Sainte-Beuve a marqué avec sa finesse ordinaire quelques-uns des principaux rapports que l’étude découvrirait, la question morale réservée, entre le talent de Balzac et ses plus célèbres contemporains, madame Sand, Eugène Sue, Alexandre Dumas, Mérimée. […] Montesquieu entend par esprit dés lois les divers rapports que les lois ont avec la nature, l’origine, les mœurs des sociétés pour lesquelles elles ont été établies, "L’auteur, dit-il de lui-même dans la Défense de son ouvrage, embrasse toutes les institutions qui sont reçues parmi les hommes ; il distingue ces institutions, il examine celles qui conviennent le plus à la société et à chaque société ; il en cherche l’origine, il en découvre les causes physiques et morales ; il examine celles qui ont un degré de bonté par elles-mêmes et celles qui n’en ont aucune ; de deux pratiques pernicieuses, il cherche celle qui l’est plus et celle qui l’est moins. […] Lorsqu’il pourra saisir ce qu’il y a d’important, la suite du gouvernement, ses variations et leurs causes, les intérêts actuels, les droits des conditions, leur origine, leurs rapports, leurs fortunes diverses et les principes de toutes ces choses, le goût lui en viendra, et il vous sera facile de l’en instruire vous-même ; quinze jours de conversations vous suffiront pour cela273. […] Quelqu’un de ma connaissance me contait un jour qu’ayant un rapport à faire à Versailles, il était couché chez un baigneur et dormait d’un profond sommeil, lorsque tout à coup il s’entend éveiller par une voix très sonore qui se met à crier : A boire au Roi.
) Un vice essentiel, et très ordinaire cependant dans ces orateurs prétendus qui prennent le bavardage pour de l’éloquence, c’est de fonder leurs exordes sur des lieux communs qui n’ont pas le moindre rapport avec l’objet dont il est question.
L’éloquence judiciaire comprend plusieurs sortes de discours, dont les uns sont parlés et les autres seulement écrits ; ce sont ; 1° Les plaidoyers, discours d’un avocat pour défendre un client ; 2° les réquisitoires, discours d’un magistrat public, dans le but de requérir, au nom de la société, le châtiment d’un coupable ; 3° les mémoires, discours écrits pour éclairer les questions judiciaires ; 4° les rapports, résultats des enquêtes de la justice, où la cause se trouve relatée ; 5° les consultations, sorte de mémoires écrits par un avocat sur une cause pour laquelle on le consulte31.
Le blé Le blé est une plante que l’homme a changée au point qu’elle n’existe nulle part à l’état de nature : on voit bien qu’il a quelque rapport avec l’ivraie, avec les gramens et quelques autres herbes des prairies, mais on ignore à laquelle on doit le rapporter ; et comme il se renouvelle tous les ans ; comme, servant do nourriture à l’homme, il est de toutes les plantes celle qu’il a le plus travaillée, il est aussi de toutes celle dont la nature est le plus altérée.
Pour commenter ces tristesses, rappelons ce passage de la lettre que madame de Staël adressait à l’empereur en lui offrant son livre De l’Allemagne : « La disgrâce de Votre Majesté jette sur les personnes qui en sont l’objet une telle défaveur en Europe, que je ne puis faire un pas sans en rencontrer les effets : les uns craignant de se compromettre en me voyant, les autres se croyant des Romains en triomphant de cette crainte, les plus simples rapports de la société deviennent des services qu’une âme fière ne peut supporter.
Au fond, voyez-vous le genre, les rapports et la différence ? […] Dans le troisième, tâchez de rendre avec justesse et délicatement les rapports de l’œil avec les sensations de l’âme. […] J’ai enseigné tous les rapports que les génies ont avec l’univers. — Mol. sur le même ton. […] Dans la métaphore ; Les traits du céleste courroux, précisez le rapport de comparaison. […] Choisissez quelques métaphores et expliquez leurs rapports de comparaison.
Les poètes jouissent même, sons ce rapport, d’une grande liberté. […] La versification doit être en rapport avec le caractère du poème.
Dès sa première jeunesse, Montesquieu n’avait pas seulement étudié les lois en jurisconsulte ; il les avait approfondies en philosophe, s’appliquant à saisir leurs motifs et à démêler leurs rapports au milieu de tant de contradictions : non content, dans ce but, de s’adresser aux livres, il avait parcouru les principaux pays de l’Europe, en sorte que l’ouvrage qu’il leur a consacré fut l’emploi d’une partie importante de sa vie.
Il y a, ce me semble, beaucoup de rapport entre la perte d’une main et d’un frère1 : vous avez ci-devant souffert la première sans que j’aie jamais remarqué que vous en fussiez affligé ; pourquoi le seriez-vous davantage de la seconde ?
