Il prend soin d’y servir des mets fort délicats. […] Oui ; mais je voudrais bien qu’il ne s’y servît pas : C’est un fort méchant plat que toute sa personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu’il donne. […] L’un me brûle mon rôt en lisant quelque histoire, L’autre rêve à des vers quand je demande à boire ; Enfin, je vois par eux votre exemple suivi, Et j’ai des serviteurs, et ne suis point servi. […] L’estoc était une épée longue et étroite qui ne servait qu’à percer ; la taille se dit du tranchant d’une épée. […] Nous avons d’abord le nôtre, qui est celui que nous recevons de la nature, celui qui nous sert à raisonner, suivant le degré qu’il a, qui devient ce qu’il peut, et qui ne sait rien qu’avec le temps.
Le jugement est cette faculté de l’âme qui sert à comparer, à juger, et qui donne une exacte connaissance des choses : il ne diffère pas alors de l’intelligence. […] Ce qui sert surtout au jugement et à la pénétration, c’est l’étendue de l’esprit qui permet d’embrasser beaucoup d’idées à la fois sans les confondre. […] Le jugement perfectionné par l’étude sert à guider l’esprit et à le régler dans la composition et dans l’appréciation des œuvres littéraires.
Il est également certain que les Belles-Lettres servent à répandre et à faire goûter les sciences, par l’éclat, les agréments et l’intérêt qu’elles prêtent aux matières les plus abstraites, les plus arides et les plus rebutantes. […] Les Belles-Lettres servent, comme l’a si bien dit Cicéron après Aristote, d’ornement dans la prospérité, et de consolation dans l’adversité.
Celle ci peut servir de modèle. […] Madame de Maintenon pourrait plutôt servir de modèle pour la noble simplicité, l’élégance et la précision du style. […] Quand on écrit à des personnes de la plus haute distinction, il convient de ne pas employer la seconde personne, mais de se servir d’une périphrase. […] Si l’on se sert du mot respect, on doit mettre simplement, je suis : mais avec toute autre expression, on met, j’ai l’honneur d’être, etc., je suis avec un profond respect − j’ai l’honneur d’être avec la plus parfaite estime, avec la plus parfaite considération.
L’homme qui veut parvenir, doit posséder aussi cette connoissance : il ne manque pas alors de ne se servir que de ceux qui peuvent l’aider dans ses desseins. […] Ces notes servent à rectifier quelques maximes un peu fausses ou exagérées, et à développer celles qui présentent un sens un peu obscur ou équivoque. […] A la suite des Mémoires pour servir à l’histoire de Louis, dauphin de France, père de Louis XVI, on a imprimé un Traité de la connoissance des hommes, que le P. […] Cet ouvrage précieux, en nous rappelant les instructions que nous avons reçues dès nos plus tendres années, nous servira de guide dans toutes les matières de foi.
L’art dont ils se servent est moins apparent et par là même il est d’un ordre plus relevé. […] Ne se servir de la parole que pour la pensée c’est rejeter tous les faux ornements, c’est bannir de l’éloquence tout ce qui ne sert qu’à séduire les médiocres connaisseurs, c’est se montrer plus préoccupé des choses que des mots. […] Il a surtout servi les intérêts des ennemis de la France. […] Rollin me le disait quand j’étais jeune, mais vous le savez, l’expérience d’autrui ne sert à personne. […] C’est ainsi que nous servirons vraiment ce jeune roi qui a fait de nous ses conseillers et ses ministres.
Préface Le célèbre auteur du Traité des Études désirait qu’on se servît d’une rhétorique imprimée qui donnât des définitions bien exactes et bien nettes, et qui joignit aux préceptes des réflexions et des exemples. […] Parmi ces ouvrages, dans lesquels nous nous plaisons d’ailleurs à reconnaître des qualités réelles, les uns, tout en présentant d’heureux développements sur quelques points, se taisent presque entièrement sur d’autres qui ont aussi leur importance, ou se servent d’un langage métaphysique souvent résultant pour l’esprit et toujours incommode pour la mémoire ; les autres, sous prétexte d’éviter les longueurs, tombent dans la sécheresse et l’aridité, et ressemblent plutôt à des tables analytiques qu’à des traités destinés aux classes supérieures ; d’autres enfin présentent une étendue démesurée, et se perdent dans des explications trop vagues et trop diffuses.
