Elle prend son nom de celui de Rhéteurs, que les Grecs et les Romains donnaient à ceux qui professaient cette science et qui en ont laissé les préceptes. […] Le torrent des âges et des siècles coule devant ses yeux ; et il voit, avec un air de vengeance et de fureur, de faibles mortels, dans le temps même qu’ils sont entraînés par le cours fatal, l’insulter en passant, profiter de ce seul moment pour déshonorer son nom, et tomber au sortir de là entre les mains éternelles de sa justice et de sa colère. […] Quand un orateur, par exemple, loue la vertu, il ne le fait que pour la conseiller et nous exciter à la pratiquer : voilà le démonstratif et le délibératif réunis ; d’où il suit qu’il est certains discours qu’il serait fort difficile de classer ; on leur donne ordinairement, lorsqu’il est possible, le nom du genre qui y domine et qui en fait le principal objet.
Son seul nom fait trembler les veuves, et met en fuite les orphelins. […] Je ne me souviens pas maintenant de son nom. […] — Sire, il n’y a pas moyen de lui donner un autre nom. — Oh bien ! […] Il fut digne de donner son nom au siècle qu’ils illustrèrent. […] On l’a blâmé de nous avoir offert sous des noms anciens des courtisans de Louis XIV.
Sa famille se divisa en deux branches, dont l’une est connue sous le nom de Riquet, comte de Caraman, et l’autre sous le nom de Riquety, marquis de Mirabeau.
Ils emploient fréquemment l’hypallage, et font accorder l’adjectif avec un autre nom que celui auquel il doit se rapporter. […] Chaque personne, en effet, a son caractère propre, ses qualités et ses défauts, qui fournissent autant de qualificatifs au nom qui la désigne. […] — 1° Les épithètes, comme nous l’avons déjà vu dans le Traité d’élégance, se placent généralement avant le nom qu’elles modifient, comme dans ce vers de Virgile : Tityre, tu patulœ recubans sub tegmine fagi. […] Quand il y a dans la matière deux petites propositions unies par la conjonction et, il est quelquefois plus élégant de supprimer cette conjonction et de répéter le nom. […] L'adjectif proprement dit est un mot qui s’ajoute au nom pour en déterminer la signification, de telle sorte qu’on ne pourrait l’omettre sans que l’idée restât vague et incomplète.
Aro (Jeanne d’) ou Du Lys, plus connue sous le nom de Pucelle d’Orléans, née, vers l’an 1412, à Domremi, près de Vaucouleurs en Champagne, d’un paysan, nommé Jacques d’Arc. […] Charles VII avoit ennobli la famille de cette héroïne, et lui avoit donné le nom Du Lys, en y ajoutant des terres, pour qu’elle pût le soutenir.
[Notice] Peu d’hommes ont plus que Voltaire remué par leur génie et rempli de leur nom le monde : aucun n’a plus fortement agi sur son temps. […] Il n’avait que huit mille fantassins et mille cavaliers ; il fallait se soutenir contre une armée supérieure, contre le nom du roi de Suède et contre la crainte naturelle que tant de défaites inspiraient aux Saxons. […] Deuxième du nom, électeur de Saxe et ensuite roi de Pologne, élu comme successeur de Sobieski (1697) : depuis il s’était allié avec Pierre le Grand contre Charles XII, avait été battu par ce prince et déposé en 1704 par la diète de Varsovie, qui le remplaça par Stanislas Leczinski, le futur beau-père de Louis XV.
