Ce que nous venons de dire de l’archaïsme peut s’appliquer aux mots nouveaux. […] Ce défaut vient de l’expression ou de la pensée. L’obscurité vient de l’expression, quand on arrange mal les mots, ou qu’on emploie des termes équivoques. […] L’obscurité de la pensée vient de l’obscurité de l’esprit de l’écrivain. […] Le plus souvent elle vient de ce qu’on emploie des termes pompeux et recherchés pour dire des choses simples et communes.
Marguerite de Provence, apprenant que saint Louis venait de tomber entre les mains des Sarrazins et craignant qu’elle-même ne fût prise aussi par eux, ordonna à son vieil écuyer de se tenir constamment auprès d’elle, dans sa tente, et au moment où les Sarrazins pénétreraient jusqu’à elle, de lui trancher sur-le-champ la tête. […] Quoiqu’elle soit fort connue, nous nous plaisons à la répéter ici ; le prince indien venait de tomber entre les mains d’Alexandre : « Comment veux-tu que je te traite ? […] Autant les pensées dont nous venons de nous occuper jettent d’éclat sur les productions de l’esprit, autant les pensées suivantes les ternissent et demandent à être soigneusement bannies du style. […] Ce n’est point sur le plan, sur la succession des idées que notre étude vient de porter, mais sur la manière dont les idées analogues sont rendues par les deux écrivains. […] 2° Transitions, ou Liaisons Nous venons de voir que les idées doivent s’accorder entre elles.
. — Chatouiller vient de catulliare, qui a le sens de titillari. […] Lourd vient de lordo, sale, mot Italien qui procède du latin luridus. […] Congé vient de commeatus, permission d’aller.
Le beau est donc, après le sublime, la source la plus féconde des plaisirs du goût ; nous venons de le voir : mais ce n’est pas seulement parce qu’ils sont beaux ou sublimes que les objets nous flattent ; ils empruntent, d’autres principes encore, l’heureuse faculté de nous charmer. […] L’esprit, les saillies, le ridicule et la malignité, ouvrent également au goût une source de plaisirs qui ne ressemblent en rien à ceux que nous venons de parcourir. Il serait inutile de rien ajouter à ce que nous venons de dire sur les plaisirs du goût.
Aussi bien une grande partie de ceux qui haïssaient M. le cardinal se sont convertis par le dernier miracle qu’il vient de faire ; et si la guerre peut finir, comme il y a apparence de l’espérer, il trouvera moyen de gagner bientôt tous les autres. […] La France, que vous venez de mettre à couvert de tous les orages qu’elle craignoit, s’étonne qu’à l’entrée de votre vie, vous ayez fait une action dont César eût voulu couronner toutes les siennes, et qui redonne aux rois vos ancêtres autant de lustre que vous en avez reçu d’eux. […] Le 19 de ce même mois, le duc d’Enghien venait de gagner la bataille de Rocroy sur les Espagnols.
Voilà le modèle de l’éloquence entraînante de la tragédie, comme nous venons de voir, dans Salluste, le modèle de la précision que commande l’éloquence historique. […] Les traces de l’imitation ne sont pas toujours aussi sensibles que nous venons de le voir ; mais c’est en général la même fidélité à l’expression de la nature. […] Silius ne se soutient pas longtemps à la hauteur où nous venons de l’admirer ; et la fin de ce même discours, si nerveuse et si énergique dans Tite-Live, est faible et traînante dans son imitateur. […] celui que vous venez de voir rentrer vainqueur dans ces murs, couvert des dépouillés de l’ennemi, vous pourriez le voir périr dans les horreurs du dernier supplice ! […] Tu quittes cette table où l’hospitalité vient de t’accueillir, pour la souiller du sang de celui qui t’y reçoit ?
