En 1577, cinq ans après la Saint-Barthélemy, au moment où Henri III révoquait l’édit de pacification, d’Aubigné, blessé, en danger de mort, tout frémissant d’une lutte récente, exalté par la fièvre, la colère et la lecture de la Bible, écrivit ce livre pour rendre du cœur à des vaincus, et « faire grincer de rage » les vainqueurs. […] C’est le cœur gros de mépris, que cet Alceste huguenot soufflette de son gantelet de fer ses compagnons de la veille, devenus les courtisans de la victoire. […] Des Mémoires, écrits sous le règne de Louis XIII, furent le testament de ce vieillard, dont l’imagination et le cœur, toujours jeunes, se souvenaient si bien de l’épisode d’Amboise. […] Si cet affaire estoit prise à cœur, je voudrois en vertu de bons passeports de la maison d’Autriche en aller moy mesme faire le present.
L’effroi est dans le cœur des soldats : le seul Annibal est tranquille. […] Il faut qu’il lui montre le cœur humain à découvert, et qu’il démêle à ses yeux les secrets ressorts qui le font mouvoir dans les différentes circonstances de la vie. […] L’objet de l’historien n’est point de se rendre maître des cœurs, ou de flatter seulement l’imagination. […] Si vous avez à célébrer les vertus et la gloire d’un souverain, qui remplit tous ses devoirs, et dont la présence porte la joie dans tous les cœurs ; votre style doit être facile, harmonieux et plein de douceur. […] Ce sont proprement les Mémoires de sa vie, où elle peint au naturel le cœur humain.
« Jamais il ne faut permettre, a dit Nicole, que les enfants apprennent rien par cœur qui ne soit excellent ; car les choses qu’ils ont apprises sont comme des moules ou des formes que prennent leurs pensées lorsqu’ils les veulent exprimer. » Rollin demandait, d’après ce motif, des recueils français « qui, composés exprès, épargnassent aux maîtres la peine nécessaire pour feuilleter beaucoup de volumes, et aux élèves des frais considérables pour se les procurer ». […] Dans ces trois publications distinctes, mais formant un ensemble qui embrasse le cercle classique tout entier, nous avons eu pour but de réunir, en les graduant suivant l’âge et l’intelligence de ceux qui les doivent étudier, les modèles les plus incontestés et les plus purs, les morceaux les plus propres à former le cœur autant que l’esprit de la jeunesse. […] Nous nous estimerons heureux si nous paraissons à nos collègues n’être pas demeuré trop loin du but que nous avions à cœur d’atteindre, et si ces recueils en particulier, rédigés pour les classes supérieures, sont considérés comme un manuel de composition et de style, où les jeunes gens puissent apprendre, non par d’arides théories, mais par la pratique des chefs-d’œuvre de notre langue, à penser et à écrire.
Et mon cœur n’est pas là ! […] Et c’est là qu’est mon cœur. […] Récit propre à toucher le cœur du vieux marin. […] Ces deux déités se disputent le cœur du jeune homme. […] Plus de fêtes, plus de joie dans le palais ; le deuil est dans le cœur de l’empereur et autour de lui.
En purifiant l’air, et attendrissant les cœurs, il contribua aussi à provoquer une renaissance poétique. […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] D’abord il frappe l’écho des brillants éclats du plaisir : le désordre est dans ses chants : il saute du grave à l’aigu, du doux au fort : il fait des pauses ; il est lent, il est vif : c’est un cœur que la joie enivre, un cœur qui palpite sous le poids de l’amour. […] Ma conviction est sortie du cœur ; j’ai pleuré et j’ai cru. » 1.