Cette subite grandeur lui suscita bien des ennemis, et l’on ne saurait nier que ses incontestables vertus ressemblent parfois au talent de se rendre nécessaire ; mais si elle ne fut pas étrangère à toute arrière pensée d’ambition, s’il est plus facile de la respecter que de l’aimer, on doit pourtant reconnaître qu’elle n’a jamais séparé l’honnêteté de l’habileté Elle excella par la tenue, la justesse, la mesure et le bon sens pratique ; elle porta simplement une haute fortune, et s’en servit pour faire le bien, surtout lorsqu’elle fonda Saint-Cyr (1685), création qui suffirait à honorer son nom. […] Voilà, mon cher neveu, puisque votre amitié pour moi vous fait aimer nom, ce que je pense dans ce que saint François de Sales appelle la fine pointe de l’esprit, tandis que tout le reste qui est en moi est dans la tristesse, dans l’abattement, et dans un serrement de cœur qui devrait bien terminer cette misérable et trop longue vie. […] Petit nom donné à Annette Balbien, gouvernante de mademoiselle d’Aubigné.
S’il ignore la rhétorique, s’il méprise la philosophie, Jésus-Christ lui tient lieu de tout ; et son nom qu’il a toujours à la bouche, ses mystères qu’il traite si divinement, rendront sa simplicité toute-puissante. […] Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues… Mais voyons ce dernier combat1, en nous affermissant toutefois, pour ne point déshonorer par nos larmes une si belle victoire. […] Quel nom avaient-ils sur la terre ? Et tu veux avoir un nom et une action qui éclate ? […] Cousin, « ce bon sens souverain, capable de tout comprendre et de tout unir », qui devrait le faire appeler, ajoute-t-il, si l’on donnait des noms d’école, comme au moyen âge, le docteur infaillible.
Sans doute la fin d’un ouvrage, quelque nom qu’on lui donne, épilogue, conclusion, catastrophe, dénoûment, péroraison, est une des parties les plus importantes, qui préoccupe et doit préoccuper dès l’abord et l’auteur et le lecteur ; elle est le but, et les autres ne sont que les moyens. […] Le nom de Louis XIV était la seule arme à employer pour trancher un nœud contre lequel toute autre se serait émoussée. […] Ce dénoûment donné par l’histoire, l’art le proscrivait ; Schiller sentit qu’il n’y avait pas de drame possible, s’il ne substituait au hasard la volonté de Verrina62 Le hasard d’ailleurs peut donner l’imprévu, mais il est bien rare qu’il donne le pathétique ; celui-ci, son nom le dit assez, n’accompagne guère que la passion. […] Après avoir lancé contre ce dernier la plus terrible philippique, pendant laquelle il avait toujours tenu en réserve le nom maudit de son ennemi, comme s’il eût craint de souiller ses lèvres en le prononçant, Louvet termine ainsi : « J’insiste surtout pour qu’à l’instant vous prononciez sur un homme de sang, dont les crimes sont prouvés.
Les légendes elles-mêmes et l’histoire de l’Église pourraient devenir une source inépuisable d’inspirations : Marie, la divine bergère, conduisant parmi les lis les blanches brebis de son Fils ; sainte Agnès, au nom si doux, qui fait entre ses bras un lit pour le céleste Agneau ; sainte Madeleine, visitée dans la Sainte-Baume par les anges, et chantant avec eux les louanges de Dieu sept fois le jour ; saint François d’Assise parlant aux oiseaux et les faisant taire lorsqu’il récitait son bréviaire ; sainte Germaine marchant sur les flots, quand le torrent voisin de Pibrac, grossi par l’orage, l’empêchait de se rendre à l’église, et commandant à ses brebis de rester paisible autour de sa houlette pendant son absence, — ou bien obtenant du ciel, pour apaiser sa marâtre, le changement en fleurs admirables, au milieu de l’hiver, de quelques morceaux de pain qu’elle destinait aux pauvres. […] Ces noms, chez les anciens, n’exprimaient aucune distinction réelle. Ainsi on a donné le nom d’idylles aux pastorales de Théocrite, tandis que celles de Virgile ont été appelées églogues. […] On a donné ce nom aux petits poèmes sur la vie champêtre, et on a dit les églogues de Virgile, c’est-à-dire les petits poèmes de Virgile sur la vie pastorale.
