vingt-cinq tableaux ! et quels tableaux ! […] Allez à la campagne, tournez vos regards vers la voûte des cieux, observez alors sa physionomie, et vous jurerez qu’on a détaché une partie de la grande toile lumineuse que le soleil éclaire, pour la transporter sur le chevalet de l’artiste ; ou fermez votre main, et faites-en un tube qui ne vous laisse apercevoir qu’un espace limité de l’horizon, et vous jurerez que c’est un tableau de Vernet, qu’on a pris sur son chevalet et transporté dans le ciel. […] Vernet appelle cela faire des tableaux, et il a raison2. […] Vue du port de Dieppe. — Les quatre Parties du jour. — Deux vues des environs de Nogent-sur-Seine. — Un Naufrage. — Un Paysage. — Un autre Naufrage. — Une Marine au coucher du soleil. — Sept petits Paysages. — Deux autres Marines. — Une Tempête, et plusieurs autres tableaux sous un même numéro. — Quelques-uns de ces tableaux se voient encore au Musée français.
La clarté dans la disposition du récit on de la thèse consiste à présenter les faits ou les principes sans ambages, sans équivoque, sans épisode ; à former, par la savante distribution des circonstances, des temps, des lieux, des personnes, un tableau dont toutes les parties soient saisissables d’un coup d’œil et à première vue. […] Elle est obscure, parce qu’elle n’intéresse pas. » Sachez intéresser, prenez-nous au cœur, et votre récit sera clair, précis, vraisemblable ; et l’on vous passera tout, digressions, tableaux, portraits, réflexions. […] Sans doute il n’est pas donné à tous, comme à Corneille, dans le fameux combat de Rodrigue contre les Mores, de fondre si bien dans l’action tous les éléments descriptifs, que le drame et le tableau ne fassent plus qu’un. […] Mais encore faut-il que le tableau vienne en son lieu. […] La description colorée, énergique, qui fait d’un tableau une scène vivante, comme, par exemple, la tirade d’Andromaque que nous venons de citer, a pris le nom d’hypotypose.
Tableaux et Descriptions19. […] Elevée à son plus haut degré de perfection, elle prend le nom de tableau. […] Ce n’est qu’à ces conditions que vous ferez un tableau. […] Il serait inutile de rechercher une disposition dans les descriptions et tableaux. […] Voilà les deux héros en présence, ici commence un des plus beaux tableaux que possède notre langue.
En littérature, et surtout en poésie et en éloquence, la description n’est plus la simple définition d’un objet ; c’est la peinture, le tableau de cet objet ; et ce tableau est si animé, cette peinture est si vive, que l’on s’imagine avoir l’objet sous les yeux. […] L’épopée surtout comporte, avec une étendue plus considérable, plus de richesse et de magnificence dans les tableaux, comme on peut le voir dans l’Énéide. […] Non seulement deux tableaux opposés de ton et de couleur se font valoir l’un l’autre ; mais, dans le même tableau, ce mélange d’ombre et de lumière détache les objets et les relève avec plus d’éclat. […] C’est ce que savent bien les peintres de mérite : il est très rare de voir un beau paysage sans quelque figure humaine qui anime le tableau. […] Homère, Virgile et les grands écrivains français nous offrent une foule de tableaux de la dernière vigueur et de la plus grande vérité.
Indépendamment de cette harmonie spécialement appelée imitative, parce qu’elle peint et quelle imite par la combinaison même des sons, comme nous le verrons dans le chapitre qui suivra celui-ci, il est une harmonie générale du style, qui embrasse toutes les parties du discours ; qui ne s’attache pas à telle ou telle circonstance, mais qui tend à l’effet total du tableau : c’est une des plus grandes difficultés ; mais c’est aussi l’un des premiers charmes de l’art d’écrire : Duæ sunt res quæ permulcent aures ; sonus et numerus. […] Ce que sont les couleurs dans un tableau, les lignes tracées dans un parterre, les sons dans la musique ; les pensées, les mots et le tour de la phrase le sont dans le discours. […] Nous croyons bien moins encore que le grave, l’austère Bossuet, soit descendu de la sublimité de son génie à cette puérile recherche de longues et de brèves, et qu’il s’y soit asservi dans le magnifique tableau qui termine l’oraison funèbre du Grand Condé. […] Harmonie grave et majestueuse, dans un tableau du même genre. […] Harmonie du Style périodique, dans un tableau imposant.