Il sait se servir de son esprit, mais il ne sait pas s’en prévaloir ; et bien qu’il se sente, bien qu’il s’estime ce qu’il vaut, il laisse à chacun son jugement. […] Enfin votre ami vaudrait encore mieux, s’il pouvait s’accoutumer au travail, et si sa mémoire un peu ingrate, non pas infidèle, le servait aussi bien que son esprit ; mais il n’y a rien de parfait au monde, et chacun a ses endroits faibles1. […] Cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet homme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie, et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus fiers et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie que l’honneur de l’avoir servie : ce vaillant homme poussant enfin, avec un courage invincible, les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe1.
La Rhétorique a aussi un but moral, quoiqu’on lui ait reproché, souvent avec raison, de servir à défendre le pour et le contre. […] 3° Les témoins, qui servent à établir la vérité, d’après l’opposition ou la concordance de leur opinion, et suivant leur honorabilité. […] On peut ramener les qualités qui servent à établir l’autorité morale de l’écrivain et de l’orateur à quatre principales : 1° la probité, 2° la modestie, 3° la bienveillance ou le zèle, 4° la prudence. […] Toutefois, s’il ne faut pas se servir de ces expressions hors d’usage, on doit bien se garder de critiquer à la légère les auteurs qui les ont employées ; car souvent elles n’étaient pas des fautes à l’époque où elles ont paru. […] On s’en sert quelquefois avec intention pour donner plus de force à la pensée.
Je ne demande rien ; je lui servirai à tout ce qu’il voudra ; je suis diligent, je suis bon garçon, je suis de fatigue ; enfin donnez-moi une lettre pour lui. — Moi, qui suis bonhomme, je lui donne la lettre. […] De tous les ornements d’une description, c’est le contraste qui sert le mieux à la relever. […] Toute narration, petite ou grande, roman ou conte, histoire ou fable, doit présenter un objet principal, un personnage qui lui serve de centre ; et autour duquel se groupent l’action et l’intérêt ; tous les détails doivent s’y rattacher, de près ou de loin. […] Cela n’est permis que si la digression sert à l’intelligence ou à l’intérêt du rit, si elle ne le coupe pas d’une manière brusque et désagréable. […] L’épisode doit être amené naturellement, placé avec goût, et servir à l’intérêt général ; il doit donner du charme et de la variété au récit.
Mais telle est la nature des choses humaines : l’éloquence peut servir, et n’a que trop servi les passions ; mais il faut de l’éloquence pour les combattre : et l’on sait que le bien et le mal se confondent dans tout ce qui est de l’homme.
Ils y admireraient, malgré quelques légères imperfections, la noblesse soutenue du style, des sentiments et des idées ; la force des raisonnements, la suite et l’enchaînement des preuves ; une égale habileté à faire valoir tout ce qui peut servir l’accusé, rendre ses adversaires odieux, ou émouvoir ses juges ; des pensées sublimes, des mouvements pathétiques et surtout une péroraison adressée à Louis XIV, où le talent de l’orateur et le courage de l’ami nous paraissent également admirables. […] « Nous sommes tous hommes, sire ; nous avons tous failli, nous avons tous désiré d’être considérés dans le monde ; nous avons vu que sans bien on ne l’était pas ; il nous a semblé que sans lui toutes les portes nous étaient fermées, que sans lui nous ne pouvions pas même montrer notre talent et notre mérite, si Dieu nous en avait donné, non pas même pour servir votre majesté, quelque zèle que nous eussions pour son service.