malheureux l’auteur dont la plume élégante Se montre encor du goût sage et fidèle amante1 ; Qui, rempli d’une noble et constante fierté, Dédaigne un nom fameux par l’intrique acheté, Et, n’ayant pour prôneurs que ses muets ouvrages, Veut par ses talents seuls enlever les suffrages ! […] Ces vers et ces morceaux même, admirablement frappés, ont mérité à Gilbert le nom de Juvénal de son époque. […] Le Mercure galant, fondé en 1672, et qui avait échangé son nom, en 1717, contre celui de Mercure de France
On donnait au discours le nom du genre qui y dominait. […] Tout ce qui est propre à établir une vérité, à constater un fait, porte le nom de preuve. […] Sous cette dernière forme il prend le nom d’amplification. […] La première des deux prémisses a reçu le nom de majeure, et la seconde celui de mineure. […] Ils leur imposent des noms différens, selon la nature de la conjonction qui les modifie.
Le nom d’Horace ne se peut prononcer sans éloges. […] L’origine de ce nom se rapporte, suivant M. […] Ce nom resta dans la suite à toutes les compositions fabuleuses. […] Le nom de son auteur n’est point parvenu jusqu’à nous. […] Enfin Jupiter consent à ce que le nom troyen soit à jamais oublié pour faire place au nom latin ; Junon alors s’apaise, et le héros victorieux reste dans le Latium.
Cette ambition, lorsqu’elle ne se propose que des choses louables, et n’emploie que des moyens légitimes pour parvenir à sa fin, prend le nom d’émulation ; c’est une vertu. […] » On doit mettre une grande différence entre un noble qui soutient mal la splendeur de son nom, et un noble qui ne dégénère point. […] Le Sage a raison de dire que leurs seules actions peuvent les louer : toute autre louange languit auprès des grands noms ; et la seule simplicité d’un récit fidèle, pourrait soutenir la gloire du Prince de Condé » ! […] Son ombre eût pu encore gagner des batailles ; et voilà que dans son silence, son nom même nous anime, et ensemble il nous avertit que, pour trouver à la mort quelque reste de nos travaux, et ne pas arriver sans ressource à notre éternelle demeure avec le Roi de la terre, il faut encore servir le Roi du ciel. Servez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donné en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services, du jour que vous vous serez donnés a un maître si bienfaisant.
À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent. […] Identité du mot avec l’objet représenté Animé du désir de donner un nom à l’objet qu’il voulait désigner, l’homme chercha naturellement à imiter par le son de sa voix la nature de cet objet pour faire comprendre sa pensée. […] : L’empire d’Alexandre était [trop] grand (pour qu’il pût subsister longtemps après la mort de ce grand homme) La phrase, enfin, qui est composée de plusieurs membres tellement liés entre eux que le sens général demeure suspendu jusqu’à la dernière qui vient la compléter, s’appelle Période, telle que : « Peut-être devons-nous regretter ces temps d’une heureuse ignorance, où nos aïeux moins grands, mais moins criminels, sans industrie, mais sans remords, vivaient pauvres et vertueux, et mouraient dans le champ qui les avait vus naître. » On confond souvent à tort le nom de phrase avec celui de proposition.
L’immortalité 1 Apollon à portes ouvertes2 Laisse indifféremment cueillir Ces belles feuilles toujours vertes Qui gardent3 les noms de vieillir ; Mais l’art d’en faire des couronnes N’est su que de peu de personnes ; Et trois ou quatre seulement, Au nombre desquels on me range, Peuvent donner une louange Qui demeure éternellement4. […] Assez de leurs complots l’infidèle malice6 A nourri le désordre et la sédition : Quitte le nom de Juste7, ou fais voir ta justice En leur punition. […] Là se perdent ces noms de maîtres de la terre, D’arbitres de la paix, de foudres de la guerre ; Comme ils n’ont plus de sceptre, ils n’ont plus de flatteurs ; Et tombent avec eux d’une chute commune3 Tous ceux que la fortune Faisait leurs serviteurs4 1.