., mais dans une série de tableaux rangés de manière à former une espèce de galerie, tableaux qui ne sont liés ensemble que par une idée, un sentiment moral, quoiqu’ils concourent au même but. […] Chacune de ses descriptions pourrait plaire, si elle était seule ; elle ressemblerait du moins à un tableau de paysage. […] Souvent dans vos tableaux placez des spectateurs, Sur la scène des champs amenez des acteurs ; Cet art de l’intérêt est la source féconde. […] Dans ses hideux tableaux Rome entière respire : Le juge vend la loi, le Sénat vend l’Empire. […] Les récits sont déplacés dans ces sortes d’épîtres, à moins qu’ils ne constituent la plus grande partie de l’intérêt, et qu’ils n’offrent des tableaux touchants et pathétiques.
C’est devant ces hommes, si avides de tous les genres de gloire, et qui attachaient une si grande importance à tout ce qui en peut procurer ici-bas, que l’orateur trace en ces mots le tableau du néant de l’homme. […] Après avoir rapidement esquissé le tableau de nos connaissances et des découvertes qui honorent le plus l’esprit de l’homme, l’orateur continue. […] Tu peux ajouter quelques couleurs pour orner cet admirable tableau. […] Il ne rapporte pas sèchement des passages, mais des traits qui forment des tableaux ; et il fond si bien les pensées de l’Écriture avec les siennes, qu’on croirait qu’il les crée, ou du moins qu’elles ont été conçues exprès pour l’usage qu’il en fait.
Tableau du printemps. […] Tableau de la fin de l’automne. […] Tableau d’un incendie à Rome. […] Tableau. […] (Tableaux, préceptes, etc.)
La fin que l’écrivain doit s’y proposer, est d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur, en présentant un tableau de la vie humaine. […] On dit que d’Urfé a voulu, sous cette image, présenter un tableau des intrigues de la cour de Henri IV. […] Ceux qu’on met au nombre des meilleurs, sont Zaïde et la princesse de Clèves par madame de La Fayette ; faits avec goût, écrits avec décence, et bien propres à entretenir dans les cœurs l’amour de la vertu : Les Mémoires d’un homme de qualité, le Doyen de Killerine, et autres de l’abbé Prévost ; pleins des situations les plus attendrissantes ou les plus terribles, et qui décèlent l’imagination la plus féconde ; mais où quelquefois les événements ne s’accordent pas assez avec la vraisemblance : Gil Blas 130, le Diable boiteux et autres de Lesage 131 ; ils offrent un tableau de tous les états de la vie, le portrait ou la satire du monde : Le Paysan parvenu de Marivaux, très plaisant.
La grandeur, l’étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s’exprimer dans les langues humaines ; les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée. […] Les deux rives du Meschacebé présentent le tableau le plus extraordinaire. […] Girodet, dans son tableau si connu, n’a fait que copier littéralement le poëte. […] Dans la Fête villageoise, la vie, le bruit et le mouvement sont sur le premier plan ; la paix et la grandeur sont au fond du paysage, et c’est là qu’est véritablement le tableau. […] Le tableau appelé un Paysage représente une vaste campagne chargée d’arbres et éclairée par le soleil levant : il y a là de la fraîcheur et déjà de la chaleur, du mystère et de l’éclat, avec des horizons de la plus suave harmonie.
Ne contient-elle pas deux petits tableaux ? […] Tableau. […] (Tableau des frayeurs du meurtrier.) […] Mais ce riant tableau disparaissait avec le village. […] Tableau de leur désolation.
