Il put dire avec fierté : « J’ai passé cinquante ans à mon bureau », et il songeait sans doute à lui-même, en définissant le génie, une longue patience. […] J’aimerais mieux passer mon temps à cultiver mes vignes que de le perdre ici en courses inutiles, et à faire encore plus inutilement ma cour. […] Le style C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire : il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et, comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres ; il demeure donc dans la perplexité ; mais, lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit, il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire ; les idées se succéderont aisément, et le style sera naturel et facile1 ; la chaleur naître de ce plaisir, se répandra partout, et donnera de la vie à chaque expression ; tout s’animera de plus en plus ; le ton s’élèvera, les objets prendront de la couleur, et le sentiment, se joignant à la lumière, l’augmentera, la portera plus loin, la fera passer de ce que l’on dit à ce que l’on va dire, et le style deviendra intéressant et lumineux. […] Loin de l’admirer, on le plaint d’avoir passé tant de temps à faire de nouvelles combinaisons se syllabes, pour ne dire que ce que tout le monde dit.
Vos lettres sont rares, ma chère cousine ; vous faites bien, je m’y accoutumerais, et je ne pourrais plus m’en passer. […] De vous dire pourquoi, cela serait long ; suffit6 qu’ils nous haïssent à mort, et qu’on passe fort mal son temps lorsqu’on tombe entre leurs mains. […] La nuit s’était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer ; et, prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai ces propres mots du mari : « Eh bien !
— Passez ensuite aux traités qui vous semblent les meilleurs ? […] Comment passer ! […] Il les prend tous en vain, et passe ainsi dix heures de temps. […] Le chevalier de Boufflers voyageait en Suisse, et se faisait passer pour peintre de portraits. […] Cependant il passe le Rhin, et surprend l’ennemi.
Passer mortuus est, deliciæ meæ sororis. — 6. […] Le souvenir des maux passés est agréable. — 6. […] César fit passer la Loire à son armée. — 11. […] Ni l’avenir ni le passé n’est à nous. — 7. […] César franchit le Rhin, fleuve difficile à passer.
J’aurais cru laisser mon ouvrage imparfait si je l’eusse passée sous silence. […] Un heureux naturel vaut sans doute mieux que l’art, mais pourtant il ne saurait s’en passer ; tous les grands maîtres l’ont pensé : « Ce sont deux choses, dit Horace, qui ont besoin du secours l’une de l’autre et qui doivent s’unir étroitement. […] L’orateur ne peut donc se passer de l’étude et de la connaissance de la dialectique. […] Alors les renseignemens du passé aident à résoudre les doutes, et fixent en quelque sorte le vague de l’avenir en le soumettant à l’expérience des siècles. […] N’oublions pas que l’on produit un plus grand effet en faisant espérer un bien futur, qu’en rappelant un bienfait passé.
On passe aisément des études qui nous y forment aux premiers devoirs de la vie. […] Tel est véritablement l’état de cette question à la fois délicate et subtile : nous allons passer à sa discussion. […] Phérécydes de Scyros passe chez les Grecs pour avoir composé le premier des ouvrages en prose. […] Cadmus lui-même, quoique venu de Phénicie dans la Grèce, passait pour être originaire de Thèbes en Égypte. […] Il faut éviter de passer trop brusquement d’une personne à une autre personne, d’un objet à un autre objet.
L’opposerez-vous à l’accusé, ou le passerez-vous sous silence ? […] restes d’Israël, passez à la droite ; froment de J. […] passons au déluge ! […] Passer du sens divisé au sens composé, et réciproquement. […] Le sophisme a lieu quand on passe de l’un de ces sens à l’autre.
Il passe du ciel à la terre, il parcourt la nature entière ; dans la fougue de ses pensées, il ne saisit que les plus remarquables ; il peut se passer de transitions, et laisser dans sa marche un désordre apparent qui produit plus d’effet que l’ordre lui-même. […] Boileau a fort bien caractérisé le vaudeville : Le Français, né malin, forma le vaudeville, Agréable indiscret, qui, conduit par le chant, Passe de bouche en bouche et s’accroit en marchant.
Sans toi, jouets éternels du sort, nous passerions dans les pleurs les Longs instants de cette courte vie. […] Ce qui est éternel ne passe point ; Mineure. […] Donc, Dieu ne passera point. […] Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! […] C’est lui qui produisit tant d’actions immortelles dont l’éclat éblouit, nos faibles yeux, et tant de grands hommes dont les antiques vertus passent pour des fables depuis que l’amour de la patrie est tourné en dérision.
