Je traduis ποιότης selon le sens qu’Aristote lui-même donne à ce mot dans les Catégories, chap. […] Voyez l’analyse qu’Aristote lui-même donne des divers sens de ce mot, dans la Métaphysique, IV, 16 et 17. […] Aussi, comme, dans la peinture, le coloris fait plus que le dessin, par sa ressemblance avec la figure humaine et par l’illusion qu’il produit, de même, en poésie, une fiction probable nous frappe et nous plaît beaucoup plus qu’un arrangement pompeux de vers et de mots sans action et sans fable. […] Dacier et Batteux opposent les mots πολιτιϰός et ῥητοριϰός comme familier et oratoire de même Mme Dacier, dans la Préface de sa traduction de l’Odyssée, page 28, éd. de 1716. Mais Aristote fait précisément honneur à Euripide d’avoir le premier introduit dans la tragédie des mots du langage familier (Rhétorique III, 2) ce langage ne pouvait donc être un caractère des anciens poëtes.
Je ne vois rien de si digne de pitié que de faire le procès à un mot qui s’est toujours montré bon Français. Pour moi, je ne sais pour quel intérêt ils tâchent d’ôter à Car ce qui lui appartient, pour le donner à Pour ce que, ni pourquoi ils veulent dire avec trois mots ce qu’ils peuvent dire avec trois lettres. […] Je sais que si l’on consulte là-dessus un des plus beaux esprits de notre siècle, et que j’aime extrêmement1, il dira qu’il faut condamner cette nouveauté ; qu’il faut user du Car de nos pères, aussi bien que de leur terre et de leur soleil ; et que l’on ne doit point chasser un mot qui a été dans la bouche de Charlemagne et de saint Louis. […] S’il n’eût trouvé, ajoutait-il, de la protection parmi les gens polis, n’était-il pas banni honteusement d’une langue à qui il a rendu de si longs services, sans qu’on sût quel mot lui substituer ? […] xiv, de quelques usages, où l’on peut voir regrettés quelques vieux mots qui ont péri.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Aussi avons-nous essayé d’esquisser des portraits, ou du moins (car ce mot serait trop ambitieux), d’indiquer avec choix ce qu’il y a de plus expressif dans la physionomie littéraire ou morale de chaque écrivain. […] De là vient que nous avons multiplié ces occasions de rapprochements et de comparaisons qui habituent l’œil à voir juste, à distinguer les styles, à reconnaître la facture d’un maître, à ne pas appliquer à la diversité des talents les lieux communs d’une appréciation vague et anonyme, en un mot, à devenir connaisseur. […] Il ne nous reste plus qu’à dire deux mots de l’hospitalité offerte ici pour la première fois à ces renommées contemporaines, qui jusqu’à présent ont été tenues en dehors du sanctuaire classique. […] L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)
La légèreté dans le comique, une ironie tempérée de belle humeur et de bonhomie, l’agilité du récit, des mots vifs et piquants, nulle prétention, l’horreur du solennel et du faux, le bon sens, la franchise, le naturel, une langue nette et saine : tels sont ses traits distinctifs. […] Soyez désormais en garde contre les louanges ; défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point6Vous en pourrez rencontrer d’autres qui voudront, comme moi, se divertir de votre crédulité, et peut-être pousser les choses encore plus loin ; n’en soyez point la dupe, et ne vous croyez point, sur leur parole, la huitième merveille du monde. » En achevant ces mots, il me rit au nez et s’en alla. […] Le mot cavalier n’entraîne pas nécessairement l’idée de monter à cheval il est l’équivalent de l’anglais gentleman. […] Ventre, Nos écrivains du temps passé avaient volontiers le mot franc, et parfois brutal. […] « A l’air complaisant, etc. » Cela rappelle le mot du parasite : « Je mangerai quelques morceaux par complaisance. » 4.