Dieu nous donna, dans ce petit tableau, une idée des grâces dont il a paré la nature2. […] Quiconque eût ignoré que cette jeune fille avait joui de la lumière aurait pu la prendre pour la statue de la Virginité endormie1 Tableau de la campagne romaine 2 Rome, 10 janvier 1804. […] La grandeur, l’étonnante mélancolie de ce tableau, ne sauraient s’exprimer dans les langues humaines ; les plus belles nuits en Europe ne peuvent en donner une idée. […] Girodet, dans son tableau si connu, n’a fait que copier littéralement le poëte. […] Il donne à son tableau les grâces d’une pastorale.
2° Développement tiré du tableau de la triste existence que mènent les habitants, depuis qu’ils se sont rendus criminels. […] Il faut donc d’abord que l’orateur se représente vivement les tableaux ou les situations que le sujet peut fournir ; mais pour cela il faut qu’il ait la sensibilité. […] Chaque genre a des sujets extrêmement variés, et dans chaque discours il y a plusieurs parties dont chacune a ses tableaux et ses pensées. […] non, sans doute ; mais en conservant le fond du tableau qui est vrai, la convenance exigerait qu’il en adoucît les traits et les couleurs. […] Que signifient ces statues, ces tableaux, ces édifices ?
Voyez comme le choix des syllabes, la marche des vers et le grand nombre des élisions concourent à la perfection du tableau : Δεινὸν δ᾽ ἀμφ᾽ Ἀχιλῆα κυκώμενον ἵστατο κῦμα, Ὤθει δ᾽ ἐν σάκεϊ πίπτων ῥόος, οὐδὲ πόδεσσιν Εἶχε στηρίξασθαι. […] Virgile enchérit encore sur le tableau d’Homère : Vidi egomet, duo de numero cùm corpora nostro Prensa manu magnâ, medio resupinus in antro, Frangeret ad saxum, sanieque aspersa natarent Limina : vidi, atro cùm membra fluentia tabo Manderet, et tepidi tremerent sub dentibus artus. […] C’est surtout dans les morceaux d’une certaine étendue, et où plusieurs circonstances concourent à un effet général, que l’on peut remarquer avec quelle vérité, avec quelle scrupuleuse attention ces grands poètes s’attachent à tout peindre, afin qu’il n’y ait pas, dans leur tableau, un seul trait qui ne contribue à faire ressortir les autres, en ressortant lui-même à propos. […] Comme tout est achevé dans ce petit tableau !
Ici l’orateur n’avait plus, pour soutenir et pour animer sa marche, le tableau toujours intéressant des troubles des nations, des révolutions des empires : ici, tout l’intérêt repose sur une princesse aimable, qui réunissait toutes les qualités du cœur aux talents de l’esprit le plus cultivé, et qui ne mit entre la santé la plus florissante et la mort la plus affreuse, que l’intervalle de quelques heures ! […] » Voilà ce qu’on trouve partout, ce que l’on cite, ce que l’on fait admirer aux jeunes gens comme un modèle de figure : mais ce qui suit, mais ce tableau où le désordre de la douleur est si bien exprimé, était-il donc moins digne d’être cité, et moins fait pour exciter l’admiration ? […] Le roi, la reine, Monsieur, toute la cour, tout le peuple, tout est abattu, tout est désespéré, etc. » Enfin le dénouement terrible approche ; le trait le plus frappant manque encore à cet éloquent tableau du néant de tout ce que notre erreur appelle et croit grand : « Enfin, la voilà malgré ce grand cœur, cette princesse si admirée et si chérie ! […] Étudions le grand peintre dans un tableau d’un caractère tout opposé, et nous allons y trouver le même génie, malgré les différences essentielles du ton, des nuances et des détails.