Le fusil d’un chasseur, un coup parti du bois, Viennent de réveiller mes remords d’autrefois : L’aube sur l’herbe tendre avait semé ses perles1, Et je courais les prés à la piste des merles, Écolier en vacance ; et l’air frais du matin2, L’espoir de rapporter un glorieux butin, Ce bonheur d’être loin des livres et des thèmes3, Enivraient mes quinze ans tout enivrés d’eux-mêmes. […] Bientôt, le temps venu de ses fauves amours, Il partit seul, errant et les nuits et les jours ; S’arrêtant pour humer, épuisé de ses courses, La fraîcheur des taillis et la fraîcheur des sources. […] Saint-René Taillandier, qui venait de citer cette page, ajoutait : « Quel est l’auteur de ces beaux vers ?
Je viens de traiter du goût, je vais actuellement indiquer quels sont la nature et les principes de la critique. […] Cadmus lui-même, quoique venu de Phénicie dans la Grèce, passait pour être originaire de Thèbes en Égypte. […] Il suit de ce que nous venons de dire, qu’un auteur peut être clair, et cependant manquer de précision. […] Son manque de précision ne vient pas de la confusion de ses idées, c’est à son affectation continuelle qu’il faut l’attribuer. […] On trouve peut-être quelques légers exemples de ce défaut dans les ouvrages sérieux de l’auteur que nous venons de citer.
Massillon dans l’Oraison funèbre de Louis de Bourbon, prince de Condé, raconte la conduite de David, apprenant la mort de deux de ses plus vaillants capitaines, et applique cet exemple au prince de Condé, pour faire ressortir la ; grandeur de la perte que la France vient de faire. […] Lorsque David, un si grand guerrier, déplora la mort de deux fameux capitaines qu’on venait de perdre, il leur donna cet éloge : « Plus vites que les aigles, plus courageux que les lions. » C’est l’image du prince que nous regrettons ; il paraît en un moment comme un éclair dans les pays les plus éloignés ; on le voit en même temps à toutes les attaques, à tous les quartiers. […] C’est un ami qui exhale ses regrets sur la perte qu’il vient de faire. […] C’est le sentiment sous l’influence duquel Don Diègue, qui vient de recevoir un cruel outrage qu’il ne peut venger, s’écrie : Ô rage ! […] C’est le caractère du discours d’Hermione à Oreste que nous venons de citer, ainsi que celui d’Achille à Agamemnon au moment où le prince thessalien apprend que le roi d’Argos a décidé le sacrifice de sa fille Iphigénie.
Doit-il tenir le serment qu’on vient de lui arracher ? […] Il se rappelle avec horreur ce qu’il vient de voir, d’entendre, de faire. […] (Les abeilles ne piquent pas loin de leur ruche ; les fleurs qu’elles viennent de sucer sont aussi belles qu’auparavant.) […] Eudoxe commencera par un exorde tiré de l’incident inattendu qui vient de provoquer l’attendrissement général. […] Le roi vient de communiquer sa résolution à ses amis.
Genis vient de gentem (race). […] Ce mot vient de functus, défunt. […] Mutiner vient de meute (à l’origine troupe, du latin mota, et, par suite, attroupement, émeute). […] L’Académie, après avoir pendant longtemps admis l’orthographe dyssenterie, en est revenue à l’orthographe de Montaigne, qui est conforme à l’étymologie δυσιντερία, mal d’entrailles. — Phthysie vient de φθίσις, cousomption.
Pyrrhus vient de déclarer à Andromaque qu’il l’aime avec passion ; que, si elle consent à lui donner sa main, il prendra sous sa protection le fils qu’elle a eu d’Hector, Astyanax, dont la mort est demandée par la Grèce. […] Pyrrhus vous l’a promis : vous venez de l’entendre, Madame ; il n’attendait qu’un mot pour vous le rendre. […] Du peuple épouvanté j’ai traversé la presse Pour venir de ces lieux enlever ma princesse, Et regagner le port, où bientôt nos amis Viendront couverts du sang que je vous ai promis. […] Pour qui coule ce sang que je viens de répandre ?