Combien n’avons-nous pas vu de jeunes élèves se servir des mots goût, imagination, talent, génie, beau, sublime ; parler de la poésie lyrique, de l’élégie, de l’épopée, etc. ; et quand on leur demandait une explication précise de chacun de ces objets, rester court, ou balbutier des non-sens ! […] Nous y avons exposé tout ce qui peut servir de base aux études littéraires.
combien d’animaux paisibles et tranquilles qui ne servent qu’à nourrir d’autres animaux3 ! […] Combien de chevaux, qu’on emploie à tant d’ouvrages, et qu’on abandonne quand ils ne servent plus4 !
Cette étude sérieuse et habile, où des vertus fières parlaient un langage parfois cornélien, servit de drapeau à tous ceux qu’attristaient les victoires de l’école romantique. […] Depuis qu’il ne sert plus la défense commune, Le sceptre n’a servi qu’à sa propre fortune ; Affranchi du péril de nos rivaux anciens, Il s’essaye à présent contre les citoyens. […] Messieurs, je vous présente un sage Qui suit la raison pure, et méprise l’usage ; Il n’épargne aucun soin pour servir un ami, En lui serrant la main.
Cette innovation eut tant de succès, que le chœur qui, dans le principe, avait été la base du spectacle, n’en fut plus que l’accessoire, et ne servit que d’intermède à l’action dramatique, de même qu’auparavant l’action en avait servi au chœur. […] Le prologue est, comme l’indique son nom, un ouvrage qui sert de prélude à une pièce dramatique. […] La terreur sert à le pénétrer de l’horreur des crimes, à la vue du châtiment des scélérats et des oppresseurs du monde. […] Les narrations que lait le poète pour instruire le spectateur de ce qui s’est passé avant l’action peuvent servir d’ornement dans la tragédie-. […] Du reste, les trois genres peuvent se trouver ensemble dans une même pièce ; et alors ils ne servent qu’à se donner réciproquement une nouvelle force par les contrastes frappants auxquels ils donnent lieu.
Ainsi les peuples, trouvants beaux ces passetemps, amusés d’un vain plaisir qui leur passoit devant les yeux, s’accoustumoient à servir aussi niaisement, mais plus mal que les petits enfants qui, pour voir les luisants images de livres illuminés12, apprennent à lire. […] On s’en servait pour siffler, et contrefaire le chant des oiseaux, afin de les attirer, d’où le sens de tromper.
C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1. […] Mais peut-être appartient-il à l’Académie française, le jour où elle reçoit un homme d’État aussi éclairé dans ses rangs, de rappeler à la France que c’est l’esprit des nations qui fait leur grandeur, et sert de mesure à leur durée.
Poète, il traduisit Cent Psaumes de David, pour servir de complément à ceux de Marot, et composa, le dernier des mystères, Abraham sacrifiant (1552), mélange de grâce, de force, de naïveté et d’éloquence. […] Helas, ce mot ne m’appartient ; Helas, Isac, si est ce qu’il convient Servir à Dieu. […] N’a point d’amy, qui par trop s’aime ; Qui sert autruy, se sert soy-mesme ; Plaisir reçoit qui plaisir fait. […] De quoy sert plus339 mon ame en ce coupable corps ? […] Leurs mains ne servent plus qu’à nous persecuter ?
En s’attachant à la justesse et à la profondeur des pensées, l’écrivain ne doit point négliger les ornements poétiques ; et ces ornements, loin d’affaiblir et d’énerver ses pensées, ne doivent servir, au contraire, qu’à les rendre plus vives, plus frappantes et plus lumineuses. […] Beaucoup d’autres poètes ont embelli du coloris de l’imagination ou des grâces du sentiment, les choses les plus simples et les événements les plus communs. 11 n’est presque point d’objet qui ne puisse servir de matière à l’épître. […] La Fontaine peut servir de modèle en ce genre. […] Comment les allusions servent-elles au récit ? […] Plus tard, Ménénius Agrippa se servit de la fable des Membres et de l’Estomac pour apaiser le peuple romain qui s’était mutiné et retiré sur le mont Sacré ; et, dans le même temps, le prophète Nathan employa l’admirable parabole du Riche et du Pauvre pour convaincre David de son crime et le forcer à prononcer lui-même sa propre condamnation.
