1732-1799 » pp. 199-202

Le Barbier de Séville (1775), et surtout le Mariage de Figaro (1784) furent l’image satirique d’une société qui courait gaiement à une révolution où elle devait périr corps et biens. […] Las d’attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre ; me fussé-je mis une pierre au cou ! […] On me dit que, pendant ma retraite économique, il s’est établi dans Madrid un système de liberté sur la vente des productions, qui s’étend même à celle de la presse ; et que, pourvu que je ne parle en mes écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose, je puis tout imprimer librement, sous l’inspection de deux ou trois censeurs.

32. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

L’art doit être spiritualiste Quand le théâtre fait prévaloir les émotions du corps sur les émotions de l’esprit, il se rapproche du cirque ; mais il en est aussitôt puni par une prompte décadence. En effet, les émotions qui viennent du corps sont bornées et monotones : on connaît bien vite toutes les contorsions tragiques des passions exagérées ; on s’aperçoit promptement que ces cris de souffrance et d’agonie qui, la première fois, ont frappé l’oreille d’un coup inattendu et terrible, rendent toujours le même son ; et, au bout de quelque temps, l’auteur et le spectateur viennent échouer contre l’impossibilité de faire sentir autre chose que ce qu’ils ont fait et senti hier. […] L’âme, dans ses douleurs, est patiente et variée, parce qu’elle est immortelle ; tandis que le corps, après souffrir, ne sait que mourir : c’est la seule variété et la seule péripétie qu’il sache mettre dans ses douleurs ; et de là aussi, au théâtre, la stérilité et la monotonie des souffrances matérielles. […] En effet, la bizarrerie est, pour ainsi dire, un mauvais geste de l’âme, qui, comme les mauvais gestes dont le corps prend involontairement l’habitude, déplaît vite, parce qu’il est toujours le même.

33. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

La preuve, cependant, est le corps et le fond du discours. […] L’analyse de l’esprit n’est pas moins intéressante que l’anatomie du corps humain. […] J’en sais qui ont défini la lumière en cette sorte : La lumière est un mouvement luminaire des corps lumineux. […] Figure, dans le sens propre, est la forme extérieure d’un corps. Tous les corps sont étendus ; mais, outre cette propriété générale d’être étendus, ils ont encore chacun leur figure et leur forme particulière, qui fait que chaque corps paraît à nos yeux différent d’un autre corps.

34. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE IV. Des Figures. » pp. 144-262

Il faut avoir de l’indulgence pour son corps, mais ne point en être l’esclave. […] Sentire se dit du corps et de l’âme. […] Habitus corporis, la tenue du corps. […] Cic. — Sanus, sain de corps et d’esprit. […]  — Vires ne se dit guère que des forces du corps.

35. (1852) Précis de rhétorique

On donne alors un corps, une figure, à une idée vague. […] Le geste s’adresse aux yeux et donne, pour ainsi dire, un corps à la parole. […] À quelle partie du corps s’adresse le geste ? […] Que faut-il observer dans la position du corps ? […] – Sa paupière est fermée | et son corps étendu.

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