Embrassant donc l’histoire, l’éloquence, la philosophie, la critique, la morale, la poésie, en un mot toutes les formes de la pensée, nos extraits comprennent les genres essentiels qui ont leur raison d’être, et dont la variété peut solliciter ou animer un esprit curieux. […] Aussi avons-nous essayé d’esquisser des portraits, ou du moins (car ce mot serait trop ambitieux) d’indiquer avec choix ce qu’il y a de plus expressif dans la physionomie littéraire ou morale de chaque écrivain. […] De là vient que nous avons multiplié ces occasions de rapprochements et de comparaisons qui habituent l’œil à voir juste, à distinguer les styles, à reconnaître la facture d’un maître, à ne pas appliquer à la diversité des talents les lieux communs d’une appréciation vague et anonyme, en un mot, à devenir connaisseur. […] Il ne nous reste plus qu’à dire deux mots de l’hospitalité offerte ici pour la première fois à ces renommées contemporaines, qui jusqu’à présent ont été tenues en dehors du sanctuaire classique. […] L’art de la critique, en un mot, dans son sens le plus pratique, consiste à savoir lire judicieusement les auteurs, et à apprendre aux autres à les lire de même, en leur épargnant les tâtonnements et en leur dégageant le chemin. » (Sainte-Beuve.)
Qu’il me soit permis maintenant d’ajouter à ce peu de mots quelques réflexions qui terminaient la première édition, et auxquelles je n’ai rien à changer. Je sais bien qu’il manque encore beaucoup à ce livre, qu’il répond mal au travail que j’y ai dépensé, qu’en un mot, comme bien d’autres choses humaines, institutions, révolutions et plaisirs, il ne vaut pas ce qu’il a coûté. […] Rappelons-nous le mot de la Bruyère : « Horace ou Despréaux l’a dit avant vous. — Je le crois sur votre parole, mais je l’ai dit comme mien. […] J’aimerais autant qu’on l’accusât de se servir des mots anciens : comme si les mêmes pensées ne formaient pas un autre corps de discours par une disposition différente, aussi bien que les mêmes mots forment d’autres pensées par les différentes dispositions. » Mais si je n’aspire pas au renom d’inventeur, j’ai voulu, et d’une volonté ardente et profonde, rappeler des doctrines que je crois vraies et saines à tous ceux qui s’occupent des travaux de l’intelligence et surtout aux jeunes gens, et appuyer tous mes préceptes sur la nécessité de fortes et solides études. […] Foi au travail, espoir du succès, amour de l’idéal, de la vérité, de l’humanité ; la doctrine littéraire, comme la doctrine religieuse, se résume dans ces trois mots : foi, espoir et amour.
Mot aujourd’hui trivial. […] Ce mot ajoute au relief de l’idée. […] Le mot a toute la force de son étymologie. […] L’orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle : l’un agit, l’autre feint ; le premier est un personnage exposant de grandes idées, le second un personnage débitant de grands mots. » 1. […] Joubert a dit : « Il faut que les pensées naissent de l’âme, les mots des pensées, et les phrases des mots. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs.
Formez la conscience, et d’abord sachez bien, S’il ne parle de Dieu, que ce mot ne dit rien. […] Oui, je sais que ces mots excitent tes dédains ; Ils faisaient avant toi rire les Girondins. […] Ce mot est d’une langue douteuse. […] Ce mot n’a plus aujourd’hui la même force. […] Sur ses lèvres de sophiste, les mots perdent leur sens.
Aussi avons-nous ajouté aux notes grammaticales, étymologiques, explicatives des mots et de leur sens, des notes, relativement plus étendues, quoique aussi sommaires que possible, destinées à faire connaître le sujet, l’ensemble et quelquefois le caractère général de l’œuvre tout entière. […] La substitution constante de la mythologie grecque et latine aux allégories de la vieille poésie française ; l’introduction et l’abus des épithètes composées à l’antique ou traduites de l’antique ; le provignement systématique des vieux mots (voir M. […] ce mot me tue, Mais si faut il pourtant que m’esvertue109. […] Helas, ce mot ne m’appartient ; Helas, Isac, si est ce qu’il convient Servir à Dieu. […] C’est encore à Sénèque qu’il a, avec d’autres poètes s’inspirant comme lui du poète latin plus que des Grecs, emprunté ces dialogues coupés où le vers, le tour et le mot s’appellent et se répondent dans une symétrie calculée, faite pour saisir l’oreille et l’esprit.