L’exemple de Voltaire méritoit de trouver des imitateurs, et le modèle qu’il venait de donner était bien capable d’en former. […] Non, après ce que nous venons de voir, la santé n’est qu’un nom, la vie n’est qu’un songe, la gloire n’est qu’une apparence, les grâces et les plaisirs ne sont qu’un dangereux amusement : tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités, et le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que nous sommes ». […] Ce n’est autre chose que la conséquence générale, naturellement déduite des vérités qu’il vient de prouver, des grandes leçons que nous donne le spectacle fréquent de la vanité des grandeurs fragiles de ce monde, et une exhortation pathétique à ne pas laisser inutile le fruit que nous en pouvons retirer.
Racine a fait aussi l’éloge de Louis XIV dans le discours dont nous venons de donner un extrait. […] Louis XIV écrivait au comte de Coligny, après la bataille de Saint-Gothard, 1664 : « Je désire que vous témoigniez aux officiers et soldats qui se sont distingués le gré que je leur sais, les assurant que je connais le mérite de leurs services et qu’ils ne doivent pas douter que je n’en garde le souvenir. » Et dans une autre lettre adressée au duc de Beaufort, qui venait de vaincre les corsaires algériens, 1665, il disait encore : « Je veux savoir si le capitaine des Lauriers a laissé femme et enfants, pour les gratifier, étant bien aise que l’on voie que ceux qui meurent en me servant vivent toujours dans mon souvenir. » 1. […] Dans l’intervalle de tranquillité qui suivit la paix de Nimègue (1678), Louis XIV avait agréé le projet d’un ouvrage où les événements mémorables de la guerre que cette paix venait de terminer seraient représentés dans une suite d’estampes dessinées et gravées par les premiers artistes.
M. d’Argenson1 voulait entrer dans le service ; mais des convenances d’affaires domestiques lui firent prendre la charge de lieutenant général au présidial2 d’Angoulême, qui lui venait de son aïeul maternel. […] En vérité, toutes les fables que vous venez de me réciter ne peuvent être assez admirées. […] Le nom de ces fonctionnaires venait de ce qu’ils rapportaient les requêtes des parties dans le conseil du roi, ce que les personnes revêtues de ce titre font aujourd’hui près du conseil d’Etat.
La grâce de la pensée peut venir de la nature des objets qui plaisent par eux-mêmes, ou de la manière dont ils sont présentés et décrits. […] C’est l’émeraude richement enchâssée, ou la rose qui vient de s’épanouir aux premiers rayons du soleil. […] Mais, en parlant du coloris du style, on attache à ce mot une idée beaucoup plus précise, comme nous venons de le voir. […] Si les images doivent être vraies et transparentes, ainsi que nous venons de le dire, elles doivent aussi être vives ou sensibles. […] Le phébus est donc un style obscur et ampoulé, et vient de la profusion et de la mauvaise distribution des images.
On voit qu’il suffit quelquefois du trait historique pour constituer une véritable beauté poétique ; et Lucain, qui vient de nous en fournir un exemple, n’a pas toujours été aussi sage, il s’en faut de beaucoup. […] Un héros plus voisin de nous, et qui a plus d’un rapport avec les grands hommes que nous venons de citer, a déployé, dans une foule de circonstances, cette concision énergique, premier caractère du génie, qui compte les mots pour prodiguer les pensées.
Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de Rome : La terre et le travail de l’homme Font pour les assouvir des efforts superflus. […] Ce qui venait de l’Amérique était alors objet de curiosité. […] Mâtin, de mastin, qui venait de mastinus, et signifiait dogue, gros chien, dans le bas latin. […] Sa supériorité morale vient de sa bonté. […] J’aime mieux le dénoùment de La Fontaine : Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur tombe, Ce que je viens de raconter.
Il y a parler bien, parler aisément, parler juste, parler a propos : c’est pécher contre ce dernier genre que de s’étendre sur un repas magnifique, que l’on vient de faire, devant des gens qui sont réduits à épargner leur pain ; de dire merveilles de sa santé devant des infirmes ; d’entretenir de ses richesses, de ses revenus et de ses ameublements un homme qui n’a ni rentes ni domicile ; en un mot, de parler de son bonheur devant des misérables : cette conversation est trop forte pour eux, et la comparaison qu’ils font alors de leur état au vôtre est odieuse2. […] Si les ennemis viennent de perdre une bataille où il soit demeuré sur la place quelque neuf à dix mille hommes des leurs, il en compte jusqu’à trente mille, ni plus ni moins ; car ses nombres sont toujours fixes et certains, comme de celui2 qui est bien informé. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue1 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ?
