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2. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

On ne l’emploie qu’à la troisième personne du présent absolu. […] Il ne s’emploie qu’aux troisièmes personnes des temps suivants. […] Impératif, clos, sans autres personnes. […] Mais il n’est usité qu’aux troisièmes personnes dans les temps suivants. […] Impératif, fris, sans autres personnes.

3. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Les autres appelées familières, ne sont autre chose qu’une conversation par écrit entre des personnes absentes. […] Il faut donner la ligne aux personnes qui sont au-dessus de nous. […] Quand on écrit à des personnes de la plus haute distinction, il convient de ne pas employer la seconde personne, mais de se servir d’une périphrase. […] D’autres personnes prétendent le contraire. […] Au-dessus des autres lettres, on exprime le titre, la profession et la demeure des personnes.

4. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre V. Cinquième espèce de mots.  » pp. 16-37

Point de première personne. […] Tout verbe doit être au même nombre et à la même personne que son sujet. […] Je parle : parle est au nombre singulier et à la première personne, parce que je, son sujet, est au singulier et à la première personne. […] Nous ne mettrons ici que les premières personnes. […] Il se conjugue à cette troisième personne comme les autres verbes.

5. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

On ne saurait trop y montrer l’intérêt qu’on prend à la personne pour laquelle on demande quelque chose, ni trop appuyer sur ses talents ou ses vertus. Les lettres de condoléance exigent un style sérieux, simple et grave, mais non négligé, et un ton conforme à celui de la personne qui pleure. […] Le voici en abrégé : nous faisons toutefois cette remarque, que beaucoup de personnes, aujourd’hui, négligent de s’y conformer. […] Il convient, quand on écrit à une personne de la plus haute distinction, d’éviter la seconde personne des verbes, et de se servir d’une périphrase en disant, selon le cas, Votre Majesté, Votre Altesse, Votre Éminence, Votre Excellence, Votre Grandeur. […] La formule qui doit être prise ici dépend évidemment des relations des personnes entre elles.

6. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre premier. Première espèce de mots.  » p. 6

. — Le Nom est un mot qui sert à nommer une personne ou une chose, comme Pierre, Paul, livre, chapeau. […]   13. — Il y a deux nombres, le singulier et le pluriel ; le singulier, quand on parle d’une seule personne ou d’une seule chose, comme un homme, un livre ; le pluriel, quand on parle de plusieurs personnes ou de plusieurs choses, comme les hommes, les livres. […] Le non commun convient à toutes les personnes, à toutes les choses semblables ou de la même espèce. Le nom propre convient à une ou à plusieurs personnes, à une ou à plusieurs choses semblables, mais non à toutes : par exemple plusieurs personnes s’appellent Jacques, Antoine, etc. Il n’est donc pas exact de dire que le nom propre ne convient qu’à une seule personne.

7. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Il n’est personne qui ne se trouve assez souvent dans l’obligation de faire des lettres. […] On aura de la réserve, des égards, des marques de considération pour les étrangers, les vieillards et les personnes graves. […] La précision est une de ses qualités essentielles, surtout quand on s’adresse à des personnes dont tous les moments sont précieux. […] En effet, ou il s’agit de l’intérêt de celui qui écrit ou bien de l’intérêt de la personne à qui l’on écrit, ou enfin de l’intérêt d’une tierce personne. […] En blâmant les procédés de la personne, justifiez ses intentions ; c’est le moyen de ramener les esprits.

8. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Remarques particulières sur chaque espèce de mots. » pp. 46-52

. — Qui relatif est toujours de la même personne que son antécédent. […]   135. — Celui-ci, celui-là, s’emploient de cette manière : celui-ci, pour la personne dont on a parlé en dernier lieu ; celui-là, pour la personne dont on a parlé en premier lieu. […]   136. — Le mot personne, employé comme pronom, est du masculin. On dit : je ne connais personne plus heureux que lui. Mais personne, employé comme nom, est du féminin : cette personne est très-heureuse.

9. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

Il est des personnes qui conversent aisément, élégamment même ; ce sont les modèles à suivre dans une lettre. […] Les lettres de condoléance s’écrivent aux personnes qui sont affligées, afin de leur témoigner la part que l’on prend à leurs douleurs. […] Mais si c’est un supérieur qui répond, il le fera suivant le degré d’amitié qu’il porte à la personne obligée. […] C’est au recommandé à faire le reste, en intéressant à ses affaires la personne à laquelle il est adressé. […] Les lettres de reproches doivent toujours être tempérées par un style agréable et affectueux, quelque soit la personne qui parle.

10. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre II. De l’arrangement des Mots. » pp. 87-179

Mais si par ces noms de personne, on veut exprimer une qualité, on doit alors les mettre au pluriel. […] Les pronoms de la troisième personne servent à désigner les personnes et les choses inanimées. […] Mais s’il est précédé d’une préposition, il ne convient qu’aux personnes ou aux choses personnifiées. […] Il ne faut pas changer de personnes dans une même phrase. […] Bien des personnes disent, par exemple : j’ai reçu hier votre lettre.

11. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Aussi personne ne met en œuvre une donnée semblable, sauf en des cas peu nombreux. […] Car ce que l’on fait dans son propre intérêt s’adresse plutôt à une personne vivante. […] Car personne ne voudrait autre chose que ce qu’il jugerait être un bien. […] C’est encore lorsqu’on est l’ami des personnes préjudiciées ou des juges. […] Louer une personne en sa présence est un acte de flatterie.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Il est comme on dépeint les possédés ; sa raison est comme à l’envers : c’est la déraison elle-même en personne. […] Mais peut-être qu’il épargnera certaines personnes auxquelles il doit plus qu’aux autres, ou qu’il paraît aimer davantage. Non, sa bizarrerie ne connaît personne ; elle s’en prend sans choix à tout le monde. […] Sortable, qui convient à la condition des personnes. […] Il concilia la dignité d’une âme fière et le respect pour une personne de sang royal.

13. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre IV. »

Les circonstances varient autant que les sujets ; on les tire de la personne, de la chose, du lieu, des moyens, des motifs, de la manière, du temps. […] Il ne faut jamais perdre de vue les personnes auxquelles on s’adresse : de l’état de nos rapports avec elles dépendent en partie le ton, le plan, la manière que nous devons adopter. […] Si l’on veut consoler une personne, il ne faut pas prendre un ton léger qui semble insulter à sa douleur. L’art des convenances consiste à modifier son langage d’après le genre de composition, le sujet, l’état des personnes, leur âge, leur éducation, leur rang, leur caractère, leur nation, etc. […] Mais c’est ici que bien des personnes s’égarent.

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Bruyère, 1646-1696 » pp. 155-177

Personne presque n’a assez de mérite pour jouer ce rôle avec dignité, ni assez de fond pour remplir le vide du temps1 sans ce que le vulgaire appelle des affaires. […] Pensant mal de tout le monde, il n’en dit de personne ; ne voulant du bien qu’à lui seul, il veut persuader qu’il en veut à tous, afin que tous lui en fassent, ou que nul du moins lui soit3 contraire. […] Couper veut dire se mettre entre deux personnes. […] Molière a dit : Il ne vous a pas fait une belle personne Afin de mal user des choses qu’il vous donne. […] Xénophon dit aussi ceci : « Il me semble que les dieux eux-mêmes ont attaché un caractère de respect et une certaine grâce à la personne du souverain. » (Hiéron., chap. 

15. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

On doit dire les choses d’un air plus ou moins sérieux et sur des sujets plus ou moins relevés, selon l’honneur et la capacité des personnes que l’on entretient, et leur céder aisément l’avantage de décider, sans les obliger de répondre, quand ils n’ont pas envie de parler. […] Tout le monde se plaint de sa mémoire, et personne ne se plaint de son jugement. […] Chacun dit du bien de son cœur, et personne n’en ose dire de son esprit. […] On dit une chose facile à faire et une personne prompte à faire, etc. […] On doit entendre par les honnêtes gens les personnes bien élevées et de bonne société.

16. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

— Rien du tout ; car j’entends ne te vendre à personne. […] Le roi lui dit en riant : Vardes, voilà une sottise ; vous savez bien qu’on ne salue personne devant moi. […] Si la personne à laquelle on adresse une demande est fort au-dessus de celle qui écrit, il faut un ton respectueux. […] Le style doit y être grave et sérieux, il faut laisser parler son cœur, et mêler ses regrets à ceux de la personne affligée. […] Ne plus trouver cette aimable personne !

17. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

) Si la comparaison a pour objet des personnes célèbres, elle se nomme parallèle. […] Quelquefois on fait entrevoir aux personnes qu'il est de leur intérêt d'accorder ce qu'on leur demande. — Si l'on demande quelque chose pour une autre personne, il faut parler du caractère, des vertus, des talents de cette personne. […] Dans une lettre de reproches, il faut, en blâmant les procédés de la personne, justifier ses intentions. […] Dans les lettres que l'on écrit à des personnes élevées à de hautes dignités, on emploie la troisième personne au lieu de la seconde ; on dit : La lettre dont votre Excellence m'a honoré. […] Les parallèles sont des comparaisons qui ont pour objet des personnes célèbres.

18. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

L’invention doit trouver dans les choses les preuves qu’elles fournissent ; dans la personne de celui qui parle ce qui peut le rendre aimable ; dans la personne de celui qui écoute, ce qui est capable de l’émouvoir. […] Il suit de là qu’une même preuve peut être excellente pour certaines personnes, et mauvaise pour d’autres ; bonne même pour certaines personnes dans un temps, et mauvaise pour ces mêmes personnes dans un autre temps. […] Deux sortes de moyens de plaire appartiennent à la personne de l’orateur : ceux de sa personne même et ceux de son discours. […] Il est bon de ne pas occuper les autres de sa personne : Le moi est odieux, dit Pascal. […] Il épargnera, dans ses railleries, les amis et les personnes constituées en dignité.

19. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre XI. De l’orthographe. » pp. 53-58

. — Singulier. 1° Si la première personne finit par e ; j’aime ; j’ouvre, etc., on ajoute s à la seconde : la troisième est semblable à la première. […] 2° Si la première personne finit par s ou x, la seconde est semblable à la première ; la troisième finit ordinairement en t : je finis, tu finis, il finit. (Dans quelques verbes, la troisième personne se termine en d : il rend, il prétend.) […] Remarquez que les secondes personnes plurielles des verbes ont ordinairement un z à la fin. […]   168. — On met un accent grave sur à préposition : je vais à Paris ; on n’en met point sur a troisième personne du verbe avoir : il a de l’esprit.

20. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Héjus en est un, et il vous a fait plus de mal que personne. […] J’ai amené ici des témoins du fait, et j’ai apporté des mémoires qui ne laisseront aucun doute à personne. […] « Comme personne ne se levait et ne donnait son avis : » Qu’est-ce que cela veut dire ? […] pourquoi cet homme fut-il si bien caché, que personne, même par hasard, ne put l’apercevoir ? […] Personne pendant ces jours n’a pu vous parler chez vous, ni vous voir sur la place publique.

21. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Molière, 1622-1673 » pp. 43-55

Ce sont deux personnes de qui les mœurs sont tout à fait opposées. […] Vous êtes fous tous deux de vouloir vous appliquer ces sortes de choses ; et voilà de quoi j’ouïs l’autre jour se plaindre Molière, parlant à des personnes qui le chargeaient de même chose que vous. […] En effet, je trouve qu’il a raison ; car pourquoi vouloir, je vous prie, appliquer tous ses gestes et toutes ses paroles, et chercher à lui susciter des affaires, en disant hautement : Il joue un tel, lorsque ce sont des choses qui peuvent convenir à cent personnes ? […] Il n’y a personne que j’honore à l’égal de vous. […] J’ai remarqué une chose de ces messieurs-là : c’est que ceux qui parlent le plus des règles, et qui les savent mieux que les autres, font des comédies que personne ne trouve belles1.

22. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « SECONDE PARTIE. DE LA VERSIFICATION LATINE. — CHAPITRE III. Règles particulières de la quantité. » pp. 274-294

Pour connaître les créments dans les verbes, il faut comparer le nombre des syllabes de la seconde personne du singulier de l’indicatif présent avec le nombre de syllabes des autres personnes du verbe. […] Pour trouver le crément dans les verbes déponents, on leur suppose une seconde personne de l’indicatif présent actif. […] 2° aux secondes personnes du futur passif en bĕris, bĕre : amabĕris, imitabĕre. […] 2° dans les verbes, aux personnes qui finissent en o : habe[ATTcaractere], fini[ATTcaractere], legit[ATTcaractere], etc. […] 3° à la deuxième personne du sing. indic. des verbes de la quatrième conjugaison, comme audīs, dormīs, etc.

23. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Je me souviens qu’un jour on montra à une personne de grande qualité et de grand esprit un ouvrage d’ivoire d’une extraordinaire délicatesse2. […] Il connaissait mieux que personne en quoi consistait la véritable éloquence. […] Ainsi c’est une chose très-utile que d’étudier avec soin comment on peut proposer ses sentiments d’une manière si douce, si retenue et si agréable que personne ne s’en puisse choquer. […] Tout ce que ces personnes gagnent donc par là est que l’on s’applique encore plus qu’on ne ferait aux raisons de douter de ce qu’ils disent, parce que cette manière de parler excite un désir secret de les contredire et de trouver que ce qu’ils proposent avec tant d’assurance n’est pas certain, ou ne l’est pas au point qu’ils se l’imaginent. […] C’est, dira-t-on, qu’on ne méprise pas une personne qui a la fièvre, et que c’est un mal qui ne nous rend pas vils aux yeux du monde ; qu’ainsi le jugement de ceux qui nous l’attribuent ne nous blesse pas : mais que ceux qui nous imputent des défauts y joignent ordinairement le mépris et causent la même idée et le même mouvement dans les autres.

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

Je courus chez madame la duchesse de Berry aussitôt ; il n’y avait plus personne ; ils étaient2 tous allés chez madame la duchesse de Bourgogne ; j’y poussai tout de suite. […] Des changements de posture, comme des gens peu assis ou mal debout ; un certain soin de s’éviter les uns les autres, même de se rencontrer des yeux ; les accidents momentanés qui arrivaient de ces rencontres ; un je ne sais quoi de plus libre en toute la personne, à travers le soin de se tenir et de se composer ; un vif, une sorte d’étincelant autour d’eux les distinguaient malgré qu’ils en eussent. […] Le bonhomme s’était apparemment couché avant que personne eût rien appris, et avait assez profondément dormi depuis pour ne s’être réveillé qu’alors. […] Personne n’en fut surpris ; et comme il n’y avait plus de monseigneur, personne aussi n’en fut scandalisé. […] Elle avait de la gravité et de la galanterie, du sérieux et de la gaieté ; elle sentait également le docteur, l’évêque et le grand seigneur ; ce qui y surnageait, ainsi que dans toute sa personne, c’était la finesse, l’esprit, les grâces, la décence, et surtout la noblesse.

25. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Balzac, 1596-1655 » pp. 2-10