L’image se distingue-t-elle du tableau et de la description ? D’après Longin, on a compris sous le nom d’image tout ce qu’en poésie on appelle descriptions et tableaux. […] La description, qui est la peinture d’un objet dans ses détails les plus pittoresques et les plus intéressants et avec ses couleurs les plus vives, diffère du tableau, dit Marmontel à qui nous empruntons une grande partie de cet article, en ce que le tableau n’a qu’un moment et qu’un lieu fixe. La description peut être une suite de tableaux, et le tableau peut être un composé d’images. […] La mort de Laocoon, par Virgile, est un tableau ; la peinture des serpents qui viennent l’étouffer est une description ; Laocoon ardens est une image.
Tous ceux qui ont fait quelques études, savent par cœur, et nous citent déjà cet admirable tableau d’une des plus belles comparaisons de Virgile : Qualis populeâ mœrens Philomela sub umbrà, etc. […] Tout ce morceau est charmant, respire la plus douce sensibilité, et le trait implumes qui complète le tableau et arrête si délicieusement le cœur sur l’image la plus intéressante, nous paraît au-dessus de l’éloge. […] Voyez comme chacun des traits de ce petit tableau a son caractère de justesse et de vérité : comme cette image est naturelle, et comme les circonstances qui la développent concourent à en rendre l’effet plus touchant ! […] On va voir si Eschyle lui-même, le sombre, le tragique Eschyle a des conceptions plus fortes ; et si jamais le génie de la terreur a rien inspiré aux poètes d’aucun temps, qui puisse approcher, même de loin, du tableau que nous allons mettre sous les yeux du lecteur. […] Nous pensons qu’il suffît d’être de bonne foi, et d’avoir le sentiment ou l’idée seulement du vrai poétique et du sublime de conception, pour apprécier l’effet de semblables tableaux.
l’on rirait d’un sot qui prétendrait faire un tableau sans avoir appris à dessiner et à peindre, et l’on trouverait tout naturel qu’un ignorant sût parler, sût écrire, sans étude et sans travail. […] Au lieu de cette sécheresse, quelle émotion dans le tableau tracé par Cicéron ! […] — La description des lieux et des personnes doit faire corps avec la narration, s’y mêler et en faire partie, car c’est le concours du dessin et de l’action qui fait le charme et l’intérêt du tableau. […] IL Le portrait ou tableau des traits et du caractère donne ta vie et l’intérêt à la narration. […] La description des lieux vient fournir le cadre et le fond même du tableau.
Celles de Rome d’Ardène offrent en général des images riantes et des tableaux qui sont dans la nature. […] Considérée sous ce point de vue, leur condition réelle ne peut fournir que le sujet de tableaux tristes, désagréables et affligeants. […] Elles offrent les plus riants tableaux de la vie champêtre : le ton en est simple et naïf : c’est partout le langage de la nature. […] Il admire avec transport les chefs-d’œuvre de sa toute-puissance, et en offre les tableaux les plus brillants et les plus magnifiques. […] Ses tableaux, sans être trop riches, sont toujours frais et riants.
Voici le grec exactement traduit : « Pluton lui-même, le roi des enfers, s’épouvante dans ses demeures souterraines ; il s’élance de son trône et jette un cri, tremblant que Neptune, dont les coups ébranlent la terre, ne vienne enfin à la briser, et que les régions des morts, hideuses, infectes, dont les dieux même ont horreur, ne se découvrent aux yeux des mortels et des immortels. » Le tableau est complet ; il n’y a pas un trait faible ou inutile : tout est frappant, tout va en croissant. […] et surtout dans le tableau magnifique qui la termine. […] La confidente de Médée fait à sa maîtresse un tableau énergique de sa position, et le termine en lui disant : Dans un si grand revers que vous reste-t-il ? […] Il y a, en général, plus de mouvement dans ces vers, plus de cette précision énergique qui ajoute à l’effet général du tableau, que dans la traduction du poète français.
