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135. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gresset. (1709-1777.) » pp. 291-296

Il rentra ensuite dans le monde, et par une excellente comédie, l’une des pièces dont la réputation s’est maintenue au premier rang après celles de Molière2, il montra combien il avait étudié avec fruit la société de son temps, combien il en savait reproduire les mœurs et parler le langage. […] « Endoctriné en route par un vieux matelot, dit l’illustre naturaliste, il avait pris sa voix rauque, mais si parfaitement qu’on pouvait s’y méprendre : quoiqu’il eût été donné ensuite à une jeune personne et qu’il n’eût plus entendu que sa voix, il n’oublia pas les leçons de son premier maître, et rien n’était si plaisant que de l’entendre passer d’une voix douce et gracieuse à son vieux enrouement et à son ton de marin. » 3.

136. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

. — Quand il est composé de deux noms unis par une préposition, on ne met la marque du pluriel qu’au premier des deux noms. […] Première règle.

137. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Descartes, 1596-1650 » pp. 9-14

Descartes 1596-1650 [Notice] Né à la Haye (Indre-et-Loire), élève des Jésuites de la Flèche, René Descartes passa les douze premières années de sa vie dans le monde et dans les camps, où il servit sous les ordres de Maxime de Nassau et du duc de Bavière (1617-1619). […] Ma première maxime était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant1 constamment la religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit dès mon enfance, et me gouvernant en toute autre chose suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l’excès, qui fussent communément reçues en pratique par les mieux sensés2 de ceux avec lesquels j’aurais à vivre ; car, commençant dès lors à ne compter pour rien les miennes propres, à cause que je voulais les remettre toutes à l’examen, j’étais assuré de ne pouvoir mieux que de suivre celles des mieux sensés.

138. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fléchier 1632-1710 » pp. 84-88

Lettre de premier de l’an Fléchier, évêque de Nîmes, a madame C*** Quand je vous souhaite, Madame, au commencement de cette année, une longue suite de jours heureux, j’entends des jours de salut et de bénédictions spirituelles. Les années finissent si tôt, et les prospérités humaines valent si peu, qu’elles ne méritent pas nos premiers vœux, ni notre principale attention.

139. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Premières et secondes Analytiques. […] Elle ne comprend que les deux premiers livres. […] La composition des fables eut pour premiers auteurs Épicharme et Phormis. […] Car on a enlevé au premier ce qui lui était particulièrement cher. […] Tels les descendants d’Alcibiade et ceux du premier Denys.

140. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Première partie. […] Aux danses des guerriers, À la course, aux combats, j’ai paru des premiers. […] J’ai besoin de vous fournir immédiatement la preuve que ces grands ouvrages sont bien des premiers siècles persécutés. […] À son premier regard, avant qu’il eût parlé, Une stupeur muette au cœur me prend ! […] Je viens de tendre l’arc, sans m’efforcer beaucoup, Et ma flèche a touché le but du premier coup.

141. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVIII. des qualites essentielles du style. — harmonie  » pp. 240-256

Sans en faire, avec un contemporain71, la dernière des qualités accidentelles du discours, je me garderai de la placer, comme Crévier, au premier rang des qualités essentielles. […] Mais dès que les sons prétendent représenter une pensée, une image, un sentiment, soit sous les formes vagues et souples de la musique, soit dans le langage plus strict et mieux défini de la littérature, l’oreille ne se contente plus de sa première jouissance, elle n’est pleinement satisfaite que par l’accord entre les sons et l’idée ou l’émotion à laquelle ils s’appliquent. […] Voulez-vous saisir du premier coup d’œil la distance qui sépare les Latins des Grecs sous le rapport de l’harmonie, rapprochez Cicéron et Quintilien de Denys d’Halicarnasse.

142. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

« Au premier bruit de ce funeste accident, toutes les villes de Judée furent émues, des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous les habitants. […] sous lui se sont formés tant de renommés capitaines que ses exemples ont élevés aux premiers honneurs de la guerre ! […] Attendez-vous donc à voir au premier jour la gent trotte-menue ronger impunément tous les livres de vos bibliothèques.

143. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

De l’auberge de la Lamproie il passa chez les moines de Seuillé, où il commença ses premières études, qui furent achevées au couvent de la Bamette, à Angers. […] Premier est adverbial comme plus bas tout soudain. On disait premier que pour avant que.

144. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Michel de Montaigne, 1533-1592 » pp. -

Quoi qu’il en soit, il garda toute sa vie la haine du régime scolastique, et sa première éducation lui laissa l’heureuse habitude de la franchise, du naturel, et d’une raison ennemie de toute contrainte. […] On m’a ainsi eslevé : ils disent qu’en tout mon premier aage, je n’ay tasté des verges qu’à deux coups, et bien mollement… C’est aussi folie et injustice de priver les enfants, qui sont en aage, de la familiarité des peres1, et vouloir maintenir en leur endroict une morgue2 austere et desdaigneuse, esperant par là les tenir en crainte et obeïssance : car c’est une farce3 tres inutile, qui rend les peres ennuyeux aux enfants, et, qui pis est, ridicules. […] Si le poète n’est pas de premier ordre.

145. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Les personnes qu’ils ont commencé de connaître dans ce temps leur sont chères ; ils affectent quelques mots du premier langage qu’ils ont parlé : ils tiennent pour l’ancienne manière de chanter et pour la vieille danse ; ils vantent les modes qui régnaient alors dans les habits, les meubles et les équipages ; ils ne peuvent encore désapprouver des choses qui servaient à leurs passions, qui étaient si utiles à leurs plaisirs, et qui en rappellent la mémoire : comment pourraient-ils leur préférer de nouveaux usages, et des modes toutes récentes où ils n’ont nulle part, dont ils n’espèrent rien, que les jeunes gens ont faites, et dont ils tirent à leur tour de si grands avantages contre la vieillesse ?  […] Balzac écrivait à Racan : « Au demeurant ne vous justifiez point de vostre longueur : je voy bien par l’excellence de vostre travail le temps que vous y avez employé, et scay que la perfection ne se trouve pas du premier coup. […] Dieu fut l’unique objet de ses désirs constans : L’Église n’eut jamais, même en ses premiers temps, De plus zélé vengeur, ni d’enfant plus docile.

146. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Mme de Maintenon. (1635-1719.) » pp. 76-82

I, chap. 3), dans quel état de gêne, voisin de la misère, étaient tombés les parents de la jeune Françoise d’Aubigné, et combien, par ces motifs, ses premières années et celles de son frère furent errantes et tourmentées. […] Soyez délicat sur le choix de vos amis ; votre fortune et votre salut dépendent également des premiers pas que vous ferez dans le monde.

147. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Massillon 1643-1743 [Notice] Né à Hyères, en Provence, dans une contrée qui fut la patrie de poëtes et d’orateurs distingués, admis en 1681 dans la savante congrégation et l’Oratoire ; devenu professeur de rhétorique au séminaire de Saint-Magloire ; plus effrayé qu’enhardi par ses premiers succès, Massillon parut quand Bourdaloue terminait sa carrière. […] Tout est déjà usé pour eux à l’entrée même de la vie ; et leurs premières années éprouvent déjà les dégoûts et l’insipidité que la lassitude et le long usage de tout semble attacher à la vieillesse.

148. (1881) Rhétorique et genres littéraires

Les deux premières ou prémisses (majeure et mineure) préparent la troisième (conclusion). […] Ce qui est vrai du premier (le genre) l’est nécessairement de la seconde (l’espèce). […] (Lamartine, Premières méditations, ode x.) […] Le premier et le troisième vers du premier tercet reparaissent alternativement comme refrain, pendant tout le cours du poème, et deviennent aussi le dernier vers de chaque tercet. […] Après le sixième on ajoute, comme refrain, les premiers mots du premier vers du rondeau redoublé.

149. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Mais il est évident que, de ces sources, les deux premières seulement ont un rapport direct au sublime. […] La nature de l’invention démontre que ce fut un des premiers essais du perfectionnement de l’art d’écrire. […] Cette première indication peut, au premier aspect, paraître avoir peu de rapport avec le style ; cependant ses relations avec lui sont très intimes. […] « Dans les études de ma première jeunesse, je lisais avec attention, dit Crassus (de Orat. […] Il y a toute raison de penser, comme je l’ai indiqué, que le langage des premiers hommes était passionné et métaphorique.

150. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

Rien de plus vulgaire, en apparence, et, tranchons le mot, de plus trivial au premier coup d’œil, que la comparaison suivante employée par Isaïe, qui fait parler en ces termes le roi d’Assyrie : 127« Et invenit quasi nidum manus mea fortitudinem populorum ; et sicut colliguntur ova, quæ derelicta sunt, sic universam terram ego congregavi ; et non fuit qui moveret pennam, et aperiret os, et ganniret ». […] Rends-lui tes premières faveurs, etc. […] -C., morceau vraiment magnifique, qui a fourni à Virgile son Pollion, à Pope sa belle églogue du Messie, et dont Racine le fils a réuni les traits principaux dans les vers suivants : Aux champs, déshonorés par de si longs combats, La main du laboureur rend leurs premiers appas : Le marchand, loin du port, autrefois son asile, Fait voler ses vaisseaux sur une mer tranquille.

151. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Jourdain : « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour. » Le maître de philosophie, après avoir retourné cette phrase de quatre ou cinq façons, lui dit bien que de toutes ces façons la meilleure est celle qu’il a employée tout du premier coup ; mais il ne lui dit pas pourquoi. […] On voit que cette liberté de changer l’ordre analytique et de faire du premier vers le second et du second le premier ajoute à l’élégance et à l’harmonie. […] Bossuet lui-même, en voulant atteindre l’intérêt de la construction historique, ne parvient pas toujours à en éviter les embarras et l’obscurité, témoin cette phrase de l’Oraison funèbre de Condé : « Ainsi, dans les plaînes de Lens, nom agréable à la France, l’archiduc, contre son dessein, tiré d’un poste invincible par l’appât d’un succès trompeur, par un soudain mouvement du prince, qui lui oppose des troupes fraîches à la place des troupes fatiguées, est contraint à prendre la fuite. » On voit immédiatement que le rapprochement des deux par, dont l’un se rapporte au premier membre de la période, et l’autre au second, rend la construction pénible.

152. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Résumé. » pp. 388-408

Chapitre premier. […] Dans les ouvrages qui appartiennent au genre tempéré et même au genre simple, le première qualité spéciale est l’élégance. […] Un des premiers moyens de développement ou d’amplification est la périphrase par laquelle on substitue au mot propre une courte définition ou description, en la modifiant d’après l’analogie des idées, la nature des sentiments et le caractère de l’ouvrage.

153. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Andromaque elle-même, à Pyrrhus si rebelle, Lui rend tous les devoirs d’une veuve fidèle, Commande qu’on le venge, et peut-être sur nous Veut venger Troie encore et son premier époux. […] Si les chœurs d’Esther et d’Athalie ont surpassé ces premiers essais, on y retrouve encore ce qui est le caractère des œuvres lyriques de Racine, la pureté et l’harmonie du style unie à la grandeur des images. […] Sorti de l’école de Port-Royal, Racine s’était déjà annoncé comme poëte distingué par ses deux premières pièces, la Thébaïde ou les Frères ennemis, et Alexandre, lorsqu’il fit son véritable avénement dans la tragédie par Andromaque (1667), qui a marqué, après le Cid, la seconde époque de la gloire du théâtre français. — Voltaire n’a pas craint d’appeler admirable cette pièce dont le sujet est tiré du IIIe livre de l’Eneïde de Virgile (v. 301-332), et où l’auteur a imité aussi en quelques passages l’Andromaque d’Euripide.

154. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VI. De l’Harmonie du Style. »

Indépendamment de cette harmonie spécialement appelée imitative, parce qu’elle peint et quelle imite par la combinaison même des sons, comme nous le verrons dans le chapitre qui suivra celui-ci, il est une harmonie générale du style, qui embrasse toutes les parties du discours ; qui ne s’attache pas à telle ou telle circonstance, mais qui tend à l’effet total du tableau : c’est une des plus grandes difficultés ; mais c’est aussi l’un des premiers charmes de l’art d’écrire : Duæ sunt res quæ permulcent aures ; sonus et numerus. […] « Au premier bruit de ce funeste accident (la mort de Machabée), toutes les villes de Judée furent émues ; des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants : ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles.

155. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre III. du choix du sujet. » pp. 38-47

Que l’inventeur de l’Iliade invente aussi la Batrachomyomachie, je le veux bien ; mais si, devant se prononcer entre les deux sujets, il eût choisi le second à l’exclusion du premier, le lui aurait-on pardonné ? […] Quant au premier, c’est à lui que s’attachent principalement le vulgaire et les oisifs ; ce n’est donc qu’au vulgaire et aux oisifs qu’ont paru vouloir plaire certains écrivains de notre siècle, les romanciers surtout, qui en forment malheureusement la grande majorité.

156. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

Je ramène les chiens à ma première voie, Qui vont, en me donnant une excessive joie, Requérir notre cerf comme s’ils l’eussent vu. […] Premier peintre du roi et directeur de l’académie de peinture ; il était né en 1610 et mourut en 1695.

157. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

Le caractère par lequel un blâme devient donc une satire, s’il ne se tient pas dans la généralité ; le portrait ne peut ainsi dégénérer parce que sa première qualité est la fidélité, et qu’il est impossible de ne pas y reconnaître, quand il est bienfait, la physionomie du personnage dépeint. […] A part ces cas de premier ordre, un peintre de caractères doit veiller à ce que les traits qu’il dessine soient applicables aux hommes en général, et non point à un homme en particulier. […] Forme. — Les deux premiers mots de ce court parallèle, aux deux coins, pèchent contre la propriété de l’expression. […] Le nœud commence aux premières paroles du chêne ; Il se serre à mais quittez ce souci ; il se complique à la menace du roseau, mais attendons la fin ; le dénouement est préparé par l’arrivée impétueuse du vent, il a lieu au vers ; et fait si bien qu’il déracine. […] L’unité. — S’il faut, dans l’histoire, tout rapporter à une cause première, ainsi que l’a fait Bossuet dans son discours sur l’histoire universelle, à plus forte raison faut-il dans une simple narration avoir un but unique auquel on rapportera tous les détails d’un fait, toutes les circonstances d’un événement.

158. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

Leurs tours naturels et hardis deviennent familiers ; les hommes, qui sont tous nés imitateurs, prennent insensiblement la manière de s’exprimer et même de penser des premiers dont l’imagination a subjugué celle des autres ». Aprés un tableau rapidement esquissé de l’état de la langue française avant Corneille, l’orateur continue : « La langue française restait donc à jamais dans la médiocrité, sans un de ces génies faits pour changer et pour élever l’esprit de toute une nation : c’est le plus grand de vos premiers académiciens, c’est Corneille seul qui commença à faire respecter notre langue des étrangers, précisément dans le temps que le cardinal de Richelieu commençait à faire respecter la couronne.

159. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

Ils n’ont d’autre voix qu’un petit cri fréquent et répété ; ils le font entendre dans les bois dès l’aurore, jusqu’à ce qu’aux premiers rayons du soleil tous prennent l’essor et se dispersent dans les campagnes. […] Ce monument, auquel Buffon consacra environ cinquante années d’une santé et d’une application presque continues (il avait, a dit Voltaire, l’âme d’un sage dans le corps d’un athlète), n’était pas de ceux qu’une vie d’homme suffit à achever. — Les trois premiers volumes in-4° de l’Histoire naturelle avaient paru en 1749, un an après l’Esprit des lois, « comme si, remarque M.

160. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

De ce chef-d’œuvre date, pour ainsi dire, la création du premier homme et de la première femme dignes de figurer à jamais sur la scène française, aux applaudissements de la postérité, en compagnie d’Horace, de Cinna, de Polyeucte et de Pompée. […] Les bontés de mon Dieu sont bien plus à chérir : Il m’ôte des périls que j’aurais pu courir, Et, sans me laisser lieu de tourner en arrière, Sa faveur me couronne entrant dans la carrière ; Du premier coup de vent il me conduit au port2, Et, sortant du baptême, il m’envoie à la mort. […] Vois, pour te faire vaincre un si fort adversaire, Quels efforts à moi-même il a fallu me faire ; Quels combats j’ai donnés pour te donner un cœur Si justement acquis à son premier vainqueur6 : Et si l’ingratitude en ton cœur ne domine, Fais quelque effort sur toi pour te rendre à Pauline7 Apprends d’elle à forcer ton propre sentiment ; Prends sa vertu pour guide en ton aveuglement ; Souffre que de toi-même elle obtienne ta vie, Pour vivre sous tes lois à jamais asservie8. […] Du premier coup de vent. il y a ici de l’enthousiasme.

161. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Montluc, 1503-1577 » pp. -

Il prit son essor au-dèlà des Alpes, et les campagnes d’Italie furent, sous Charles VIII et Louis XII, sa première école militaire. […] Premier abord.

162. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Amyot, 1513-1593 » pp. -

Au premier aspect. […] Cécilia Métella, fille du grand pontife Métellus, que Sylla épousa après avoir répudié Cœlia, sa première femme.

163. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

Première partie. […] Mon Louvre est sous le toit, sur ma tête il s’abaisse, De ses premiers regards l’Orient le caresse. […] Il n’a eu dans ses premières années qu’à remplir des talents qui étaient naturels, et qu’à se livrer à son génie. […] Les plus pures vertus, des vertus dignes des premiers siècles, honorent encore le christianisme. […] Au premier aspect de cette région désolée, un grand ennui saisit le cœur.

164. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Au nom d’Apollon, tenez-vous-en à votre premier sujet ; ne l’étouffez point sous un amas de fleurs étrangères : qu’on voie bien nettement ce que vous voulez dire ; trop d’esprit nuit quelquefois à la clarté. […] Vous vivez au milieu d’une nation égarée qui est à table depuis quatre-vingts ans, et qui demande sur la fin du repas de mauvaises liqueurs, après avoir bu au premier service d’excellent vin de Bourgogne7. […] Dans sa lettre du 3 avril 1741, Voltaire écrit à peu près les mêmes choses à Helvétius : « Vous ne savez pas combien cette première épître sera belle, et moi je vous dis que les plus belles de Despréaux seront au-dessous ; mais il faut travailler, il faut savoir sacrifier des vers ; vous n’avez à craindre que votre abondance, vous avez trop de sang, trop de substance ; il faut vous saigner et jeûner. » 1.

165. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait. […] Nom consacré à Jules César et aux onze premiers princes qui, héritiers de sa puissance, gouvernèrent après lui l’Empire romain.

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