Participe passé. […] 85. — Le participe passé s’accorde ou avec son sujet ou avec son régime direct. Accord du participe passé avec le sujet. […] Mais quand le participe passé est accompagné du verbe auxiliaire avoir, il ne s’accorde jamais avec son sujet. […] Le participe passé s’accorde toujours avec son régime direct, quand ce régime est devant le participe.
Le gérondif passé marque par lui-même un temps passé : = je suis resté, ayant appris que vous deviez partir. […] Conditionnel passé. […] Passer, suivi d’un nom substantif, prend avoir : = les troupes ont passé un grand fleuve : = elles ont passé par notre province. […] Il fallait dire avait passé. Quand ce verbe n’est pas suivi d’un nom, il prend être : = l’armée est passée : ces fleurs sont passées.
. — On ne doit se servir du passé défini qu’en parlant d’un temps absolument écoulé, et dont il ne reste plus rien. […] Ne dites pas non plus : j’étudiai ce matin : il faut, pour le passé défini, qu’il y ait l’intervalle d’un jour. Mais on dit bien : J’étudiai hier, la semaine dernière, l’an passé, etc. 141. — Le passé indéfini s’emploie indifféremment pour un temps passé, soit qu’il en reste encore une partie à écouler ou non. […] Quand le premier verbe est à l’un des passés, mettez le second verbe à l’imparfait du subjonctif.
Tout cet intervalle qui s’est écoulé depuis votre naissance jusque aujourd’hui, ce n’est qu’un trait rapide qu’à peine vous avez vu passer. Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Croyons-nous que les jours à venir aient plus de réalité que les jours passés ? […] Pascal a dit : « Tel homme passe sa vie, en jouant tous les jours peu de chose. […] Chercherait-il des amusements frivoles pour l’aider à passer ces moments précieux qu’on lui laisse pour mériter son pardon et sa délivrance ?
Mais serait-il vrai que toutes les actions, tous les événements, dussent indistinctement passer sous la plume de l’historien ? […] Il y a un grand art à passer d’un sujet à un autre, non seulement pour distraire le lecteur, mais encore en l’attachant davantage et en augmentant son plaisir. […] Aucun des détails propres à éclaircir un événement ou une action mémorable ne doit être passé sous silence. […] C’est surtout dans le genre de l’histoire nationale que les anciens passent pour nos maîtres. […] Tite-Live, né à Padoue l’an 59 avant notre ère, passa une grande partie de sa vie à Rome, à la cour d’Auguste, et retourna dans sa patrie après la mort de cet empereur.
Mais serait-il vrai que toutes les actions, tous les événements dussent indistinctement passer sous la plume de l’historien ? […] Aucun des détails propres à éclaircir un événement, ou à relever une action mémorable, ne doit être passé sous silence. […] Il passa dans la Grèce, se rendit à Pise, pendant qu’on y célébrait les jeux olympiques, et y lut son histoire. […] Le règne de Tibère passe pour un chef-d’œuvre de politique, et la Vie d’Agricola pour un des plus beaux et des plus précieux morceaux de l’antiquité. […] Elle passe pour être exacte.
Un mendiant a trouvé à midi ses délices dans une assiette de soupe chaude qu’on lui a servie sur la porte ; il se passait fort bien de soleil. Je puis donc bien m’en passer. […] Cela ne passe pas, au contraire : les douleurs profondes sont comme la mer, avancent, creusent toujours davantage. […] Déchirante apparition du passé : berceau et tombe1. […] Celles qui se perdent n’ont rien devant Dieu qui leur reste, qui les marque, quelque signe de distinction que les hommes leur fassent ; car toute gloire humaine passe vite.
on ne parle que de passer le temps : le temps passe, en effet, et nous passons avec lui ; et ce qui passe à mon égard par le moyen du temps qui s’écoule, entre dans l’Éternité qui ne passe pas, et tout se ramasse dans le trésor de la sagesse divine qui subsiste toujours. […] quel sera mon étonnement, lorsque le juge sévère qui préside dans l’autre siècle, où celui-ci nous conduit, nous représentant en un instant toute notre vie, nous dira d’une voix terrible : « Insensés que vous êtes, qui avez tant estimé les plaisirs qui passent, et qui n’avez pas considéré la suite qui ne passe pas ! […] On se console pourtant, parce que, de temps en temps, on rencontre des objets qui nous divertissent, des eaux courantes, des fleurs qui passent. […] Et cependant on voit tomber derrière soi tout ce qu’on avait passé : fracas effroyable ! […] Il prêchera Jésus dans Athènes, et le plus savant de ses sénateurs passera de l’aréopage en l’école de ce barbare3.