Le mobile tableau Frappe un nerf qui l’élève et le porte au cerveau. […] Accusateur aveugle, un mot va te confondre : Tu n’aperçois encor que le coin du tableau, Le reste t’est caché sous un épais rideau1… Mais pourquoi ces rochers, ces vents et ces orages ? […] II, § 21) et le Tableau de la littérature au dix-huitième siècle par M. […] On trouvera au chant III de ce poëme un tableau bien tracé, d’après Lucrèce, Virgile et Manilius, de la naissance et du développement des arts parmi les hommes.
Bernardin de Saint-Pierre, en certains tableaux, nous en offre l’idéal. […] De même un beau tableau charme et enlève un spectateur, qui n’a aucune idée de peinture. […] Il en est à peu près de même de l’esquisse et du tableau. […] vingt-cinq tableaux ! et quels tableaux !
En voici le tableau : 1° Style simple. […] Elle se distingue de la description et du tableau par le mouvement dramatique. […] 3° Tableau La description devient un tableau quand le cadre embrasse un ensemble d’objets. […] Le parallèle procède aussi par deux tableaux symétriques, mais distincts, et, pour ainsi dire, se faisant pendant. […] Tableau.
16 Pronom 11 Pronoms adjectifs 13 — démonstratifs 14 — indéfinis 45 — interrogatifs 14 — personnels 11 — relatifs 14 Régime du verbe 30 — des verbes actifs 30 — des verbes neutres 35 — des verbes passifs 33 — des verbes réfléchis 37 Remarques particulières sur chaque espèce de mots 45 — sur les adverbes 51 — sur les lettres 45 — sur les noms composés 46 Remarque sur les noms de nombre 46 — sur les noms partitifs 47 — sur les prépositions 54 — sur les pronoms 47 — sur le régime 52 — sur les verbes 50 Subjonctif 16 Sujet ou nominatif du verbe 30 Système métrique 69 Tables de multiplication 72 Tableau des temps primitifs 96 Tableau des temps primitifs des verbes irréguliers 98 Temps des verbes 16 Temps dérivés 32 — primitifs 25 Trait d’union 58 Tréma 58 Verbe 15 — accord avec le sujet ou nominatif 30 — auxiliaire Avoir 17 Verbe auxiliaire Être 18 — première conjugaison 20 — deuxième conjugaison 21 — troisième conjugaison 93 — quatrième conjugaison 24 — en er 20 — en ir 21 — en oir 23 — en re 24 — actifs 29 — impersonnels 37 — irréguliers 28 — neutres 33 — passifs 31 — réfléchis 36 Voyelles 3 Voyelles longues 4 — brèves 4
Placé entre ces deux nécessités, la vérité du tableau et les exigences de la morale, ne pouvant ni faire succomber Tartuse sous Orgon ou sous Cléante, ni éviter de lui infliger le châtiment qu’exigeait la vindicte publique, Molière a dû faire partir de plus haut le coup qui le frappe ; là ou jamais, en effet, se rencontrait la condition imposée par Horace. […] Dans celle-ci, c’est la péroraison suppliante, commiseratio ; il termine par le tableau le plus pathétique des douleurs de son client, d’autant plus habile ici, que, connaissant la fierté du caractère de Milon, il prend pour lui-même ce rôle de suppliant que dédaignait l’accusé ; et après lui avoir ainsi concilié l’intérêt de ses juges, s’il le fait parler, les paroles qu’il lui prète ne sont plus empreintes que d’une dignité affectueuse et d’une touchante fermeté. […] Cette profonde sympathie pour les misères physiques et morales de l’humanité, ce salutaire effroi des impénétrables jugements de Dieu, cette invincible fermeté contre les méchants, cette inépuisable charité qui doivent animer le prédicateur, lui permettent de multiplier les tableaux terribles ou touchants, énergiques ou tendres, de répandre l’onction la plus pénétrante, de faire un appel aux sentiments les plus affectueux. […] Elle procède de même pour les autres membres dont se compose le corps de l’écrit ou du discours : narration ou thèse, description des choses, description des hommes, présentée sous la forme du portrait, du parallèle ou du dialogue, amplification, quand elle est demandée par la grandeur des tableaux ou l’entrainement des passions, argumentation qui contient la confirmation et la réfutation, et qui fait passer dans la rhétorique toute la rigueur de la méthode syllogistique.
