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119. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

          Avec vos brillantes hardes,             Et votre ajustement, Faites tout le trajet de la salle des gardes :           Et vous peignant galamment, Portez de tous côtés vos regards brusquement ;         Et ceux que vous pourrez connaître,           Ne manquez pas, d’un haut ton,         De les saluer par leur nom,         De quelque rang qu’ils puissent être. […] Quelques contemporains avaient été rigoureux pour Molière ; mais la postérité n’a pas ratifié la plupart de leurs critiques : elle s’est prononcée notamment contre les jugement portés sur le style de l’auteur du Misanthrope et de l’Avare par La Bruyère (Caract., c.

120. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Le jeune élève doit d’abord s’interdire avec soin les livres qui portent des atteintes funestes à la religion et aux bonnes mœurs. […] Mesurez donc à vos forces, dit Sénèque, le fardeau que vous voulez porter, et ne vous occupez que des choses auxquelles vous pouvez suffire. […] La nature que nous retrace le poète est donc une nature choisie et perfectionnée autant qu’elle peut l’être pour porter les hommes à la vertu. […] Quelquefois ce qui a porté le poète à prendre sa lyre, c’est un événement tout à fait imprévu. […] Les actes se divisent en parties secondaires qui portent le nom de scènes.

121. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

A voir la pose de leurs athlètes dans les luttes, la grâce de leurs jeunes filles dans les chœurs, le geste sobre et mesuré de leurs orateurs, le mouvement régulier et, pour ainsi dire, rhythmique de leurs marches guerrières, on devine que ce peuple porte en germe dans son intelligence tout un monde de belles œuvres poétiques, comme Jupiter portait Minerve dans son cerveau. […] Il ne se portait plus qu’avec tiédeur aux assemblées, depuis qu’il était payé pour y assister. […] Ce premier coup porté, il sent le besoin de reculer un instant avant de revenir à la charge. […] Réservez vos grands mouvements pour la veuve et pour l’orphelin, portez-les au barreau, et laissez la tribune à Démosthène. […] Vous leur portez un coup, ils mettent la main sur leur blessure ; un second coup, même mouvement.

122. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

L’un et l’autre portèrent notre gloire dans l’Europe. […] Les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile ; la chaleur naîtra de ce plaisir, se répandra partout, et donnera la vie à chaque expression : tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur ; et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce qu’on dit à ce qu’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux ».

123. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Prends, mon fils, laisse-toi fléchir à ma prière ; C’est ta mère, ta vieille, inconsolable mère Qui pleure ; qui jadis te guidait pas à pas, T’asseyait sur son sein, te portait dans ses bras ; Que tu disais aimer, qui t’apprit à le dire ; Qui chantait, et souvent te forçait à sourire Lorsque tes jeunes dents, par de vives douleurs, De tes yeux enfantins faisaient couler des pleurs4. […] Un vaisseau la portait aux bords de Camarine : Là, l’hymen, les chansons, les flûtes, lentement Devaient la reconduire au seuil de son amant.

124. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

L’un, quand l’homme accablé sent de son faible corps Les organes vaincus sans force et sans ressorts, Vient par un calme heureux secourir la nature, Et lui porter l’oubli des peines qu’elle endure. […] Mon vaisseau fit naufrage aux mers de ces sirènes2 ; Leur voix flatta mes sens, ma main porta leurs chaînes ; On me dit : « Je vous aime », et je crus comme un sot Qu’il était quelque idée attachée à ce mot. […] Les dames portaient alors des paniers qui donnaient de l’ampleur à leurs robes.

125. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Les enfants grandiront sans doute, et leur raison Portera d’heureux fruits, quand viendra la saison ; Il s’incline vers Robespierre. […] Or, je porterai loin son drapeau triomphant. […] Marat cause presque plus de stupeur que d’aversion : on veut le croire fou, pour n’avoir pas à porter plus de haine que n’en contient le cœur humain.

126. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Prenez surtout bien garde de porter la passion trop loin ou de l’élever à une hauteur surnaturelle. […] C’est porter trop loin le langage de la passion. […] Saurin, Bourdaloue, Fléchier, Massillon, ce dernier surtout, ont porté l’éloquence de la chaire à son dernier degré de perfection. […] Dans aucun de ses ouvrages il n’a porté la perfection plus loin que dans ce traité. […] Les savants n’ont porté ces siècles heureux qu’au nombre de quatre.

127. (1873) Principes de rhétorique française

L’orateur du barreau discute toutes les questions de fait et de droit portées devant les tribunaux ; il poursuit la punition d’un crime, il défend la fortune ou la vie d’un accusé. […] On sent bien que non-seulement pour l’éloquence, mais pour le commerce ordinaire de la vie, rien n’est plus aimable qu’un tel caractère ; et l’on ne peut trop porter les jeunes gens à s’y rendre attentifs, à l’étudier et à l’imiter. […] Un citoyen romain, dans une province romaine, au sein d’une ville alliée, par les ordres d’un homme qui devait à Rome les faisceaux portés devant lui, un citoyen romain a été lié et battu de verges sur la place publique. […] Qui ne porterait un intérêt sérieux à l’œuvre d’un homme à la fois modeste et éclairé ? […] De même Bossuet parlant de la pompe funèbre du grand Condé : Ces colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant.

128. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Sa nature stoïcienne le portait par une affinité secrète vers les Romains et les Espagnols. […] Elle te portera toi-même en tes travaux, Elle te conduira par le milieu des maux, Jusqu’à cet heureux port3 où la peine est finie ; Mais ce n’est pas ici que tu dois l’espérer. […] Mais dis-moi, te portais-je à la gorge un poignard ? […] D’autres éditions portent : Rodrigue doit prétendre.

129. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Maintenon, 1635-1719 » pp. 138-145

Elle porta simplement une haute fortune, et s’en servit pour faire le bien, surtout lorsqu’elle fonda Saint-Cyr (1685), création qui suffirait à honorer à jamais son nom. […] Comment porterez-vous votre croix, si un accent normand ou picard1 vous arrête, et si vous vous dégoûtez de qui n’est pas aussi sublime que Racine ?

130. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

L’art de bien dire, que nos grands écrivains du xviie  siècle ont porté à un si haut point, et qui, comme le dit excellement Son Éminence le Cardinal Archevêque de Bordeaux, est si nécessaire aujourd’hui, est enseigné avec succès à la jeunesse des séminaires et des colléges par un ecclésiastique instruit et plein de goût, M. l’abbé Piron, ancien professeur de belles-lettres, dans un Cours complet de littérature, qui a obtenu l’approbation d’un très grand nombre d’évêques et de professeurs, tant ecclésiastiques que laïques. […] Monsieur le Vicaire général, Les travaux incessants de mon ministère ne me permettant pas de lire avec assez de suite le Cours de littérature auquel vous avez consacré vos talents et vos longues études, j’ai fait examiner avec soin cet important ouvrage par MM. les Directeurs du Petit-Séminaire de Langres, et le jugement si favorable qu’ils en ont porté est venu confirmer mes appréciations personnelles.

131. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Les bonnes causes ne produisent que de bons effets, comme les bons arbres portent de bons fruits, et réciproquement. […] Les deux premières portent ensemble le nom de prémisses. […] Le cruel a porté sa main sacrilège sur ce qui m’était le plus cher. […] En philosophie, on entend par passions de violents mouvements de l’âme qui nous portent vers un objet ou qui nous en détournent. […] D’autres se portent à l’extrémité opposée ; ils sont excessivement timides.

132. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Louis voulut ainsi couronner sa vaillance,       Afin d’apprendre aux siècles à venir             Qu’il ne met point de différence Entre porter le sceptre et le bien soutenir. […] Junon177 dans les airs embellis, De Borée178 enchaîne la rage : L’Hymen porté sur un nuage, Descend dans l’empire des Lys. […] Nos bons poètes offrent aussi dans leurs recueils de jolis épithalames ou des pièces, de vers, qui en portent le nom, sans en avoir précisément la forme.

133. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

« Quand un discours naturel, dit-il, peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu’on entend, qui y était sans qu’on le sût, et on se sent porté à aimer celui qui nous le fait sentir, car il ne nous fait pas montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable : outre que cette communauté d’intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l’aimer. […] Plusieurs passages portent sans doute l’empreinte d’une parfaite naïveté, mais on est étonné d’y rencontrer en même temps non-seulement une profusion inouïe d’hyperboles et de métaphores, mais un caractère généralement emphatique et maniéré qui ne semblerait devoir appartenir qu’aux époques les plus corrompues de la décadence littéraire.

134. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Mais vous, Seigneur, qui étiez et qui portiez tout en votre puissance, « vous n’avez fait qu’ouvrir votre main, et vous avez rempli de bénédictions3 » le ciel et la terre. […] « Autant que ce grand arbre s’était poussé en haut, autant semblait-il avoir jeté en bas de fortes et profondes racines. » Voilà une grande fortune, un siècle n’en voit pas beaucoup de semblables ; mais voyez sa ruine et sa décadence : « Parce qu’il s’est élevé superbement, et qu’il a porté son faîte jusqu’aux nues, et que son cœur s’est enflé dans sa hauteur : pour cela, dit le Seigneur, je le couperai par la racine, je l’abattrai d’un grand coup et le porterai par terre ; il viendra une disgrâce et il ne pourra plus se soutenir. […] Péroraison de l’éloge funèbre de Condé 1 Jetez les yeux de toutes parts ; voilà tout ce qu’a pu la magnificence et la piété pour honorer un héros : des titres, des inscriptions, vaines marques de ce qui n’est plus ; des figures2 qui semblent pleurer autour d’un tombeau, et de fragiles images d’une douleur que le temps emporte avec tout le reste ; des colonnes qui semblent vouloir porter jusqu’au ciel le magnifique témoignage de notre néant ; et rien enfin ne manque dans tous ces honneurs que celui à qui on les rend. […] Un grand roi vous va prêter sa voix, afin que vous vous fassiez entendre aux oreilles, et que vous portiez dans les cœurs des vérités plus articulées3.

135. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Quelquefois de beaux nuages, comme des chars légers, portés sur le vent du soir avec une grâce inimitable, font comprendre l’apparition des habitants de l’Olympe sous le ciel mythologique ; quelquefois l’antique Rome semble avoir étendu dans l’Occident toute la pourpre de ses consuls et de ses Césars, sous les derniers pas du dieu du jour3. […] « Si quelque curiosité nous pousse alors à examiner de près ces ruines, nous y trouvons en même temps l’histoire de notre vie et le moyen de porter un jugement équitable sur nous-mêmes. […] Mais était vraisemblable que ces membres dévisagés qui en restaient, c’étaient les moins dignes, et que la furie des ennemis de cette gloire immortelle les avait portés premièrement à ruiner ce qu’il y avait de plus beau et de plus digne ; que les bâtiments de cette Rome bâtarde qu’on allait à cette heure arrachant à ces masures, quoiqu’ils eussent de quoi tenir eu admiration nos siècles présents, lui faisaient ressouvenir proprement des nids que les moineaux et les corneilles vont suspendant en France aux voûtes et parois des églises que les huguenots viennent d’y démolir. » 1.

136. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

aurions-nous donc bravé les saisons, les mers, les déserts ; vaincu l’Europe plusieurs fois coalisée contre nous ; porté notre gloire de l’orient à l’occident, pour retourner dans notre patrie comme des transfuges, après avoir abandonné nos alliés, et pour entendre dire que l’aigle française a fui épouvantée à l’aspect des armées prussiennes ! […] Ils hériteront aussi de l’affection que je portais à leur père. […] « Soldats, je dirigerai moi-même tous vos bataillons : je me tiendrai loin du feu, si, avec votre bravoure accoutumée, vous portez le désordre et la confusion dans les rangs ennemis ; mais si la victoire était un moment incertaine, vous verriez votre empereur s’exposer aux premiers coups ; car la victoire ne saurait hésiter, dans cette journée surtout, où il y va de l’honneur de l’infanterie française, qui importe tant à l’honneur de toute la nation.

137. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

Huit ans après, porté à l’assemblée nationale par les suffrages de l’admiration publique, il se démit de son mandat après la journée orageuse du 15 mai. […] Je l’ai fait, j’ai porté cet habit dans les chaires de Paris, de Bordeaux, de Nancy ; j’ai traversé la France six fois sous ce costume ; je lui ai obtenu partout le respect ; je l’ai gardé malgré les poursuites officielles du ministère : c’est un fait acquis. […] Et non-seulement ce nom, si retentissant que nous croyions qu’il soit, finira bien vite dans le temps, quand nous ne serons plus ; mais il ne va guère loin dans l’espace, même quand nous le portons encore.

138. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Malgré les murmures des anciens, la jeunesse se porta en foule à leurs leçons, et l’éloquence, qui n’avait été jusque-là qu’une prudence de manier affaires, et un bon sens et jugement en matière d’estat et gouvernement, devint un art, et le plus honoré et le plus fructueux de tous les arts. […] Jamais l’art n’a été porté plus loin. […] Ligarius a porté les armes contre César, lui-même ne s’en défend pas.

139. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

C’est elle qui nous montre le chemin que nous devons prendre pour porter l’émotion dans les cœurs, ou la conviction dans les esprits ; et c est d’après elle que les Aristote et les Cicéron ont établi en principe que le but de l’exorde était de gagner la bienveillance, de captiver l’attention, et de s’assurer la docilité de l’auditeur : Reddere auditores benevolos, attentos, dociles (Cic. […] Aucun orateur n’a porté ce grand art plus loin que Cicéron ; et il n’y a presque pas une de ses narrations oratoires qui ne soit un modèle à citer.

140. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Les questions seront, sans doute, peu différentes ; elles porteront sur l’ensemble de la littérature française et plus spécialement sur les deux derniers siècles. […] – Est-il vrai que l’intérêt qui dans la tragédie de Cinna se portait d’abord sur Cinna et sur Émilie aille ensuite tout entier à Auguste ? […] Lorsque Auguste paraît, l’intérêt qu’on portait à Emilie et à Cinna se déplace. […] Depuis, la critique a porté la main sur l’idole. […] La mort de Pompée, Rodogune, Nicomède, Don Sanche, Sertorius portent encore l’empreinte toute vive de ce puissant génie.

141. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — P — article »

Pont de trois arcades, sur lequel le canal de Languedoc est porté, tandis qu’au-dessous coule la rivière de Ce.

142. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — E — article »

En élevant les eaux au niveau d’une montagne, elles y portent les barques, et les en font descendre.

143. (1845) Les auteurs latins expliqués... Horace. Art poétique pp. -72

103 Vous, qui écrivez (auteurs), 104choisissez un sujet 105proportionné à vos forces, 106et pesez (examinez) longtemps 107ce que vos épaules refusent de porter, 108 et ce qu’elles peuvent porter. […] 786Thespis est dit avoir inventé 787le genre auparavant inconnu 788de la Muse tragique (de la tragédie), 789et avoir porté sur des chariots 790des acteurs qui, 791barbouillés de lie quant à leurs visages, 792chantaient ses poëmes 793et les représentaient. […] 1330Si quelqu’un songeait 1331à lui porter secours 1332et à lui descendre une corde, 1333je dirais à cet homme : 1334« Comment sais-tu 1335« s’il ne s’est pas jeté là-dedans 1336« avec-intention, 1337« et s’il ne-veut-pas ne pas être sauvé ? 

144. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — S — article » p. 422

Il les battit dans plusieurs actions, et porta le ravage jusques sous les murs de Rome.

145. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Le but du poète épique, dans le choix du sujet, doit être de porter l’intérêt au plus haut point chez le plus grand nombre possible de lecteurs. […] Les oiseaux du ciel les nourrissent, les lions portent leurs messages ou creusent leurs tombeaux ; en commerce familier avec les anges, ils remplissent de miracles les déserts où fut Memphis. […] De plus, chaque livre doit avoir un caractère différent de ceux qui l’environnent, et présenter un tout complet qui permette au lecteur de se reposer, sans cesser toutefois de le porter à connaître la suite de l’entreprise. […] Dans l’épopée, son inspiration est tranquille ; c’est l’esprit qui est dans l’extase de l’admiration ; le poète, instruit par le dieu qu’il a invoqué, y raconte avec autant de chaleur que de dignité, la grande action qu’il admire pour nous porter à l’admirer à notre tour.

146. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — B — article » p. 404

On le porta à Grenoble, sa patrie ; et le duc de Savoie lui fit rendre les honneurs qu’on rend aux Souverains.

147. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXI. des figures  » pp. 289-300

Enfin, à propos de la troisième classe de figures de mots, je demanderai comment on peut donner ce nom à celles où les vocables conservent leur signification essentielle ; s’il n’y a point certaines figures qui portent à la fois sur le sens et sur le signe de l’idée ; si la métaphore, figure de mots, n’affecte pas la pensée, en la rapprochant d’une autre, en la doublant en quelque sorte, tandis que la métonymie et la synecdoque, comme il sera prouvé plus tard, ne sont et ne peuvent être, d’après leur racine même, que des figures de mots ; si l’apostrophe, figure de pensée, n’affecte pas le mot, en modifiant son inflexion ; si l’antithèse n’appartient pas évidemment aux deux classes, puisqu’elle oppose les mots aux mots, aussi bien que les pensées aux pensées ; s’il n’eût pas fallu par conséquent ajouter à cette nomenclature une catégorie de figures mixtes, amphibies, pour ainsi dire, qui touchent à la fois et à la pensée et aux mots, et souvent même au tour de la phrase. […] Les langues surchargées d’expressions figurées portent longtemps les traces de ces premières institutions.

148. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Bruyère. (1646-1696.) » pp. 91-100

Ni les troubles, Zénobie 1, qui agitent votre empire, ni la guerre que vous soutenez virilement contre une nation puissante depuis la mort du roi votre époux, ne diminuent rien de votre magnificence : vous avez préféré à toute autre contrée les rives de l’Euphrate pour y élever un superbe édifice : l’air y est sain et tempéré, la situation en est riante ; un bois sacré l’ombrage du côté du couchant ; les dieux de Syrie, qui habitent quelquefois la terre, n’y auraient pu choisir une plus belle demeure ; la campagne autour est couverte d’hommes qui taillent et qui coupent, qui vont et qui viennent, qui roulent ou qui charrient le bois du Liban, l’airain et le porphyre ; les grues2 et les machines gémissent dans l’air, et font espérer, à ceux qui voyagent vers l’Arabie3, de revoir à leur retour en leurs foyers ce palais achevé, et dans cette splendeur où vous désirez de le porter, avant de l’habiter vous et les princes vos enfants. […] Ce palais, ces meubles, ces jardins, ces belles eaux, vous enchantent, et vous font récrier d’une première vue sur une maison si délicieuse, et sur l’extrême bonheur du maître qui la possède : il n’est plus, il n’en a pas joui si agréablement ni si tranquillement que vous ; il n’y a jamais eu un jour serein ni une nuit tranquille ; il s’est noyé de dettes pour la porter à ce degré de beauté où elle vous ravit : ses créanciers l’en ont chassé ; il a tourné la tête, et il l’a regardée de loin une dernière fois ; et il est mort de saisissement1.

149. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre IV. Genre dramatique. »

L’observation de ces trois unités a pour but de porter aussi loin que possible la vraisemblance et l’imitation de la vie réelle. […] Toute passion mauvaise au théâtre doit porter sa peine, sinon elle est d’un effet dangereux : à moins que la volonté elle-même n’en triomphe par un effet de vertu. […] Arioste, Machiavel, Arélin, Firenznola, Dolce, Gelli, Lasca, Cecchi, d’Ambra, Porta, Goldoni, Rossi, Giraud.

150. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

C’est ainsi que des arts la renaissante gloire De tes illustres soins ornera la mémoire ; Et que ton nom, porté dans cent travaux pompeux, Passera triomphant à nos derniers neveux. […] Un beau nom pouvait alors porter un sot aux plus hauts emplois. […] Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais ; occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme ; et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

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