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2. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre V. Des sermons de Bossuet. »

à quels hommes se proposait-il d’annoncer qu’ils étaient peu de chose, qu’ils n’étaient rien ? […] Quel rapport, en apparence, avec ce trait de l’Écriture et l’objet que se propose l’orateur ? […] « Je médite aujourd’hui, continue Bossuet, de faire quelque chose de semblable ; et dans cet exercice pacifique, je me propose l’exemple de cette entreprise militaire. […] Voilà pourquoi nous avons multiplié les citations, et prouvé partout, par l’exemple des grands maîtres, la solidité des principes que nous avions établis ; voilà pourquoi nous n’avons dissimulé ni les défauts ni les endroits faibles de ceux que nous proposons d’ailleurs comme des modèles.

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Et ainsi, lorsque nous apercevons qu’en contredisant certaines opinions qui ne regardent que des choses humaines, nous choquons plusieurs personnes, nous les aigrissons, nous les portons à faire des jugements téméraires et injustes ; non-seulement nous pouvons nous dispenser de combattre ces opinions, mais même nous y sommes souvent obligés par la loi de la charité… Il ne faut pourtant pas porter les maximes que nous avons proposées jusqu’à faire généralement scrupule, dans la conversation, de témoigner que l’on n’approuve pas quelques opinions de ceux avec qui on vit. […] Ainsi c’est une chose très-utile que d’étudier avec soin comment on peut proposer ses sentiments d’une manière si douce, si retenue et si agréable que personne ne s’en puisse choquer. […] Cette pratique est si importante et si nécessaire dans tout le cours de la vie qu’il faudrait avoir un soin particulier de s’y exercer ; car souvent ce ne sont pas tant nos sentiments qui choquent les autres que la manière fière, présomptueuse, passionnée, méprisante, insultante, avec laquelle nous les proposons. […] Tout ce que ces personnes gagnent donc par là est que l’on s’applique encore plus qu’on ne ferait aux raisons de douter de ce qu’ils disent, parce que cette manière de parler excite un désir secret de les contredire et de trouver que ce qu’ils proposent avec tant d’assurance n’est pas certain, ou ne l’est pas au point qu’ils se l’imaginent.

4. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IX. » pp. 98-101

Or, s’il est vrai que la satisfaction des spectateurs soit la fin que se proposent les spectacles, et que les maîtres mêmes du métier aient quelquefois appelé de César au peuple, le Cid du poëte français ayant plu aussi bien que la Fleur du poëte grec, ne seroit-il point vrai qu’il a obtenu la fin de la représentation, et qu’il est arrivé à son but, encore que ce ne soit pas par le chemin, ni par les adresses de la Poétique ?  […] Castelvetro a proposé assez heureusement de lire άπλώς, mot souvent employé dans Aristote pour xαθόλου. […] Batteux proposait déjà un changement analogue.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

La propriété consiste à choisir, pour nous exprimer, les termes les plus convenables et les plus généralement adaptés aux idées que nous nous proposons de rendre. […] Indépendamment de la pureté, qui est une qualité purement grammaticale, et qui appartient indistinctement à tous les genres d’écrire, le style peut être considéré comme ayant pour objet l’entendement qu’il veut éclairer, l’imagination qu’il doit frapper, les passions qu’il se propose d’exciter, l’oreille enfin qu’il ne doit jamais négliger ; et, sous ces divers rapports, il sera clair pour l’entendement, vif et animé pour l’imagination, fort ou véhément pour la passion, et nombreux pour l’oreille. […] Mais ce qui n’est pas également sensible pour les jeunes gens, et ce que nous nous proposons d’observer, c’est qu’à travers cette variété, nous devons reconnaître la manière d’un auteur dans toutes ses compositions. […] Il se met peu en peine de se faire entendre du premier coup, parce qu’il se propose de revenir sur son idée ; et ce qu’il perd en force, il tâche de le regagner par l’abondance et la variété.

6. (1867) Rhétorique nouvelle « Tableau des arguments » pp. 306-

On nous propose un projet de loi qui a pour objet de verser l’argent de la France dans les mains des émigrés. […] Necker nous propose ? […] L’exemple cité plus haut revient à un dilemme : — Ou vous avez de meilleurs plans à proposer, et il est trop tard ; ou vous n’en avez pas, et il faut adopter celui qu’on vous présente. —  Le dilemme est une suite d’enthymèmes présentés sous une forme vive et pressante.

7. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Les sujets proposés y aideront singulièrement les candidats. […] Les sujets qu’on traite au baccalauréat ne diffèrent pas sensiblement de ceux qu’on propose à l’agrégation, ou à l’entrée des écoles du Gouvernement. […] La dissertation se présente de plus d’une manière, et il est nécessaire de se rendre, d’abord, un compte exact du sujet proposé. […] Louvois, dans un conseil des ministres, propose à Louis XIV d’ériger l’Hôtel des Invalides. […] – Quels sont, pendant les dernières années de Louis XIV, les hommes qui se proposèrent de réformer l’Etat ?

8. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre II. Éloge de Démosthène par Lucien. »

Mais si sa vie n’a été qu’une suite non interrompue de belles actions et de beaux ouvrages, de grandes vertus et de talents supérieurs, les circonstances de sa mort sont encore au-dessus ; et pour le prouver, Thersagoras propose à Lucien de lui communiquer un ouvrage que lui seul possède, et qui renferme le récit des exploits d’Antipater, et les derniers moments de Démosthène. […] Rien de plus beau que ses derniers discours à l’officier qui le presse de se rendre à la cour de son maître : « Tu me proposes de vivre, de la part de ton maître !

9. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Le divertissement du lecteur, que le romancier habile semble se proposer pour but, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs. […] La fin que l’écrivain doit s’y proposer, est d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur, en présentant un tableau de la vie humaine.

10. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

L’émotion du cœur qui produit l’éloquence est le résultat d’une passion ; mais nous n’admettons comme bonnes et légitimes que les passions qui ont une noble aspiration vers le bien ; celles qui conduisent au mal peuvent avoir aussi une éloquence à elles ; mais cette éloquence, loin de pouvoir être proposée pour modèle, doit être combattue, comme tout ce qui a un principe vicieux et funeste. […] Les académies proposent, pour le prix d’éloquence qu’elles doivent décerner, les éloges des écrivains- distingués, des grands hommes dont l’humanité s’honore, ou bien des questions philosophiques, morales, littéraires. […] Cet éloge a pour but moral d’inspirer aux vivants le respect des morts, et de proposer leurs vertus comme exemple.

11. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre Ier. Des exercices préparatoires à la composition » pp. 209-224

Sans revenir sur l’importance de ce choix, nous ferons remarquer avec d’Aguesseau, qu’on ne saurait se proposer des modèles trop purs et trop parfaits, quand on veut arriver soi-même à la perfection. En supposant qu’on se propose les modèles les plus parfaits, comment s’y prendra-t-on pour s’en approprier les beautés ?  […] La définition, telle que nous l’entendons ici, consiste non pas à expliquer sèchement la nature de l’objet, mais à faire connaître d’une manière frappante et pleine d’intérêt, ses qualités essentielles et distinctives, surtout celles qui tendent plus directement au but que se propose l’écrivain.

12. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Aussi quelle élévation dans le génie, quelle vivacité dans l’imagination, quelle justesse dans le discernement ne lui faut-il pas pour produire les grands effets qu’il se propose ! […] Jésus-Christ nous l’a proposée comme un joug léger et doux à porter. […] Voilà les deux plus parfaits modèles que puissent se proposer, ceux qui se destinent à la chaire. […] L’Orateur s’y propose de les honorer par l’éloge de leurs vertus, et de nous engager nous-mêmes à les imiter. […] Voilà ce que je me suis proposé, et les bornes dans lesquelles je me renferme.

13. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre XV. » pp. 109-111

Le départ proposé par Agamemnon.] […] Twining propose ingénieusement, mais sans nécessité, de lire ici ἁπλότητος, et il compare avec ce passage la Rhétorique, I, 9, et le vers 926 (917, éd.

14. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Ce moment doit être le plus favorable ; et ces détails seront les plus propres à atteindre la fin que l’on se propose. […] Si on envisage la fin que peut se proposer l’écrivain, on trouve cinq espèces de descriptions : la description philosophique, la description historique, la description poétique, la description mixte, et la description oratoire. […] Elle doit toujours tendre au but général que se propose l’orateur, c’est-à-dire concourir dans toutes ses parties à produire l’effet qu’on espère du discours. […] Nous citerons comme modèles d’intérêt progressif le récit du sacrifice proposé à Eudore, la caverne des serpents au Pérou, et la mort de Turenne, par Mme de Sévigné. […] Chateaubriand a admirablement préparé le dénoûment dans le récit du sacrifice proposé à Eudore.