La correction défend encore de passer subitement d’un objet à un autre, d’une personne à une autre. […] Être partout c’est n’être nulle part ; et, quand on passe sa vie à voyager, on se fait beaucoup d’hôtes, mais pas un ami. […] La traduction consiste à faire passer d’une langue dans une autre les pensées et le style d’un écrivain. […] L’histoire est donc le récit fidèle et authentique des événements passés. […] Il faut reproduire le passé avec son costume et ses mœurs et s’attacher à rendre la couleur locale.
L'opposerez-vous à l'accusé ou le passerez-vous sous silence ? […] Que cent peuples, unis des bouts de l'univers, Passent, pour la détruire, et les monts et les mers ! […] Oreste, à qui l'on dit qu'Hermione n'a pu survivre à Pyrrhus qu'on vient d'immoler, s'écrie : Grâce aux dieux, mon malheur passe mon espérance ! […] Il peut changer de personne après chaque phrase finie, après chaque discours direct ; et il peut employer le passé défini pour le passé indéfini. […] Heureuse du présent, les richesses et la beauté de son âme lui promettent encore un doux avenir, tandis que la beauté des traits de la figure passe vite, et que les biens de la fortune s'épuisent.
Une belle élocution est donc d’une haute importance ; et Buffon n’a pas craint de dire que les ouvrages bien écrits sont les seuls qui passent à la postérité. […] Or, on peut avoir à peindre le temps où un événement s’est passé, le lieu où il est arrivé, l’événement lui-même, l’extérieur d’un homme ou d’un animal, et les mœurs. […] Si cette facilité n’autorise jamais la négligence et le manque de soin, elle permet d’omettre les transitions et de passer brusquement d’une idée à une autre. […] On y entre en matière sans préambule, et l’on passe d’un article à l’autre sans transition. […] On doit y paraître touché d’avoir pu déplaire, et sincèrement disposé et empressé à réparer le passé.
Je laisserais même au delà du Rhin, sans m’en occuper autrement, cette manie du mysticisme et de l’inintelligible, si elle ne passait le fleuve, accueillie par quelques-uns de nos auteurs qui oublient le mot si vrai de Voltaire : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français. » Ce qui n’est pas clair n’est pas français, parce qu’il semble que chaque peuple ayant reçu de la Providence sa mission sur la terre, celle de la France soit de répandre toutes les grandes et utiles vérités, et que, pour maintenir dignement cette noble propagande, il faut savoir rendre la vérité manifeste et accessible à tous. […] La mobilité d’imagination et la paresse de jugement, également naturelles à l’homme, ont fait passer, souvent à l’insu de sa volonté, les modifications spontanées ou les altérations successives du langage à l’état d’habitude, et cette habitude, une fois enracinée dans les esprits, est devenue ce qu’on appelle le génie de la langue, c’est-à-dire cette collection d’idiotismes, ces procédés de lexilégie et de construction qui distinguent une langue des autres et lui impriment un cachet particulier. […] Villemain, n’avait été plus violemment dissoute et mêlée que la nôtre, comme il y eut à la fois des passions terribles et des changements profonds, l’empreinte a dû rester dans les expressions ainsi que dans les mœurs. » Joignez à cette cause si puissante tant d’autres qui depuis sont venues ajouter à son action : l’Empire, les mœurs anglo-constitutionnelles qui lui ont succédé, les rapports beaucoup plus fréquents avec les nations étrangères, auxquelles on n’a pu emprunter les choses sans emprunter les mots, l’étude plus approfondie de leur littérature, les progrès des technologies diverses, qui, après avoir envahi le langage commun, s’infiltrent dans la langue littéraire, les doctrines des saint-simoniens, des fouriéristes, des utilitaires, des égalitaires, de tous ceux enfin à qui il a fallu des expressions toutes neuves pour des conceptions inouïes, tout cela a dû nécessairement désorganiser la langue, et y introduire une foule de locutions que ne pouvaient même prévoir les siècles passés. […] Pour nous, nous en avons eu trois ou quatre à la fois, et si celui de cette jeunesse excentrique, dont les paroles étaient aussi burlesques que le costume et les danses, ne relevait que du feuilleton et du vaudeville, le rhéteur ne pouvait passer sous silence, il y a quelques années, les intempérances de langage de l’anglomanie aristocratique et de la tribune politique, car leurs aberrations auraient fini par être plus fatales au français que toutes les folies des précieuses et des marquis.
