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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Déjà contre les Grecs plein d’un noble courroux, Le soin de votre fils le touche autant que vous : Il prévient leur fureur ; il lui laisse sa garde. […] Non, non, je te défends, Céphise, de me suivre ; Je confie à tes soins mon unique trésor : Si tu vivais pour moi, vis pour le fils d’Hector. […] Voilà dans ses transports le seul soin qui lui reste. […] Que ne me laissais-tu le soin de ma vengeance ? […] Nous le verrions encor nous partager ses soins : Il m’aimerait peut-être ; il le feindrait du moins.

3. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Préface de la première édition » pp. -

Dans le Style comme dans le reste du Cours, nous nous efforçons d’offrir un plan complet, de suivre une marche logique, de présenter des divisions claires et naturelles, des définitions exactes et nettes, et, cherchant à former le cœur en même temps que l’esprit, nous faisons ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le christianisme. Plusieurs questions qui, malgré leur importance, trouvent rarement place dans les traités élémentaires, ont été de notre part l’objet d’un soin particulier. […] Partout, dans cette première partie on trouvera des exemples nombreux et choisis avec soin. […] De nos jours, dit-il, on est inondé de classiques, qui ne sont à vrai dire que des nomenclatures : l’élève n’en a pas plutôt lu un paragraphe, que déjà il bâille, l’ennui le saisit, et il est dégoûté du livre et de la science. — D’ailleurs, toutes les questions n’ont pas une égale importance ; et nous avons nous-même pris soin d’en indiquer un certain nombre que l’on peut se contenter de faire lire attentivement.

4. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Les uns ne semblent être sur la terre que pour y jouir d’un indigne repos, et se dérober par la diversité des plaisirs à l’ennui qui les suit partout à mesure qu’ils le suient ; les autres n’y sont que pour chercher sans cesse dans les soins d’ici-bas des agitations qui les dérobent à eux-mêmes. […] Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. […] Tel prend le parti des armes, et suit une route d’où mille raisons de tempérament, de goût, de conscience, d’intérêt même, l’éloignent, parce que, né avec un nom, il n’oserait se borner aux soins domestiques, et que le monde regarderait ce repos comme une indigne lâcheté. […] La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme. […] Ne remplacerait-il pas par le sérieux, par la vivacité, par la continuité des soins, ce qui manquerait à la brièveté du temps qu’on lui aurait accordé ?

5. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Des changements de posture, comme des gens peu assis ou mal debout ; un certain soin de s’éviter les uns les autres, même de se rencontrer des yeux ; les accidents momentanés qui arrivaient de ces rencontres ; un je ne sais quoi de plus libre en toute la personne, à travers le soin de se tenir et de se composer ; un vif, une sorte d’étincelant autour d’eux les distinguaient malgré qu’ils en eussent. Les deux princes et les deux princesses assises à leurs côtés prenant soin d’eux étaient les plus exposés à la pleine vue. […] Souvent réveillée par les cris de son époux, prompte à le secourir, à le soutenir, à l’embrasser, à lui présenter quelque chose à sentir, on voyait un soin vif pour lui, mais tôt après une chute profonde en elle-même, puis un torrent de larmes qui lui aidaient à suffoquer ses cris. […] Quelques larmes amenées du spectacle, et souvent entretenues avec soin, fournissaient à l’art du mouchoir pour rougir et grossir les yeux et barbouiller le visage, et cependant le coup d’œil fréquemment dérobé se promenait sur l’assistance et sur la contenance de chacun. […] Celui de madame la duchesse de Berry ne fut guère meilleur, mais qui ne l’empêcha pas de prendre de lui tous les soins possibles.

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

En un lieu, l’autre jour, où je faisais visite, Je trouvai quelques gens d’un très-rare mérite3, Qui, parlant des vrais soins d’une âme qui vit bien, Firent tomber sur vous, madame, l’entretien. […] Il ne tiendra qu’à vous qu’avec le même zèle Nous ne continuions cet office fidèle, Et ne prenions grand soin de nous dire, entre nous, Ce que nous entendrons, vous de moi, moi de vous4, (Le Misanthrope, acte III, sc. […] Ils ne sauraient quitter les soins de leur métier Pour aller chaque jour fatiguer ton portier, Ni partout, près de toi par d’assidus hommages, Mendier des prôneurs les éclatants suffrages. Cet amour de travail, qui toujours règne en eux, Rend à tous autres soins leur esprit paresseux, Et tu dois consentir à cette négligence Qui de leurs beaux talents te nourrit l’excellence. […] C’est ainsi que des arts la renaissante gloire De tes illustres soins ornera la mémoire ; Et que ton nom, porté dans cent travaux pompeux, Passera triomphant à nos derniers neveux.

7. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — La Fontaine (1621-1695.) » pp. 194-204

Si, sur le point du jour, parfois il sommeillait, Le savetier alors en chantant l’éveillait ;     Et le financier se plaignait     Que les soins de la Providence N’eussent pas au marché fait vendre le dormir,     Comme le manger et le boire1. […] on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,     Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre     Avait, depuis plus de cent ans,     Produit pour l’usage des gens. […]     La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait,     Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville2 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,     Cotillon simple et souliers plats3     Notre laitière ainsi troussée,     Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait ; en employait l’argent ; Achetait un cent d’œufs ; faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent. […] Non content d’éditer et d’annoter notre grand fabuliste avec le soin et la compétence qui le distinguaient, M.

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Tout le prix de son lait ; en employait l’argent, Achetait un cent d’œufs, faisait triple couvée2 : La chose allait à bien par son soin diligent. […] A quoi bon charger votre vie Des soins d’un avenir qui n’est pas fait pour vous ? […] défendez-vous au sage De se donner des soins pour le plaisir d’autrui ? […] La mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin, Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. […] Soins, inquiétudes, ennuis. « Si encore j’étais là pour te les épargner, pour songer à tout ! 

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

Rappelé, après vingt ans d’interruption, dans une carrière que j’ai toujours aimée, que j’avais choisie de préférence à toute autre, et dont la force seule des événements avait pu m’éloigner, je n’ai pas cru pouvoir mieux témoigner ma reconnaissance au Chef suprême de l’Enseignement, qu’en donnant à cette nouvelle édition du Cours complet de Rhétorique, tous les soins dont je puis être capable. […] Ce que le public avait particulièrement distingué dans son accueil, a été retouché avec le plus grand soin ; ce qu’il avait paru improuver, a été ou retranché tout à fait, ou sensiblement amélioré. […] L’on peut voir dans les admirables Institutions de Quintilien, que s’il s’occupe de former avec soin et d’orner l’esprit de son jeune élève, il met bien plus d’attention encore et de sollicitude à ouvrir son âme à toutes les vertus, persuadé avec raison qu’il en fera aisément un orateur habile, quand il en aura fait un citoyen vertueux.

10. (1873) Principes de rhétorique française

Mais quels sont les soins qui vous occupent dans votre opulence ? […] Cicéron a eu soin d’éviter cette faute. […] Éviter avec soin l’ordre de gradation décroissante. […] Garder avec un soin très-scrupuleux l’honnêteté et la bonne foi. […] Il faut éviter avec soin le ridicule que provoque l’emploi déplacé des émotions.

11. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

. — Il faut écrire avec le plus de soin possible, et le plus souvent que l’on peut, dit Quintilien. — Rollin, de son côté, regarde cette partie des études littéraires comme la plus importante, comme le but de toutes les autres, et comme le moyen le plus efficace d’apprendre aux jeunes gens l’art de composer. — Nous allons étudier avec soin cette intéressante question. […] On peut comparer le travail de l’élocution à celui de l’architecte, quand il met la dernière main à son œuvre et la retouche avec soin dans toutes ses parties. […] Il faut, au contraire, avoir soin de rattacher toujours ses descriptions à quelque pensée supérieure, à quelque but vraiment utile. […] L’autre défaut consiste dans le manque de soin. […] Il faut avoir soin de remplacer par des périphrases ou par des synonymes les expressions trop dures ou trop amères.

12. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Massillon. (1663-1742.). » pp. 120-123

Les soins de son diocèse, tous les devoirs scrupuleusement observés de l’épiscopat, et les pratiques journalières d’une charité sans bornes, avaient rempli ses dernières années et mis le comble à sa gloire2. […] que d’établissements utiles entrepris par ses soins ! […] Mais l’enceinte de cette capitale ne renferma pas tous les soins bienfaisants de sa magnificence et de sa piété.

13. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE IV. De la composition des vers. » pp. 295-331

Si c’est une consonne, il faut avoir bien soin que le mot suivant commence par une voyelle ou une diphthongue ; autrement la dernière syllabe de ce dactyle deviendrait longue par position. […] Si la matière donnée pour le vers est séparée par une virgule, il faut avoir soin de mettre au commencement tout ce qui est avant la virgule, sans jamais mélanger les mots qui précèdent avec ceux qui suivent, à moins que le sens ne le permette. […]  — 1° Les bons auteurs semblent éviter avec le plus grand soin les élisions dans la seconde moitié du vers pentamètre. […] Venez donc auprès de nous ; cet autel nous protégera tous, ou nous mourrons ensemble. » (Nous laissons aux maîtres le soin de faire remarquer les principales beautés de ce passage, que la meilleure traduction ne saurait reproduire.) […] « Il y a dans les vers une cadence simple, commune, ordinaire, qui se soutient également partout, qui rend le vers doux et coulant, qui écarte avec soin tout ce qui pourrait blesser l’oreille par un son rude et choquant, et qui, par l’heureux mélange de différentes mesures, forme cette harmonie si agréable qui règne dans tout l’ensemble d’un poème.

14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

Mais quoique cette conviction et cette espèce de foi humaine qu’on acquiert par l’étude des preuves de la religion chrétienne soient d’un ordre inférieur à la foi divine, qui est le principe de notre sanctification1/, et quoique la simplicité d’un paysan, qui croit fermement tous les mystères de la religion parce que Dieu les lui fait croire, soit infiniment préférable à toute doctrine d’un savant, qui n’est convaincu de la vérité de la religion que comme il l’est de la certitude d’une proposition de géométrie ou d’un fait dont il a des preuves incontestables, il est néanmoins très-utile d’envisager avec attention et de réunir avec soin toutes les marques visibles et éclatantes dont il a plu à Dieu de revêtir de ce caractériser, pour ainsi dire, la véritable religion. […] Quelque soin que vous preniez pour éviter les mauvaises compagnies, comme je suis persuadé que vous le ferez, et quelque attention que vous ayez dans le choix de vos amis, il sera presque impossible que vous soyez jamais assez heureux pour ne rencontrer jamais quelqu’un de ces prétendus esprits forts qui blasphèment ce qu’ils ignorent. […] Vous devez même éviter avec soin de paraître vouloir dogmatiser : c’est caractère qui ne convient point à un jeune homme, et qui ne sert qu’à donner à des libertins le plaisir de le tourner en ridicule, et que quelquefois même la religion avec lui.

15. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Parmi tous les exercices auxquels on pourra donner tous ses soins, nous signalons les suivants, comme les plus capables de former le style, et de favoriser le développement des idées. […] On y parviendra par la simplicité du récit, par le soin qu’on prendra de ne rien faire entrer de contraire au sens commun, et par un enchaînement des circonstances tel qu’elles expliquent naturellement le fait qui peut paraître extraordinaire. […] Un des soins les plus grands que nous recommandons d’avoir, c’est, dans la narration comme dans toute composition, de rechercher la variété des expressions, quand il s’agit de nommer plusieurs fois le même objet. […] Il faut éviter avec le plus grand soin les tournures étranges, qu’on trouve trop souvent dans les lettres de commerce. […] Le défaut que l’on doit éviter avec soin, c’est l’exagération.

16. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Le moindre défaut à cet égard, le moindre degré d’ambiguïté qui laissent l’esprit en suspens, doivent être évités avec le plus grand soin. […] Cette observation pourrait seule justifier tout le soin et toute l’attention que nous avons donnés à cette matière. […] En commençant écrivez donc doucement et avec soin. […] Il faut, sans contredit, inculquer et développer ses idées, mais ce soin peut être et est fréquemment porté trop loin. […] Il a eu soin de l’annoncer dans l’exorde et dans la narration.

17. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Des amis qui nous font honorer nous sont toujours chers3, il semble qu’en les aimant nous entrons en part4 avec eux de la distinction qu’ils ont dans le monde ; nous cherchons à nous parer, pour ainsi dire, de leur réputation ; et, ne pouvant atteindre à leur mérite, nous nous honorons de leur société, pour faire penser du moins qu’il n’y a pas loin d’eux à nous5 L’emploi du temps 6 Nous regarderions comme un insensé dans le monde un homme, lequel héritier d’un trésor immense, le laisserait dissiper faute de soins et d’attentions, et n’en ferait aucun usage, ou pour s’élever à des places et à des dignités qui le tireraient de l’obscurité, ou pour s’assurer une fortune solide, et qui le mît pour l’avenir dans une situation à ne plus craindre aucun revers. […] La vérité La vérité, cette lumière du ciel, est la seule chose ici-bas qui soit digne des soins et des recherches de l’homme. […] Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

A quoi sont employés tant de soins magnanimes Où son esprit travaille, et fait veiller ses yeux, Qu’à3 tromper les complots de nos séditieux, Et soumettre leur rage aux pouvoirs légitimes ? […] Ils ont beau vers le ciel leurs murailles accroître, Beau d’un soin assidu travailler à leurs forts, Et creuser leurs fossés jusqu’à faire paroître   Le jour entre les morts7. […] Il suffit que ta cause est la cause de Dieu, Et qu’avecque1 ton bras elle a pour la défendre   Les soins de Richelieu.

19. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Avertissement de la deuxième édition. » pp. -

Dans la présente édition le texte grec n’est amélioré que sur quelques points  mais j’ai revu avec soin la traduction, avec le concours d’un jeune professeur de philosophie, dont l’attention scrupuleuse m’a suggéré plus d’une correction utile. […] On sait d’ailleurs, du moins en France, que notre confrère a étudié avec le même soin les textes de la Rhétorique, de la Politique et des Météorologiques d’Aristote.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Quels soins ! […] Un si grand fonds ne se peut bien faire que lorsque tout s’imprime dans l’âme naturellement et profondément, que la mémoire est neuve, prompte et fidèle, que l’esprit et le cœur sont encore vides de passions, de soins et de désirs, et que l’on est déterminé à de longs travaux par ceux de qui l’on dépend. […] Voltaire écrivait : Sur ces monts entassés, séjour de la froidure, Au creux de ces rochers, dans ces gouffres affreux, Je vois des animaux maigres, pâles, hideux, Demi-nus, affamés, courbés sous l’infortune ; Ils sont hommes pourtant ; notre mère commune A daigné prodiguer des soins aussi puissants A pétrir de ses mains leur substance mortelle Et le grossier instinct qui dirige leurs sens. […] Il dit ailleurs : « L’on se couche à la cour, et l’on se lève sur l’intérêt : c’est ce que l’on digère le matin et le soir, le jour et la nuit ; c’est ce qui fait que l’on pense, que l’on parle, que l’on se tait, que l’on agit ; c’est dans cet esprit qu’on aborde les uns et qu’on néglige les autres, que l’on monte et que l’on descend ; c’est sur cette règle que l’on mesure ses soins, ses complaisances, son estime, son indifférence, son mépris. » 4. […] Bossuet a dit : « Ces terres et ces seigneuries qu’il avait ramassées comme une province, avec tant de soins et de travail, se partageront en plusieurs mais, et tous ceux qui verront ce grand changement diront, en levant les épaules et en regardant avec étonnement les restes de cette fortune ruinée : Est ce là que devait aboutir toute cette grandeur formidable au monde ?

21. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Apollon, si jamais, échappé du tombeau, Il retourne au Ménale avoir soin du troupeau, Ces mains, ces vieilles mains orneront ta statue De ma coupe d’onyx à tes pieds suspendue ; Et, chaque été nouveau, d’un taureau mugissant La hache à ton autel fera couler le sang. […] C’est toi qui me devais ces soins religieux1, Et ma tombe attendait tes pleurs et tes adieux. […] Téthys, les yeux en pleurs, dans le creux d’un rocher, Aux monstres dévorants eut soin de le cacher.

22. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre V. — Qualités particulières du Style »

Style simple Le Style simple, ennemi de tout ornement éclatant, ne recherche point les mots sonores, et évite avec soin tout ne qui sent le travail, la pompe et l’apprêt. […] Il a soin de rire pour montrer ses dents : il fait la petite bouche et il n’a guère de moments où il ne veuille sourire. […] Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin,           Pour vous en servir au besoin. […] reposez-vous sur les maladies pestilentielles sur l’inclémence des éléments, sur vos travaux, sur vos passions sur vos vices, sur vos préjugés, sur la faiblesse de vos organes, sur la brièveté de votre durée, du soin de vous exterminer. […] Les auteurs profanes ne paraissent occupés que du soin d’embellir leurs discours ; les auteurs sacrés racontent avec la plus grande naïveté sans viser aux charmes de l’éloquence.

23. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Étude est ici synonyme de soin, occupation. […] Regnier, satire v, avait dit : Croissant l’âge en avant, sans soin de gouverneur, Relevé, courageux, et cupide d’honneur, Il se plaist aux chevaux, aux chiens, à la campaigne, Facile au vice, il hait les vieux et les dédaigne : Rude à qui le reprend, paresseux à son bien, Prodigue, dépensier, il ne conserve rien, Hautain, audacieux, conseiller de soi-même, Et d’un cœur obstiné se heurte à ce qu’il aime. […] Je lis encore dans Régnier : L’âge au soin se tournant, homme fait il acquiert Des biens et des amis, si le temps le requiert ; Il masque ses discours comme sur un théâtre, Subtil, ambitieux, l’honneur il idolâtre ; Son esprit avisé prévient le repentir, Et se garde d’un lieu difficile à sortir. […] « Rien ne corrige un esprit mal fait ; triste et fâcheuse vérité, qu’on apprend tard, et après bien des soins perdus. » (Joubert.)

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nisard. Né en 1806. » pp. 585-597

La troisième4 sorte de critique choisit, parmi tous les objets d’étude qu’offrent les lettres, une question qu’elle traite à fond, en prenant grand soin de n’en avoir pas l’air. […] Quels soins pour disposer dans l’ordre naturel tant de pensées qui se présentent isolément et avant leur tour, pour reconnaître les points par où elles se touchent, pour faire un tissu indestructible de tous ces fils dispersés ! […] « Dans toutes les fables où le lion est un des personnages, comme c’est d’ordinaire, le plus brillant, l’enfant ne manque point de se faire lion, et, quand il préside à quelque partage, bien instruit par son modèle, il a grand soin de s’emparer de tout. […] Quand vous leur donnez des préceptes qui se contredisent, quel fruit espérez-vous de vos soins ? 

25. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Mais ce que nous applaudirons surtout, c’est que M. l’abbé Piron, qui a fait preuve d’un goût parfait dans le choix de ses exemples, cherche constamment à former le cœur en même temps que l’esprit, faisant ressortir avec soin le côté moral et religieux des belles-lettres, ainsi que les beautés littéraires renfermées dans les Écritures et dans les ouvrages inspirés par le Christianisme. […] J’aurai soin de le communiquer à nos maisons d’éducation ecclésiastiques. […] Monsieur le Vicaire général, Les travaux incessants de mon ministère ne me permettant pas de lire avec assez de suite le Cours de littérature auquel vous avez consacré vos talents et vos longues études, j’ai fait examiner avec soin cet important ouvrage par MM. les Directeurs du Petit-Séminaire de Langres, et le jugement si favorable qu’ils en ont porté est venu confirmer mes appréciations personnelles.

26. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Ce n’est pas qu’elle ne doive présenter à l’esprit et à la raison des motifs vrais et forts à l’appui de ses prétentions ; mais elle devra toujours le faire en peu de mots, laissant à la réflexion de l’auditeur le soin de pénétrer tous les secrets de la pensée. […] Aussi l’orateur a-t-il soin d’éviter l’artifice des tropes, et se sert-il de préférence des mouvements oratoires. […] Il est inutile de recommander de prononcer avec le plus grand soin l’accent grammatical, puisque le sens de certains mots ne tient qu’aux différences de l’accent. […] Les élèves sont exercés dès l’enfance à bien prononcer ; nous laissons aux maîtres le soin de les perfectionner. […] En écrivant, on a soin de placer toujours une lettre capitale au commencement de chaque vers.

27. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre II. Qualités et devoirs de l’Orateur du Barreau. »

Mais s’il établit avec autant de soin que de candeur les raisons de son adversaire, avant d’en entreprendre la réfutation, il prévient heureusement l’audience en sa faveur. […] Que l’avocat se constitue donc le juge de la cause, avant d’en entreprendre la défense ; qu’il s’érige, dans son cabinet, comme un tribunal domestique, où il pèse, où il examine avec soin, et sans prévention, les raisons de ses parties, et où il prononce sévèrement contre elles, si la force de la vérité l’y contraint.

28. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Préface » pp. -

Rien n’était plus efficace, selon le judicieux auteur du Traité des études, pour donner aux jeunes gens de bons principes et l’habitude d’un bon langage, que « des extraits faits avec soin et qui pourraient avoir quelquefois une longueur raisonnable ». […] Puisque de légitimes désirs de réformes ont préoccupé de nos jours la conscience publique sur tout ce qui regarde l’éducation et l’instruction, il fallait mettre au premier rang de ces réformes un soin plus vigilant à ne présenter aux jeunes intelligences que des modèles accomplis sous le rapport moral ainsi que sous le rapport littéraire.

29. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Racine. (1639-1699.) » pp. 83-90

Ce n’est pas une chose concevable que, dans la fidélité qu’il a gardée à ses alliés, il a toujours eu plus de soin de leurs intérêts que des siens propres. […] Cependant il est merveilleux que, parmi les soins d’une guerre qui a dû, ce semble, l’occuper tout entier, ce prince soit encore entré dans le détail du gouvernement de son État, et qu’on l’ait vu aussi appliqué aux besoins particuliers de ses sujets que si toutes ses pensées avaient été renfermées au dedans de son royaume. De là vient que, dans un temps que toute l’Europe était en feu, la France ne laissait pas de jouir de toute la tranquillité et de tous les avantages d’une paix profonde : jamais elle ne fut si florissante, jamais la justice ne fut exercée avec tant d’exactitude, jamais les sciences, jamais les beaux-arts n’y ont été cultivés avec tant de soin.

30. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

A Paris il fut bientôt connu de M. de Pontchartrain, alors contrôleur général, qui, pour s’assurer de ce qu’il valait, n’eut besoin ni d’employer toute la finesse de sa pénétration, ni de le faire passer par beaucoup d’essais sur des affaires de finances dont il lui confiait le soin. […] Aussi le feu roi1 se reposait-il entièrement de Paris sur ses soins. […] Il fallait que vous fussiez bien hardi pour vous reposer sur vos lecteurs du soin de mettre des allégories dans vos poëmes.

31. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

Mais pour ceux qui vivent sans le connaître et sans le chercher, ils se jugent eux-mêmes si peu dignes de leur soin, qu’ils ne sont pas dignes du soin des autres ; et il faut avoir toute la charité de la religion qu’ils méprisent, pour ne les pas mépriser jusqu’à l’abandonner dans leur folie91. […] je ne songe qu’à partir, laissez-m’en le soin : je conduis des yeux toutes choses ; et si ma tante prenait le chemin de languir, en vérité je partirais. […] C’est pour l’éducation du grand Dauphin, confié à ses soins, qu’il a composé plusieurs de ses immortels ouvrages : jamais il n’écrivit que pour remplir un devoir. […] À ce moment, il étend ses soins jusqu’aux moindres de ses domestiques. […] Les deux princes et les deux princesses assises à leurs côtés, prenant soin d’eux, étaient les plus exposés à la pleine vue.

32. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Comme l’objet de cette figure est de comparer deux choses entre elles, et de découvrir le côté par lequel elles se ressemblent, il faut mettre le plus grand soin à ne pas fausser l’analogie de leurs rapports. […] Quels soins ! […] Mais non : c’est un esquif où, dans un doux repos, J’aperçois un enfant qui dort au soin des flots,          Comme on dort au sein de sa mère. […] On y écarte avec soin ce qui porte l’image de l’infortune ; on n’y veut voir que les heureux. […] Qu’il règne donc, ce fils, ton soin et ton ouvrage !

33. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre second. Définition et devoir de la Rhétorique. — Histoire abrégée de l’Éloquence chez les anciens et chez les modernes. — Chapitre IV. De l’Éloquence chez les modernes. »

Aussi des débris épars de la tyrannie qui venait de succomber, vit-on se former, sur tous les points de l’Europe, une foule de petits états, tous gouvernés par de petits despotes, uniquement occupés du soin de se détruire mutuellement, et d’opprimer des peuples devenus assez stupides pour ne pas même s’apercevoir qu’ils avaient changé de joug et de maître. […] De là cette attention continuelle à nous prémunir contre l’influence et les charmes de l’élocution : de là, ce soin scrupuleux de nos orateurs modernes à se renfermer dans les bornes de la raison, à ne se rien permettre qui puisse la choquer ou la contredire, bien convaincus d’avance que le discours le plus éloquent manquerait nécessairement son but, pour peu qu’il s’écartât de cette grande règle qui exige que tout tende au bon sens : Scribendi rectè sapere est et principium et fons.

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