Le Style est la manière d’exprimer la pensée ; c’est le caractère particulier que chaque écrivain imprime à la langue dont il se sert. […] Avec la pointe on écrivait sur une écorce d’arbre, appelée liber, d’où est venu le mot livre, ou même sur des tablettes enduites d’une légère couche de cire ; l’extrémité plate servait à effacer les caractères que l’on voulait corriger : peu à peu on appliqua ce mot à la manière dont on rendit ses idées ; et quand on dit d’un auteur que son style est bon, on veut dire qu’il exprime bien ses pensées. […] Après lui, Tarquin l’Ancien, pour se faire des créatures, augmenta le nombre des sénateurs jusqu’au nombre de trois cents, où ils demeurèrent fixés durant plusieurs siècles, et commença les grands ouvrages qui devaient servir à la commodité publique. […] Voici comme ce Dieu vous répond par ma bouche : « Du zèle de ma loi que sert de vous parer ? […] Ceux que pend à tort la justice, Par la cruauté du destin (Qui n’est sans doute qu’un lutin Qui fait tout sans poids ni mesure, Et sert ou nuit à l’aventure), Font mille clameurs sans succès Pour faire revoir leur procès ; Ils parlent tous à tue-tête.
Il a lieu toutes les fois que l’on se sert de mots tombés en désuétude, ou trop nouveaux encore, et qui n’ont pas reçu du temps et de l’usage la sanction qui leur est nécessaire, pour être introduits avec succès dans le discours 13 2º La construction de la phrase peut n’être pas française, quoique tous les mots qui la composent soient strictement français : c’est ce que l’on nomme solécisme 14. 3º Enfin les mots et les phrases peuvent être choisis et arrangés de manière à ne point signifier ce qu’ils signifient ordinairement ; et ce troisième défaut est appelé impropriété. […] Il s’agit d’un hôpital, et voici comme il le décrit : « Voyons-la (la reine) dans ces hôpitaux où elle pratique ses miséricordes publiques ; dans ces lieux où se ramassent toutes les infirmités et tous les accidents de la vie humaine ; où les gémissements et les plaintes de ceux qui souffrent, remplissent l’âme d’une tristesse importune ; où l’odeur qui s’exhale de tant de corps languissants, porte dans le cœur de ceux qui les servent le dégoût et la défaillance ; où l’on voit la douleur et la pauvreté exercer à l’envi leur funeste empire ; et où l’image de la misère et de la mort entre presque par tous les sens ». […] Dont le sage se sert à l’égard de la mode ; Vous ne le verrez point ardent à l’inventer, À la prendre trop prompt, trop lent à la quitter.
Il ne faut pas qu’il y ait trop d’imagination dans nos conversations ni dans nos écrits : elle ne produit souvent que des idées vaines et puériles, qui ne servent point à perfectionner le goût et à nous rendre meilleurs ; nos pensées doivent être prises dans le bon sens et la droite raison, et doivent être un effet de notre jugement1. […] l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions, et il ajoute qu’elle fasse diète2. […] Expression heureusement familière, qui nous transporte au milieu des ouvriers, en nous montrant les instruments dont ils se servent pour élever les pierres.
on nous ruine en fêtes : L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. » Le financier, riant de sa naïveté3, Lui dit : « Je veux vous mettre aujourd’hui sur le trône Prenez ces cent écus : gardez-les avec soin, Pour vous en servir au besoin. » Le savetier crut voir tout l’argent que la terre Avait, depuis plus de cent ans, Produit pour l’usage des gens. […] Vieux mot, pour serre ou enferme, très-bien placé ici, tandis que Rousseau s’en est servi fort mal à propos, au début d’une de ses odes les plus célèbres : Tout ce que leur globe enserre… 1. […] Espèce de chariot, couvert et non suspendu, qui servait autre-fois de dilgence : de là cocher. — Ce mot ne se prend plus que pour désigner des bateaux destinés au transport des voyageurs et des marchandises 1.