Je voudrais avoir eu assez de bonheur et assez de bonnes qualités pour qu’il leur plût de citer souvent à leurs nouveaux amis quelque trait de ma bonne humeur, ou de mon bon sens, ou de mon bon cœur, ou de ma bonne volonté, et que ces citations rendissent tous les cœurs plus gais, mieux disposés et plus contents. […] En attendant que celle-ci prenne le dessus, agréez les assurances de l’estime d’un homme qui ne pourra jamais vous oublier, et qui sent plus vivement tout ce que vous valez depuis qu’il y a sur la terre moins de cœurs pour vous aimer1. […] Et remarquez ceci, Monseigneur : celui qui sait rire avec vous de ses occupations et des vôtres est un homme grave, et même austère ; celui qui se joue avec vos dignités est l’homme qui attache le plus d’importance à votre rang, à vos fonctions, et qui les respecte le plus dans son esprit et dans son cœur ; enfin l’homme qui vous contredit le plus souvent est celui qui a pour vous, en secret, le faible le plus décidé ; l’homme qui vous est le moins asservi est aussi celui qui vous est le plus dévoué. […] Bossuet dans ses citations avait l’air de parler en son nom : il lisait les textes sacrés dans la mémoire de son cœur, dans sa conscience. […] « En attendant qu’elle se mette d’accord avec notre cœur, car il faut qu’elle en en arrive là, donnons à nos amis envolés un sanctuaire dans notre âme, et continuons la reconnaissance et l’affection au delà de la tombe en leur faisant plus belle cette région idéale, cette vie renouvelée où nous les plaçons.
Il avait profondément médité l’évangile, connaissait bien le cœur humain, et savait concilier la force et la douceur. […] À une connaissance profonde du cœur de l’homme, il joint l’art de s’en rendre maître quand il veut, et d’imprimer à tous ses mouvements le degré de force et de chaleur nécessaire. […] Il prodigue les saillies et les jeux de mots ; il s’abandonne trop souvent à l’impétuosité de son imagination ; mais quand il sait s’en rendre maître, et la captiver dans les limites convenables, personne ne raisonne avec plus de force, ne connaît mieux le cœur humain, n’observe plus scrupuleusement les bienséances.
C’est par ruse, adresse et patience qu’il s’insinue dans les cœurs ; c’est par la grâce, par la sienne, qu’il captive les esprits. […] Les juger en littérateur serait ne pas comprendre cette suavité toute mystique, cette alliance rare d’imagination et d’onction, cette abondance de cœur, cette charité d’une tendresse qui séraphise, parfois avec une sorte de verve lyrique. […] Courage, au xviie siècle, est synonyme de cœur.
L’autre anime nos cœurs, enflamme nos désirs, Et même en nous trompant, donne de vrais plaisirs : Mais aux mortels chéris à qui le ciel l’envoie, Elle n’inspire point une infidèle joie ; Elle apporte de Dieu la promesse et l’appui ; Elle est inébranlable et pure comme lui. […] Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ? […] ……………………… ……………………… Modérons-nous surtout dans notre ambition ; Car c’est du cœur humain la grande passion. […] La loi naturelle De nos désirs fougueux la tempête fatale Laisse au fond de nos cœurs la règle et la morale. […] Ayons le cœur et l’esprit hospitaliers. » Je lis dans La Bruyère : « Appellerai-je homme d’esprit celui qui, borné et renfermé dans quelque art, ou même dans une certaine science qu’il exerce dans une grande perfection, ne montre hors de là ni jugement, ni mémoire, ni vivacité, ni mœurs, ni conduite ; qui ne m’entend pas, qui ne pense point, qui s’énonce mal ; un musicien, par exemple, qui, après m’avoir comme enchanté par ses accords, semble s’être remis avec son luth dans un même étui, on n’être plus, sans cet instrument, qu’une machine démontée, à qui il manque quelque chose, et dont il n’est plus permis de rien attendre ?
Il n’est pas nécessaire de définir ce que c’est que l’intérêt, ni de dire qu’il prend sa source tantôt dans le cœur, tantôt dans l’esprit. […] Ce sentiment, le plus tragique et le plus agissant sur les fortes âmes des peuples de l’antiquité, a ses germes profonds dans le cœur de l’homme. […] ô cœur trop obstiné ! […] Or, la colère, la vengeance, l’ambition, l’amour, se disputent tour à tour le premier rang parmi les passions du cœur humain. […] Goûtons l’unique bien des cœurs infortunés ; Ne soyons pas seuls misérables.
