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2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

Du Beau et des Plaisirs du Goût. […] Il est probable que l’association des idées influe en quelque sorte sur le plaisir que nous font les couleurs. […] Voilà, en grande partie du moins, la source du plaisir que nous font les romans et les fictions. […] Addisson appelle les plaisirs secondaires de l’imagination, dont la classe est très étendue. […] Les plaisirs de la mélodie et de l’harmonie appartiennent également au goût.

3. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Les terreurs cruelles marchent partout devant nous ; la solitude nous trouble ; les ténèbres nous alarment ; nous croyons voir sortir de tous côtés des fantômes qui viennent toujours nous reprocher les horreurs secrètes de notre âme ; des songes funestes nous remplissent d’images noires et sombres ; et le crime, après lequel nous courons avec tant de goût, court ensuite après nous comme un vautour cruel, et s’attache à nous pour nous déchirer le cœur et nous punir du plaisir qu’il nous a lui-même donné1 Sur l’ennui L’ennui, qui paraît devoir être le partage du peuple, ne s’est pourtant, ce semble, réfugié que chez les grands : c’est comme leur ombre qui les suit partout1 Les plaisirs, presque tous épuisés pour eux, ne leur offrent plus qu’une triste uniformité qui endort ou qui lasse ; ils ont beau les diversifier, ils diversifient leur ennui2 En vain ils se font honneur3 de paraître à la tête de toutes les réjouissances publiques ; c’est une vivacité d’ostentation ; le cœur n’y prend presque plus de part ; le long usage des plaisirs les leur a rendus inutiles : ce sont des ressources usées, qui se nuisent chaque jour à elles-mêmes. Semblables à un malade à qui une longue langueur a rendu tous les mets insipides4, ils essayent de tout, et rien ne les pique et ne les réveille ; et un dégoût affreux, dit Job, succède à l’instant à une vaine espérance de plaisir dont leur âme s’était d’abord flattée. Toute leur vie n’est qu’une précaution pénible contre l’ennui, et toutes leur vie n’est qu’un ennui pénible elle-même : ils l’avancent5 même en se hâtant de multiplier les plaisirs. […] On cherche des amis utiles ; ils sont dignes de notre amitié dès qu’ils deviennent nécessaires à nos plaisirs ou à notre fortune ; l’intérêt est un grand attrait pour la plupart des cœurs ; les titres qui nous rendent puissants se changent bientôt en des qualités qui nous font paraître aimables ; et l’on ne manque jamais d’amis, quand on peut payer l’amitié de ceux qui nous aiment. […] Les jours leur paraissent des moments, parce que tous les moments sont à leurs place : le temps ne leur pèse, pas, parce qu’il a toujours sa destination et son usage ; elles trouvent dans l’arrangement d’une vie uniforme et occupée cette paix et cette joie que les hommes cherchent en vain dans le dérangement et dans une agitation éternelle. » La Bruyère a dit : « L’ennui est entré dans le monde par la paresse ; elle a beaucoup de part à la recherche que font les hommes des plaisirs, du jeu, de la société.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

Étaient-ce des gens touchés allant du Dieu de l’éclectisme au Dieu de l’Évangile, ou des Athéniens courant d’une tribune à une autre tribune, du plaisir de la parole au plaisir de la parole ? […] Le plaisir même que donne à l’inventeur une vérité trouvée ne lui est permis que le jour où tout le monde la voit comme lui ; jusque-là, c’est peut-être un piége. […] On lit des fables à tous les âges de la vie, et les mêmes fables ; à chaque âge elles donnent tout le plaisir qu’on peut tirer d’un ouvrage de l’esprit, et un plaisir proportionné2. […] Il nous remet notre vie sous nos yeux, laissant la peine dans le passé, et nous réchauffant par les images du plaisir. […] Cependant Ésope, Phèdre, ses deux modèles dans l’antiquité, donnent la même sorte de plaisir et de profit, quoique à un degré moindre.

5. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

Comme il a tenté Jésus-Christ, d’abord par le plaisir, puis par l’adulation, en dernier lieu par l’ambition. […] Mais le plaisir est-il la tentation en quelque sorte privilégiée des grands ? […] 3° L’ambition et l’amour de la fortune dans les autres hommes partagent l’amour du plaisir. […] Sire, le premier écueil de notre innocence, c’est le plaisir. […] Enfin, l’ambition et l’amour de la fortune dans les autres hommes partagent l’amour du plaisir.