. — Il y a deux mots qui servent de pronoms ; savoir : 1° En qui signifie de lui, d’elle, d’eux, d’elles : ainsi, quand on dit, j’en parle, on peut entendre, je parle de lui, d’elle, etc., selon la personne ou la chose dont le nom a été exprimé auparavant. […] 42. — Il y a des pronoms adjectifs qui servent à montrer la chose dont on parle, comme quand je dis : ce livre, cette table, je montre un livre, une table 1.
Elles sont faites pour relever l’idée, et ne servent souvent qu’à lui communiquer leur vulgarité. […] Il y a mieux : on a vu plus tard le Tasse, l’auteur de l’Astrée, Chapelain et Coras, les meilleurs comme les pires, se croire obligés, pour assurer le succès de leurs livres, de supposer l’allégorie là où elle n’était point, et s’en servir comme d’un passe-port utile à la circulation. […] La différence, selon eux, c’est que, dans l’allégorie, le double sens, littéral et métaphorique, se poursuit jusqu’au bout ; l’image, quoiqu’elle ne serve réellement qu’à envelopper une pensée, a cependant, en quelque sorte, sa vie propre et indépendante. […] « De quelle langue voulez-vous vous servir avec moi ?
Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait. […] La poésie et les beaux-arts servent à développer dans l’homme ce bonheur d’illustre origine qui relève les cœurs abattus, et met à la place de l’inquiète satiété de la vie le sentiment habituel de l’harmonie divine dont nous et la nature faisons partie. […] Il a continué un dogme immortel, il a servi d’anneau à une chaîne immense de foi et de vertu, et laissé aux générations qui vont naître une croyance, une loi, un Dieu. » 1. […] que sert d’aimer ?
A cette division, spécialement typographique, nous en ajoutons une autre, pour guider ceux qui se serviront de notre recueil. […] Quos primo resistere ac defendere conantes, clavis ac fustibus servi male multatos repellunt ; postea convulsis repagulis, effractisque valvis, demoliri signum, ac vectibus labefactare conantur. […] De servis. […] Straton a Tyriorum servis rex creatur. […] Visne tu te, Servi, cohibere, et meminisse hominem te esse natum ?
Je ne puis croire, pour moi, que vous deviez plutôt fier1 votre personne à l’inconstance des flots et à la merci de l’étranger qu’à tant de braves gentilshommes et tant de vieux soldats qui sont prêts de lui servir de rempart et de bouclier ; et je suis trop serviteur de Votre Majesté pour lui dissimuler que, si elle cherchait sa sûreté ailleurs que dans leur vertu, ils seraient obligés de chercher la leur dans un autre parti que dans le sien2. » Par de semblables paroles le maréchal ferma la bouche à ceux qui avaient ouvert cet avis ; et le roi, dont le courage suivait toujours les plus hardies résolutions et se déterminait facilement dans les plus pressantes rencontres, se résolut d’attendre l’ennemi dans un poste avantageux3. […] On ne se sert plus guère aujourd’hui de ce mot qu’avec le pronom personnel.
Ce n’est pas, en effet, la prose de Voltaire, d’un tour aisé et d’une étoffe un peu légère, c’est la prose forte et laborieuse de Rousseau qui a servi de modèle à M. de Chateaubriand, le père de la littérature contemporaine. […] Oui, mais d’abord en une certaine mesure ; ensuite il doit y mêler quelque autre sentiment qui tempère ceux-là ou les fasse servir à une autre fin. […] Mon esprit épuisé ne sert plus ni mon cœur ni ma pensée ; ma plume est aussi faible que ma main ; elle a tracé péniblement chacune de ces lignes : il n’y en a pas une qui ne m’ait déchiré le cœur, et je n’aurais pas souffert davantage si j’eusse creusé moi-même la fosse de Santa-Rosa.
Tes desseins n’ont pas naissance Qu’on en voit déjà le bout ; Et la fortune, amoureuse De ta vertu généreuse, Treuve de si doux appas A te servir et te plaire, Que c’est la mettre en colère Que de ne l’employer pas. […] Ménage, qui a commenté Malherbe, disait du mot ire, vers la fin du dix-septième siècle : « Il est beau, et on ne doit point faire difficulté de s’en servir en poèsie. » J.