MOTS QUI NE SONT PAS FRANÇAIS : MOTS QUI SONT FRANÇAIS : Apparution pour Apparition. […] Le mot casuel signifie qui arrive par hasard, accidentel. […] L’Académie n’admet point le verbe se suicider ; et nous espérons que le mot, formé contrairement à toutes les règles de la logique et de la grammaire, ne sera jamais français.
Qu’entendait-on autrefois par le mot style ? Le mot style (στύλος) était employé par les Grecs pour désigner une petite colonne. […] Sans doute, pour bien écrire, il est indispensable de bien penser : scribendi recte, sapere est et principium et fons ; sans doute, une forme vide, tant gracieuse qu’elle soit, ne peut tenir lieu de l’idée absente ; et des mots harmonieusement disposés et des phrases bien faites ne peuvent suffire à captiver l’esprit de l’homme ; l’art étant l’expression de la beauté, il faut sans doute que la beauté se trouve tout d’abord dans la chose exprimée, et la forme ne doit être qu’une enveloppe transparente qui laisse passer les splendeurs de la réalité qu’elle met en rapport avec nous ; mais il faut que cette forme soit belle aussi, et qu’elle ne masque point par ses propres taches les beautés qu’elle recouvre. […] Si l’écrivain a l’intelligence très vive, son style sera nécessairement rapide et concis ; si l’imagination prédomine, ses expressions seront toujours brillantes et figurées ; si le jugement fait défaut, les pensées ne se joindront qu’à la faveur des mots, et le style sera diffus et traînant.
L’exorde repose, pour employer le mot de Cicéron, dans les entrailles de la cause. […] Le mot sacramentel, Ami lecteur, qui commence toutes les préfaces de nos vieux écrivains, est l’expression naïve de ce besoin. […] Ces trois mots expliquent le pourquoi de toutes les règles du début, de ses vertus, comme de ses défauts. […] Il ne s’agit donc plus que de faire naître la docilité de l’auditeur, en prenant toujours ce mot dans le sens latin, c’est-à-dire de lui donner l’intelligence de la matière. […] L’habileté infinie de l’orateur, en cette rencontre, avait frappé le vieux Pline, qui d’un seul mot en fait sentir toute la valeur : Te dicente, s’écrie-t-il, legem agrariam, hoc est alimenta sua, abdicaverunt tribus.
Didactique est un mot grec ; il signifie qui est propre à enseigner, qui enseigne, relatif à l’instruction. […] Il faut, en un mot, que dans un traité tout soit proportionné à la capacité des esprits médiocres, et n’ait que sa juste étendue. […] Un bon mot, quelque agréable et piquant qu’il soit, une plaisanterie, quelque bien tournée qu’on la suppose, ne feront jamais apprécier un ouvrage à sa juste valeur. […] Il est assurément impossible de donner en moins de mots, et d’une manière plus agréable et plus piquante, une idée plus complète des qualités et des défauts des deux ouvrages. […] un mot : oui ou non ?
L’important est de donner à chaque mot la valeur qui lui convient ; c’est dans ce choix que consiste tout l’art de prononcer. […] En un mot, le droit ne commence que lorsqu’il y a capacité de le bien exercer. […] Pas une phrase oiseuse dans le discours ; pas un mot oiseux dans la phrase. […] Il jugeait tout avec un sens exquis ; il aimait à raconter, et ses récits avaient autant d’agrément que ses mots ont eu de célébrité. […] ni facile de clore en peu de mots beaucoup de sens.
L’art de disposer les moyens de l’invention est dépendant de la nature des causes, des circonstances locales, de l’à-propos des compositions, en un mot, du but de l’écrivain. […] Ces deux mots, quoique sans interjection, ont un caractère admirable d’indignation et d’ironie. […] Vous voyez quelle différence il y a entre ce récit embelli de petites circonstances, et ces mots trop simples : Turenne expire. […] Il les présente de façon à produire une vive impression, il entre dans des détails intéressants, il sait joindre à chaque idée générale toutes les idées accessoires qu’elle fait naître, il rend par ce moyen une preuve palpable, sans recourir aux mots inutiles. […] Il le fait en peu de mots et sans se répéter, et la conclusion est le triomphe de la proposition de son discours.