L’histoire prend avec Hérodote un caractère littéraire ; les Anciens avaient donné aux neuf livres de ses Histoires le nom des neuf Muses. […] Le nom de Juvénal semble synonyme de celui même de Satire : c’est la satire faite homme. […] Le dernier nom qui puisse avoir place ici est celui de J. […] De notre temps, on donne le nom d’Annales au récit des faits qui se sont passés avant l’époque où l’auteur a vécu. […] Que de noms glorieux la noblesse verrait passer la frontière !
Dans les livres même qui, sous le nom de Caractères, présentent la satire générale de la société, je veux que, comme chez la Bruyère, ils entrent dans les preuves ou dans les développements, et ne soient jamais le fond même de l’ouvrage. […] Cette dernière forme prend le nom de parallèle. […] Que d’écrits de ce genre, où l’auteur parle tout seul sous les noms des divers personnages auxquels il prête sa plume ! […] Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Il se croira chargé des intérêts de tout bon ouvrage qui paraît sous la recommandation d’un nom déjà célèbre1 ; à travers les fautes, il suivra curieusement la trace du talent ; et, lorsque le talent n’est encore qu’à demi-développé, il louera l’espérance. […] Mêlant ainsi les lueurs hardies d’une civilisation irrégulière et la pompe d’une société polie, il était à la fois Démosthène, Chrysostome, Tertullien, ou plutôt il était lui-même ; et des sources fécondes où puisait son génie, rassemblant les eaux du ciel et les torrents de la montagne, il faisait jaillir un fleuve qui ne portait que son nom. […] Fragment d’un discours académique 2 Monsieur, Votre discours a réussi comme une de vos comédies, et vous venez de retrouver ici les applaudissements qui suivent votre nom sur tous les théâtres de la France et de l’Europe. […] Que de noms propres on pourrait mettre sous cette phrase !
Vos noms pourront être condamnés à l’oubli ; un siècle plus heureux ne se souviendra pas de vos labeurs et de vos services ; mais ce siècle, c’est vous qui l’aurez fait naître. […] Par cette mort il a confirmé toute sa vie, imprimé à ses ouvrages le sceau de la vérité ; il a fini comme devait finir l’homme qui, trente ans plus tôt, s’écriait dans ses Verrines, avec une sensibilité si profonde : O doux nom de liberté ! […] Ils méritent réellement le nom de philosophes, car la sagesse est le but où ils visent. […] Il faut les aimer, avoir leur image dans le cœur comme on a leurs noms dans la bouche, et se faire d’eux une société tendre et familière. » Je rencontre encore ce passage si vivement senti : « Honneur à ceux qui conservent le culte des choses de l’esprit et qui l’entretiennent dans les autres !
Je ne me dissimule pas que cette définition excède un peu l’idée qu’on est accoutumé de se faire sous ce nom. […] Leurs trois noms sont devenus l’idéal de l’art : Platon, Sophocle et Démosthène. […] Cela ne nous a jamais semblé plus vrai que lorsqu’on y entre, non avec une curiosité vague ou un labeur trop empressé, mais guidé par une intention particulière d’honorer quelque nom choisi, et par un acte de piété studieuse à accomplir envers une mémoire. […] Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilége éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie.
. — L’exemple renferme les noms des trois fleuves, Hermos, Caïcos et Xanthos. […] Protagoras désignait les noms neutres par σϰεύη.