Au passage du Rhin, il se jeta dans le bateau du prince de Condé, parce que son cheval ne voulait pas passer. […] La cathédrale surtout passe pour une merveille. […] Elle passe pour être la ville la plus belle, la plus riche, la plus peuplée, la plus florissante, et l’une des plus grandes de l’Europe. […] Aussitôt quatre de ses gentilshommes passent la mer, et vont assassiner le saint archevêque au pied de l’autel, l’an 1170. […] La grande galerie passe pour le plus beau morceau du monde en ce genre.
Il dut pourtant passer aussi par le collége de Guienne, à Bordeaux, « comme ces latineurs qu’on tient quatre ou cinq ans à entendre des mots, et à les coudre en clauses ». […] Il ne voulait que « passer en repos et à part ce peu qui lui restait de vie ». […] Ie passe là et la pluspart des iours de ma vie, et la plus part des heures du jour ; ie n’y suis iamais la nuit. […] I’ay apprins à faire mes journees, à l’espaignole, d’une traicte ; grandes et raisonnables journées : et, aux extremes chaleurs, les passe de nuict, du soleil couchant iusques au levant. […] Cela veut dire : parce que notre… n’a plus le sentiment de ce qui se passe ici-bas.
L’après-dînée se passa avec Madame de La Tronche à l’Arsenal. […] Ils passaient au travers de Nanterre, tra, tra, tra ; ils rencontrent un homme à cheval : Gare, gare ! […] Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup, car il s’en donna deux qui n’étaient pas mortels ; il tombe mort. […] je ne puis tourner les yeux sur le passé sans une horreur qui me trouble. […] Le roi ne passa que deux jours chez le prince de Condé, et la dépense monta à plus de 180,000 livres, qui vaudraient aujourd’hui 360 à 400,000 francs.
Mais l’important me paraît être aujourd’hui de maintenir le culte du passé, tout en l’élargissant. […] Voltaire y passerait, mais tout en s’y plaisant, il n’aurait pas la patience de s’y tenir. […] Ma conclusion pourtant, quand je parle de se fixer et de choisir, n’est pas d’imiter ceux même qui nous agréent le plus entre nos maîtres dans le passé. […] Mais aussi, que le présent, que l’avenir le plus prochain, ne nous possèdent point tout entiers ; que l’orgueil et l’abondance de la vie ne nous enivrent pas ; que le passé, là où il a offert de parfaits modèles et exemplaires ne cesse d’être considéré de nous et compris. […] C’est un fonds inépuisable dont on ne saurait se passer quand on a le goût des lettres.
Les paroles passent, mais les écrits restent. […] Des escadrons entiers passent à la nage sans se déranger ; il est vrai qu’il passe le premier. […] Il est vrai que le temps passe partout et passe vite ; vous criez après lui, parce qu’il vous emporte toujours quelque chose de votre belle jeunesse ; mais il vous en reste beaucoup. […] Imaginez un peu à quoi je passe mon temps. […] passons au déluge !
Toutes ces choses ont passé comme l’ombre, comme un courrier qui se hâte, comme un vaisseau qui fend les ondes et dont on ne trouve plus la trace, comme un oiseau qui divise l’air sans qu’on puisse remarquer où il a passé, comme une flèche lancée vers son but, sans qu’on en reconnaisse de vestige. […] Quiconque sait les exciter à propos maîtrise à son gré les esprits, les fait passer de la joie à la tristesse. […] Je vous avertirai que le monde est une figure trompeuse qui passe, et que vos richesses, vos plaisirs, vos honneurs passent avec lui. […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. […] Croyons-nous que les jours à venir aient plus de réalité que les passés ?
gentil seigneur, depuis que je passai la mer pour venir ici en grand danger, ainsi que vous savez, je ne vous ai prié de rien ni demandé un présent. […] C’est un pays à souhaiter et à peindre, que j’ai choisi pour vaquer à mes plus chères occupations et passer les plus douces heures de ma vie. […] Ils passèrent au fil de l’épée tout ce qu’ils rencontrèrent dans le fort, jusqu’aux enfants à la mamelle. […] Il passe les jours, ces jours qui échappent et qui ne reviennent plus, à verser du grain et à nettoyer des ordures. […] Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre ; il marche les yeux baissés, et il n’ose les lever sur ceux qui passent.
