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2. (1853) Exercices de composition et de style ou sujets de descriptions, de narrations de dialogues et de discours

Elle se résigne à aller demander cette place. […] Il ôte la couronne de sa tête et leur demande comment il est mort. […] Demande. […] Envers les dieux, qu’il offensait par cette demande impie. […] Il demande son acquittement.

3. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre premier. De la lettre. »

La disposition ne demande pas un effort plus grand. […] Lettres de demandes. […] Ne parlons point des demandes que les amis peuvent se faire. […] Toute demande doit être faite avec simplicité et respect. […] Il faut encore avoir soin d’exposer les motifs qui nécessitent la demande.

4. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre VI. — Différents genres d’exercices »

Elle demande seulement quelques jours pour se préparer à mourir. […] La simple lettre de demande n’a de règles que celles qui sont prescrites par la circonstance. […] Je demande au roi de donner à mon fils une place de conseiller d’État, remettant celle que je remplis. […] Demandez à M. de C… combien elle est jolie. […] Je n’ai osé lui demander si vous pensiez au bon Dieu.

5. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Tu me demandes si c’est l’exil que je t’impose ? […] est-ce à moi à vous demander vos registres ? […] Il est question ensuite de la demande de Verrès. […] Domitius lui demande comment il a tué cette bête énorme. […] Ne demandez pas que Verrès tienne toujours la même conduite.

6. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Quelles sont les qualités que demande l’exposition ? […] C’est la partie la plus difficile de la tragédie : elle demande plus d’art dans le drame sérieux que dans l’épopée. […] Le dénoûment ne demande-t-il pas d’autres qualités ? […] il leur demande conseil s’il quittera l’empire : les alarmes cessent ; mais l’intérêt ou la curiosité en prend la place. […] Cette opinion peut être celle d’un peuple sans délicatesse, qui ne demande qu’à être ému.

7. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Lettres de Demandes. […] D’une voix mourante elle s’avoue vaincue et demande le baptême. […] Coriolan venait de refuser cette demande ; mais Véturie insiste. […] Sa mère, qui, pour la première fois de sa vie, lui demande une grâce. […] Melvil ne demande donc pas grâce seulement pour Marie, mais encore pour Elisabeth.

8. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Quand Florus compare la Rome des empereurs à cette Rome naissante qui portait ses vœux au Capitole pour la conquête de Tibur et de Préneste, devenus depuis les maisons de plaisance du peuple-roi ; quand Auguste demande aux jeunes gens d’écouter un vieillard que les vieillards écoutaient lorsqu’il était jeune, audite, jurenes, senem quem juvenem senes audiere ; quand Bossuet rappelle l’Océan traversé tant de fois par la reine d’Angleterre dans des fortunes si diverses, l’opposition dans les faits amène nécessairement l’antithèse dans les mots. […] L’expression d’un aveu ou d’une hésitation de bonne foi n’est pas plus une figure que celle d’un conseil, d’une demande, d’une plainte, d’un éloge, d’un remercîment, en un mot de tous les sentiments et de toutes les opinions humaines109. […] Arcas, éveillé par son roi, lui demande quel besoin lui a fait devancer l’aurore, quels malheurs lui arrachent les larmes qu’il verse, s’il pleure Clytemnestre ou bien Iphigénie. […] Or, je vous le demande, et je vous le demande avec terreur, ne séparant pas en ce point mon sort du vôtre, et me mettant dans la même disposition où je souhaite que vous entriez, si Jésus-Christ paraissait dans ce temple pour nous juger, croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à sa droite ?… Je vous le demande ; vous l’ignorez et je l’ignore moi-même.

9. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre III. Lettres missives. Genre épistolaire. »

Dans les lettres de demandes, le ton doit être modeste et respectueux à proportion de la qualité de la personne à laquelle on écrit : les expressions choisies sans le paraître, les pensées justes et convaincantes, les tours agréables et propres à persuader, doivent distinguer ces lettres. […] On ne saurait trop y montrer l’intérêt qu’on prend à la personne pour laquelle on demande quelque chose, ni trop appuyer sur ses talents ou ses vertus. […] Le mieux est souvent de souhaiter simplement une heureuse année, et de demander la continuation des bontés ou de la protection. […] N’y prenez jamais un ton de maître ; il faut y ménager l’amour-propre de celui à qui vous écrivez, soit que vous lui donniez de vous-même ces conseils, soit qu’il vous les ait demandés. […] Vous m’allez demander comment le feu s’était mis à cette maison ; on n’en sait rien ; il n’y en avait point dans l’appartement où il a pris.

10. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre II. Du genre didactique. » pp. 161-205

Celui-ci, étant ordinairement grave et sérieux, demande presque toujours le vers hexamètre. […] Il demande que les circonstances soient habilement choisies. […] Ce genre de satire demande un style ferme, plein et nerveux. […] Ainsi la justesse demande que la moralité se déduise naturellement du récit. […] Son style ordinairement aisé, simple et facile, saura trouver de la grâce et de l’éclat, lorsque le sujet le demandera.

11. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

La folie des sophistes, ce fut de toucher au fond, quand ils devaient se borner à la forme, et, si j’ose employer cette expression, de composer la recette, quand on ne leur demandait que la manière de s’en servir. […] Et c’est pour cela, et aussi parce que ces trois objets, pour être traités à fond, demanderaient un autre livre tout entier, qu’il n’en est pas question dans celui-ci, et que cet ouvrage est plutôt l’art d’écrire que l’art de parler. Il suit de ce que je viens de dire, que la rhétorique embrasse aujourd’hui un plus vaste objet qu’autrefois ; on ne lui demande plus seulement les règles nécessaires pour discuter les questions politiques, administratives et judiciaires, mais les préceptes de l’art d’écrire appliqués à tous les sujets. […] Ainsi l’art donne les règles, et le goût les exceptions ; le goût nous découvre en quelles occasions l’art doit soumettre, et en quelles occasions il doit être soumis. » Le maître peut donc traiter de la nature du goût, mais ne lui en demandez pas les règles ; ce serait le plus souvent lui demander les règles de l’exception. […] Aristote demande φύσιν, ίμπυρίαν, τίχυπν, trois mots sacramentels que je retrouve dans la belle période qui commence le Discours pour Archias : « Si quid est in me ingenii, φύσιν, quod sentio quam sit exiguum : aut si qua exercitatio dicendi, ἰμπυρίυν, in qua me non inficior mediocriter esse versatum ; nul si qua hujusce rei ratio aliqua ab optimarum artium studiis ac disciplina profecta, τίχνην, a qua ego nullum confiteor relatis mere tempus abhorruisse…, etc. »

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

mes frères, si nous sentions les misères de notre âme, comme nous sentons celles de notre corps ; si notre salut éternel nous intéressait autant qu’une fortune de boue, ou une santé fragile et périssable, nous serions habiles dans l’art divin de la prière ; nous ne nous plaindrions pas que nous n’avons rien à dire en la présence d’un Dieu à qui nous avons tant à demander ; il ne faudrait pas donner la gêne à notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir avec lui ; nos maux parleraient tout seuls ; notre cœur s’échapperait malgré nous-mêmes en saintes effusions, comme celui de la mère de Samuel devant l’arche du Seigneur ; nous ne serions plus maîtres de notre douleur et de nos larmes ; et la plus sûre marque que nous n’avons point de foi, et que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, c’est que nous ne savons que dire au Seigneur dans le court intervalle d’une prière. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ? […] « Être en prière, c’est lui demander (à Dieu) que sa volonté se fasse ; c’est former quelque bon désir ; c’est élever son cœur à Dieu ; c’est soupirer après les biens qu’il nous promet ; c’est gémir à la vue de nos misères et des dangers où nous sommes de lui déplaire et de violer sa loi. Or, cette prière ne demande ni science ni méthode, ni raisonnement ; ce ne doit point être un travail de tête ; il ne faut qu’un instant de notre temps et un bon mouvement de notre cœur. […] » C’est cette prière sans interruption que demande saint Paul : prière que beaucoup de gens de piété s’imaginent être impraticable, mais dont la pratique sera très facile à quiconque saura que la meilleure de toutes les prières est d’agir avec une intention pure, en se renouvelant souvent dans le désir de faire tout selon Dieu et pour Dieu ». […] Craignez cet avenir que vous vous efforcez de ne pas croire : ne nous demandez plus ce qui se passe dans cette autre vie dont on vous parle ; mais demandez-vous sans cesse à vous-même ce que vous faites dans celle-ci : calmez votre conscience par l’innocence de vos mœurs, et non par l’impiété de vos sentiments : mettez votre cœur en repos, en y appelant Dieu, et non pas en doutant s’il vous regarde.

13. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

« Que si, pour achever d’exercer ma patience et me mieux tourmenter, quelque magistrat d’un beau nom doit se déclarer le protecteur, le conseil et le soutien de mon ennemi, j’oserais demander qu’il fût choisi entre mille d’un caractère léger, et tel que ses imputations n’obtinssent pas plus créance contre moi que ses outrages publics ne doivent m’ébranler ni me nuire. […] Je l’aurais demandé ainsi, parce que j’aurais cru n’être point exposé à voir sortir de ce tribunal un jugement équivoque, sous les yeux d’un peuple éclairé, plein de sagacité, d’esprit et de feu, et qui, toujours plus prompt à blâmer qu’à prodiguer la louange, rendrait chaque magistrat attentif et sévère sur sa façon de prononcer. […] Las de nourrir un obscur pensionnaire, on me met un jour dans la rue ; et comme il faut dîner quoiqu’on ne soit plus en prison, je taille encore ma plume, et demande à chacun de quoi il est question. […] J’en demande acte. […] Il s’agit d’une grande dame qui lui fit demander par le président Dupaty la faveur d’une loge grillée pour entendre le Mariage de Figaro sans être vue.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

On conçoit, par exemple, que l’orateur qui prononce un panégyrique ou une oraison funèbre, peut n’être pas profondément affecté en effet du mérite qu’il loue, ou dont il pleure la perte : il suffit, pour nous toucher, qu’il paraisse touché lui-même ; l’illusion n’en demande pas plus. […] Nous sentons bien, et l’on sentira comme nous, que cette dernière qualité exige et suppose plus que de l’éloquence ; qu’elle demande tout le courage de la vertu, toute l’énergie du vrai talent. Mais c’est à celui qu’un grand peuple charge de ses intérêts, à bien consulter son âme et ses forces, à se demander s’il saura s’élever au-dessus des petites passions, fronder l’opinion commune quand elle ne sera pas d’accord avec le bien général ; braver les clameurs de ce même peuple, qu’il faut quelquefois servir malgré lui, et sacrifier jusqu’à sa vie s’il le faut, plutôt que de trahir la vérité et la confiance de ses concitoyens. […] On sent tout ce qu’il y aurait d’absurdité à s’exprimer avec véhémence sur un sujet peu important, ou qui demande par sa nature une discussion paisible.

15. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Il ne faut pas vous demander en le lisant ou en l’entendant : Comment a-t-il parlé ? […] Ne l’arrêteraient-ils pas pour lui demander ses comptes ? […] Ceci demande une explication. […] Vous verra-t-on toujours aller aux nouvelles sur la place et vous demander : Qu’y a-t-il de nouveau ? […] « Si on vous demandait : Êtes-vous en paix, Athéniens ? 

16. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IX. de la disposition. — proportions, digressions, transitions, variété  » pp. 118-130

Ainsi notre âme aime à connaître et à voir, à se ressouvenir de ce qu’elle a vu et à en conclure par l’imagination ce qu’elle verra ; le désordre et la confusion laissent en elle un sentiment de fatigue et d’inanité, et c’est d’après cette constitution de notre intelligence que nous venons de demander l’unité de l’ensemble et l’enchaînement rationnel des idées. […] Telles étaient les mœurs du moyen âge, soit ; tel fut même, si l’on veut, à une certaine époque, l’esprit du christianisme mal compris ; mais vouloir réinstaller de telles mœurs et un tel esprit dans l’art contemporain est un anachronisme aussi repoussant que si l’on demandait aux souverains de rétablir les Triboulet et les Langely à titre d’office ; aux évêques, de faire suivre les sermons de Lacordaire des trépignements de la fête des Fous ou du braiment de celle de l’âne ; aux architectes, de dérouler des processions de goules, de dogues, de gnomes, de démons de toute forme autour de nos frises et de nos corniches. […] « Or, je vous demande, et je vous le demande frappé de terreur, ne séparant pas en ce point mon sort du vôtre, et me mettant dans la même disposition où je souhaite que vous entriez ; je vous demande donc : si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de celle assemblée, la plus auguste de l’univers, pour vous juger, pour faire le terrible discernement des boues et des brebis, croyez-vous que le plus grand nombre de tout ce que nous sommes ici fût placé à la droite ? […] Je vous le demande.

17. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIV. de la fin  » pp. 189-202

Vous voyez par-là que je ne demande pas non plus, comme en musique, des finale, des coda, pour toute sorte d’ouvrage ; j’exige seulement qu’on ne s’arrête que lorsqu’on a touehé le but. […] Dans les dénoûments semblables, le lecteur demande ce que les rhéteurs appellent l’achèvement, c’est-à-dire les suites de l’événement qui dénoue l’intrigue. […] Aristote demande avec raison que, dans les créations de l’art, le hasard lui-même ne paraisse que comme une providence, une volonté, un dessein prémédité. […] Pour moi, je demande sur l’heure un décret d’accusation contre Marat… Dieu ! […] Elle procède de même pour les autres membres dont se compose le corps de l’écrit ou du discours : narration ou thèse, description des choses, description des hommes, présentée sous la forme du portrait, du parallèle ou du dialogue, amplification, quand elle est demandée par la grandeur des tableaux ou l’entrainement des passions, argumentation qui contient la confirmation et la réfutation, et qui fait passer dans la rhétorique toute la rigueur de la méthode syllogistique.

18. (1867) Rhétorique nouvelle « Introduction » pp. 2-33

Voulez-vous d’eux un Christ, une Vierge, un saint Georges, ils prennent un pinceau, et, sans carton, sans dessin, sans modèle, ils vous improvisent aussitôt la figure demandée. […] Il veut connaître son origine, sa fin, les lois cachées du monde extérieur, et ce n’est plus aux poëtes, mais aux savants et aux sages qu’il demande l’explication de ces mystères. […] On ne ressuscite pas les genres épuisés, Ces imitateurs ressemblent aux solitaires de la Thébaïde qui, perdus dans leurs déserts, demandaient aux voyageurs : Bâtit-on encore des villes ? […] Je vous vois déjà sourire et vous demander, puisque les règles sont inutiles et que l’éloquence ne s’apprend pas, à quoi bon ces Entretiens sur l’éloquence. […] Si vous jugez ensuite les circonstances propices et vos forces suffisantes, allez, n’hésitez pas, le champ vous est ouvert ; mais ne me demandez pas d’autres conseils, je vous renverrais à ceux de mon vieux juge, ou plutôt à ceux de l’expérience.

19. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Et la poésie peut admettre cette exception, si l'euphonie ou la rime le demande. […] Chaque sujet, chaque pensée a un ton qui lui est propre : un sujet qui respire la joie demande une prononciation vive : un sujet triste demande de la dignité dans la voix. […] Le dialogue demande de la justesse dans le raisonnement. […] Il demande des pensées fortes, et le style doit en être élevé et soutenu. Il demande une succession rapide et pressante de raisonnements vrais et naturels.

20. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Vauvenargues, 1715-1747 » pp. 336-343

Atteint de la petite vérole, cloué sur son lit par la souffrance, presque aveugle, il demanda aux lettres des ressources, une consolation, et l’emploi d’une activité qui visait encore à la gloire. […] Il n’imaginait point et n’inventait point ; il allait aux routes battues, et se laissait porter sans résistance au cours capricieux des événements ; mais il suivait avec célérité le fil des choses, et exécutait avec prudence tout ce qui ne demandait qu’un sens droit et une habitude ordinaire des affaires. […] Faut-il demander la raison pourquoi des joueurs très-habiles se ruinent au jeu, pendant que d’autres hommes y font leur fortune ? […] Je n’oserais dire à Votre Majesté ce qui m’inspire la hardiesse de lui demander cette grâce ; mais peut-être est-il difficile qu’une confiance si extraordinaire se trouve dans un homme tel que moi, sans quelque mérite qui la justifie1. […] Si je m’étais trouvé à Aix lorsque le Parlement a fait son régiment, j’aurais peut-être eu la témérité de le demander.

21. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Mais attendez pour les lui donner qu’il ait assez de force pour les demander. […] Elles demandent à être présentées sous un jour nouveau, ou à être relevées soit par les ornements de l’expression, soit par une tournure élégante. […] On emploie la délicatesse de sentiment pour louer, pour consoler, pour blâmer, pour demander et pour remercier. […] Pour s’assurer de la justesse et de la clarté d’une image, il faut se demander en écrivant : Que fais-je de mon idée ? […] La précision demande donc l’emploi des expressions les plus justes, et la suppression de tout ce qui n’ajoute rien à la pensée.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Sainte-Beuve. Né en 1804. » pp. 566-577

En fait de classiques, les plus imprévus sont encore les meilleurs et les plus grands : demandez-le plutôt à ces mâles génies vraiment nés immortels, et perpétuellement florissants. […] Ayons la sincérité et le naturel de nos propres pensées, de nos sentiments, cela se peut toujours ; joignons-y, ce qui est plus difficile, l’élévation, la direction, s’il se peut, vers quelque but haut placé ; et, tout en parlant notre langue, en subissant les conditions des âges où nous sommes jetés, et où nous puisons notre force comme nos défauts, demandons-nous de temps en temps, le front levé vers les collines et les yeux attachés au groupe des mortels révérés : Que diraient-ils de nous 1 ? […] Enfin, que ce soit Horace ou tout autre, quel que soit l’auteur qu’on préfère et qui nous rende nos propres pensées en toute richesse et maturité, on va demander alors à quelqu’un de ces bons et antiques esprits un entretien de tous les instants, une amitié qui ne trompe pas, qui ne saurait nous manquer, et cette impression habituelle de sérénité et d’aménité qui nous réconcilie, nous en avons souvent besoin, avec les hommes et avec nous-mêmes1. […] Longin disait : « Si nous visons au grand, au sublime, demandons-nous comment Homère ou Démosthène écouteraient notre œuvre, quel jugement ils feraient de nous. […] Non ; voilà pourquoi vous me demandez si j’aime mieux Pope que Virgile.

23. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

lui demande-t-on. — Hélas ! […] On l’emploie pour louer et pour blâmer, pour demander et pour remercier. […] Pour s’assurer de la justesse d’une image, il faut se demander en écrivant : Que fais-je de mon idée ? […] On est donc en droit de lui demander plus qu’au premier. […] Les descriptions et les récits doivent être bien amenés et demandent beaucoup de richesses et d’ornements.

24. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

Je vous dis : Vous serez tous entraînés dans la ruine universelle ; et les premiers intéressés au sacrifice que le gouvernement vous demande, c’est vous-mêmes. […] Gardez-vous de demander du temps, le malheur n’en accorde pas. […] Demande de pardon a son oncle 1 [Du donjon de Vincennes], 19 janvier 1780. […] L’avantage d’être à portée de mieux faire et de mériter un jour un pardon complet ; qu’on y mette le prix : ce sera alors à moi à prendre sur moi-même de quoi l’acquitter, ou à me résigner, si je me trouve insolvable ; mais m’enterrer irrévocablement et sans condition, lorsque j’en demande avec larmes, me serait trop dur ! […] La dernière réponse du bailli à Mirabeau portait un post-scriptum ainsi conçu : « Votre commerce de lettres avec moi ne doit pas vous paraître assez doux pour chercher à le continuer ; ainsi ne fatiguez pas vos yeux à m’écrire, parce que je ne puis rien. » Mirabeau commence par répondre à ces paroles, dont il devinait l’origine et l’inspiration, et demande ensuite pardon de sa conduite passée.

25. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Modèles de Lettres de Demandes. […] Elle me rend très favorable à tous ceux qui me demandent des lettres ; ils veulent en avoir pour paraître devant vous, et moi, je ne demande pas mieux. […] pour lui demander s’il n’oublie pas quelque chose. […] demanda la déesse qui déjà se sentait émue. […] Je lui demandai la cause de son trouble.