On l’appelle encore bucolique, du mot grec Βουκολος, pâtre de bœufs. […] En un mot, c’est la retraite riante et commode d’un homme qui a le cœur pur, et qui ne connaît ni l’ambition, ni le luxe, ni les emportements, ni les remords. […] En un mot, c’est la vie pastorale ornée et embellie, présentée du moins sous son plus beau jour, que le poète doit peindre. […] La douceur se sent mieux qu’elle ne peut s’expliquer : c’est un certain moelleux, mêlé de délicatesse et de simplicité, soit dans les pensées, soit dans les tours, soit dans les mots. […] Le mot églogue, ἐκλογή, ecloga, signifie une pièce de choix ou un recueil de pièces choisies dans quelque genre que ce soit.
Cinquième espèce de mots. […] 47. — Le Verbe est un mot dont on se sert pour exprimer que l’on est, ou que l’on fait quelque chose : ainsi, le mot être, je suis, est un verbe ; le mot lire, je lis, est un verbe. […] Ce mot qui suit le verbe actif s’appelle le régime de ce verbe. […] 71. — Tout verbe actif a un passif : ce passif se forme en prenant le régime direct de l’actif pour en faire le sujet du verbe passif ; et en ajoutant le mot par ou de. […] Le mot il ne marque un verbe impersonnel que lorsqu’on ne peut pas mettre un nom à sa place ; car lorsqu’en parlant d’un enfant, on dit : il joue, ce n’est pas un impersonnel, parce qu’à la place du mot il, on peut mettre l’enfant, et dire : l’enfant joue.
Faites en peu de mots sentir ces remarques. […] Vous analyserez presque mot à mot, la confession du lion, la justification du renard, l’admirable confession de l’âne, et le réquisitoire du loup. […] — Dites un mot de l’exposition, du nœud et du dénouement. […] … à ces mots j’eusse expiré sans toi. […] quel mot terrible et consolant !
En un mot, le citoyen est digne de l’écrivain. […] Je lui parlai de la Perse ; mais à peine lui eus-je dit quatre mots, qu’il me donna deux démentis, fondés sur l’autorité de Tavernier et de Chardin1. […] Cabinet : ce mot, qui signifie, au propre, buffet à tiroirs, puis lieu de retraite pour travailler, a par extension le sens de secrets de cour, mystères politiques. […] Descendre ; le mot est expressif, car il s’agit d’un rêveur abstrait qui court les espaces, et se perd dans les hauteurs. […] Ce mot a ici une force singulière.
C’étaient le chanoine Pierre Le Roy, le facétieux rimeur Gilles Durand, le conseiller Jacques Gillot, Florent Chrestien, l’ancien précepteur d’Henri IV, Nicolas Rapin, prévôt de la connétablie, le jurisconsulte Pierre Pithou, émule de l’Hôpital, et Passerat, savant helléniste, poète ingénieux, buveur émérite, en un mot la fleur des érudits et des honnêtes gens. Toutes les semaines, ils se réunissaient à la table du plus riche d’entr’eux, Pierre Le Roy ; et là, dans des repas assez maigres, (car on jeûnait souvent sous la Ligue), on riait à plaisir et à la gauloise des Seize, des États, des cinq ou six rois de la coalition ; on redisait les bons mots du Diable-à-Quatre, on échangeait des espérances, on agitait toutes les questions du jour ; c’était un feu roulant d’épigrammes contre l’étranger, le reître, l’Italien et l’Espagnol, détestés du même cœur dont Alain Chartier maudissait l’Anglais au lendemain de Poitiers et d’Azincourt. […] Disons d’abord un mot de sa structure. […] Une cohue de voix discordantes et d’amendements insensés clôt la séance ; mais ce tapage n’empêche pas le gros bon sens populaire d’avoir le dernier mot par la bouche de Trepelu, le vigneron de Suresnes, soutenant avec la logique de Sganarelie que « le roi est le vrai soleil de France, et que le soleil est une belle invention, quoiqu’il gèle parfois sur les vignes. » Éditée pour la première fois en août 1594, trois mois après l’entrée d’Henri IV à Paris, la Ménippée avait circulé sous main avant l’ouverture des portes. […] Malotru, anciennement malostru, malestru, vient du provençal malastruc (opposé à benastruc, heureux), du latin astrulus, qui est sous une bonne étoile. — Artillerie dérive d’artiller, armer : ce mot s’appliqua d’abord aux armes offensives (archers, arbalétriers).