Vous passerez la vôtre sans trouble, et la terminerez sans effroi : vous vous en détacherez comme de toutes choses. […] Rousseau disait encore : « Quelque étroites que soient les bornes du cœur, on n’est point malheureux quand on s’y renferme ; on ne l’est que quand on veut les passer. […] Toute la terre le voit et tressaille ; mais il passe. Il passe comme la jeunesse, comme la beauté, comme le talent, comme tout ce qui est heureux. […] Du reste, cet acte se passait plus en admiration et en contemplation qu’en demandes ; et je savais qu’auprès du dispensateur des vrais biens, le meilleur moyen d’obtenir ceux qui nous sont nécessaires est moins de les demander que de les mériter.
Tu me fais donc servir de fable et de risée, Passer pour esprit faible, et pour cervelle usée ! […] O cruel souvenir de ma gloire passée ! […] A quelque extrémité que votre crime passe, Vous êtes innocent si vous vous faites grâce. […] Est-ce sur votre vie passée ? […] Les plus indulgents pour vous disent : Il est fou, mais cela passera.
Rien de même ne paraît vif et agréable à notre esprit que ce qui passe par notre cœur. […] L’après-dînée se passa avec Madame de la Tronche à l’Arsenal. […] je ne puis tourner les yeux sur le passé sans une horreur qui me trouble. […] on ne parle que de passer le temps : le temps passe, en effet, et nous passons avec lui ; et ce qui passe à mon égard par le moyen du temps qui s’écoule, entre dans l’Éternité qui ne passe pas, et tout se ramasse dans le trésor de la sagesse divine qui subsiste toujours. […] Les rieurs sont pour lui : il n’y a sorte de fatuités qu’on ne lui passe.
Lui laissant la gravité, la noblesse et la pompe, il fut son rival dans le genre épistolaire, qui était alors un jeu de salon ; il s’y montra coquet, sémillant, joli, précieux, et passa toute sa vie à broder des gentillesses galantes, à voltiger sur des pointes d’aiguille, à enfler des bulles de savon, à distribuer des compliments comme des dragées dans une bonbonnière, en un mot, à charmer par des bagatelles, souvent prétentieuses, les coteries et les ruelles où l’on se disputait comme des faveurs ses moindres billets. […] Au sortir de leurs mains, je suis passé par deux lieux où il y avait garnison espagnole ; et là, sans doute, j’ai couru plus de danger. On m’a interrogé ; j’ai dit que j’étais Savoyard, et afin de passer pour cela, j’ai parlé le plus qu’il m’a été possible comme M. de Vaugelas3. […] Mais il y a six jours que je ne cours plus, et je ne suis pas moins fatigué ; cela me fait voir que mon mal est d’être éloigné de vous, et que ma plus grande lassitude est que je suis las de ne vous point voir1 ; et cela est si vrai, que si je n’avais point d’autres affaires que celles de Florence, je crois que je m’en retournerais d’ici ; oui, je n’aurais pas le courage de passer outre, si je n’avais à solliciter votre procès de Rome. […] A quarante ans passés elle consentit à épouser M. de Montausier.
Enfin, à ces deux grands caractères généraux, éthique et pathétique, encore une fois qu’on me passe ces mots, viendra se joindre la prodigieuse diversité des climats et des produits, qui donnera à chaque coin de terre, à chaque subdivision des eaux, aux animaux, aux plantes, selon les lieux et les saisons différentes, aux métaux même et aux minéraux façonnés par la main de la nature ou de l’homme, une physionomie sui generis, une couleur locale, féconde en idées neuves pour celui qui observe longtemps avant de prendre la plume. […] La vieillesse chagrine incessamment amasse, Garde, non pas pour soi, les trésors qu’elle entasse ; Marche en tous ses desseins d’un pas lent et glacé, Toujours plaint le présent et vante le passé ; Inhabile aux plaisirs dont la jeunesse abuse, Blâme en eux les douceurs que l’âge lui refuse. […] Ce qu’il dit à ce sujet est généralement vrai, exceptis excipiendis, bien entendu, et plutôt aussi, me semble-t-il, dans le passé que dans le présent. […] Quelles théories, quelle collection de faits et d’observations pourraient être plus utiles à l’écrivain que les réflexions solitaires de quelques heures passées, je suppose, dans le musée de Versailles ? […] La contemplation intelligente de ces portraits présentera toute une étude de mœurs ; elle aura, pour les siècles passés, le mérite des voyages quand il s’agit des contemporains, et sera souvent plus féconde en révélations et en idées que toutes les lectures.