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 313-335

Est-ce aux forfaits que vous prenez plaisir ? […] Vous n’aurez point, il est vrai, l’illusion des plaisirs imaginaires ; vous n’aurez point aussi les douleurs qui en sont le fruit ; vous gagnerez beaucoup à cet échange ; ces douleurs sont fréquentes et réelles, et ces plaisirs rares et vains. […] Cependant si les lettres étaient maintenant anéanties, je serais privé du seul plaisir qui me reste. […] Ce ne sont point les plaisirs de ma jeunesse ; ils furent trop rares, trop mêlés d’amertume, et sont déjà trop loin de moi. […] Je vois que ces vulgaires épicuriens pour ne vouloir jamais perdre une occasion, les perdent toutes, et, ennuyés au sein des plaisirs, n’en savent jamais trouver aucun.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Nous ne savons rien de nouveau, rien qui me fasse plaisir, sinon que Fanfan reviendra vendredi. […] toi-même qui jouis maintenant d’une jeunesse si vive et si féconde en plaisirs, souviens-toi que ce bel âge n’est qu’une fleur qui sera presque aussitôt séchée qu’éclose : tu te verras changer insensiblement ; les grâces riantes, les doux plaisirs qui t’accompagnent, la force, la santé, la joie s’évanouiront comme un beau songe ; il ne t’en restera qu’un triste souvenir ; la vieillesse languissante et ennemie des plaisirs viendra rider ton visage, courber ton corps, affaiblir tes membres, faire tarir dans ton cœur la source de la joie, te dégoûter du présent, te faire craindre l’avenir, te rendre insensible à tout, excepté à la douleur. […] Les affaires l’ennuient, la lecture sérieuse le fatigue, le service d’armée trouble ses plaisirs, l’assiduité même de la cour le gêne. […] Il passerait d’abord de son tort au vôtre, et deviendrait raisonnable 7, pour le seul plaisir de vous convaincre que vous ne l’êtes pas. […] On dirait aujourd’hui les divertissements, ou les parties de plaisir.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Racine, 1639-1699 » pp. 150-154

La France se souviendra avec plaisir que sous le règne du plus grand de ses rois a fleuri le plus grand de ses poëtes. […] Vous me faites plaisir de me rendre compte de vos lectures ; mais je vous exhorte à ne pas donner toute votre attention aux poëtes français. […] Ainsi je souhaiterais que vous prissiez quelquefois plaisir à m’entretenir d’Homère, de Quintilien et des autres auteurs de cette nature. […] Je vous dirai aussi que vous me feriez plaisir de vous attacher à votre écriture. […] Parlez-moi aussi un peu de vos sœurs, que vous me ferez plaisir d’embrasser pour moi.

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Je me suis arrêté quelquefois avec plaisir à voir des moucherons, après la pluie, danser en rond des espèces de ballets. […] Une vapeur qui sort de la terre est le foyer ordinaire de leur plaisir ; mais souvent une sombre hirondelle traverse tout à coup leur troupe légère et avale à la fois des groupes entiers de danseurs. […] Les hommes se bercent de vaines illusions autour de quelques vapeurs qui s’élèvent de la terre, tandis que la mort, comme un oiseau de proie, passe au milieu d’eux, et les engloutit tour à tour sans interrompre la foule qui cherche le plaisir. […] Si vous étiez un amas stérile d’or, ou un roi victorieux qui ne vivra pas demain, ils vous apercevraient et vous attribueraient la puissance de leur donner quelque plaisir. […] Moi-même, ô mon Dieu, égaré par une éducation trompeuse, j’ai cherché un vain bonheur dans les systèmes des sciences, dans les armes, dans la faveur des grands, quelquefois dans de frivoles et dangereux plaisirs.

10. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Il y avait une telle foule à Fontainebleau qu’on ne pouvait parler qu’à deux ou trois personnes qui jouaient avec nous, et l’on ne retirait du plaisir d’être dans le monde que l’agrément d’être étouffé ; mais c’était surtout autour de la reine2 que les flots de la foule se précipitaient. […] Le goût des spectacles est universel ; car la plupart des hommes ont plus d’imagination qu’ils ne croient, et ce qu’ils considèrent comme l’attrait du plaisir, comme une sorte de faiblesse qui tient encore à l’enfance, est souvent ce qu’ils ont de meilleur en eux : ils sont, en présence des fictions, vrais, naturels, émus, tandis que, dans le monde, la dissimulation, le calcul et la vanité disposent de leurs paroles, de leurs sentiments et de leurs actions. […] combien les fictions nous donnent de plaisirs ! […] Je ne crois pas que je me relève jamais de ce que j’éprouve ; rien ne m’intéresse plus ; je ne trouve du plaisir à rien ; la vie est pour moi comme un bal3 dont la musique a cessé, et tout, excepté ce qui m’est ravi, me paraît sans couleur. […] Elle rédigeait un bulletin de nouvelles pour le jeune souverain qui avait visité Paris et ne pouvait détacher ses regards de cette capitale du plaisir et des arts.

11. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

En résumé, Molière a suffi aux plaisirs et à l’enseignement des plus raffinés. […] Au contraire, c’est me faire plaisir, et je suis bien aise d’apprendre comme on parle de moi. […] Vous aimez la joie, le repos, le plaisir : croyez-moi, j’ai goûté de tout ; il n’y a de joie, de repos, de plaisir qu’à servir Dieu. […] Dieu ne vous a fait naître dans ce haut rang que pour vous donner le plaisir de faire du bien. […] Vous ne m’auriez rien su mander qui me fût plus agréable que la nouvelle du plaisir de lectures qui vous a pris.

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

Mais c’est surtout pour les âmes sensibles et aimantes que Massillon est le livre chéri, qu’elles recherchent avec le plus de soin, auquel elles reviennent avec le plus de plaisir. […] Quel plaisir cruel que celui de haïr, c’est-à-dire, de porter sur le cœur le poids d’amertume qui empoisonne tout le reste de la vie ! […] On se vengeait en dédaignant la vengeance ; et l’orgueil se relâchait sans peine du plaisir de nuire à ceux qui nous ont nui, par le plaisir qu’on trouvait à les mépriser ». […] Si nous ne naissons que pour les plaisirs des sens, pourquoi ne peuvent-ils nous satisfaire, et laissent-ils toujours un fonds d’ennui et de tristesse dans notre cœur ? […] D’où vient que les richesses l’inquiètent, que les honneurs le fatiguent, que les plaisirs le lassent, que les sciences le confondent et irritent sa curiosité, loin de la satisfaire ; que tout cela ensemble ne peut remplir l’immensité de son cœur, et lui laisse encore quelque chose à désirer ?

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — De Maistre 1753-1821 » pp. 210-213

J’ai reçu avec un extrême plaisir, ma chère enfant1, ta lettre du 4 novembre dernier. Je ne sais cependant si je m’exprime bien exactement ; car au lieu d’extrême plaisir, je devrais dire2 3 douloureux plaisir ; j’ai été attendri jusqu’aux larmes par la fin de ta lettre, qui a touché la fibre la plus sensible de mon cœur. […] Mille fois j’ai parlé à ta mère du plaisir que j’aurais de former ton esprit, de t’occuper pour ton profit et pour le mien.

14. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Dans le calme odieux de sa sombre paresse, Tous les honteux plaisirs, enfants de la mollesse, Usurpant sur son âme un absolu pouvoir, De coupables désirs le viennent émouvoir, Irritent de ses sens la fureur endormie, Et le font le jouet de leur triste infamie. […] La vieillesse chagrine incessamment amasse ; Garde, non pas pour soi, les trésors qu’elle entasse ; Marche en tous ses desseins d’un pas lent et glacé ; Toujours plaint le présent, et vante le passé3 ; Inhabile aux plaisirs dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l’âge lui refuse. […] Imitez de Marot1 l’élégant badinage, Et laissez le burlesque aux plaisirs du pont Neuf2. […] Chaque âge a ses humeurs, son goust et ses plaisirs Et comme nostre poil, blanchissent nos désirs. […] S’il en montrait moins, il me laisserait respirer, et me ferait plus de plaisir ; il me tient trop tendu, la lecture de ses vers me devient une étude.

15. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Grandeur, savoir, renommée, Amitié, plaisir et bien, Tout n’est que vent, que fumée ; Pour mieux dire, tout n’est rien. […] Grand Dieu, tes jugements sont remplis d’équité ; Toujours tu prends plaisir à nous être propice : Mais j’ai tant fait de mal, que jamais ta bonté Ne me pardonnera sans blesser ta justice. […] Ses cygnes volent à l’entour, Et couvrent d’une aile argentée Les plaisirs qui forment sa cour. […] Les plaisirs en foule descendent… Que tous les Français vous entendent Jeunes époux, tendres amants ! […] Tous deux épuisent leurs bienfaits Tendres amants, ils vous unissent ; Ils vous enivrent à longs traits Du plaisir pur dont ils jouissent.

16. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Ma machine est si heureusement construite, que je suis frappé par tous les objets assez vivement pour qu’ils puissent me donner du plaisir, pas assez pour qu’ils puissent me donner de la peine. […] Vous n’êtes jamais si divines que quand vous menez à la sagesse et à la vérité par le plaisir. […] On peut voir dans Démosthène quelle peine il fallut pour la réveiller : on y craignait Philippe, non pas comme l’ennemi de la liberté, mais des plaisirs. […] Si j’étais à Rome, je n’aurais que des plaisirs, et je mettrais même au nombre des douceurs toutes les persécutions que vous me feriez. […] Je serais inconsolable si cela me faisait perdre le plaisir de voir le cher Cérati.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Les uns ne semblent être sur la terre que pour y jouir d’un indigne repos, et se dérober par la diversité des plaisirs à l’ennui qui les suit partout à mesure qu’ils le suient ; les autres n’y sont que pour chercher sans cesse dans les soins d’ici-bas des agitations qui les dérobent à eux-mêmes. Il semble que le temps soit un ennemi commun contre lequel tous les hommes sont convenus à conjurer : toute leur vie n’est qu’une attention déplorable à s’en défaire ; les plus heureux sont ceux qui réussissent le mieux à ne pas sentir le poids de sa durée ; et ce qu’on trouve de plus doux, ou dans les plaisirs frivoles1, ou dans les occupations sérieuses, c’est qu’elles abrégent la longueur des jours et des moments, et nous en débarrassent sans que nous nous apercevions presque qu’ils ont passé. […] Ce sont des vues de fortune, d’élévation, de plaisir, qui vous ont frayé la route par où vous marchez ; vous y trouverez donc des occasions d’orgueil, d’ambition, de mollesse, de volupté, d’autant plus inévitables pour vous, que votre choix déclare vos penchants infortunés pour ces vices. Vous serez donc un mondain voluptueux, un courtisan ambitieux, un homme de guerre impie, un magistrat injuste, un ministre corrompu, puisque vous n’avez choisi le monde que pour ses plaisirs : la cour, que pour la faveur ; les armes, que pour la licence ; la robe, que pour une vaine distinction ; l’autel, que pour les honneurs et les richesses du sanctuaire. […] Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom.

18. (1875) Poétique

La raison est que non seulement les sages, mais tous les hommes en général, ont du plaisir à apprendre, bien que ceux-ci n’y participent pas autant. […] Si l’on n’a point vu l’original, alors ce n’est plus de l’imitation que vient le plaisir, mais du travail de l’art ou du coloris, ou de quelque autre cause. […] C’est des agréments de la tragédie celui qui fait le plus de plaisir. […] Car quel serait le mérite de l’élocution dramatique, si le plaisir qu’elle cause venait des pensées et non de l’élocution même ? […] C’est par cette raison que tous ceux qui racontent grossissent les objets pour faire plus de plaisir à ceux qui les écoutent.

19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

Ils s’ennuient à la mort, au milieu de l’abondance, de la bonne chère et des plaisirs. Que dis-je, des plaisirs ! […] tous les plaisirs ont volé dans mon âme. […] « Quel plaisir d’être assis, à la pointe du jour, sur le bord de la mer ! […] On apercevait de loin des collines et des montagnes qui se perdaient dans les nues, et dont la figure bizarre formait un horizon à souhait pour le plaisir des yeux.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

L’autre anime nos cœurs, enflamme nos désirs, Et même en nous trompant, donne de vrais plaisirs : Mais aux mortels chéris à qui le ciel l’envoie, Elle n’inspire point une infidèle joie ; Elle apporte de Dieu la promesse et l’appui ; Elle est inébranlable et pure comme lui. […] Helvétius5 Tout vouloir est d’un fou ; l’excès est son partage : La modération est le trésor du sage ; Il sait régler ses goûts, ses travaux, ses plaisirs, Mettre un but à sa course, un terme à ses désirs. […] Sur un tapis dès qu’on te voit paraître, Noble bourgeois, clerc, prélat, petit-maître3, Femmes surtout, chacun met son espoir Dans tes cartons peints de rouge et de noir ; Leur âme vide est du moins amusée Par l’avarice4 en plaisir déguisée. […] C’est ainsi que la terre avec plaisir rassemble Ces chênes, ces sapins qui s’élèvent ensemble. […] Le plaisir du jeu est pour eux le gain.

21. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Aujourd’hui je sens toute la fermeté de mon cœur s’amollir, se fondre de reconnaissance et de plaisir au plus léger éloge que j’entends faire de mon courage ou de mon honnêteté. […] J’ai donné ma pièce au public pour l’amuser et pour l’instruire, mais non pour offrir à Arsinoë le plaisir d’en aller penser du bien en petite loge, à condition d’en dire du mal en société. Les plaisirs du vice et les honneurs de la vertu, telle est la pruderie du siècle. […] Autrefois, j’écrivais pour alimenter le plaisir ; et maintenant, après cinquante ans de travaux, j’écris pour disputer mon pain à ceux qui l’ont volé à ma famille. […] Beaumarchais résumait ainsi sa vie : « Vous qui m’avez connu, dites, ô mes amis, si vous avez jamais vu autre chose en moi qu’un homme constamment gai, aimant avec une égale passion l’étude et le plaisir ; enclin à la raillerie, mais sans amertume ; l’accueillant dans autrui contre soi, quand elle est assaisonnée ; soutenant peut-être avec trop d’ardeur son opinion, quand il la croit juste, mais honorant hautement et sans envie tous les gens qu’il reconnaît supérieurs ; actif quand il est aiguillonné, paresseux et stagnant après l’orage ; insouciant dans le bonheur, mais poussant la constance et la sérénité dans l’infortune jusqu’à l’étonnement de ses plus familiers amis. »

22. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

Mais il ne doit jamais sortir de la nature : là est la vérité éternelle, là est la source du plaisir dramatique. […] Plaisir de la tragédie. […] D’où vient ce singulier plaisir ? […] L’âme se fait un plaisir de l’agitation que lui donne le spectacle des passions humaines, et un plaisir d’autant plus doux, qu’elle sait que ces passions ne sont qu’une image et qu’une illusion qu’elle croit sans dangers. […] Un opéra bien écrit se lit toujours avec plaisir : c’est le style qui fera vivre les opéras de Quinault, de Métastase et de Scribe.

23. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Je me contenterai en ce cas de mon habileté à la faire ressortir par un seul de ses côtés, et j’abandonnerai les deux autres à la sagacité du lecteur, pour lui laisser le plaisir de me compléter. […] Aussi à la seconde lecture (en supposant toutefois que le titre soit supprimé), l’esprit reconnaît avec plaisir la justesse des images et la beauté des allégories. […] L’antithèse de mots se rencontre aussi avec plaisir dans ces deux vers. […] Pour charmer l’esprit, il convient donc de ne point déchirer le voile de l’allégorie, le lecteur a au moins le plaisir de découvrir la pensée cachée ; c’est un mérite que notre art lui laisse en entier. […] Il ne faut pas non plus décrire pour le seul plaisir de décrire, et comme pour montrer qu’après avoir représenté la sérénité d’un beau ciel, on sait aussi représenter l’horreur d’une tempête.

24. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Origine et principe des beaux-arts »

Origine et principe des beaux-arts Les arts en général ont été inventés, les uns pour le seul besoin de l’homme ; ce sont les arts mécaniques : les autres pour son plaisir et son utilité tout à la fois ; ce sont les beaux-arts, appelés libéraux, parmi lesquels l’éloquence et la poésie tiennent le premier rang. […] Celui qui les exprimait avec plus de justesse et d’agrément, captiva l’attention des autres, et se fit écouter avec plaisir. […] Car le plaisir qu’on a de voir une belle imitation, vient, non pas précisément de ce qui a été imité, mais de notre esprit, qui fait alors, en lui-même, cette réflexion et ce raisonnement, qu’en effet il n’est rien de plus ressemblant, et qu’on dirait que c’est la chose même, et non pas une simple représentation ». […] Si le versificateur décrit un objet avec cet art, ce coloris qui nous fait prendre l’image de l’objet pour l’objet même ; si, par exemple, en nous traçant les agréments de la campagne, il nous en fait une description si vive et si animée, que nous croyions être transportés au milieu des champs, voir de nos propres yeux les beautés que la nature y étale, et partager même, avec ceux qui les habitent, les plaisirs purs qu’ils y goûtent, ce versificateur sera vraiment poète.

25. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

J’ai été jeune et j’ai goûté des plaisirs ; dans un âge un peu avancé, j’ai passé des années dans le commerce de l’esprit, je suis venue à la faveur ; et je vous proteste, ma chère fille, que tous les états laissent un vide affreux, une inquiétude, une lassitude, une envie de connaître autre chose, parce qu’en tout cela rien ne satisfait entièrement. […] Séparez-vous des plaisirs : ils coûtent toujours cent fois plus que les besoins. […] Si l’on peut dire goûter de tous les plaisirs, on ne dira pas également bien chercher et trouver de tous les plaisirs : c’est une de ces légères incorrections auxquelles fait allusion La Bruyère, mais qui sont d’ailleurs très-rares chez Mme de Maintenon, comme chez Mme de Sévigné.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Jean-Jacques Rousseau, 1712-1778 » pp. 185-195

Là, je rassemblerais une société plus choisie que nombreuse d’amis3aimant le plaisir, et s’y connaissant, de femmes qui pussent sortir de leur fauteuil et se prêter aux jeux champêtres, prendre quelquefois, au lieu de la navette et des cartes, la ligne, les gluaux, le râteau des faneuses et le panier des vendangeurs4. […] S’il passait près de nous quelque paysan retournant au travail, ses outils sur l’épaule, je lui réjouirais le cœur par quelques bons propos, par quelques coups de bon vin qui lui feraient porter plus gaiement sa misère9 ; et moi, j’aurais aussi le plaisir de me sentir émouvoir un peu les entrailles, et de me dire en secret :« Je suis encore homme. » Si quelque fête champêtre rassemblait les habitants du lieu, j’y serais des premiers avec ma troupe10. […] Je porterais à ces bonnes gens quelques dons simples comme eux, qui contribueraient à la fête, et j’y trouverais en échange des biens d’un prix inestimable, des biens si peu connus de mes égaux, la franchise et le vrai plaisir. […] toujours ancienne et toujours nouvelle, ô vie pure et bienheureuse de tous ceux qui vivent véritablement, s’ils vous cherchaient seulement au dedans d’eux-mêmes ; si vous étiez un amas d’or, ou un roi victorieux qui ne vivra pas demain, ils vous apercevraient, et vous attribueraient la puissance de leur donner quelque plaisir : votre nature vaine occuperait leur vanité3. […] égaré par une éducation trompeuse, j’ai cherché un vain bonheur dans le système des sciences, dans la faveur des grands, quelquefois dans de frivoles et dangereux plaisirs.

27. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VI. De l’élocution et du style. »

L’auteur qui écrit comme tout le monde n’a point de style, il manque d’originalité ; on pourra le lire avec plaisir, mais il n’aura jamais un nom parmi les maîtres. […] En quoi consiste le plaisir que nous font éprouver ces beaux vers ? […] L’auteur le plus clair est toujours celui qui se lit avec le plus de plaisir. […] Il partage aussi ses plaisirs : à la chasse, au tournoi, il brille, il étincelle. […] Gardons-nous du pédantisme en tous genres, mais ne sortons pas du bon goût, et ne frondons pas à plaisir les règles reçues !

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Lorsqu’elle est placée au commencement de la fable, le lecteur a le plaisir, en suivant le fil de la narration, de juger si chaque trait s’y rapporte exactement à la vérité énoncée. Lorsqu’elle est placée à la fin, il goûte le plaisir de la suspension. […] Le poète y fait quelquefois une comparaison de nos travaux, de nos vices, de notre condition, avec les plaisirs, le repos et l’innocence des bergers. […] Ce sont les jeux et les plaisirs qu’il chante ; c’est le sentiment qu’il peint avec les couleurs les plus douces. […] -C., et, comme je l’ai déjà dit, inventeur de l’ode qui porte son nom, ne chanta que l’amour et les plaisirs de la table.

29. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Faute d’une préparation suffisante, le nombre est singulièrement restreint des personnes qui aiment à lire tout haut et qui font plaisir en lisant. […] Pour lui plus de plaisir, plus d’hymen, plus d’amour. […] Elle était faite pour le plaisir : les divertissements, les spectacles, et enfin la licence même y faisaient une partie du culte divin. […] … » On se lève, on s’empresse ; Il voit avec plaisir éclater leur tendresse. […] Le bruit, l’éclat de l’eau, sa blancheur transparente, D’un voile de cristal alors peu différente, Font goûter un plaisir de cent plaisirs mêlé.

30. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre premier. De l’art de la composition en général. »

Si l’écrivain a bien médité son sujet, s’il s’est fait un plan, « il s’apercevra aisément, dit Buffon, de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore ; il n’aura même que du plaisir à écrire ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le sentiment se joignant à la lumière, l’augmentera, la fera passer de ce qu’on a dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. » Il est donc important de profiter de ce premier mouvement de verve qui suit la méditation ; il est ordinairement fécond en sentiments vifs, en pensées nobles et élevées ; c’est une flamme qui est d’autant plus précieuse qu’elle dure moins longtemps. […] Si la composition est bien ordonnée, on évitera les longueurs, qui rebutent l’attention du lecteur, et lui causent de la fatigue et de l’ennui à la place du plaisir qu’il croyait trouver.

31. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — La Boétie, 1530 1563 » pp. -

Ainsi les peuples, trouvants beaux ces passetemps, amusés d’un vain plaisir qui leur passoit devant les yeux, s’accoustumoient à servir aussi niaisement, mais plus mal que les petits enfants qui, pour voir les luisants images de livres illuminés12, apprennent à lire. Les Romains tyrans s’adviserent encores d’un aultre poinct, de festoyer souvent les dixaines1 publicques, abusants ceste canaille comme il falloit, qui se laisse aller, plus qu’à toute aultre chose, au plaisir de la bouche : le plus entendu de tous n’eust pas quitté son escuelle de soupe pour recouvrer la liberté de la Republique de Platon. […] Toujours le populas5 a eu cela : il est, au plaisir qu’il ne peut honnestement recevoir, tout ouvert et dissolu ; et au tort et à la douleur, qu’il ne peut honnestement souffrir, insensible.

32. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Eugénie de Guérin , 1805-1848. » pp. 578-584

Je le regardais faire avec un plaisir infini, toute ravie à mon tour de ces charmes de l’enfance. […] C’est plaisir de s’y trouver et d’en jouir comme de chose à soi2. […] Ces jolis chants et le lavage de fontaine1 me donnaient à penser diversement ; les oiseaux me faisaient plaisir, et, en voyant s’en aller toute bourbeuse cette eau si pure auparavant, je regrettais qu’on l’eût troublée, et me figurais notre âme quand quelque chose la remue ; la plus belle même se décharme quand on en touche le fond, car au fond de toute âme humaine il y a un peu de limon. […] Le plus petit plaisir que je te vois venir me semble immense.

33. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Silvestre de Sacy Né en 1804 » pp. 271-274

Je crois bien qu’ils ne lisaient pas toujours dans ces beaux volumes, et qu’ils se contentaient souvent du très-grand et très-légitime plaisir de les regarder d’un œil d’amateur, de les ranger, de les manier, de les épousseter, jouissances délicieuses, je le sais, et que je permets au bibliophile, pourvu qu’il lise ou qu’il ait au moins l’intention de lire. Je deviendrais aveugle que j’aurais encore, je le crois, du plaisir à tenir dans mes mains un beau livre. […] Quel plaisir de ne se sentir pas tiraillé, au milieu de ces enivrantes études, par l’affaire qui vous rappelle à la maison, de ne pas porter au fond de l’âme l’idée importune de l’ennui qui vous a donné rendez-vous pour ce soir ou pour demain, et qui ne sera, hélas !

34. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Il faut que je vienne goûter avec vous les plaisirs que donnent les belles-lettres, la tranquillité, et l’amitié6. […] On n’a de maître que son plaisir et son goût. […] Tout ce que vous me dites de M. le duc de Bourgogne fait grand plaisir à un cœur français. […] L’agitation, la fièvre du travail et du plaisir lui devint un besoin, une seconde nature. […] S’il en montrait moins, il me laisserait respirer et me ferait plus de plaisir : il me tient trop tendu, la lecture de ses vers me devient une étude ; tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes faibles yeux. » (Lettre à l’Académie, V.)

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