Quand une de ces montagnes approchait de nous, j’en voyais le sommet à la hauteur de nos huniers, c’est-à-dire à plus de cinquante pieds au-dessus de ma tête ; mais la base de cette effroyable digue venant à passer sous notre vaisseau, elle le faisait tellement pencher que ses grandes vergues trempaient à moitié dans la mer qui mouillait le pied de ces mâts, de sorte qu’il était au moment de chavirer. […] Quand le soleil vient à descendre derrière ce magnifique réseau, on voit passer par tous ces losanges1 une multitude de rayons lumineux qui produisent un effet merveilleux ; les deux côtés de chaque losange en sont coloriés, paraissent relevés d’un filet d’or, et les deux autres qui devraient être dans l’ombre, sont teints d’un superbe nacarat. […] Obtenez-moi un trou de lapin pour passer l’été à la campagne2. […] Les arbres qui s’isolent, soit par leur position, soit par la grandeur de leur taille, présentent des physionomies, des caractères, je dirais presque des visages qui semblent exprimer comme les passions muettes et les choses inconnues qui se passent peut-être sous l’écorce de ces êtres immobiles. » (Voir l’édition Didier.)
Son histoire nous offre le douloureux spectacle d’un génie puissant qui lutte en vain contre la défiance des partis, se débat sous de noires calomnies auxquelles son passé donne prétexte, se sent isolé jusque dans ses triomphes, et meurt sur la brèche sans avoir pleinement conquis cette autorité morale qui est le plus efficace auxiliaire de la persuasion. […] Contemplateurs stoïques des maux incalculables que cette catastrophe vomira sur la France, impassibles égoïstes qui pensez que ces convulsions du désespoir et de la misère passeront comme tant d’autres, et d’autant plus rapidement qu’elles seront plus violentes, êtes-vous bien sûrs que tant d’hommes sans pain vous laisseront tranquillement savourer les mets dont vous n’aurez voulu diminuer ni le nombre ni la délicatesse ? […] La dernière réponse du bailli à Mirabeau portait un post-scriptum ainsi conçu : « Votre commerce de lettres avec moi ne doit pas vous paraître assez doux pour chercher à le continuer ; ainsi ne fatiguez pas vos yeux à m’écrire, parce que je ne puis rien. » Mirabeau commence par répondre à ces paroles, dont il devinait l’origine et l’inspiration, et demande ensuite pardon de sa conduite passée. […] Mirabeau lui disait : « Je paye bien cher les fautes du passé.
Gardez-vous de dire que cela a été omis et passé sous silence. […] Les sentinelles passent la nuit sans dormir. […] Mulcere caput, passer doucement la main sur la tête. […] — Trajicere (trans jacere), jeter au delà, traverser, passer, faire passer. […] — Prætergredi, côtoyer, passer plus loin.
Lisant pour m’éclairer, je lis en philosophe, Plus un écrit est beau, moins il a besoin d’art, Et le teint de Vénus peut se passer de fard. […] J’ai faim ; vous qui passez, daignez me secourir. […] Et moi, je vais chercher, pour y passer la nuit, Cette guérite abandonnée.
Schullembourg avait envoyé en diligence rassembler des bateaux : il fait passer la rivière à sa troupe, qui était déjà diminuée de moitié. […] La réputation de Schullembourg dépendait d’échapper au roi de Suède ; le roi, de son côté, croyait sa gloire intéressée à prendre Schullembourg et le reste de son armée : il ne perd point de temps ; il fait passer sa cavalerie à un gué. […] La perte de Schullembourg paraissait inévitable ; cependant, après avoir sacrifié peu de soldats, il passa l’Oder pendant la nuit.
Élève des jésuites et devenue maître parmi eux, il composa, dans les cellules des colléges où il enseignait, plusieurs badinages ingénieux qui n’ont pas cessé de passer pour des chefs d’œuvre. […] Il était beau, brillant, leste et voltage, Aimable et franc, comme on l’est au bel âge, Né tendre et vif, mais encore innocent : Bref, digne oiseau d’une si sainte cage, Par son caquet digne d’être en couvent… Admis partout, si l’on en croit l’histoire, L’oiseau chéri mangeait au réfectoire : Là tout s’offrait à ses friands désirs ; Outre qu’encor pour ses menus plaisirs, Pour occuper son ventre infatigable, Pendant le temps qu’il passait hors de table, Mille bonbons, mille exquises douceurs, Chargeaient toujours les poches de nos sœurs. […] « Endoctriné en route par un vieux matelot, dit l’illustre naturaliste, il avait pris sa voix rauque, mais si parfaitement qu’on pouvait s’y méprendre : quoiqu’il eût été donné ensuite à une jeune personne et qu’il n’eût plus entendu que sa voix, il n’oublia pas les leçons de son premier maître, et rien n’était si plaisant que de l’entendre passer d’une voix douce et gracieuse à son vieux enrouement et à son ton de marin. » 3.