Je ne propose point à votre fier courroux Des travaux sans péril, et des meurtres sans gloire : Vous pourriez dédaigner une telle victoire ; À vos cœurs généreux je promets des combats : Je vois vos ennemis expirants sous vos bras. […] Voilà ce qu’a dit l’auteur latin, et tout le monde sait par cœur l’imprécation sublime : Rome ! […] Rome qui t’a vu naître et que ton cœur adore ! […] Voilà ce dont notre grand Racine était plein, quand il faisait dire à son Achille avec tant de force et de vérité : Pour aller jusqu’au cœur que vous voulez percer, Voilà par quel chemin vos coups doivent passer. […] Mais, victime de la perfidie de Pison et de Plancine, c’est dans vos cœurs que je dépose mes derniers vœux.
C’est au philosophe à nous convaincre de la vérité par le nombre et la force des preuves ; mais c’est à l’orateur à entraîner notre volonté, à fixer toutes nos irrésolutions, à nous forcer enfin de vouloir ce qu’il veut, en rangeant nos cœurs de son parti. La conviction cependant est un moyen que l’orateur ne doit point négliger : c’est une des routes qui conduisent le plus sûrement au cœur ; et l’on ne reste pas persuadé longtemps d’une vérité dont on n’était pas convaincu. […] De là, l’ingénieuse flexibilité avec laquelle elle se plie à tous les tons, embrasse tous les genres, et parle tous les langages qui peuvent se faire entendre du cœur humain.
On n’entendit plus que soupirs, on ne vit plus que langueurs larmoyantes, dards, torches, carquois, cœurs embrasés et transpercés. […] Sous cette polémique, parfois trop injurieuse, on sent du moins battre le cœur du citoyen luttant pro aris et focis. […] En dernière analyse, la Grèce n’a pas joué près de nous le rôle d’un grammairien qui régente et enseigne un rudiment, mais d’un artiste qui nous affranchit et nous inspira, par son esprit, sa raison et son cœur. […] Si au xviie siècle et même plus tard, l’orthographe fut en souffrance dans les plus hautes régions, que devait-il en être, au cœur du moyen âge ? […] De là, tous les mécomptes de la Pléiade ; s’imaginant qu’on enrichit une langue par des procédes artificiels, elle apprit, à ses dépens, que les mots doivent se tirer de l’âme, du cœur et de la raison.
On attend une description tragique ; le cœur s’émeut d’avance, et l’imagination est au comble de l’anxiété. […] Par elles on charme l’esprit, on intéresse le cœur, et on se fait lire avec plaisir. […] Pour produire la délicatesse il faut que le cœur parle. […] — Tout ce qui satisfait le cœur rend heureux. […] — Or, la vertu satisfait le cœur.
Puisse-t-il détourner de ton cœur une telle démence ! […] Quant à moi, je ne fixe aux travaux entrepris par des hommes de cœur d’autres limites que celles qui conduisent à la gloire et à l’honneur. […] Les grands cœurs détestent la honte, et font consister la gloire dans tout ce qui est honnête. […] Que ton cœur s’ouvre à la pitié ; demeure ici, sur cette tour, si tu ne veux laisser ta femme veuve et ton fils orphelin. […] Marius. » Bientôt la compassion et le repentir s’emparent de tous les cœurs.