26. (1892) La composition française aux examens du baccalauréat de l’enseignement secondaire moderne, d’après les programmes de 1891, aux examens de l’enseignement secondaire des jeunes filles et aux concours d’admission aux écoles spéciales pp. -503

Il ne leur demande plus que trois jours de persévérance. […] Tous les grands écrivains dénoncent à l’envi les abus et demandent des réformes. […] On attend plus de la lettre ; on lui demande de la correction toujours, et quelque suite dans les idées. […] Les lettres d’affaires et de demande ne sauraient s’accommoder de rien autre chose. […] Je demanderai la suppression des maîtrises et celle des jurandes.

27. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Mais elles demandent à être employées avec mesure et discernement. […] Je vous le demande ; vous l’ignorez, et je l’ignore moi-même. […] Cette figure demande beaucoup de précaution, surtout dans le genre sérieux. […] Cette harmonie demande une oreille très délicate et très exercée. […] Que demande l’art des transitions ?

28. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Je ne vous demande qu’une chose : si le seul but, l’unique désir d’Antigone est de voir tomber ma tête, laissez-moi mourir au milieu de vous. […] -C.), et ne sachant quelle conduite il devait tenir à l’égard des Romains, envoie chercher son père, pour lui demander son avis. […] Là, après avoir établi mon camp à cinq mille pas de ses murs, je me demandais ce que je devais faire et de vous, et du sol de votre patrie. […] » « Tu demandes là, Cinéas, répliqua Pyrrhus, une chose qui est claire de soi-même. […] Je ne vous demande aujourd’hui que ce que peut, et même ce que doit faire le plus honnête homme, le citoyen le plus dévoué à sa patrie.

29. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

Chimène, fille du comte, vient demander au roi d’Espagne le châtiment de Rodrigue, qui a tué Gomès en combat singulier. […] Je demande justice. […] Je demande justice. […] Enfin mon père est mort, j’en demande vengeance, Plus pour votre intérêt que pour mon allégeance1 Vous perdez en la mort d’un homme de son rang ; Vengez-la par une autre, et le sang par le sang. […] Voltaire fait remarquer la beauté de cette situation : « Le premier mot de Chimène, observe-t-il, est de demander justice contre un homme qu’elle adore » ; et quelle source d’intérêt pour le spectateur !

30. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Il n’en est pas de même dans les lettres de demande. […] Tout cela dépend du caractère de celui à qui l’on demande. […] Le mieux est de souhaiter simplement aux personnes qu’on cultive une heureuse année, et de leur demander la continuation de leurs bontés. […] Vous devez y ménager d’amour-propre de celui à qui vous écrivez, soit que vous lui donniez de vous-même ces conseils, soit qu’il vous les ait demandés. […] Je meurs d’envie d’avoir quelque jour ce talent ; et vous sentez par-là ce que mon ambition vous demande.

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Vous demandez au faible des efforts, au riche le détachement de la richesse, à l’ambitieux de s’effacer, à l’orgueilleux de se faire petit, au sensuel de vaincre ses convoitises, à tous un long et rude labeur ; comment seriez-vous écouté ? […] Qui demande plus sème pour soi et non pour son Dieu, et non pour ses frères. […] Donc, si l’on vous demande : « Combien êtes-vous ?  […] Si vous saviez comme je demande à Dieu, pour vous, un peu de repos et de paix vers la fin de votre carrière si laborieuse et si agitée ! […] Demandez la même chose pour moi. » 2.

32. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Je demande un poëte aimable, proportionné au commun des hommes, qui fasse tout pour eux et rien pour lui. […] Mon bon propos a été donc, Madame, de vous demander de vos nouvelles ; et beaucoup de vilains petits embarras m’en ont toujours ôté la liberté. […] La force et la sagesse de saint Louis vous seront données si vous les demandez en reconnaissant humblement votre faiblesse et votre impuissance. […] Je suis sûr que notre cher N… veut votre soulagement, qu’il demande à Dieu, et que vous entrerez dans son esprit en modérant votre tristesse. […] Il y connaît mieux que nous nos infirmités, lui qui n’a plus les siennes, et il demande les remèdes nécessaires pour notre guérison.

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