Le nom de chacune des neuf muses, donné par acclamation aux neuf livres qui composent son histoire, prouve avec quel transport la lecture en fut entendue à l’assemblée des jeux olympiques, 445 ans avant J. […] Des chiffres amoureux, gages de leurs tendresses, Traçaient sur leurs habits les noms de leurs maîtresses. […] Le seul nom de cette guerre réveille dans l’esprit du lecteur le souvenir de tous les grands hommes qui y jouèrent un rôle ; et après avoir admiré leurs exploits ou leurs talents politiques, peut-être ne sera-t-on pas fâché de les entendre discuter eux-mêmes ces grands intérêts, ou plaider quelquefois leur propre cause devant un peuple léger, ingrat, qui méconnaissait bientôt, et payait souvent de l’exil ou même de la mort, les services les plus signalés. […] Ce qui m’a fait un nom dans le monde, est aussi glorieux pour mes ancêtres et pour moi-même, qu’avantageux pour ma patrie. […] Ils ont donné le nom de Phalange à un corps inébranlable de fantassins ; le guerrier y touche le guerrier, les armes y pressent les armes.
Le néant des grandeurs Comme les fleuves, quelque inégalité qu’il y ait dans leur course, sont en cela tous égaux, qu’ils viennent d’une source petite, de quelque rocher, ou de quelque motte de terre, et qu’ils perdent tous leurs eaux dans l’Océan ; là on ne distingue plus ni le Rhin, ni le Danube dans les petites rivières et les plus inconnues ; ainsi les hommes commencent de même, et après avoir achevé leur course, après avoir fait, comme des fleuves, un peu plus de bruit les uns que les autres, ils sont tous enfin confondus dans ce gouffre infime de la mort et du néant, où l’on ne trouve plus ni César, ni Alexandre, ni tous ces grands noms qui nous étonnent, mais la corruption et les vers, la cendre et la poussière qui nous égalent1. […] S’il ignore la rhétorique, s’il méprise la philosophie, Jésus-Christ lui tient lieu de tout ; et son nom qu’il a toujours à la bouche, ses mystères qu’il traite si divinement, rendront sa simplicité toute-puissante. […] Ici le moraliste est poëte. — Rapprochez les vers suivants de Lamartine : Notre vie est semblable au fleuve de cristal Qui sort, humble et sans nom, de son rocher natal. […] L’ombre qui les couvrait s’écarte de ses rives ; Le rocher nu contient ses vagues fugitives ; Il dédaigne de suivre, en se creusant son cours, Des vallons paternels les gracieux détours ; Mais, fier de s’engouffrer sous des arches profondes, Il y reçoit un nom bruyant comme ses ondes. Il emporte, en fuyant à bonds précipités, Les barques, les rumeurs, les fanges des cités, Chaque ruisseau qui l’enfle est un flot qui l’altère ; Jusqu’au terme où, grossi de tant d’onde adultère, Il va, grand, mais troublé, déposant un vain nom, Rouler au sein des mers sa gloire et son limon.
La poésie didactique, comme l’indique son nom (διδάσκειν, enseigner), a pour but d’instruire et de communiquer des connaissances utiles. […] Cet ouvrage a valu à son auteur le nom de Chantre du printemps. […] Auguste Barbier, d’Orléans, a également donné le nom d’Iambes à un ouvrage satirique, dans lequel il imite Chénier, sans s’astreindre toutefois à suivre toujours le même rythme. […] Le seul nom d’épître (Ἐπιστέλλειν, envoyer une missive) dit assez que ce petit poème n’est autre chose qu’une lettre écrite en vers. […] L’épître familière est quelquefois mêlée de prose, et on loi donne alors le nom d’épître mixte.
L’auteur anonyme de la Vie d’Eschyle, le cite, en altérant son nom, comme un des acteurs employés par ce poëte. […] Ritter : Θεοδώρου, nom d’un acteur cité par Aristote (Rhét., iii, 2), et par Plutarque (Si un vieillard doit s’occuper du gouvernement de l’État).