On peut lui appliquer ce trait : « qui dit auteur, dit oseur. » Exorde de son quatrième mémoire 1 Si l’être bienfaisant qui veille à tout m’eût un jour honoré de sa présence et m’eût dit : « Je suis Celui par qui tout est ; sans moi tu n’existerais point ; je te douai d’un corps sain et robuste ; j’y plaçai l’âme la plus active ; tu sais avec quelle profusion je versai la sensibilité dans ton cœur et la gaieté sur ton caractère ; mais tu serais trop heureux si quelques chagrins ne balançaient pas cet état fortuné : aussi tu vas être accablé sous des calamités sans nombre ; déchiré par mille ennemis ; privé de ta liberté, de tes biens ; accusé de rapines, de faux, d’imposture, de corruption, de calomnie ; gémissant sous l’opprobre d’un procès criminel ; garrotté dans les liens d’un décret ; attaqué sur tous les points de ton existence par les plus absurdes on dit ; et ballotté longtemps au scrutin de l’opinion publique, pour décider si tu n’es que le plus vil des hommes ou seulement un honnête citoyen », je me serais prosterné, et j’aurais répondu : « Être des êtres, je te dois tout, le bonheur d’exister, de penser et de sentir ; je crois que tu nous as donné les biens et les maux en mesure égale ; je crois que ta justice a tout sagement compensé pour nous, et que la variété des peines et des plaisirs, des craintes et des espérances, est le vent frais qui met le navire en branle et le fait avancer gaiement dans sa route. […] Je demanderais surtout qu’infidèle à ses amis, ingrat envers ses protecteurs, odieux aux auteurs dans ses censures, nauséabond aux lecteurs dans ses écritures, terrible aux emprunteurs dans ses usures, colportant les livres défendus, espionnant les gens qui l’admettent, écorchant les étrangers dont il fait les affaires, désolant, pour s’enrichir, les malheureux libraires, il fût tel enfin dans l’opinion des hommes, qu’il suffît d’être accusé par lui pour être présumé honnête, d’être son protégé, pour devenir à bon droit suspect : donne-moi Marin 1 « Que si cet intrus doit former le projet d’affaiblir un jour ma cause en subornant un témoin dans cette affaire, j’oserais demander que cet autre argousin fût un cerveau fumeux, un capitan sans caractère, girouette tournant à tous les vents de la cupidité, pauvre hère qui, voulant jouer dix rôles à la fois, dénué de sens pour en soutenir un seul, allât, dans la nuit d’une intrigue obscure, se brûler à toutes les chandelles, en croyant s’approcher du soleil ; et qui, livré sur l’escarpolette de l’intérêt à un balancement perpétuel, en eût la tête et le cœur étourdis au point de ne savoir ce qu’il affirme, ni ce qu’il a dessein de nier : donne-moi Bertrand. […] Aujourd’hui je sens toute la fermeté de mon cœur s’amollir, se fondre de reconnaissance et de plaisir au plus léger éloge que j’entends faire de mon courage ou de mon honnêteté. […] Un de ses derniers billets À Collin d’Harleville 3 Pour lire un joli poëme, s’amuser d’un ouvrage, il faut, mon cher citoyen, avoir le cœur sérieux, la tête libre ; et bien peu de ces doux moments sont réservés à la vieillesse. […] La corruption du cœur ne doit rien ôter au bon ton de ses manières.
Sans parler des obscénités qui ne peuvent convenir qu’à des âmes viles et corrompues, et que les cœurs honnêtes réprouvent énergiquement, nous signalerons la diffamation et quelques défauts qui ont rapport au goût, comme la fausseté dans les pensées, les équivoques tirées de trop loin, les pensées basses et les hyperboles exagérées. […] Le madrigal, au contraire, a quelque chose de plus doux, de plus simple, de plus délicat : ici c’est le cœur qui parle, le sentiment qui se fait jour ; et sa pointe toujours aimable, gracieuse, n’a de piquant que ce qu’il lui en faut pour n’être pas fade. […] Il porta comme vous la pourpre vénérable De qui le saint éclat rend nos yeux éblouis ; Il veilla comme vous d’un soin infatigable ; Il fut ainsi que vous le cœur d’un roi Louis. […] Je suis assez propre au rustique, Quand on me veut ôter le cœur Qu’a vu plus d’une fois renaître le lecteur. […] La charade suivante est bien connue : Mon premier est cruel quand il est solitaire ; Mon second, moins honnête, est plus tendre que vous ; Mon tout, à votre cœur, dès l’enfance a su plaire, Et, parmi vos attraits, est le plus beau de tous.
Une poésie sombre colore ce pamphlet inspiré par un cœur courroucé qui voit dans tout abus un crime, dans tout adversaire un ennemi (1832). […] Mon cœur, cependant, vous envoie ses vœux ; il demande pour vous, sinon le bonheur qui n’est point d’ici-bas, du moins ces secrètes consolations que la Providence fait couler d’en haut sur les âmes malades, ces joies intimes qui n’ont point de nom, parce qu’elles passent sur la terre comme quelque chose d’un autre monde, comme le souffle lointain de la patrie. […] Dans une autre lettre à madame de Senfft, je lis encore : « Je prends un plaisir extrême à voir cette vie passer comme l’oiseau qu’on entrevoit à peine, et qui ne laisse point de trace dans les airs ; et quand après cela j’arrête mes regards sur cette immense éternité, fixe, immobile, vaste comme mon cœur, inépuisable comme ses désirs, je voudrais m’élancer dans ses profondeurs.