Esprit admirablement libre, plutôt à force de justesse que par richesse et flexibilité, il ne recevait ses idées de personne, ne les adoptait en vertu d’aucun préjugé, mais en toute occasion, les formait lui-même, par la vue simple ou l’étude attentive des faits, sans aucune entremise ni influence, toujours en rapport direct et personnel avec la réalité.
Pour les enfants des classes élémentaires, convaincu qu’il fallait avant tout les former à l’usage de la langue de nos jours, nous avons, sans acception de temps, choisi chez ceux qui l’ont le mieux écrite, même chez les auteurs contemporains, ce qui nous a paru en rapport avec leur jeune intelligence. […] Puisque de légitimes désirs de réformes ont préoccupé de nos jours la conscience publique sur tout ce qui regarde l’éducation et l’instruction, il fallait mettre au premier rang de ces réformes un soin plus vigilant à ne présenter aux jeunes intelligences que des modèles accomplis sous le rapport moral ainsi que sous le rapport littéraire. […] Ce qu’il y a eu en lui de plus éminent, c’est l’esprit, qu’il avait sublime, auquel il a été redevable de certains vers les plus heureux qu’on ait jamais lus ailleurs, de la conduite de son théâtre, qu’il a quelquefois hasardée contre les règles des anciens, et enfin de ses dénouements ; car il ne s’est pas toujours assujetti au goût des Grecs et à leur grande simplicité : il a aimé, au contraire, à charger la scène d’événements dont il est presque toujours sorti avec succès : admirable surtout par l’extrême variété et le peu de rapport qui se trouve pour le dessein entre un si grand nombre de poèmes qu’il a composés. […] Une seule chose, Lucile, me fait de la peine242 : ces grands corps sont si précis et si constants dans leur marche, dans leurs révolutions et dans tous leurs rapports, qu’un petit animal relégué en un coin de cet espace immense qu’on appelle le monde, après les avoir observés, s’est fait une méthode infaillible de prédire à quel point de leur course tous ces astres se trouveront d’aujourd’hui en deux, en quatre, en vingt mille ans. […] Euripide réussit rarement dans la disposition de ses sujets : tantôt il blesse la vraisemblance, tantôt les incidents sont amenés par force ; d’autres fois son action cesse de faire un même tout ; presque toujours les nœuds et les dénouements laissent quelque chose à désirer, et ses chœurs n’ont souvent qu’un rapport indirect avec l’action.
Il monta sur le trône, en 1226, et fut, sous tous les rapports, un des plus grands monarques qui aient existé. […] Son nom est aujourd’hui un titre d’honneur pour les grands qui l’imitent sous ce rapport.
Tous ces vers ont une coupe différente, et la césure y occupe toujours une place en rapport avec le sens. […] La rime de ρὑθμός, nombre, cadence, mesure, est le retour du même son à la fin de deux ou de plusieurs vers en rapport l’un avec l’autre, au moyen de finales identiques ou équivalentes, comme armer, charmer, lumière, rivière.
« Un beau style, répond admirablement Buffon, n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente ; toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent, tous les rapports dont il est composé sont autant de vérités aussi utiles et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. » Secondement.
Nicomède est encore un modèle sous ce rapport.
Les stances peuvent varier presque à l’infini, soit par le mélange des rimes, soit par la mesure et le nombre des vers ; le poète n’a d’autres règles à suivre, sous ce rapport, que celles du bon sens et du bon goût.
II, p. 46 [Des Pensées considérées dans les rapports qu’elles ont entre elles].
Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée.
On serait tenté de regarder la pastorale comme une des plus anciennes formes de la poésie, et de croire que la vie champêtre des premiers hommes dut les engager à chanter les riants tableaux de la campagne et les objets qui y ont rapport.
Des convenances pour les scènes de la nature, ou des rapports d’utilité pour l’homme, déterminent les différentes migrations des animaux. […] Il y a physiquement et moralement entre un son et l’âme un rapport merveilleux. […] Sous ce rapport, la musique est un art sans rival : elle n’est pourtant pas le premier des arts. […] Au-delà de l’ordre, notre raison n’aurait pas vu Dieu, que l’ordre n’en serait pas moins sacré pour elle ; car le rapport qu’il y a entre notre raison et l’idée d’ordre subsiste indépendamment de toute pensée religieuse. […] Lannes fit sur-le-champ son rapport à Berthier, qui se hâta d’arriver, et reconnut avec effroi combien était difficile à vaincre l’obstacle qui venait de se révéler tout à coup.