Mais, soutenu par son sujet et par l’admiration sincère qu’il avait vouée au nom et au génie de Corneille, il se surpassa lui-même, lorsqu’à la réception du frère de ce grand homme, il parla en ces termes des obligations que lui avait la scène francaise. […] Après avoir suivi avec Voltaire la langue française dans ses progrès, depuis sa naissance jusqu’à l’époque déjà marquée par une décadence qu’il a plus qu’un autre contribué à ralentir, peut-être sera-t-on bien aise d’avoir, sur le style en général, des idées justes, et données par un homme dont le nom seul rappelle l’un des titres les plus brillants de notre langue à l’admiration universelle : écoutons Buffon, dans son discours de réception à l’académie française. […] Écoutez, jeunes écrivains, et pratiquez, s’il est possible, des conseils fondés sur la théorie la plus saine, et appuyés du nom le plus capable d’inspirer la confiance.
On trouvera dans ce livre, à côté des noms de Platon, de Cicéron, de Pascal, de Bossuet, de Massillon, de Fléchier, ceux d’Aristophane, de Catulle, de Molière, de Voltaire, de Jean Jacques, de Béranger et de bien d’autres ; parce que, selon moi, il est ridicule pour un homme bien élevé d’ignorer et de blâmer ce que ces derniers ont de bien, comme il lui serait honteux de rechercher et de louer ce qu’ils ont de mal ; parce qu’il vaut mieux que l’élève voie de telles choses avec le professeur qui saisira l’occasion de lui apprendre ce qui est à fuir et ce qui est à suivre, que de les voir seul ; parce qu’un système absolu de réticence, de dissimulation et de mensonge est, dans l’éducation publique, le plus pernicieux, à mon gré, de tous les systèmes. […] Examinez ceux qui se sont acquis depuis un quart de siècle un nom dans les lettres et même dans les arts, et vous remarquerez que le plus souvent leur premier succès a été le signal d’une décadence graduelle. […] Assurément je ne m’inscris pas en faux contre la doctrine du progrès humanitaire, mais je pense que la voie en est longue, embarrassée, sinueuse, se dérobant parfois à notre vue bornée ; je pense qu’à chaque époque l’humanité avance, recule, s’arrête avant de reprendre sa course, d’après une loi générale, que j’ai désignée ailleurs1 par les noms d’action, de réaction et de transaction.
Il est permis de finir le vers par un mot de quatre syllabes, quand ce mot est un nom propre, ou un nom de matière.
Déprécier un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, qui, jusqu’à celui-ci, n’en a publié que de médiocres ; louer un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, déjà connu par d’excellents écrits, ce serait juger avec prévention. […] L’ouvrage est peu de chose, et le seul nom fait tout125.
Ce n’est que par une extension assurément excessive du mot genre qu’on fait, des lettres que s’écrivent deux ou plusieurs personnes, sous le nom de genre épistolaire, une classe particulière d’ouvrages. […] Aussi les critiques qui ont voulu parler du genre épistolaire ont-ils cherché inutilement et fort arbitrairement à en restreindre l’étendue, ou bien ils se sont bornés à caractériser les œuvres de ceux qui s’y sont fait un nom. […] Dans cet ordre, on a encore distingué les lettres familières proprement dites, où l’on parle de tout sans attacher beaucoup d’importance à rien ; les lettres galantes, où l’on enveloppe ce que l’on dit sous des compliments ingénieux et des formes d’une politesse recherchée ; les lettres de compliments et de félicitation, les lettres d’affaires, les lettres de demandes, de conseils, de reproches ou d’excuses, les lettres ou épîtres dédicatoires, dont le nom seul est une définition.
Cette lettre, qui décline l’honneur de ce nom, n’est pas moins une lettre fort spirituelle. […] Vous réserverez pour la fin le nom de l’usurier, afin de clore dignement ce caractère. […] Tâchez d’éviter la répétition des deux noms propres, excepté dans le dernier trait. […] Je suis charmé de votre nom grec, Paracelse. — Paracelse. […] Le père voit dans ce fils chéri l’héritier de son nom ; la mère le trouve parfait.