Mais si le temps m’épargne, et si la mort m’oublie, Mes mains, mes froides mains, par de nouveaux concerts Sauront la rajeunir, cette lyre vieillie ; Dans mon cœur épuisé, je trouverai des vers, Des sons dans ma voix affaiblie ; Et cette liberté, que je chantai toujours, Redemandant un hymne à ma veine glacée, Aura ma dernière pensée, Comme elle eut mes premières amours. […] Je pars, il le faut, et je cède ; Mais le cœur me saigne en partant. […] Il tenait sans cesse près de son cœur, comme pour le réchauffer, sa famille, son enfant, ses frères, quelques amis.
On applaudit dans Chatterton (1835) des beautés émouvantes, mais un peu maladives, qui touchent les nerfs plus que le cœur. […] Car voici la chaleur, et voici le printemps4. » Le colibri Souvent dans les forêts de la Louisiane5, Bercé sous les bambous et la longue liane, Ayant rompu l’œuf d’or par le soleil mûri, Sort de son lit de fleurs l’éclatant colibri ; Une verte émeraude a couronné sa tête, Des ailes sur son dos la pourpre est déjà prête, La cuirasse d’azur garnit son jeune cœur, Pour les luttes de l’air l’oiseau part en vainqueur… Il promène en des lieux voisins de la lumière Ses plumes de corail qui craignent la poussière1 ; Sous son abri sauvage étonnant le ramier, Le hardi voyageur visite le palmier. […] Ses boulets enchaînés fauchaient des mâts énormes, Faisaient voler le sang, la poudre et le goudron, S’enfonçaient dans le bois, comme au cœur des grands ormes Le coin du bûcheron. […] L’esprit pur 2 Si l’orgueil prend ton cœur quand le peuple me nomme Que de mes livres seuls te vienne ta fierté.
À la Sorbonne, sa chaire est un fauteuil ; point d’apparat, point de prétention, et cependant, sa familiarité judicieuse, qu’anime le souffle de l’orateur, a autant de prise sur les cœurs que d’autorité sur les esprits. […] Son cours de littérature dramatique est une histoire de nos travers, de nos idées, de nos mœurs, en un mot de la société française et du cœur humain. […] Nous ne pouvons un peu que parce que nous voulons beaucoup, et nous n’arrivons au bien que parce que nous avons l’idée du mieux : tant éclate partout, dans nos actions comme dans nos sentiments, ce contraste de grandeur et de misère, de faiblesse et de force, qui fait le fond du cœur et de l’esprit humain2 ! […] Je m’affligeais que ma langue ne pût pas suffire à mon cœur ; je voulais que mes auditeurs comprissent ce que je comprenais moi-même, et je sentais que je ne parlais pas de manière à produire cet effet.
La division de ces préceptes indique qu’ils doivent être appris par cœur. […] La probité oratoire est la droiture d’esprit et de cœur considérée dans l’orateur. […] Ex. : le cœur pour le courage. […] La pensée fine naît de l’esprit ; la pensée délicate, du cœur. […] L’exhortation parle principalement au cœur, et se sert des mouvements pathétiques.
C’est ainsi que nous disons : la pénétration de l’esprit, la rapidité de la pensée, la chaleur du sentiment, la dureté du cœur, la lumière de l’esprit, les couleurs de la vérité, la fleur de l’âge, le flambeau de la raison les ailes du Temps. […] De loin, il pousse un cri qui se fait entendre des deux armées : ce cri de Télémaque porte le courage et l’audace dans le cœur des siens ; il glace d’épouvante les ennemis. […] , Rome, qui t’a vu naître, et que ton cœur adore ! […] esclave dans l’Épire, Je lui donne son fils, mon âme, mon empire ; Et je ne puis gagner dans son perfide cœur D’autre rang que celui de son persécuteur ? […] Elle rend les auditeurs attentifs et contribue à faire naître dans leurs cœurs et la surprise et l’admiration.