Tranchez le mot. […] Il le fit en deux mots, à la louange du comte de Toulouse. […] M. le prince de Conti ne dit que deux mots. […] N’oubliez point vos amis, et ne passez pas des mois entiers sans leur écrire un mot. […] ne prostituez pas ces mots de patrie et de patriotisme.
. — « La comédie est l’imitation des mœurs, mise en action : imitation des mœurs, en quoi elle diffère de la tragédie et du poëme héroïque imitation en action, en quoi elle diffère du poëme didactique moral et du simple dialogue. » (Marmontel, Éléments de littérature, au mot Comédie. […] Eustathe, sur l’Iliade, X, 230, d’après l’autorité du second Denys d’Halicarnasse, dit que ce mot έθελοντής s’appliquait aux poëtes qui, n’ayant pas reçu un chœur de l’archonte, pourvoyaient d’eux-mêmes à la représentation de leurs pièces. […] Il est, je l’avoue, difficile d’imaginer ce que peut être cette invention des prologues, ce mot n’ayant pas d’autre sens dans Aristote que le sens défini au chapitre XII de la Poétique mais est-ce une raison suffisante pour changer dans le texte προλόγους en λόγους contre l’autorité des manuscrits ? […] Nous avons accordé les vingt-quatre heures, etc. » (Marmontel, au mot Unité.) […] Le public se plaisait aux changements de scène il voulait qu’on le divertît par la variété des décorations, comme par la diversité des incidents et des aventures et lorsque Mairet donna la Sophonisbe, il eut bien de la peine à obtenir des comédiens qu’il lui fût permis d’observer l’unité de lieu. » (Éléments de Littérature, au mot Unité.
Il fit pour la langue française ce que son maître Henri IV avait fait pour la France1 En lisant ses prédécesseurs, on comprend le soupir d’aise qui échappe à Boileau dans ce vers : Enfin, Malherbe vint… S’il eut peu de sensibilité, d’imagination et d’invention, s’il ne craignit pas d’être appelé le tyran des mots et des syllabes, il façonna l’instrument et le moule de la poésie. […] L’harmonie, l’heureux choix du mot propre, la sobriété de la pensée, la netteté des images, la rigueur d’une prosodie sévère, sont autant de mérites qu’on lui doit. […] Rappelons ces vers de Boileau : il faut les savoir par cœur : Enfin, Malherbe vint ; et le premier, en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, Par ce sage écrivain la langue réparée, N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée ; Les stances avec grâce apprirent à tomber, Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber. […] Gardent : ce mot signifie préservent de la vieillesse. […] En poésie ce mot pouvait être masculin.
Le mot style vient d’une expression latine (stylus) qui elle-même est dérivée d’un mot grec (stulos, petite colonne). […] Avec la pointe on écrivait sur une écorce d’arbre, appelée liber, d’où est venu le mot livre, ou même sur des tablettes enduites d’une légère couche de cire ; l’extrémité plate servait à effacer les caractères que l’on voulait corriger : peu à peu on appliqua ce mot à la manière dont on rendit ses idées ; et quand on dit d’un auteur que son style est bon, on veut dire qu’il exprime bien ses pensées. […] À ces mots, en pleurant, ils se dirent adieu. […] L’harmonie résulte de l’arrangement, de la combinaison des mots et des phrases, des périodes et des membres ; qui les composent. […] 4° Néologisme Le Néologisme ne consiste pas seulement à introduire les mots nouveaux qui sont inutiles ; ce qui le caractérise encore, c’est l’union bizarre de plusieurs mots qui ne peuvent aller ensemble.