Bien say-ie de quels horribles rapports ils ont rempli vos aureilles et vostre cœur, pour vous rendre nostre cause fort odieuse : mais vous avez à reputer, selon vostre clemence et mansuetude, qu’il ne resteroit innocence aucune, n’en dits, n’en faicts, s’il suffisoit d’accuser. […] Vous ne vous devez esmouvoir de ces feux rapports, par lesquels nos adversaires s’efforcent de vous jetter en quelque crainte et terreur : c’est asçavoir que ce nouvel Evangile (ainsi l’appellent-ils) ne cerche autre chose qu’occasion de seditions et toute impunité de mal faire. […] Vous avez, Sire, la venimeuse iniquité de nos calomniateurs exposee par assez de paroles, afin que vous n’incliniez pas trop l’aureille pour adiouster foy à leurs rapports. […] Les bien excellents ont la suffisance de choisir ce qui est digne d’estre sceu ; peuvent trier, de deux rapports, celuy qui est plus vraysemblable ; de la condition des princes et de leurs humeurs, ils en concluent les conseils, et leur attribuent les paroles convenables ; ils ont raison de prendre l’auctorité de regler nostre creance à la leur ; mais, certes, cela n’appartient à gueres de gents. […] Nous nous cherchions avant que de nous estre veus, et par des rapports que nous oyions l’un de l’aultre, ie croys par quelque ordonnance du ciel.
Un homme, dont la belle âme avait plus d’un rapport avec celle de Massillon, et à qui la religion, les mœurs et les lettres doivent tant, Fénelon, a parlé aussi de la prière, et en a donné la définition la plus juste, la plus conforme au génie du christianisme et à l’esprit de son divin auteur.
Le sujet même de l’ouvrage, le cadre très heureux sous certains rapports, que l’orateur avait adopté, le personnage principal du tableau, tout amenait naturellement ici, ce qui eût été fort déplacé partout ailleurs ; mais l’auteur n’abuse-t-il pas quelquefois des facilités même que lui donnait son plan à cet égard ; et n’y trouve-t-on pas encore sur la liberté, l’égalité, la propriété, la vie et la mort, beaucoup trop de ces tirades ambitieuses et déclamatoires, où percent à travers le masque d’Apollonius la véritable intention de propager les idées nouvelles et d’opérer, dans les têtes, la révolution qui ne tarda pas à se manifester dans les choses ?
Fontanier a le mieux développé la théorie de la catachrèse ; il a fort bien réfuté, sous ce rapport, la doctrine incomplète et parfois erronée de Dumarsais.
L’Orateur devant instruire, plaire et toucher, est obligé de les entremêler, parce que chacun de ces trois genres a un rapport plus marqué à chacun de ces trois devoirs.
L’énigme sur le secret a naturellement beaucoup de rapport, et dans le fond et dans la forme, avec la précédente : Je suis difficile à trouver Et plus encore à conserver.
Sans parler des obscénités qui ne peuvent convenir qu’à des âmes viles et corrompues, et que les cœurs honnêtes réprouvent énergiquement, nous signalerons la diffamation et quelques défauts qui ont rapport au goût, comme la fausseté dans les pensées, les équivoques tirées de trop loin, les pensées basses et les hyperboles exagérées.
Il faudrait citer plusieurs de ses fables si l’on voulait faire apprécier la diversité des tons et des couleurs en rapport avec celle des sujets. […] Ses idylles ont de la douceur, de la sensibilité ; elles expriment d’ailleurs les sentiments moraux les plus purs et les plus louables, et peuvent, sous ce rapport, justifier l’opinion de ceux qui ont voulu voir en lui le plus excellent de nos bucoliques ; mais, d’un autre côté, il a peu de force, très peu d’originalité ; il est donc loin d’être un poète du premier ordre.
Or, un beau style n’est tel en effet que par le nombre infini des vérités qu’il présente : toutes les beautés intellectuelles qui s’y trouvent tous les rapports dont il est composé, sont autant de vérités aussi utiles, et peut-être plus précieuses pour l’esprit humain que celles qui peuvent faire le fond du sujet. […] Section IV. — Style biblique Pour compléter ce qu’il reste à dire du genre sublime il est nécessaire de dire quelques mots du Style biblique qui s’y rattache sous plusieurs rapports.
Et observez, avec Condillac, que si, en conservant les idées principales, vous substituez l’une des périphrases à l’autre, toutes deux vous paraîtront froides et déplacées, parce que le caractère donné à Dieu n’aura plus assez de rapport avec son action dans l’une et l’autre circonstance.
Ce qui nous portera à les excuser, c’est qu’au rapport de Saint-Simon, Boileau, bien qu’il ait excellé dans la satire, était cependant l’un des meilleurs hommes du monde.