Il jette un coup d’œil dans la mansarde ; il y règne la misère ; il voit une femme malade, couchée sur un grabat La pitié entre dans son cœur ; il tire d’un petit sac le produit de sa journée et le donne à ces pauvres gens. […] Le cœur et la politesse nous font un devoir de féliciter nos amis et nos connaissances sur ce qui leur arrive d’agréable. […] Le style doit y être grave et sérieux, il faut laisser parler son cœur, et mêler ses regrets à ceux de la personne affligée. […] Je ne veux point vous en parler davantage, ni célébrer, comme vous dites, toutes les pensées qui, me pressent le cœur : je veux me représenter votre courage, et tout ce que vous m’avez dit sur ce sujet, qui fait que je vous admire. […] Nous lisons ici des maximes que Corbinelli m’explique ; il voudrait bien m’apprendre à gouverner mon cœur ; j’aurais beaucoup gagné à mon voyage, si j’en rapportais cette science.
Vous avez eu un cœur de fer, et le ciel sera de fer sur votre tête. […] Leur voix est lasse parce qu’elle est infirme4 ; moins je les entends, plus ils me percent le cœur. […] La pitié se mêle à l’ironie, dans le cœur paternel du grand évêque. […] … » Chers enfants, bénissez, si votre cœur comprend, Cet œil qui voit l’insecte, et pour qui tout est grand. […] C’est là, dans ces constructions irrégulières se trahit l’essor spontané d’une âme et d’un cœur.
que ces baisers retentissent dans le cœur de tous les braves1 ! […] L’astuce des Anglais a empêché l’effet que devait naturellement produire sur le cœur de Votre Majesté ma démarche à la fois simple et franche2. […] Cette perspective afflige tellement mon cœur, que, sans me rebuter de l’inutilité de ma première démarche, je prends derechef le parti d’écrire directement à Votre Majesté, pour la conjurer de mettre un terme aux malheurs du continent. […] C’est à moi de presser Votre Majesté, puisque je suis plus près qu’elle du théâtre de la guerre : son cœur ne peut être si vivement frappé que le mien. […] L’on sent dans cette situation que si rien ne nous obligeait à vivre, il vaudrait beaucoup mieux mourir ; mais lorsque, après cette première pensée, l’on presse ses enfants sur son cœur, des larmes, des sentiments tendres raniment la nature, et l’on vit pour ses enfants.
Mais, sans tes clartés sacrées, Qui peut connaître, Seigneur, Les faiblesses égarées Dans les replis de son cœur ? […] Montrez-nous, guerriers magnanimes, Votre vertu dans tout son jour : Voyons comment vos cœurs sublimes Du sort soutiendront le retour. […] « Ce triste cœur, devenu ta victime, Chérit encor l’amour qui l’a surpris : Amour fatal ! […] Rousseau a dit de lui-même, dans sa prose quelque peu lourde : « Je suis obligé d’avouer que si j’ai jamais senti ce que c’est qu’enthousiasme, ç’a été principalement en travaillant à ces cantiques. » Il n’a d’ailleurs prétendu que donner une imitation libre des psaumes de David, qui lui semblaient ce qu’il y a de plus propre « à élever l’esprit et en même temps à remuer le cœur ».
Les artifices de son noble langage laissent le cœur indifférent. […] Disons qu’elle agit, s’il se peut, par la parole, plus qu’elle ne parle ; qu’elle ne donne pas seulement à ses ouvrages un visage, de la grâce et de la beauté, comme Phidias, mais un cœur, de la vie et du mouvement comme Dédale6. […] La justice divine paraît quelquefois avec éclat et fait des exemples qui sont vus de tout le monde : quelquefois aussi elle s’exerce secrètement et abandonne les méchants à leurs propres cœurs et à leurs propres pensées. […] Ce mot veut ici dire le cœur.
Ses paroles sortent de sa bouche, les nôtres sortent du cœur. […] Observez comment elle vous porte à exprimer le sentiment qui remplit votre cœur. […] Son pinceau vif et brillant peint mieux à l’imagination et au cœur que celui d’aucun historien. […] Cicéron ouvrait son cœur tout entier à ses plus intimes amis, et principalement à Atticus. […] Nous savons tout cela, et Ammon lui-même ne le graverait pas plus profondément dans nos cœurs.