Leur impétuosité est une lâcheté qui menace ; elle ressemble à la colère des personnes faibles, qui les remue sans toucher les autres. […] Un homme qui a vu et qui a écouté longtemps avec de l’attention et du dessein3, qui a fait diverses réflexions sur les vérités universelles, qui a considéré sérieusement les principes et les conclusions de chaque science, qui a fortifié son naturel de mille règles et de mille exemples, qui s’est nourri du suc et de la substance des bons livres ; un homme, dis-je, si plein, a bien de quoi débiter ; ayant tant de fonds et tant de matière de parler, il a de grands avantages quand il parle ; et personne ne peut trouver étrange que d’une infinité de hautes et de rares connaissances sortent et fleurissent les diverses grâces de ses paroles comme de leur tige et de leur racine. […] Après lui avoir reproché sa mauvaise haleine, sa tête pelée, son visage pétri de boue et de sang, les monstres et les prodiges de ses débauches, en un mot les plus visibles défauts de sa personne et les crimes les plus connus de sa vie, cette grande lettre1, cette lettre injurieuse lui conseille, pour conclusion, de mettre fin par une mort volontaire à tant de maux qu’il souffre et qu’il fait souffrir, l’exhorte de donner par là à toute la terre la seule satisfaction qu’elle pouvait recevoir de lui. […] Si nous les en croyons, la mauvaise chose que c’est quand le bourreau est la même personne que le criminel2 ! […] Il y avait en lui beaucoup d’indifférence pour tout ce qui ne touchait pas directement sa personne.

26. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

On ouvrit une souscription pour les frais de ce voyage, et Blair contribua, plus que personne, à la faire remplir. […] Nous en avons une preuve évidente dans les personnes qui aiment la musique, et dont on dit ordinairement qu’elles ont de l’oreille. […] Cette comparaison de la montagne avec une personne ivre ou malade dégrade la noblesse de la description. […] S’il parle d’une personne ou d’un auteur, rarement il l’indique par son propre nom. […] Il faut éviter de passer trop brusquement d’une personne à une autre personne, d’un objet à un autre objet.

27. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre VI. Contes, romans, nouvelles. »

Tel est le Gil Blas, tels sont les autres romans de Le Sage ; c’est le roman par excellence, et l’on peut dire que tous les autres participent plus ou moins de celui-là, puisque sans cette qualité ils n’intéresseraient à peu près personne. […] Il y a aujourd’hui un grand nombre d’ouvrages estimables faits pour ce but, et qui sont mis avec fruit entre les mains des jeunes gens ou des jeunes personnes. […] Un jeune étudiant délivre le diable Asmodée, qui avait été emprisonné dans un bocal par un magicien son ennemi ; et ce démon, par reconnaissance, lui apprend l’histoire et lui découvre le fond des cœurs de toutes les personnes qu’il lui fait voir dans les différentes maisons de Madrid. […] Le premier cours, qui a duré trois mois, était composé de cent personnes, et le second, qui est commencé, l’est de soixante-quatre, parmi lesquelles se trouvent des personnes très qualifiées : MM. de Ségur, de Chastellux, Puységur, etc.

28. (1875) Poétique

Dans les satires c’est le contraire : on prend d’abord les noms des personnes, ensuite on arrange sur elles l’action. […] Il est nécessaire que ces actions se fassent par des personnes amies entre elles, ou ennemies ou indifférentes. […] Il en est de même des personnes indifférentes. […] Le mot forge est celui que le poète fabrique de sa propre autorité, et dont avant lui personne n’avait usé. […] C’est précisément parce que personne n’en use qu’elles relèvent l’élocution : et c’est ce que cet Ariphradès ignorait.

29. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Ces deux défauts sont capables de jeter dans le plus affreux désordre les personnes même les plus résolues à pratiquer la vertu, et les plus remplies d’horreur pour le vice. […] Je proteste que personne n’admire Cicéron plus que je fais. […] Je ne blâme le goût de personne, et je consens qu’on blâme le mien. […] L’orateur est occupé de son sujet, et le déclamateur de son rôle : le premier est une personne exprimant de grandes idées, et le second un personnage débitant de grands mots. […] Il y a des personnes qui ont beaucoup de raison dans l’esprit, mais qui n’en ont pas dans la vie.

30. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Nicole, 1625-1695 » pp. 72-75

Il faut souffrir les humeurs incommodes Ce n’est pas assez pour conserver la paix, et avec soi-même et avec les autres, de ne choquer personne et de n’exiger de personne ni amitié, ni estime, ni confiance, ni gratitude, ni civilité ; il faut encore avoir une patience à l’épreuve de toutes sortes d’humeurs et de caprices. […] Souvent même il arrive qu’on nous aime plus pour nos défauts que pour nos qualités. — Les défauts qui rendent un homme ridicule ne le rendent guère odieux ; de sorte qu’on échappe à l’odieux par le ridicule. — Il faut se faire aimer, car les hommes ne sont justes qu’envers ceux qu’ils aiment. » La Bruyère disait avec autant de sens : « Il y a de petits défauts que l’on abandonne volontiers à la censure, et dont nous ne haïssons pas à être raillés ; ce sont de pareils défauts que nous devons choisir pour railler les autres. — L’on ne peut aller loin dans l’amitié si l’on n’est pas disposé à se pardonner les uns aux autres les petits défauts. — Si vous observez qui sont les gens qui ne sont contents de personne, vous reconnaîtrez que ce sont ceux mêmes dont personne n’est content. »

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Maintenon, 1635-1719 » pp. 138-145

Abaissez-vous, pliez-vous, appetissez-vous pour vous proportionner à ces enfants ; ne regardez ni avec dégoût ni avec dédain leurs misères, leurs maladies, leur éducation basse et grossière : Jésus-Christ, souveraine sagesse, éternelle raison de Dieu, a choisi pour compagnie et amis en ce monde, des pêcheurs grossiers, ingrats, incrédules, lâches, infidèles ; il a passé sa vie avec eux pour les instruire patiemment : il a fini sa vie sans les redresser entièrement… Les maisons qui ont commencé par des personnes ferventes, simples, mortes à elles-mêmes, ont bien de la peine à subsister longtemps ; on voit encore trop souvent que de grands instituts formés par des patriarches pleins d’un esprit prophétique et apostolique, avec le don des miracles, sont bientôt ébranlés par des tentations ; tout se relâche, tout s’affaiblit, tout se dissipe : la lumière se change en ténèbres ; le sel de la terre s’affadit et est foulé aux pieds : que sera-ce donc d’une communauté qui n’est soutenue d’aucune congrégation, qui est à la porte de la cour, dépendante des rois et des hommes du siècle qui seront auprès d’eux en faveur, qui aura de grands biens pour flatter les passions et pour exciter celles des gens du monde, et qui a été élevée d’abord jusqu’aux nues, sans avoir posé les fondements profonds de la pénitence, de l’humilité et de l’entier renoncement à soi-même ? […] On aimera mieux se taire que de parler, travailler que d’être oisive, rendre les parloirs inutiles en ne voyant personne, que mettre sa sûreté dans une grille qui est pourtant de bienséance et de nécessité. […] Personne au monde n’a autant besoin d’aide que moi. […] Vous vous croyez une personne importante, parce que vous êtes nourrie dans une maison où le roi va tous les jours ; et le lendemain de ma mort, ni le roi, ni tout ce que vous voyez qui vous caresse ne vous regardera pas. […] Adressez-vous à moi tant que vous voudrez ; je désirerais bien vous mener à Dieu : je contribuerais à sa gloire ; je ferais le bonheur d’une personne que j’ai toujours aimée particulièrement, et je rendrais un grand service à un institut qui ne m’est pas indifférent3.

32. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Chapitre II. Moyens de se préparer à la composition. »

Le mot éducation désigne plus particulièrement le développement moral et les manières qui distinguent une personne bien élevée. […] C’est pour cela que dans l’éducation même des jeunes personnes on introduit de nos jours, outre les arts, des notions élémentaires de diverses sciences. […] Un genre d’exercice qui réunit à la fois l’utilité de la lecture et le charme de la conversation, c’est de lire, non pas seul, mais avec une personne qui soit en état de sentir les beautés ou les défauts du livre, et de vous communiquer ses impressions. […] Une personne d’un goût sûr et délicat saisit vivement les beautés et les imperfections d’un ouvrage ; un instinct de l’âme les lui fait sentir ; la réflexion s’y mêle, et le jugement suit aussitôt. […] Il n’est personne qui ne sente une impression de plaisir à l’aspect des magnificences de la nature, qui ne soit ému par un beau tableau, par une musique harmonieuse ; chacun se plaît à une belle représentation dramatique, à la lecture d’un beau livre.

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