Si l’auteur multiplie les mots sans nécessité, s’il surcharge d’ornements parasites la description d’un objet sublime par lui-même, il relâche la tension de l’esprit, et énerve la force de l’émotion : la description peut être belle, mais elle n’a plus rien de sublime. […] L’enflure est dans les mots ou dans la pensée ; souvent dans l’un et l’autre à la fois. […] Nous avons déjà cité le mot sublime de César au pilote que la tempête effrayait : Que crains-tu ? […] Il paraît sans doute difficile de rien ajouter à un trait de cette force ; mais l’imagination déréglée de Lucain ne s’en contente pas, et voici de quelle manière il noie, dans un fatras de vers ampoulés, ce mot qui, placé sans prétention et cité littéralement, eût été du plus grand effet : Sperne minas, inquit, pelagi, ventoque furenti Trade sinum. […] Mais c’est Sénèque qu’il est juste d’en accuser, Sénèque, que Corneille traduit ici mot pour mot : Nut.
La poésie adopte ordinairement le langage mesuré ; de là vient que les mots vers et poésie sont souvent pris comme synonymes. […] 1° Sens du mot. On a coutume de comprendre par le mot poésie l’expression de la pensée sous une forme rythmique ; mais chacun sait que ce mot se prend aussi dans un sens bien plus général et bien plus étendu. […] Quand les hommes, dans leurs travaux, imitent la nature en créant une œuvre quelconque où brille l’imagination, ils font de l’art ou, si l’on veut, de la poésie ; car, en ce sens, ces deux mots ont la même signification. […] C’est le beau absolu, c’est la perfection, en un mot, c’est Dieu même, source première de toute poésie.
si les déclarations les plus solennelles ne garantissaient pas notre respect pour la foi publique, notre horreur pour l’infâme mot de banqueroute, j’oserais scruter les motifs secrets, et peut-être, hélas ! […] … Mes amis, écoutez un mot, un seul mot. […] ne prostituez pas ces mots de patrie et de patriotisme. […] messieurs, à propos d’une ridicule motion du Palais-Royal, d’une risible insurrection qui n’eut jamais d’importance que dans les imaginations faibles ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi, vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes, et l’on délibère ! […] Les circonstances étaient-elles difficiles, les esprits fatigués d’une longue discussion, on intimidés par le danger, un cri, un mot décisif s’échappait de sa bouche, sa tête se montrait effrayante de laideur et de génie, et l’assemblée éclairée ou raffermie rendait des lois, on prenait des résolutions magnanimes.
Sa langue, vive, franche, nette, vigoureuse, hardie, énergique, pittoresque, indépendante, vraiment nationale, ne rappelle point la sagesse économe et sobre de Boileau, si patient à attendre, au coin d’un bois, la rime, ou le mot qui l’avait fui. […] En effet, puisqu’on doit discourir des choses et non pas des mots, et que la plupart des contrariétés viennent de ne se pas entendre et d’envelopper dans un même mot des idées opposées, il ne faut qu’ôter le voile de l’équivoque, et regarder ce qu’est la comédie en soi, pour voir si elle est condamnable. […] Quand Dieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez point à rire à ceux qui vous entendent parler ; et songez qu’en ne disant mot on croira peut-être que vous êtes d’habiles gens. […] Sujets : lui aussi, il est roi dans son domaine ; mais le mot veut dire ici : objet d’étude. […] Ce marquis représente ces gens du monde qui condamnent d’un mot les ouvrages qu’ils connaissent à peine et seraient incapables de juger.
Méditations et Harmonies : ces deux mots résument les immortelles beautés d’une inspiration qui manquait à la France, et dont il nous a offert de parfaits modèles1. […] C’était à chaque chose une exclamation, Un soupir, puis un mot de résignation, Puis de son bras au nôtre une étreinte plus vive, Qui trahissait l’élan d’une âme convulsive. […] Point de périphrases maladroites ou recherchées, point d’énigmes substituées au mot propre. M. de Lamartine prend le mot simple, et le rend poétique par la place et le tour qu’il lui donne. […] Frère : c’est un mot que La Fontaine n’aurait pas prononcé.