jours passés comme un songe1 ! […] C’est qu’un temps regretté vous est en lui rendu ; C’est qu’on retrouve alors tout ce qu’on a perdu : Le passé, la jeunesse, hélas ! […] Devant ce banc de pierre, et de papiers couverte, Dans l’embrasure était sa table à serge verte ; A cette place assis il passait tous ses jours ; On entrait, on sortait, il écrivait toujours. […] Voisine de cette rivière Où César fit son premier pas, Où debout reste encor la pierre Qui lui disait : Ne passe pas2. […] Ma mère, dont la force un instant ranimée Empruntait de la vie à cette terre aimée, Voyait tout son passé remonter sous ses yeux.
Vous l’abordez une autre fois, et il ne s’arrête pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c’est une scène pour ceux qui passent. […] Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer3 en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. […] Il faut en France beaucoup de fermeté et une grande étendue d’esprit pour se passer des charges et des emplois, et consentir ainsi à demeurer chez soi et à ne rien faire. […] Le seul bien capable de le tenter est cette sorte de gloire qui devrait naître de la vertu toute pure et toute simple ; mais les hommes ne l’accordent guère, et il s’en passe. […] Trois mille ans ont passé sur la cendre d’Homère.
On se passait, on se disputait ses lettres : souvent même on les surprenait avant qu’elles fussent fermées, pour en tirer des copies. […] Je ne doute pas que la confusion n’ait été grande ; c’est une chose fâcheuse à une fête de cinquante mille écus1… Il est dimanche 26 avril ; cette lettre ne partira que mercredi ; mais ce n’est pas une lettre, c’est une relation que Moreuil vient de me faire, à votre intention, de ce qui s’est passé à Chantilly touchant Vatel. […] Vatel monte à sa chambre, met son épée contre la porte, et se la passe au travers du cœur ; mais ce ne fut qu’au troisième coup, car il s’en donna deux qui n’étaient point mortels ; il tombe mort. […] Je vous avoue que le reste de ma vie est couvert d’ombre et de tristesse, quand je songe que je la passerai si souvent éloignée de vous. […] Il m’est impossible de me représenter l’état où vous avez été, ma chère enfant, sans une extrême émotion2 ; et quoique je sache que vous en êtes quitte, Dieu merci, je ne puis tourner les yeux sur le passé sans une horreur qui me trouble.
Il passe les jours, ces jours6 qui passent et qui ne reviennent plus, à verser du grain et à nettoyer des ordures ; il donne pension à un homme qui n’a point d’autre ministère que de siffler des serins au flageolet, et de faire couver des canaris. […] Il se parle souvent à soi-même, et il ne s’en cache pas ; ceux qui passent le voient1, et qu’il semble2 toujours prendre un parti, ou décider qu’une telle chose est sans réplique. […] Vous l’abordez une autre fois, et il ne s’arrête pas ; il se fait suivre, vous parle si haut que c’est une scène pour ceux qui passent. […] Entrez, toutes les portes vous sont ouvertes ; mon antichambre n’est pas faite pour s’y ennuyer3 en m’attendant ; passez jusqu’à moi sans me faire avertir. […] Il y a de légères et frivoles circonstances du temps qui ne sont point stables, qui passent, et que j’appelle des modes, la grandeur, la faveur, les richesses, la puissance, l’autorité, l’indépendance, le plaisir, les joies, la superfluité.
L’originalité de Chateaubriand est dans l’accord de ses dissonances : procédant de maîtres opposés, il s’inspire du passé comme de l’avenir, il mêle tous les styles, et rapproche les idées et les sentiments les plus contraires. […] Le passé et le présent sont deux statues incomplètes : l’une a été retirée toute mutilée du débris des âges ; l’autre n’a pas encore reçu sa perfection de l’avenir1. […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] Avant de partir pour Naples, j’étais allé passer quelques jours seul à Tivoli ; je parcourus les ruines des environs, et surtout celles de la villa Adriana. […] Une âme telle que la vôtre, dont les amitiés doivent être durables, se persuadera malaisément que tout se réduit à quelques jours d’attachement dans ce monde dont les figures passent si vite, et où tout consiste à acheter si chèrement un tombeau.