Tableau des figures II Les rhéteurs ont analysé les lois du langage avec autant de soin que celles du raisonnement. […] Rappelons-nous que ce tableau n’est pas un code, mais un recueil d’analyses curieuses, et n’imitons pas ces poëtes tragiques, copistes malheureux de Corneille et de Racine, qui disaient : Ici je mettrai un songe, là un récit, ailleurs un monologue. […] Il voit la figure du coupable, qui n’exprimait d’abord qu’une stupeur inquiète, s’assombrir à chaque trait du tableau. […] La comparaison. — Le poëte, qui veut surtout peindre, fait de ses comparaisons des tableaux.
On serait tenté de regarder la pastorale comme une des plus anciennes formes de la poésie, et de croire que la vie champêtre des premiers hommes dut les engager à chanter les riants tableaux de la campagne et les objets qui y ont rapport. […] Tel est, outre le tableau déjà cité : Fortunate senex, le passage suivant de Segrais : Qu’en ses plus beaux habits, l’aurore au teint vermeil Annonce à l’univers le retour du soleil, Et que, devant son char, ses légères suivantes Ouvrent de l’Orient les portes éclatantes ; Depuis que ma bergère a quitté ces beaux lieux, Le ciel n’a plus ni jour ni clarté pour mes yeux. […] L’émail des prairies, les bocages tranquilles, les moissons jaunissantes, les fleurs, les fontaines, les oiseaux, la fraîcheur du matin, le soir d’un beau jour, en un mot, la scène variée des campagnes doit seule fournir au poète le sujet de ses tableaux et de ses images. […] Elle se distingue de l’églogue en ce qu’elle est moins animée : ordinairement elle n’admet même pas d’action, et consiste en un tableau gracieux présentant des images, des récits, une réflexion ou un sentiment développé, ou enfin la peinture d’une passion pastorale.
Mascaron ne fait qu’indiquer en passant, et se borne à présenter dans l’éloignement le tableau affligeant de la guerre civile. […] Le même orateur fait de la modestie de son héros le tableau suivant : « Il revenait de ses campagnes triomphantes, avec la même froideur et la même tranquillité que s’il fût revenu d’une promenade, plus vide de sa propre gloire que le public n’en était occupé. […] Voici le même tableau dans Fléchier.
Tout est peint dans un détail de circonstances affreuses : l’image du danger est exprimée dans chaque parole de l’historien ; et jamais tableau n’a paru plus fini dans l’histoire, ni touché de plus fortes couleurs et avec de plus grands traits. […] Il doit principalement s’arrêter sur les détails de sa conduite particulière ; développer d’une manière nette et précise les motifs de ses actions, et former, sous des traits bien marqués, un tableau de ses faiblesses et de ses vertus. […] C’est de là que, suivant l’ordre des temps, il nous présente le tableau le mieux dessiné, le plus énergique, le plus vrai de tous les événements du monde, et du caractère des divers peuples. […] On y admire un style noble, élégant et orné avec goût, une narration nette, rapide et pleine de chaleur : c’est le tableau le plus brillant et le plus vrai de ces funestes divisions, qui pensèrent tant de fois entraîner l’anéantissement de la république. […] C’est un tableau détaillé, très instructif, et fort bien présenté des mœurs, de la bravoure, et de la noble simplicité de nos anciens chevaliers.