Mort de Turenne Il passe le Rhin et trompe la vigilance d’un général habile et prévoyant1. […] Tous entreprennent son éloge ; et chacun, s’interrompant lui même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir. […] On vit dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars.
Cet air de honte et de timidité que vous lui voyez dans la vie civile s’était tourné dans les affaires en air d’apologie1 ; il croyait toujours en avoir besoin : ce qui, joint à ses Maximes qui ne marquent pas assez de foi à la vertu2, et à sa pratique, qui a toujours été de chercher à sortir des affaires avec autant d’impatience qu’il y était entré, me fait conclure qu’il eût beaucoup mieux fait de se connaître et de se réduire à passer, comme il l’eût pu, pour le courtisan le plus poli et pour le plus honnête homme, à l’égard de la vie commune, qui eût paru dans son siècle. […] Il a égalé le premier, il a passé le second. […] Le président Hénault peint ainsi le cardinal de Retz : « On a de la peine à comprendre comment un homme qui passa sa vie à cabaler n’eut jamais de véritable objet.
— C’est assez : le temps passe à tenir ces propos ; Quand la langue se meut, la main reste en repos. […] L’an passé, c’était encor plus sûr ; Nous jouirions déjà du calme le plus pur. […] Vos maîtres vont passer : saluez la canaille1 ! […] Il passe devant Danton. Quant au peuple, il saura se passer de ton aide.
7 — accord avec les noms 9 — formation du féminin 8 — formation du pluriel 8 — degrés de signification 9 — régime 9 Adverbe 42 Analyse grammaticale 60 Apostrophe 57 Article 6 Cédille 58 Conditionnel 16 Conjonction 43 Consonnes 3 Futur 16 Genre 5 Homonyme 62 Impératif 16 Indicatif 16 Infinitif 16 Interjection 45 Lettre e 3 Lettre k 4 Lettre y 3 Lettres 3 Locutions vicieuses 65 Modes des verbes 16 Mots 3 Mots dans lesquels la lettre k est aspirée 69 Nom 5 — commun 5 — propre 5 — formation du pluriel 5 Nombre 5 Nominatif ou sujet du verbe 30 Noms et adjectifs de nombre 10 Orthographe 52 — des adverbes 54 — des noms 52 — des pronoms 56 — des verbes 54 Parenthèse 58 Participe 38 Participe passé 38 — accord avec le régime 39 — accord avec le sujet 38 Participe présent 38 Parties du discours 4 Passé 16 Ponctuation 59 — virgule 59 — point et virgule 69 — deux points 59 — point 59 — point interrogatif 59 — point d’admiration 59 Préposition 40 Présent pag.
En vérité, il est des préceptes si simples qu’il semble qu’en les formulant on passe les bornes do la naïveté, et pourtant faut-il bien les énoncer ; celui-ci est du nombre, qui résume toutes les règles sur la manière de terminer un écrit : Parlez tant qu’il y a quelque chose d’utile à dire ; dès qu’il n’y a plus rien à dire, ne parlez plus. […] Aussitôt qu’il parait, la chambre entière se lève et le laisse respectueusement passer. » Il était impossible qu’une grande partie de cette suprême allocution de lord Chatham, et la péroraison surtout, ne fussent pas tirées de la personne de l’orateur. […] J’admets dans l’histoire un épilogue qui dégage des événements passés les leçons qu’ils donnent ou les résultats qu’ils promettent à l’avenir ; dans les œuvres philosophiques ou didactiques, dans certains discours prononcés au barreau ou à la tribune, un sommaire, une récapitulation, qui rappelle avec énergie et variété de forme tout ce qui a été dit, pour le graver plus avant dans la mémoire et en faire mieux saisir l’ensemble par la suppression des développements. […] Elle procède de même pour les autres membres dont se compose le corps de l’écrit ou du discours : narration ou thèse, description des choses, description des hommes, présentée sous la forme du portrait, du parallèle ou du dialogue, amplification, quand elle est demandée par la grandeur des tableaux ou l’entrainement des passions, argumentation qui contient la confirmation et la réfutation, et qui fait passer dans la rhétorique toute la rigueur de la méthode syllogistique.