Les témoignages de cet amour venaient de tous côtés au monarque ; il se souleva soudain par un effort dans ce lit de douleur ou il languissait encore : Qu’ai-je donc fait, s’écria-t-il, pour être ainsi aimé ? […] Que la fonction si souvent pénible de louer, devient douce et consolante, quand l’orateur peut se dire avec Voltaire, en terminant son discours : « Dans tout ce qu’on vient de dire, a-t-on avancé un seul fait que la malignité puisse seulement couvrir du moindre doute ?
N’y a-t-il pas une quatrième partie à ajouter aux trois que vous venez de citer ? […] La disposition narrative, telle que je viens de l’exposer, se trouve dans toutes les narrations. […] Ex. : La gloire qui vient de la vertu a un éclat immortel. […] Les exemples de synecdoque que vous venez de citer se rapprochent beaucoup de la métonymie. […] Résumez ce que vous venez de dire. — 13.
À un bon sens supérieur il alliait « le don de l’élocution », et Bossuet put dire avec sincérité : « La noblesse de ses expressions vient de celle de ses sentiments. […] Pour commander aux autres, il faut s’élever au-dessus d’eux ; et, après avoir entendu ce qui vient de tous les endroits, on se doit déterminer par le jugement, qu’on doit faire sans préoccupation, et pensant toujours à ne rien ordonner ni exécuter qui soit indigne de soi, du caractère qu’on porte, ni de la grandeur de l’État.
Je suis persuadé que le petit nombre d’habiles, ou le grand nombre de gens superficiels, vient de l’oubli de cette pratique3. […] Il ne parle pas, il ne sent pas ; il répète des sentiments et des discours, se sert même si naturellement de l’esprit des autres, qu’il y est le premier trompé, et qu’il croit souvent dire son goût ou expliquer sa pensée, lorsqu’il n’est que l’écho de quelqu’un qu’il vient de quitter. […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue3 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle1 lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions ; et il ajoute qu’elle fasse diète. […] Il est si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de lui, qu’il paraît difforme près de ses portraits ; il lui est impossible d’arriver jamais jusqu’où la bassesse et la complaisance viennent de le porter ; il rougit de sa propre réputation.
Elle la sent inaltérable, et pourtant dépendante de la vertu, qui en est le principe, et qui elle-même dépend de la liberté venue de Dieu et assistée de lui. Ce regard jeté à la fois sur notre excellence et sur sa cause nous maintient dans une grandeur sérieuse, qui nous remplit sans nous éblouir, à la différence de cette fausse gloire qui ne vient pas de la justice, mais de la faveur du peuple ou des événements, et qui, nous revêtant d’une pourpre mensongère, nous exalte d’autant plus qu’elle est moins méritée. […] Laissez-le tel que la nature vient de l’ébaucher, laissez-le là nu, muet, plutôt mort que vivant ; il vivra peut-être, mais il vivra sans le savoir, hôte infirme de la création, âme perdue dans l’impuissance de se trouver elle-même. […] Tout ce qui lui vient de ses ennemis est bon pour elle ; la honte qui lui vient des siens est la seule chose qui soit capable de lui inspirer du découragement.
Les règles dont nous venons de parler sont celles de l’ancienne ballade française, tombée en désuétude depuis madame Deshoulières et La Fontaine. […] Les petits genres de poésie dont nous venons de parler sont pour la plupart passés de mode ; ils ont été trop souvent le langage du bel esprit prétentieux, de la galanterie raffinée ; c’était la poésie des ruelles ; l’hôtel de Rambouillet se pâmait à la lecture d’une ballade, d’un rondeau, d’un madrigal : la cour et la ville se partageaient en deux camps, à propos des fades sonnets de Job et d’Uranie, par Benserade et par Voiture.
