/ 376
117. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Lui seul est Dieu, madame, et le vôtre n’est rien. […] Pensez-vous, madame, qu’en ces lieux Seule, pour vous connaître, Octavie ait des yeux5 ? […] Ne parlons plus ici de Claude et d’Agrippine ; Ce n’est point par leur choix que je me détermine : C’est à moi seul, madame, à répondre de vous ; Et je veux de ma main1 vous choisir un époux. […] Plus j’ai cherché, madame, et plus je cherche encor En quelles mains je dois confier ce trésor3 ; Plus je vois que César, digne seul de vous plaire, En doit4 être lui seul l’heureux dépositaire, Et ne peut dignement vous confier qu’aux mains A qui Rome a commis l’empire des humains. […] Britannicus est seul.

118. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

La vertu seule continue son règne au travers des âges, et ni tyrans ni mensonges n’arrêtent le fleuve qui la porte à l’admiration de la terre. […] Tout ce qui lui vient de ses ennemis est bon pour elle ; la honte qui lui vient des siens est la seule chose qui soit capable de lui inspirer du découragement. […] La curiosité seule tiendra la haine immobile, et l’audace même touchera ceux qui ne voudraient pas être touchés ; la France a un instinct de l’honneur qui la charme partout où elle en trouve l’ombre. […] Je m’en rends compte par ce seul mot : Je n’ai appartenu à personne. […] Pour les vertus de l’Évangile, la fuite des plaisirs et des honneurs, l’humilité, la mortification, le mépris des richesses, ces vertus par lesquelles seules nous pouvons arriver au royaume des cieux, ah !

119. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

La composition marcherait ainsi par bonds, et ressemblerait aux yeux du lecteur à ces routes inégales, qui sont tracées en montées et descentes, et dont l’aspect seul est une véritable fatigue pour le piéton. […] Si dans une narration vous mêlez une seule réflexion contraire au but de votre récit, vous péchez contre l’harmonie. […] Ce trait seul défigurera votre portrait. […] C’est là où l’intérêt commence, où il est nécessaire, pour le faire croître jusqu’à la fin, de bien rassembler en un seul faisceau les faits partiels qui concourent au but du récit. […] La proposition est simple, si l’on n’a qu’une seule vérité à prouver.

120. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Leur champ est aussi illimité, leur forme et leur étendue aussi libres, leur ton aussi varié que ceux des discours ; la seule différence est que, dans le premier cas, on s’adresse à des personnes présentes ; alors on leur parle : dans le second, c’est à des absents qu’on veut communiquer ses pensées ; alors on leur écrit. […] Dans cet ordre, on a encore distingué les lettres familières proprement dites, où l’on parle de tout sans attacher beaucoup d’importance à rien ; les lettres galantes, où l’on enveloppe ce que l’on dit sous des compliments ingénieux et des formes d’une politesse recherchée ; les lettres de compliments et de félicitation, les lettres d’affaires, les lettres de demandes, de conseils, de reproches ou d’excuses, les lettres ou épîtres dédicatoires, dont le nom seul est une définition. […] Le style simple et facile est le seul qui doive être employé, au moins généralement. […] Il y a bien des peines, bien des revers qui abattent la raison ; la religion alors peut seule relever notre courage et ranimer nos forces. […] Vers le quart de la page, à partir du haut, on écrit seuls sur la ligne les mots Monseigneur, Monsieur, Madame ou Mademoiselle, selon l’état ou le rang de la personne, en ajoutant au mot Monsieur ou Madame le titre d’une dignité ou d’une charge élevée, s’ils en ont quelqu’une.

121. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

Chez nos plus mortels ennemis, seuls, égarés, si loin de tout secours humain ! […] Mon camarade y grimpa seul, et se coucha tout endormi, la tête sur la précieuse valise ; moi, déterminé à veiller, je fis bon feu, et m’assis auprès. […] L’appeler, faire du bruit, je n’osais ; m’échapper tout seul, je ne pouvais ; la fenêtre n’était guère haute, mais en bas deux gros dogues hurlant comme des loups… En quelle peine je me trouvais ; imaginez-le si vous pouvez. […] La porte se referme, la lampe s’en va, et je reste seul avec mes réflexions1.

122. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

C’est ce but qui pourra seul donner quelque unité au poème. […] Chacune de ses descriptions pourrait plaire, si elle était seule ; elle ressemblerait du moins à un tableau de paysage. […] Le vice tient au cœur par des racines trop profondes pour céder aux seules attaques de l’indignation et du ridicule. La religion, parlant au nom du ciel, possède seule une autorité assez puissante pour flétrir les mauvaises mœurs et arrêter les débordements des passions. […] Les hommes seuls, par conséquent, y sont admis, et le sujet ne peut être tiré que de la mythologie.

123. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

On ne peut pas non plus faire un seul événement, une seule action, de toutes les choses qui arrivent à un seul homme, parce que toutes les actions faites par un homme ne sont pas héroïques, et parce qu’elles ne concourent pas toutes au même but. Il faut donc que l’unité soit dans le sujet, et qu’elle résulte de la liaison intime des parties qui se rapportent toutes à un seul événement mémorable et héroïque. […] Des exploits où brille la seule valeur, quelque héroïques qu’on les suppose, ne suffisent pas toujours pour prévenir le refroidissement et l’ennui. […] Nous nous intéressons plus vivement à l’entreprise que conduit la valeur ou la sagesse d’un seul homme, et le poète trouve une occasion de déployer tout son art en réunissant dans la peinture d’un seul caractère toute la grâce et toute la force de son pinceau. […] Quelle sublime grandeur, en effet, dans ce Dieu qui crée l’univers d’une parole, qui voit tout, qui comprend tout, qui donne seule la vie à tout ce qui existe !

124. (1811) Cours complet de rhétorique « Notes. »

Le seul Philoctète est dans la nature, parce que les suites de l’injure cruelle qu’il a éprouvée, l’ont livré à toutes les horreurs de la souffrance et du besoin, et qu’il n’y a plus alors d’expressions trop fortes pour suffire à l’explosion d’une haine aussi profonde, d’une rage si longtemps concentrée. […] Un tort plus réel dans M. de La Harpe, fut la franchise courageuse avec laquelle il s’annonça dans la carrière de la critique, la seule pour laquelle il eût en effet une vocation déterminée, et la seule qu’il ait parcourue avec des succès incontestables. […] Mais la critique leur a présenté bientôt le bouclier d’Ubalde ; et ils se sont vus tels qu’ils étaient, c’est-à-dire, de très faibles imitateurs du poète sans contredit le plus riche, le plus fécond, le plus varié des modernes, et le seul d’entre eux qui ait pris à jamais sa place à côté d’Homère pour l’invention, mais à une grande distance de Virgile, pour le fini des détails et le charme continu de la diction. […] Les défauts cependant, ainsi que les beautés, appartiennent dans M. de Chateaubriand à une seule et même cause, qui me paraît avoir échappé aux critiques qui m’ont précédé. […] Mais ce genre excita lui-même de nombreuses et vives contestations parmi les gens de lettres ; nous ne les réveillerons point ici : un seul mot d’ailleurs décide la question.

125. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Mais ce ne furent pas les poètes seuls qui firent la gloire de ce siècle. […] Enfin, le premier, le seul, il a su faire des chefs-d’œuvre avec des sujets qui n’avaient fourni jamais que des œuvres médiocres. […] À cette seule condition on peut avoir une langue vraiment nationale, que tous puissent comprendre et qui produise des chefs-d’œuvre durables. […] Socrate n’est pas le seul qui ait considéré comme sœurs la poésie et nos fables. […] N’est-ce pas là une merveille que seul un génie aussi original pouvait trouver ?

126. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IX. De quelques autres figures qui appartiennent plus particulièrement à l’éloquence oratoire. »

La communication, dont le nom seul indique l’objet et désigne les fonctions dans le discours, se propose de tirer, des principes mêmes de ceux à qui l’on parle, l’aveu des vérités que l’on veut établir contre eux. […] Et si tout ce qui passe par tant de canaux, s’altère d’ordinaire, et ne revient jamais à nous comme il a été dit dans sa source ; pourquoi voudriez-vous que les discours qui vous regardent vous seul, fussent exempts de cette destinée, et méritassent plus d’attention et de silence » ? […] Je vous le demande ; vous l’ignorez, et je l’ignore moi-même : vous seul, ô mon Dieu, connaissez ceux qui vous appartiennent ! […] c’est un malheur de leur rang, que souvent avec plus d’innocence que nous, ils ne sauraient jouir, comme nous, de l’impunité d’un seul de leurs vices. […] Mais Bossuet n’est pas le seul de nos orateurs qui ait fait, de ce grand moyen oratoire, l’un des ressorts principaux de son éloquence : Massillon, Bourdaloue, et M. le cardinal lui-même, l’ont fréquemment employé avec succès.

127. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVII. les qualités essentielles du style. — propriété, précision, naturel  » pp. 230-239

. — propriété, précision, naturel « Entre toutes les différentes expressions qui peuvent rendre une seule de nos pensées, dit la Bruyère, il n’y en a qu’une qui soit la bonne : on ne la rencontre pas toujours en parlant ou en écrivant ; il est vrai néanmoins qu’elle existe, que tout ce qui ne l’est point est faible, et ne satisfait point un homme d’esprit qui veut se faire entendre. » La propriété consiste à rencontrer cette expression qui est la bonne ; c’est dire que la propriété contribue singulièrement à la clarté du style, en même temps qu’à son énergie, car toute expression vague est toujours faible et tout à la fois obscurcit la pensée. […] Quand on a trouvé le signe exact d’une idée, on n’en cherche pas un autre. » Mais ce n’est pas toujours précisément par leur signification que deux mots synonymes diffèrent entre eux, c’est souvent dans l’application seule, quelquefois même uniquement dans le ton et la couleur. […] Les Pharisiens demandent à Jean-Baptiste s’il est le Christ, l’Evangile dit : « Et Jean avoua, et il ne nia pas, et il avoua : Je ne suis point le Christ. » L’Asie pouvait seule admettre ces sortes de redondances. […] La littérature grecque est peut-être la seule qui fasse exception, pourvu qu’on l’ouvre par Homère et qu’on la ferme sur Théocrite, les éternels modèles du naturel et de la vérité. […] Voltaire et Montesquieu sont peut-être les seuls où l’on n’en trouve aucune trace, mais elle fait tache parfois dans Massillon, dans Buffon, dans Rousseau même, et gâte souvent les meilleures pages de Thomas, de la Harpe, de Florian, de Barthelémy, de tous les autres.

128. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

On doit juger, par ce seul exemple, que les noms substantifs peuvent être régimes et régissants. […] Venons à une autorité bien plus respectable, et la seule capable de fixer notre incertitude. […] Il n’est question ici que d’un seul de ces personnages, chacun dans son genre. […] Ici l’action tombe sur un seul homme, parce qu’il ne doit y en avoir qu’un qui sera couronné. […] D’où il s’ensuit que ce participe n’étant pas seul régissant, ne peut point s’accorder avec le régime antécédent.

129. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

» Le véritable esprit sait se plier à tout ; On ne vit qu’à demi quand on n’a qu’un seul goût. Je plains tout être faible, aveugle en sa manie, Qui dans un seul objet confina son génie, Et qui, de son idole adorateur charmé, Veut immoler le reste au dieu qu’il s’est formé. […] En tous lieux, en tous temps, dans toute la nature, Nulle part tout entier, partout avec mesure ; Et partout passager, hors dans son seul auteur. […] Pas un de ces gueux-là, pas un seul n’aurait échappé… » Quelquefois la diane retentit, et l’aurore commence à poindre avant que les conteurs aient fini. […] C’est le seul fond sur lequel ils soient toujours visibles à l’esprit.

130. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Je ne crains pas de dire que c’est la seule philosophique et, par conséquent, la seule vraie que l’antiquité nous ait transmise. […] Ce qui fait que la fable est une, ce n’est pas, comme le croient quelques-uns, qu’elle se rapporte à un seul personnage, car il peut arriver à un seul une infinité d’aventures dont l’ensemble, dans quelques parties, ne constituerait nullement l’unité ; de même, les actions d’un seul peuvent être en grand nombre sans qu’il en résulte aucunement unité d’action. […] La monarchie, comme son nom l’indique aussi, est le gouvernement où un seul chef commande à tous. […] De même ceux qui n’ont pas un seul ennemi et ceux qui en ont un grand nombre. […] De même, si l’on a commis l’injustice seul, ou le premier, ou avec un petit nombre de complices.

131. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre V. Analyse de l’éloge de Marc-Aurèle, par Thomas. »

Apollonius poursuit : il apprend aux Romains que c’est à la philosophie seule que Marc-Aurèle est redevable du caractère qui le distingue essentiellement entre tous les empereurs ; transition un peu forcée, pour amener le morceau suivant, « À ce mot de philosophie, je m’arrête. […] D’abord il promena ses regards sur les différentes sectes qui étaient autour de lui ; il en distingua une qui apprenait à l’homme à s’élever au-dessus de lui-même : elle lui découvrit, pour ainsi dire, un monde nouveau, où le plaisir et la douleur sont comme anéantis, où les sens ont perdu tout leur pouvoir sur l’âme, où la pauvreté, les richesses, la vie, la mort ne sont rien, où la vertu existe seule. […] Dans ces temps d’opprobre, seule elle conserva la dignité de la nature humaine : elle apprenait à vivre ; elle apprenait à mourir : et tandis que la tyrannie dégradait les âmes, elle les relevait avec plus de force et de grandeur. […] Il faudrait que l’œil du prince pût embrasser ce qui est à des distances immenses de lui, et que tous les lieux de son empire fussent rassemblés, en un seul point, sous son regard. […] Il voulut quelque temps être seul, soit pour repasser sa vie en présence de l’Être Suprême, soit pour méditer encore une fois avant que de mourir.

132. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XII. du corps de l’ouvrage. — portrait, dialogue, amplification  » pp. 161-174

Ai-je besoin qu’Homère trace le portrait d’Achille et d’Agamemnon, après ce dialogue si caractéristique où, dès l’ouverture du poëme, l’un a déployé son égoïsme tout royal, l’autre cette indomptable colère que Minerve seul peut plier ? […] Certains maîtres seuls sont admirables sous ce rapport. […] Que d’écrits de ce genre, où l’auteur parle tout seul sous les noms des divers personnages auxquels il prête sa plume ! […] L’ébullition violente peut seule vous donner la vapeur dans toute son énergie ; laissez-la s’accumuler, quand vous voulez qu’elle entraîne rapidement, et n’ouvrez vos soupapes que si vous craignez que la chaudière n’éclate. […] « Le portrait physique seul, dit avec raison M.

133. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

c’est la seule parole qui me reste, c’est la seule réflexion que me permet, dans un accident si étrange, une si juste et si sensible douleur. […] Je veux dans un seul malheur déplorer toutes les calamités du genre humain ; et, dans une seule mort, faire voir la mort et le néant de toutes les grandeurs humaines. […] Et quel est notre aveuglement, si toujours avançant vers notre fin, et plutôt mourants que vivants, nous attendons les derniers soupirs pour prendre les sentiments que la seule pensée de la mort nous devrait inspirer à tous les moments de notre vie ?

134. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

La seule chose à observer, c’est le mettre dans ce qu’on va dire une gradation descendante, en commençant toujours par les objets qui intéressent le plus les personnes à qui l’on écrit. […] Le ton naturel est donc le seul secret d’une bonne lettre, « Ne polissez pas vos lettres, dit Mme de Sévigné, vous en feriez des pièces d’éloquence. […] Le meilleur parti à prendre est d’être sobre de paroles, d’être concis dans ses idées, et de comprendre quand on le peut en une seule phrase les souhaits que l’on forme. […] Pleurons au contraire avec ceux qui pleurent, et recourons à la religion, qui seule peut répandre un baume adoucissant sur les plaies saignantes du coeur. […] En l’accordant, il faut toujours s’exécuter de bonne grâce, lors même qu’on céderait à contre-coeur ; les supérieurs ont seuls le droit de mêler à leur réponse les observations qu’ils jugent utiles.

135. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Le seul lieu oratoire extérieur qui puisse trouver place dans tous les ouvrages, soit en prose, soit en vers, est l’imitation que je vais faire connaître. […] Britannicus est seul. […] Le Sage a raison de dire que leurs seules actions peuvent les louer : toute autre louange languit auprès des grands noms ; et la seule simplicité d’un récit fidèle, pourrait soutenir la gloire du Prince de Condé » ! […] La fortune, surtout, se croit en droit de s’en attribuer la plus grande partie, et se regarde presque comme la seule et unique cause des heureux succès. […] Quelque brillante qu’elle soit, et elle l’est infiniment, vous la possédez seul tout entière.

136. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Notes pour l’intelligence des exemples cités dans ce second volume. »

-C., âgé de 76 ans, après en avoir régné seul 44, et avoir adopté Tibère, qu’il s’était associé à l’Empire. […] Il est connu par douze grands travaux, et par bien d’autres encore, qui, quoique moins glorieux, l’auraient seuls immortalisé. […] Habile politique, il gouverna sa patrie pendant quarante ans, et il en fut le seul maître pendant les quinze dernières années, ayant fait bannir tous ses rivaux. […] Que de républiques, où un seul homme jouit d’un crédit, qui ne diffère en rien d’un pouvoir vraiment monarchique. […] Leur personne était sacrée, et un seul d’entre eux avait le pouvoir de s’opposer à d’établissement d’une loi par ce seul mot veto (je l’empêche) ; pouvoir dangereux et funeste, qui devint la source des factions dont Rome fut sans cesse déchirée, et qui bannirent de son sein la paix et le bonheur.

137. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

L’action doit se passer dans un seul lieu. […] S’enrichir est sa seule étude ; acquérir et ne point perdre sa seule volupté. […] Toute gloire ne va plus au seul souverain. […] Il en est beaucoup auxquelles elle convient seule. […] L’Inde n’est pas seule à nous offrir une conquête facile.

138. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Son inspiration cesse de lui appartenir à lui seul ; il la prête à ses héros, il la fait passer dans leur bouche. […] C’est par là que La Fontaine se distingue entre les plus grands poëtes ; il est le seul peut-être qui, avec un génie sublime, ait toujours eu la naïveté d’un enfant. […] Chez les grands écrivains, elle naît presque toute seule de la vérité des pensées et de la propriété des termes. […] Au xviie siècle, il est le seul qui écrive ainsi. […] En effet, elle change le sens, et transporte l’application d’un mot, par une comparaison abrégée et réduite à un seul terme.

139. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — D’Aguesseau. (1668-1751.) » pp. 124-129

Vous ne sauriez mieux réussir à l’éviter qu’en vous attachant aux deux vues générales que je viens de vous marquer : l’une, de vous convaincre toujours de plus en plus du bonheur que vous avez d’être né dans la seule véritable religion, en vous appliquant à considérer les caractères éclatants qui en démontrent la vérité ; l’autre, de vous remplir le cœur et l’esprit des préceptes qu’elle renferme, et qui sont la route assurée pour parvenir au souverain bien, que les anciens philosophes ont tant cherché et que la religion seule peut nous faire trouver. […] Toujours occupés de ce qu’ils veulent être et jamais de ce qu’ils sont, pleins de vastes projets, le seul qui leur échappe est celui de vivre contents de leur état. […] Là-dessus Malebranche a fort bien dit aussi, dans sa Recherche de la vérité : « La méthode la plus courte et la plus assurée pour découvrir la vérité, c’est d’écouter plutôt notre foi que notre raison, et tendre à Dieu, non tant par nos forces naturelles, qui depuis le péché sont toutes languissantes, que par le secours de la foi, par laquelle seule Dieu veut nous conduire dans cette lumière immense de la vérité qui dissipera toutes nos ténèbres. » 1.

140. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Ce sont là les seuls fabulistes grecs remarquables. […] Il ne s’est donc pas contenté de raconter : il peint, et souvent d’un seul trait. […] Il est le seul poète latin qui ait excellé dans ce genre. […] Il n’y eut pas un seul être qui ne parlât pour s’unir à l’hommage que l’homme rendait. […] Ces dernières seules nous restent.

141. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre premier. »

Mais l’éloquence seule, c’est-à-dire, le luxe des mots prodigués sur un fonds vide de choses, serait non seulement inutile, mais pourrait même devenir dangereuse : eloquentiam verò sine sapientiâ nimiùm obesse plerumque, prodesse nunqùam (id. […] « Il y a véritablement un petit nombre de génies extraordinaires, que la nature prend plaisir à former, qui trouvent tout en eux-mêmes, qui savent ce qu’on ne leur a jamais enseigné, qui ne suivent pas les règles, mais qui les font et qui les donnent aux autres. — Quant à nous, qui sommes d’un ordre inférieur, si nous n’avons que nos propres forces, et si nous n’empruntons rien d’autrui, quel moyen qu’avec un seul jugement et un seul esprit, qui n’ont rien que d’ordinaire et de médiocre, nous contentions tant de différents esprits, tant de jugements divers, à qui nous exposons nos ouvrages ?

142. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Vous dites il y a, tandis que pour ne point prononcer y-a-il, vous jetez entre les deux derniers sons un t insignifiant, et que l’euphonie seule explique et justifie. […] Toutes les phrases au contraire doivent être tellement enchaînées dans la période, qu’on ne puisse en détacher une seule sans détruire l’ensemble. […] Mais déjà Alexandre réveillé s’est élancé dans les plaines d’Arbelle, et voilà que, brusquement, sans transition, la forme interrogative nous arrache aussi au lit du duc d’Enghien, et nous jette d’un seul bond à travers la mêlée où l’emporte la téméraire intrépidité de sa jeunesse ; et une fois là, voyez les phrases coupées, le cliquetis des antithèses, l’infinitif qui se multiplie et court de tous côtés comme le prince. […] Pourquoi n’admet-on pas en vers cette forme si française, il y a, il y aurait… puisqu’on trouve quelque douceur dans le mot Ilion : Ilion, ton nom seul a des charmes pour moi ! […] Le lendemain un autre compositeur, travaillant sur un volume différent du même ouvrage et dans une autre partie de la maison, vint demander des a, dont il n’avait plus un seul.

143. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Rien n’est beau que le vrai : le vrai seul est aimable3; Il doit régner partout, et même dans la fable : De toute fiction l’adroite fausseté Ne tend qu’à faire aux yeux briller la vérité. […] Mais, lorsqu’on la néglige, elle devient rebelle ; Et, pour la rattraper, le sens court après elle3 : Aimez donc la raison4 ; que toujours vos écrits Empruntent d’elle seule et leur lustre, et leur prix. […] Durant les premiers ans du Parnasse françois, Le caprice tout seul faisait toutes les lois. […] Si l’or seul a pour vous d’invincibles appas, Fuyez ces lieux charmants qu’arrose le Permesse ; Ce n’est point sur ses bords qu’habite la richesse. […] Si le génie commence les beaux ouvrages, le travail seul les achève.

144. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Si l’on parle d’un seul objet, le nom est au nombre singulier. […] Les adjectifs meilleur, moindre, pire, marquent seuls et par eux-mêmes une comparaison. […] Un nom en effet, employé tout seul, ne présente que la simple idée de la chose qu’il exprime, et par conséquent, n’a qu’une signification vague. […] Les peuples sont heureux, quand un seul les gouverne. […] On peut voir, dans ces exemples, que les prépositions ne présentent seules et d’elles-mêmes, qu’un sens incomplet.

145. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Il établit que l’éloquence est un art pratique ; il la ramena à son seul et véritable but, la persuasion. […] La nature, mieux que l’art, nous montre que cette marche est la seule possible. […] Ceux-là seuls le trouvent muet, qui ne savent pas l’interroger. […] Croyez-vous que l’art seul et privé du secours de la passion aurait pu opérer ces miracles de persuasion ? […] Les yeux sont la seule partie du corps assez mobile pour marquer, par des expressions différentes, tous les degrés du sentiment.

146. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre V. Du Roman. »

Censurer les ridicules et les vices ; montrer le triste effet des passions désordonnées ; s’attacher toujours à inspirer l’amour de la vertu, et faire sentir qu’elle seule est digne de nos hommages, qu’elle seule est la source de notre bonheur ; tel est le principal devoir du romancier. […] Il faut que rien ne languisse dans le récit de ces événements ; que l’action marche avec rapidité ; que le style vif et plein de chaleur échauffe toujours de plus en plus l’imagination et l’âme du lecteur ; que les situations des personnages n’aient rien de forcé ; que leurs caractères particuliers soient bien marqués, parfaitement soutenus jusqu’à la fin ; et que le dénouement amené naturellement et par degrés, soit tiré du seul fond des événements.

147. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

Ce n’est point l’ouvrage des réflexions seules : il y faut de l’exercice, de la dissipation, une vie unie et réglée. […] Ni Dieu ni le roi ne vous ont donné charge d’âmes : sanctifiez la vôtre, et soyez sévère pour vous seul. […] On n’est en repos que lorsqu’on s’est donné à Dieu, mais avec cette volonté déterminée dont je vous parle quelquefois : alors on sent qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’on est arrivé à ce qui seul est bon sur la terre ; on a des chagrins, mais on a aussi une solide consolation, et la paix au fond du cœur au milieu des plus grandes peines. […] Cette haute fortune de Mme de Maintenon eut son principe dans sa vertu, ce moyen de parvenir trop peu mis en usage ; car, comme elle l’a dit elle-même : « Rien n’est plus habile qu’une conduite irréprochable. » — J’oserai donc réclamer contre le jugement sévère d’un célèbre écrivain de nos jours qui, en peignant « les femmes illustres du dix-septième siècle », a représenté celle-ci comme « ne consultant ni le devoir ni son cœur, mais l’opinion ; ne poursuivant qu’un seul et bien misérable objet, la considération, sans vertu et sans amour… »

/ 376