Tous ceux qui ont fait quelques études, savent par cœur, et nous citent déjà cet admirable tableau d’une des plus belles comparaisons de Virgile : Qualis populeâ mœrens Philomela sub umbrà, etc. […] Tout ce morceau est charmant, respire la plus douce sensibilité, et le trait implumes qui complète le tableau et arrête si délicieusement le cœur sur l’image la plus intéressante, nous paraît au-dessus de l’éloge. […] « À cette nouvelle, Achaz frémit ; son cœur fut saisi de crainte et son peuple trembla, comme les arbres des forêts qui frissonnent à l’approche de la tempête131 ». […] 149Qu’il vive, et que dans leur mémoire Les rois lui dressent des autels ; Que les cœurs de tous les mortels Soient les monuments de sa gloire, etc. […] « Puisse ma parole féconder vos cœurs comme une pluie bienfaisante, mon discours les pénétrer, comme la douce rosée qui humecte et rafraîchit le tendre gazon ».
Les deux muses y sont réconciliées par un cœur religieux et nourri de la parole homérique. […] toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur. […] Il n’y a qu’un petit nombre de vrais amis sur qui je compte, non par intérêt, mais par pure estime ; non pour vouloir tirer aucun parti d’eux, mais pour leur faire justice en ne me défiant point de leur cœur. […] Fénelon, vous le voyez, prenait à cœur sa responsabilité de maître, et de guide. […] Voilà bien le cœur de Fénelon.
Mais d’où vient que mon cœur frémit d’un saint effroi ? […] De nos jours ce genre est peu en usage : il sert à exprimer les mouvements les plus impétueux de l’imagination et du cœur. […] Tantôt douce et tendre, tantôt piquante et moqueuse, elle prend tous les tons, elle joue en passant avec tous les sentiments du cœur ; mais elle aime surtout le plaisir, l’enjouement et l’esprit.
Lors même qu’on choisit ses métaphores dans le but exprès d’avilir et de dégrader, on doit s’abstenir de ce qui fait soulever le cœur. […] Qu’il voue à la patrie et son bras et son cœur ! […] je satisfais à vos plus tendres désirs, quand je célèbre ce monarque ; et ce cœur, qui n’a jamais vécu que pour lui, se réveille tout poudre qu’il est, et devient sensible, même sous le drap mortuaire, au nom d’un époux si chéri. […] Si l’équité régnait dans le cœur des hommes, — si la vérité et la vertu leur étaient plus chères que les plaisirs, la fortune et les honneurs, 2. […] Ce qui n’est écrit que sur le marbre et l’airain est bientôt effacé ; ce qui est écrit dans le cœur demeure toujours.
Cet esprit si ferme, ce cœur si haut était profondément calme et modeste. […] C’est qu’il joignait, à cet esprit indépendant et ferme, un grand cœur, toujours prêt à agir selon sa pensée, en acceptant la responsabilité de son action : « Ce que j’admire dans Christophe Colomb, dit Turgot, ce n’est pas d’avoir découvert le nouveau monde, mais d’être parti pour le chercher sur la foi d’une idée. » Que l’occasion fût grande ou petite, les conséquences prochaines ou éloignées, Washington, convaincu, n’hésitait jamais à se porter en avant, sur la foi de sa conviction. […] Je comprends que Hampden l’ait condamné ; je ne comprends pas que l’histoire, en le chargeant de ce qui fit sa ruine, ne prenne pas plaisir à lui rendre ce qui faisait sa grandeur ; et pour mon compte, je suis sûr qu’en assistant à sa glorieuse défense, à son tranquille départ pour l’échafaud, en le voyant ne baisser la tête que pour recevoir sur son passage la bénédiction d’un vieil ami de prison, j’aurais senti le besoin de lui tendre la main, de serrer la sienne, et, au dernier moment, de sympathiser avec ce grand cœur. […] L’étude poursuivie avec sincérité élève et purifie le cœur, en même temps qu’elle enrichit et arme l’esprit pour toutes les carrières de la vie.