À ce premier tableau de l’éducation physique de Marc-Aurèle, succède la description de son éducation morale. […] Le sujet même de l’ouvrage, le cadre très heureux sous certains rapports, que l’orateur avait adopté, le personnage principal du tableau, tout amenait naturellement ici, ce qui eût été fort déplacé partout ailleurs ; mais l’auteur n’abuse-t-il pas quelquefois des facilités même que lui donnait son plan à cet égard ; et n’y trouve-t-on pas encore sur la liberté, l’égalité, la propriété, la vie et la mort, beaucoup trop de ces tirades ambitieuses et déclamatoires, où percent à travers le masque d’Apollonius la véritable intention de propager les idées nouvelles et d’opérer, dans les têtes, la révolution qui ne tarda pas à se manifester dans les choses ? […] Le tableau de la mort de Marc-Aurèle termine l’ouvrage de la manière la plus imposante. […] Quel effet, dit avec raison La Harpe, produirait sur la toile le tableau qui termine l’ouvrage, si le pinceau d’un grand artiste l’y transportait.
Quoiqu’en effet tous les grands hommes qui passent sous nos yeux, dans cette immense revue de tant de siècles, n’aient pas tenu peut-être le langage que leur prête l’historien, il est clair cependant qu’il a adapté leurs discours à leur caractère connu, et que, s’il a quelquefois substitué sa pensée à la leur, il en a si bien pris l’esprit et le style en général, que nous retrouvons facilement l’un et l’autre ; et que nous oublions sans effort l’auteur qui écrit, pour n’entendre que le héros qui parle ; et ce qui le prouve d’une manière qui nous paraît sans réplique, c’est qu’à chacune de ces grandes époques qui divisent les temps, moins encore par le nombre des années, que par les progrès de la civilisation et le développement des connaissances, nous trouvons dans ces mêmes harangues un tableau fidèle et des mœurs du siècle et du caractère particulier du pays. […] Il faut remarquer surtout ce qu’étaient et ce que devinrent ensuite ces mêmes Perses : il suffira, pour cela, de rapprocher de ce discours celui de Charidème à Darius, où il fait précisément des Macédoniens opposés aux Perses, le tableau que Sandanis fait ici des Perses et des Lydiens. […] Quelle différence entre ces deux tableaux, et comme le choix et l’arrangement des mots sont également vrais, également heureux dans l’un et dans l’autre ! […] On sait que la seconde campagne de cette guerre célèbre devint funeste aux Athéniens, par les revers qu’ils y éprouvèrent, et surtout par cette effroyable contagion qui ravagea l’Attique, et dont Thucydide et Lucrèce, après lui, nous ont laissé des tableaux si tristement fidèles. […] Nicias, voyant que la raison ne pouvait plus rien sur leurs esprits, essaya cependant encore de les détourner de leur projet, par le tableau raisonné des difficultés qu’elle présentait.
L’Histoire profane est le tableau des siècles passés présenté aux siècles à venir pour leur servir d’instruction. […] Le Discours de Bossuet n’est que le dessin d’un grand tableau où lui seul aurait pu mettre la couleur et ajouter le développement nécessaire. […] Il doit principalement s’arrêter sur les détails de sa conduite particulière, développer d’une manière nette et précise les motifs de ses actions, et former, Sous des traits bien marqués, un tableau de ses faiblesses et de ses vertus. […] Ainsi, elle peut offrir au lecteur le tableau de ce que les inventions des hommes ont produit, dans les différents siècles, de plus grand et de plus utile. […] L’Histoire de l’Académie des sciences a été commencée par Fontenelle ; continuée par les secrétaires perpétuels de cette même académie, en particulier par Grandjean de Fouchy et par Condorcet, puis par Cuvier et ses successeurs, elle offre assurément un des tableaux les plus complets et les plus intéressants des progrès de l’esprit humain.
À dire vrai, les habitants ne se voient guère plus hors des villes ; par là ces beaux sites sont déserts, et l’on est réduit à imaginer ce que ce pouvait être, alors que les travaux et la gaieté des cultivateurs animaient tous ces tableaux. […] Les détails ne finiraient pas, et d’ailleurs, dans plus d’un sens, il ne faut pas tout vous dire ; mais, par le coin du tableau dont je vous crayonne un trait, vous jugerez aisément du reste. […] Raphaël respire encore et parle dans ses tableaux.