Il nous dit qu’il fallait qu’il y eût de mauvaises nouvelles de Meudon ; que monseigneur le duc de Bourgogne venait d’envoyer parler à l’oreille à M. le duc de Berry, à qui les yeux avaient rougi à l’instant ; qu’aussitôt il était sorti de table ; que, sur un second message fort prompt, la table où la compagnie était restée s’était levée avec précipitation, et que tout le monde était passé dans le cabinet. […] Après les premiers embrassements d’un retour qui signifiait tout, le duc de Beauvilliers, qui les vit étouffer dans ce petit lieu, les fit passer par la chambre dans le salon qui la sépare de la galerie ; depuis quelque temps, on avait fermé ce salon d’une porte pour en faire un grand cabinet. […] Toute leur nuit se passa en larmes et en cris. […] Les dames qui avaient veillé et dormi dans cette chambre contèrent à leurs amis ce qui s’y était passé.
Observez-vous vous-mêmes et jetez un regard sur votre passé si court encore et qui vous paraît déjà si long. […] Le torrent de la puissance créatrice n’est pas encore desséché, mais il change de direction et passe des sanctuaires des dieux dans les écoles des philosophes. […] Voyez dans quelles circonstances leur génie s’est développé : l’étude du passé vous donnera de grandes lumières pour connaître le présent : je ne sais pas de travail plus profitable que la comparaison des mœurs antiques avec celles des temps modernes. […] Quant à vos intervalles de loisir, ne les passez pas dans votre cabinet : le cabinet est l’école des pédants, la vie est l’école des hommes pratiques.
J’ay bien ocasion de vous suivre4, Monsieur le Lieutenant5, et faire service à la noble Assemblee, à bis ou à blancq6, à tort ou à droit, puisque tous les pauvres prestres, moynes et gens de bien, devots catholiques, m’apportent des chandelles7, et m’adorent comme un sainct Macabée, du temps passé. […] Cependant je courray la vache et le manant, tant que je pourray : et n’y aura paysan, laboureur ny marchand autour de moy, et à dix lieues à la ronde, qui ne passe par mes mains, et qui ne me paye taille ou rançon. […] Qu’on ne me parle point là-dessus du poinct d’honneur, je ne sçai que6 c’est ; il y en a qui se vantent d’estre descenduz de ces vieux chevaliers François qui chasserent les Sarrazins d’Espagne et remirent le Roy Pierre en son Royaume7 : les autres se disent estre de la race de ceux qui allerent conquerir la terre saincte avec Sainct Loys : les autres de ceux qui ont remis les Papes en leur Siege par plusieurs fois, ou qui ont chassé les Anglois de France et les Bourguignons de la Picardie ; ou qui ont passé les monts, aux conquestes de Naples et de Milan, que le roy d’Espagne a usurpé sur nous.
Il faudrait lui faire passer sa vie sur un lit de repos. […] Le dîner est venu ; l’après-dînée se passera comme le matin, et toute la vie comme cette journée. […] Après avoir paru indolente et insensible, elle passera tout d’un coup à être furieuse et brutale ; on n’apercevra ce feu que quand il ne sera plus temps de l’étouffer. […] On est peiné de ses malheurs et quelquefois du bonheur d’autrui ; on méprise les gens avec lesquels on passe sa vie et on court après leur estime. […] Laissez donc tous vos amusements de l’âge passé.
Nous allons passer en revue les diverses parties dont se compose la Disposition ou si l’on veut le discours. […] L’historien, uniquement préoccupé du vrai, expose les faits tels qu’ils se sont passés. […] Néanmoins, elles ne sont pas d’une nécessité si absolue qu’on ne puisse bien s’en passer. […] Je n’ai fait que passer, il n’était déjà plus. […] Variée, elle saisira les nuances de l’action, rendant avec feu ce qui s’est fait vivement, avec lenteur ce qui s’est passé avec calme ou sang-froid.
C’est ce que Corneille lui-même a reconnu dans son Examen sur le Cid, dont l’action se passe à Séville qui est le lieu général. […] La moitié de l’action se passe dans l’appartement d’Emilie, et l’autre moitié dans le cabinet d’Auguste. […] Elle se passe entre Alceste et cette Célimène qu’on vient d’entendre parler : c’est une coquette dont le misanthrope est amoureux. […] Il voit passer Orphise qui détourne la tête parce qu’elle est elle-même avec un fâcheux dont elle cherche à se débarrasser. […] Toute action, suivant Aristote, se passe ou entre des amis, ou entre des ennemis, ou entre des gens indifférens l’un pour l’autre.
Tout passe bien vite dans ce monde2, mais rien n’a passé si rapidemment que notre entrevue. […] Vous avez passé votre jeunesse3, vous deviendrez bientôt vieux et infirme ; voilà à quoi il faut que vous songiez. […] N’oubliez point vos amis, et ne passez point des mois entiers sans leur écrire un mot. […] le bon temps est passé : vous avez quarante journaux, et pas un bon ouvrage ; la barbarie est venue à force d’esprit3.