Je ne sache pas qu’on ait rendu nettement raison de ce fait, qui tient à la nature même des différentes figures que je viens de nommer. […] Métonymies du contenant pour le contenu : Le verre, la bouteille, pour la liqueur qui y est renfermée ; J’entends à haute voix tout mon camp qui m’appelle, pour les soldats qui s’y trouvaient ; un cachemire, du bourgogne, pour l’étoffe et le vin qui viennent de ces provinces ; le Portique, le Lycée, pour les philosophes réunis dans ces lieux ; Genève, Rome, pour les doctrines religieuses dont ces deux villes sont le centre, Je ne décide point entre Genève et Rome. […] Je lis au bas d’une lettre : votre très-humble et très-obéissant serviteur, sans que l’idée me vienne de mettre à l’épreuve en quoi que ce soit l’humilité et l’obéissance de mon prétendu serviteur.
. — Défauts et qualités de la phrase Nous venons de passer en revue les différentes constructions des phrases, et nous avons pu remarquer comment l’écrivain peut s’en servir pour exprimer à son gré ses pensées. […] Lorsque l’obscurité vient de ce que l’on ne comprend pas bien soi-même ce que l’on veut dire ou écrire, elle prend le nom de Galimatias ou Phébus. […] Ce mot vient de Soles, colonie d’Athènes en Cilicie, dont les habitants altérèrent à tel point la langue de la métropole que cette expression : parler comme un habitant de Soles, ou faire un solécisme, en vint à signifier pour les Athéniens : manquer aux règles de la grammaire. […] Harmonie imitative L’harmonie telle que nous venons de l’envisager, peut s’appeler harmonie mécanique, parce qu’elle consiste uniquement dans les mots pris matériellement et considérés comme sons ; mais il est une autre espèce d’harmonie qu’on appelle imitative.
Mais Thomas se croyait appelé à faire une révolution dans l’éloquence ; et cette révolution consistait à substituer le jargon philosophique à la belle et noble simplicité dont Voltaire et Buffon viennent de nous donner des exemples ; aux mouvements de l’âme, de froides et ridicules exclamations ; et le langage technique des sciences exactes à ces figures hardies ou touchantes qui donnent tant de force ou de chaleur au style. […] Il est vrai qu’il ne s’est guère arrêté que sur celui de Marc-Aurèle, la plus passable des productions de Thomas, et la moins infectée de tous les défauts que nous venons de relever, mais bien au-dessous cependant des louanges qu’on lui prodigua dans le temps.
Nous venons de voir Condé à la tête de ses troupes victorieuses ; suivons-le maintenant, avec Bossuet, dans sa retraite de Chantilly. […] Nous croyons en avoir assez dit pour éclairer le goût des jeunes gens, et déterminer leur opinion sur les trois orateurs que nous venons de parcourir avec eux.
Un si vaillant guerrier qu’on vient de vous ravir Eteint, s’il n’est vengé, l’ardeur de vous servir. […] Dorante, c’est le menteur : il veut se faire valoir auprès d’une personne (Clarice) qu’il vient de rencontrer pour la première fois dans la promenade des Tuileries et avec laquelle il a lié conversation. […] Vous venez de Poitiers, ou je me donne au diable ; Vous en revîntes hier1 Dorante, à Cliton. […] Géronte (c’est le père de Dorante) vient de reconnaître qu’il a été dupe des mensonges de son fils.
C’est Buffon qui vient de nous tracer ces premiers préceptes que je résume en cette phrase : Dans l’invention on cherche un sujet, on en jette le plan, et on le développe par la méditation. […] Tout ce que nous venons de voir ne sort pas de la généralité, et peut s’appliquer à toutes espèces de composition ; mais l’art de composer a deux branches principales, qui sont la narration et le discours. […] Ou peut mettre la main sur un sujet fécond et dramatique, réunissant les trois conditions dont nous venons de parler ; mais il est très rare de bien choisir les pensées accessoires, d’imaginer de bons faits et d’heureux incidents, et de tracer en maître les caractères des personnages.