Nous serions nos valets, pour être nos maîtres6 ; chacun serait servi par tous ; le temps passerait sans7 le compter, le repas serait le repos8, et durerait autant que l’ardeur du jour. […] À la belle étoile Je me souviens d’avoir passé une nuit délicieuse hors de la ville, dans un chemin qui côtoyait le Rhône ou la Saône ; car je ne me rappelle pas lequel des deux. […] Que leurs grâces divines passent dans mes écrits, et ramènent mon siècle à vous, comme elles m’y ont ramené moi-même ! […] Les autres sont des corbeaux qui se disputent quelques plumes de cygne du siècle passé. » 2. […] Je n’ai pas besoin de choisir des chemins tout faits, des routes commodes ; je passe partout où un homme peut passer ; je vois tout ce qu’un homme peut voir ; et, ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir. » 3.
Ils ont dû surtout employer cette méthode pour peindre ce qui se passait au dedans d’eux-mêmes. […] Nous remarquerons cependant que notre langue est plus riche que celle des Romains pour exprimer les nuances du passé. […] car elle voit ce qui se passe. […] Introduits dans le langage parla nécessité, les tropes sont devenus un ornement, dont le style ne peut guère se passer. […] Et cependant on voit tomber derrière soi tout ce qu’on avait passé : fracas effroyable !
Et pource que toutes ces chozes sont passées par devers moy, j’en puis parler sans mentir. […] Moy, je leur veulx passer à travers, ou dessus le ventre. […] arrestez tous ceux qui passent, fermez les portes, les huys, les fenestres ! […] Les voilà maîtres de la rivière : ils la passent. […] Le présent n’est jamais notre but : le passé et le présent sont nos moyens ; le seul avenir est notre objet.
Comme j’étais à l’une des portières avec Mademoiselle de Vendôme, je demandai au cocher pourquoi il s’arrêtait, et il me répondit avec une voix fort étonnée : « Voulez-vous que je passe par-dessus tous les diables qui sont là devant moi ? […] Tout cela se passa, comme vous pouvez vous imaginer, en même temps, et en moins de rien. […] Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes, qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle. […] Il a égalé le premier, il a passé le second. […] Le président Hénault peint ainsi le cardinal de Retz : « On a de la peine à comprendre comment un homme qui passa sa vie à cabaler n’eut jamais de véritable objet.
Le peu qui lui restait a passé sou par sou En linge, en aliments, ici, là, Dieu sait où2. […] D’autres iront se promener sous leurs ombres, et verront passer comme nous des vents qui les abattront. […] Mes pieds mêmes ne se font pas à ces marches neuves, ils vont suivant leur coutume, et font des faux pas où ils n’ont point passé tout petits. […] Je crois que je pleurerai, mais ce sera dans ma chambrette où se passent mes secrets. » (Eugénie de Guérin.) […] …” Quand il passait près d’un pâturage, il saluait les brebis du nom de sœurs ; et on dit qu’alors les brebis levaient la tête et couraient après lui, laissant les bergers stupéfaits.
Passe-moi, Caron, passe-moi. […] Passe-moi, Caron, passe-moi. […] Donne, passe, donne, passe, Demeure, toi. […] Passons, passons. […] Passons, monsieur, passons.
Eschine, après avoir prouvé, comme on prouve en ne présentant les choses que sous le jour favorable à nos passions, que Ctésiphon avait violé les lois, et attenté par conséquent à la sûreté générale, passe à l’examen de l’administration de Démosthène, qu’il divise en quatre époques principales, qu’il parcourt successivement. […] Il répond cependant à ces infractions, et justifiera conduite de Ctésiphon, et, par les exemples de ce qui s’est fait par le passé, et par le texte même des lois invoquées par Eschine. […] Quel est, parmi les Grecs qui ont reçu quelque éducation, quel est l’homme qui ne gémira pas, en se rappelant ce qui se passait autrefois sur ce même théâtre, dans des temps plus heureux, et lorsque la république avait à sa tête de meilleurs magistrats ? […] Et qui donc, parmi les Grecs ou les barbares, ignore que jamais, dans les siècles passés, Athènes n’a préféré une sécurité honteuse à des périls glorieux ? […] On donna de grands éloges à la sienne ; mais quand il passa à celle de Démosthène, les acclamations et les battements de mains ne finissaient plus.