15. (1811) Cours complet de rhétorique « Préface. »

., ne sont pas toujours textuellement rappelés ici ; mais des yeux exercés les y retrouveront à chaque page, et c’est surtout ce que je me suis proposé. […] Voila les modèles que doit se proposer celui qui écrit pour la jeunesse, et qui écrit (comme je le faisais en commençant cet ouvrage) immédiatement après les jours de la corruption et de la barbarie ; il doit s’élever au-dessus de toutes les petites considérations particulières, ne voir que le bien, le vouloir fortement, et prendre, pour l’opérer, tous les moyens qui sont en sa puissance.

16. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur la Poétique d’Artistote. — Chapitre IV. » pp. 78-81

De Kiel, juillet 1854, propose de revenir pour cette phrase à l’autorité des mss., et de lire : Τὸ μὲν οὖν ἐπɩσϰοπɛĩν παρέχɛɩ ἢδη ἡ τραγῳδία, τοĩς ɛìδόσɩ ίϰανῶῶς ἢ οὐ αὐτὸ τɛ ϰαθ’ αὐτὸ ϰρĩναɩ ϰαì προς τὰ θέατρα, ἄλλος λόγος, ce qu’il traduit par : « Spectandi quidem facultatem jam præbet tragœdia, utrum iis qui satis sciant nec ne ipsum perse respectuque theatri judicare, nihil attinet. » Nous traduisons simplement le texte des mss. peu modifié, sans affirmer qu’il ait précisément le sens profond que lui prête De Raumer dans son Mémoire sur la Poétique d’Aristote (Berlin, 1829). […] VII et XVIII de la Poétique, propose de mettre ici un point après μύθων et il traduit, en conséquence : « Très histriones et scenæ picturam invennit Sophocles : ad hoc justum ambitum ex parvis fabularum argumentis oriendum fecit.

17. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Descartes, 1596-1650 » pp. 11-20

Ceux qui ont le raisonnement le plus fort, et qui digèrent le mieux leurs pensées afin de les rendre claires et intelligibles, peuvent toujours le mieux persuader ce qu’ils proposent, encore qu’ils ne parlassent que bas breton ou qu’ils n’eussent jamais appris de rhétorique ; et ceux qui ont les inventions les plus agréables, ou qui les savent exprimer avec le plus d’ornement et de douceur, ne laisseraient pas d’être les meilleurs poëtes, encore que l’art poétique leur fût inconnu. […] C’est pourquoi, sitôt que l’âge me permit de sortir de la sujétion de mes précepteurs, je quittai entièrement l’étude des lettres ; et, me résolvant de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourrait trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde, j’employai le reste de ma jeunesse à voyager, à voir des cours et des armées, à fréquenter des gens des diverses humeurs et conditions, à recueillir diverses expériences, à m’éprouver moi-même dans les rencontres que la fortune me proposait, et partout à faire telle réflexion sur les choses qui se présentaient que j’en pusse tirer quelque profit. […] Il ne s’impose pas : il se propose et veut être discuté.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre V. Panégyrique de Louis XV, par Voltaire. »

On proposait la retraite : le roi regardait ses guerriers, et ils vainquirent ». […] On s’était proposé un panégyrique, on n’a fait qu’un récit simple.

19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

On dira donc : nous nous sommes proposés pour exécuter cette entreprise, c’est-à-dire, nous avons proposé nous (comme étant capables de l’exécuter) ; et, nous nous sommes proposé d’exécuter cette entreprise, c’est-à-dire, nous avons proposé à nous (comme ayant le dessein de l’exécuter). […] Enfin, quand le participe d’un verbe réciproque est suivi d’un infinitif, il faut voir, comme dans les verbes actifs, si le régime simple qui précède, dépend du participe, ou du verbe qui est à l’infinitif. = La science que nous nous sommes proposé d’étudier, est très utile. = Le fort que les ennemis se sont obstinés à assiéger, était imprenable. Je dis proposé, et non proposée ; obstinés, et non obstiné, parce que le pronom relatif que, est régi, non par ces participes, mais par les infinitifs étudier et assiéger, puisqu’on pourrait dire : nous nous sommes proposé d’étudier une science très utile ; les ennemis se sont obstinés à assiéger un fort imprenable. […] Mais avec un verbe actif, réciproque ou neutre, le sens serait équivoque, s’il n’était déterminé par ce qui le précède : = vous le croyez votre concurrent ; il a d’autres vues ; il ne désire rien moins, il ne se propose rien moins, il n’aspire à rien moins, qu’à vous supplanter ; c’est-à-dire, qu’il n’est point votre concurrent : = vous ne le regardez pas comme votre concurrent ; cependant il ne désire rien moins, il ne se propose rien moins, il n’aspire à rien moins qu’à vous supplanter ; c’est-à-dire, qu’il est votre concurrent.

20. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Un discours dans lequel on se propose de persuader a reçu des rhéteurs le nom de discours oratoire. […] C’est ainsi que Bossuet, dans l’oraison funèbre du prince de Condé, se propose de montrer que la piété est le tout de l’homme. […] L’une se propose le vrai, sur lequel elle s’exerce par la pensée : l’autre se propose le bon, vers lequel elle se porte par son désir et par une impulsion naturelle. […] C’est au but qu’ils se proposent, à l’intérêt du moment à leur indiquer ce qui convient le mieux à cet égard. […] Voilà ce que je proposai.

21. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Staël 1766-1817 » pp. 218-221

« D’abord j’essayai de ranimer cette société endormie : je leur proposai de lire des vers, de faire de la musique. […] « D’abord j’essayai de ranimer cette société endormie : je leur proposai de lire des vers, de faire de la musique.

22. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre V. Ouvrages historiques. »

Un des meilleurs modèles que puissent se proposer ceux qui veulent s’adonner à ce genre d’histoire est l’abbé Fleury, auteur de l’Histoire ecclésiastique, écrivain aussi sage et circonspect que savant et judicieux, qui rend avec candeur ce qu’il a vu sans prévention, et qui le rend, par conséquent, comme il est. […] On la divise de plusieurs façons, suivant l’objet qu’on se propose. […] Chez les anciens, les auteurs qui se sont proposé d’écrire une histoire générale sont surtout Polybe, Diodore de Sicile, et Trogue-Pompée. […] Quelques conseillers proposaient de détourner la tempête par des négociations. […] Plein de l’idée d’Alexandre et de César, il se proposa d’imiter tout de ces deux conquérants, hors leurs vices.

23. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

« C’est, selon Marmontel le premier travail de l’orateur, du philosophe, de l’historien, de tout homme qui se propose de faire un tout qui ait de l’ensemble et de la régularité. » Si nous commençons par nous tracer un plan, nous appellerons à nous les idées ; elles se réveilleront dans notre imagination, et nous pourrons ensuite les mettre en œuvre. […] Proposition et Division La Proposition est l’exposition du sujet que l’on se propose de traiter. […] L’orateur se propose, dans cette première partie, de faire connaître les qualités du cœur du prince : 1° sa valeur : la bataille de Rocroi

24. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

L’objet de l’éloquence du barreau est bien différent de celui que se propose l’éloquence populaire. […] Nous ne saurions donc recommander trop scrupuleusement aux jeunes gens qui se destinent à la carrière du barreau, de se mettre de bonne heure en garde contre un défaut que rien ne rachète auprès d’un auditeur fatigué par un torrent de paroles inutiles, qui ne lui apprennent rien, qui lassent sa patience, lui font perdre de vue l’objet intéressant de la cause, et détruisent nécessairement tout l’effet que l’on se proposerait de produire.

25. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

La simplicité du style et la modestie de l'orateur atteignent ordinairement le but que se propose l'exorde ; mais dans les causes sublimes, il doit prendre un ton plus élevé. […] 16° La gradation s'élève ou descend d'une pensée à un autre, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au point qu'elle s'était proposé. […] Quel est le but que se propose la rhétorique ? […] Ces phrases, par exemple : « Je prends la liberté de vous écrire pour m'informer de l'état de votre santé ; l'homme propose et Dieu dispose, » ne sont pas du style simple, elles sont du style bas. […] Voici l'énigme que le Sphinx proposait aux passants : « Quel est l'animal qui, le matin, marche à quatre pieds ; à midi, à deux ; et le soir, à trois ? 

26. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Silvestre de Sacy. Né en 1801. » pp. 522-533

Au lieu de nous imposer ses préférences sous la forme d’une doctrine, il nous les propose comme un plaisir qu’il savoure. […] Le but qui lui est proposé, n’est-ce pas l’émancipation d’une race entière d’hommes qui ne comptaient pas jusqu’ici dans la civilisation ? […] le christianisme aurait rendu un bien triste service au monde en le désabusant de tout ce qu’il aimait, s’il ne lui avait pas proposé quelque chose de plus grand et de plus solide à aimer !

27. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

D’utiles réformes apportées à notre législation signalèrent le pouvoir de d’Aguesseau ; et malgré quelques faiblesses politiques, qui attestent que son caractère était plus droit et plus scrupuleux qu’il n’était ferme et décisif, il mérite à jamais d’être proposé en modèle aux magistrats. […] Il sera donc fort important pour vous d’avoir fait de bonne heure un grand fonds de religion, et de vous être mis hors d’état de pouvoir être ébranlé ou même embarrassé par des objections qui ne paraissent spécieuses à ceux qui les proposent que parce qu’elles flattent l’orgueil de l’esprit ou la dépravation du cœur, qui voudraient pouvoir se mettre au large, en secouant le joug de la religion.

28. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Thurot a admis quelques corrections proposées par Vahlen, il en a rejeté le plus grand nombre. […] Havet propose cette dernière date. […] XXXIX, 1777 et XLI, 1780) dans lesquelles il propose de nouvelles corrections. […] L’effet produit répond rarement au but proposé. […] On ne doit pas laisser ignorer la fin de chacune de ces formes gouvernementales ; car on se détermine toujours en vue de la fin proposée.

29. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

À l’égard des premiers, il est évident que quelques études préparatoires leur sont indispensables pour arriver au but qu’ils se proposent. […] Mais il n’est pas nécessaire au but que je me suis proposé, de passer tous ces objets en revue ; nous ne devons nous occuper que du plaisir produit par l’art d’écrire et de parler, qui est le sujet principal de ces Lectures. […] L’histoire que je vais donner de son perfectionnement nous fournira des observations curieuses en elles-mêmes, et à la fois utiles aux recherches que nous nous proposons de faire ultérieurement. […] Cependant, comme ce sont des termes avec lesquels nous sommes depuis longtemps familiarisés, et qu’une division plus exacte serait assez peu importante au but que nous nous proposons, il vaut encore mieux n’avoir recours qu’à ces dénominations connues. […] Il faut ménager la beauté et l’harmonie des sons, quoique la beauté et l’harmonie ne soient pas tout ce qu’on doive se proposer.

30. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Il y en a une autre qu’on peut nommer morale, qui est bien importante et malheureusement négligée ou méprisée par un grand nombre de romanciers. « Le divertissement du lecteur, dit Huet, évêque d’Avranches, dans son savant Traité de l’origine des romans, n’est qu’une fin subordonnée à la principale, qui est l’instruction de l’esprit et la correction des mœurs. » Le but que l’écrivain doit se proposer est donc d’instruire sous le voile de la fiction, de polir l’esprit et de former le cœur en présentant un tableau de la vie humaine. […] C’est pour cette sorte d’ouvrage qu’on a quelquefois proposé le nom de poème en prose.

31. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

Envisagée sous ses rapports purement académiques, l’éloquence embrasse, 1º les discours de réception ; 2º les sujets proposés ; 3º l’éloge des académiciens, prononcés dans l’académie même, par celui qui en était nommé secrétaire perpétuel : charge que Fontenelle honora, et que d’Alembert et Condorcet ont remplie après lui. […] La tentative fut heureuse, et il en est résulté l’un des meilleurs morceaux de critique et de littérature que l’on puisse proposer à ceux qui ont besoin de former leur goût, et de fixer leurs idées sur le caractère de notre langue comparée aux langues étrangères.

32. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Ainsi l’auteur qui a dit : Maison à louer, laquelle a deux portes, trois fenêtres, du logement pour quatre maîtres, même pour cinq en un besoin, deux caves, un grenier à foin ; maison que le propriétaire avec sa baguette d’enchanteur, peut transporter, au gré du locataire, dans quelque quartier qu’il lui plaira ; maison qui porte un écriteau tiré de Barème et de l’algèbre, et dont le nom, aussi bien que celui de l’enchanteur, se lit dans le calendrier  : cet auteur, dis-je, a proposé une énigme, dont le mot est une voiture, nommée fiacre. […] Œdipe ne monta sur le trône de Thèbes ; qu’après avoir deviné l’énigme que proposait le sphinx155, et qui présentait les trois âges de l’homme, l’enfance, la virilité et la vieillesse, sous la figure d’un animal, qui, le matin, marche à quatre pieds ; vers le milieu du jour, à deux, et le soir, à trois. […] Entre autres énigmes qu’on proposa dans cette cour au fabuliste phrygien, celle-ci est une des plus remarquables.

33. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IX. De quelques autres figures qui appartiennent plus particulièrement à l’éloquence oratoire. »

La communication, dont le nom seul indique l’objet et désigne les fonctions dans le discours, se propose de tirer, des principes mêmes de ceux à qui l’on parle, l’aveu des vérités que l’on veut établir contre eux. […] La prétermission feint de passer sous silence ce que l’orateur dit néanmoins très clairement, ou de ne faire qu’effleurer les choses qu’il se propose d’inculquer avec le plus de force.

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