Le mot épisode est grec ; il signifie littéralement introduction. […] Ce mot, en effet, exprime ces ouvrages d’un mérite inférieur où le plan est si peu combiné qu’on peut en retirer plusieurs parties sans que l’ensemble soit détruit. […] En un mot, l’épopée est le récit poétique d’une action héroïque et merveilleuse 122. […] Ce mot, dont tout le monde comprend le sens général et ordinaire, est pris en poésie dans un sens particulier, pour exprimer ce qui vient après le dénouement et qui règle définitivement le sort des personnages. […] Le voyage se fait en descendant la Loire, et pendant ce temps il apprend beaucoup de gros mots qu’il répète en arrivant à sa destination.
7 — accord avec les noms 9 — formation du féminin 8 — formation du pluriel 8 — degrés de signification 9 — régime 9 Adverbe 42 Analyse grammaticale 60 Apostrophe 57 Article 6 Cédille 58 Conditionnel 16 Conjonction 43 Consonnes 3 Futur 16 Genre 5 Homonyme 62 Impératif 16 Indicatif 16 Infinitif 16 Interjection 45 Lettre e 3 Lettre k 4 Lettre y 3 Lettres 3 Locutions vicieuses 65 Modes des verbes 16 Mots 3 Mots dans lesquels la lettre k est aspirée 69 Nom 5 — commun 5 — propre 5 — formation du pluriel 5 Nombre 5 Nominatif ou sujet du verbe 30 Noms et adjectifs de nombre 10 Orthographe 52 — des adverbes 54 — des noms 52 — des pronoms 56 — des verbes 54 Parenthèse 58 Participe 38 Participe passé 38 — accord avec le régime 39 — accord avec le sujet 38 Participe présent 38 Parties du discours 4 Passé 16 Ponctuation 59 — virgule 59 — point et virgule 69 — deux points 59 — point 59 — point interrogatif 59 — point d’admiration 59 Préposition 40 Présent pag. 16 Pronom 11 Pronoms adjectifs 13 — démonstratifs 14 — indéfinis 45 — interrogatifs 14 — personnels 11 — relatifs 14 Régime du verbe 30 — des verbes actifs 30 — des verbes neutres 35 — des verbes passifs 33 — des verbes réfléchis 37 Remarques particulières sur chaque espèce de mots 45 — sur les adverbes 51 — sur les lettres 45 — sur les noms composés 46 Remarque sur les noms de nombre 46 — sur les noms partitifs 47 — sur les prépositions 54 — sur les pronoms 47 — sur le régime 52 — sur les verbes 50 Subjonctif 16 Sujet ou nominatif du verbe 30 Système métrique 69 Tables de multiplication 72 Tableau des temps primitifs 96 Tableau des temps primitifs des verbes irréguliers 98 Temps des verbes 16 Temps dérivés 32 — primitifs 25 Trait d’union 58 Tréma 58 Verbe 15 — accord avec le sujet ou nominatif 30 — auxiliaire Avoir 17 Verbe auxiliaire Être 18 — première conjugaison 20 — deuxième conjugaison 21 — troisième conjugaison 93 — quatrième conjugaison 24 — en er 20 — en ir 21 — en oir 23 — en re 24 — actifs 29 — impersonnels 37 — irréguliers 28 — neutres 33 — passifs 31 — réfléchis 36 Voyelles 3 Voyelles longues 4 — brèves 4
Il ne faut pas confondre ce mot avec le substantif masculin vermeil, qui signifie argent doré. […] La réponse en elle-même est parfaite ; car il n’y a pas là un mot qui ne soit pas dans les livres saints. […] Voltaire a osé dire que Joad et Josabeth auraient dû prendre Athalie au mot ! […] Le mot latin compendium signifie abrégé. […] Le mot n’est pas poli ; mais ne soyons pas plus prudes que nos pères, qui riaient ici de bon cœur.
On peut, jusqu’à un certain point, combler cette lacune par un article du Grand Étymologique, où le mot tragédie est expliqué, soit par le mot τράγος, bouc, un bouc étant le prix que recevaient les vainqueurs dans les anciens concours Dionysiaques, soit par le mot τρύξ, lie de vin, ces fêtes étant d’ordinaire célébrées au temps et à l’occasion des vendanges.