Nous nous sommes réveillé de notre assoupissement, et, ouvrant les yeux, nous avons vu cent années, avec leurs crimes et leurs générations, s’enfoncer dans l’abîme : elles emportaient dans leurs bras tous nos amis ! […] La lune répand alors les dernières harmonies sur cette fête que ramènent chaque année le mois le plus doux et le cours de l’astre le plus mystérieux.
Très-lié, malgré ses vertus austères, avec le duc d’Orléans, il n’eut d’influence que dans les premières années de la Régence, pendant lesquelles il travailla avec rage à rabaisser le parlement et à précipiter d’un rang usurpé les fils illégitimes de Louis XIV. […] Son fils, le duc de Bourgogne, mourut l’année suivante, 1712.
Où trouver, depuis quelques années, un meurtre dont il ne se soit fait le complice, une débauche infâme dont il n’ait été le ministre ? […] Vous dites que pendant ces années-là vous n’en avez point tenu. […] Il n’avait pas encore amassé assez d’argent pour essayer de corrompre ses juges ; c’était la première année de sa préture. […] Quelle colonie en toute l’Italie, quelle ville municipale jouit d’exemptions assez considérables pour avoir jamais obtenu, pendant ces dernières années, autant d’affranchissements en tout genre que les Mamertins en ont reçu pendant les trois années de votre gouvernement ? […] Eubulide, ce vieillard accablé d’années, ne s’est point exposé aux incommodités d’un si long voyage pour recouvrer quelque chose de ses biens.
Appliqué, pendant vingt années, aux fonctions de l’instruction publique, j’ai été à portée de les observer de près, de mesurer leurs forces, de sentir ce qui leur convient : c’est cette connaissance, que l’expérience seule peut donner, qui m’a déterminé à composer des livres élémentaires.
Ainsi, Malherbe employait des années entières à la composition et à la correction d’un morceau lyrique ; La Fontaine, dont le style paraît si facile, ne composait en prose ou en vers qu’avec beaucoup de travail, puisque telle de ses fables n’a que deux vers communs avec la première ébauche ; Bossuet corrigeait avec beaucoup de soin ses ouvrages, comme le prouvent ses manuscrits ; Buffon attendait des heures entières le mot nécessaire à sa période et à sa pensée, et il fit recopier onze fois un de ses ouvrages en y introduisant toujours d’heureux changements. […] Comment faut-il rédiger une lettre de bonne année ? Les lettres de nouvelle année se rapportent aux lettres de félicitation. […] Le mieux est de souhaiter simplement et brièvement aux personnes que l’on cultive une heureuse année, et de leur demander la continuation de leurs bontés. […] Fléchier écrivait dans les termes suivants à Mme de Caumartin : Je vous souhaite, à ce renouvellement d’année, Madame, tout ce qui peut contribuer à votre satisfaction et à votre repos.
Tantôt la partie est prise pour le tout : La tête, pour l’homme entier, J’ignore le destin d’une tête si chère ; on paye tant par tête ; le toit, le seuil, le foyer, le feu lui-même, pour la maison : ce village compte tant de feux ; la Porte, pour l’empire ottoman, expression qui se rattache aussi à la métonymie ; cent voiles, pour cent vaisseaux ; un fleuve ou une ville, pour un royaume et ses habitants, La Seine a des Bourbons, le Tibre a des Césars ; une saison, pour toute l’année : il compte quinze printemps, etc. […] C’est en Italie et en Espagne que nos auteurs des premières années du xviie siècle l’ont puisée, je ne dis pas seulement les Théophile, les Scudéry et les Bergerac, mais Balzac, mais Corneille surtout, à qui Boileau l’a si justement reprochée, mais Racine lui-même, qui donne quelquefois dans l’hyperbole du sentiment, comme les autres dans celle de la pensée.
Qu’elles sont brillantes, en effet, les vingt premières années du gouvernement de Louis XIV ! […] On n’a pas fait, depuis bien des années, un ouvrage plus piquant et plus instructif, plus propre à être goûté par tout le monde, jeunes et vieux ; le succès a été complet ; il devait l’être.
Déjà la postérité l’a scellée de ses suffrages ; encore bien peu d’années, et ce sera une antiquité nouvelle pour les générations qui vont nous suivre. […] Chaque année, chaque mois doit suffire à son œuvre.
Le plus âgé de vous aura vu treize années : À peine, mes enfants, vos mères étaient nées, Que j’étais presque vieux. […] … Depuis toute une année, Je suis là, misérable, infirme, abandonnée… Lui, peut-être il est mort, sans amis, sans secours, Mon pauvre enfant, mon fils ! […] Une année de gouvernement, qui fut un long combat sans résultat complet ni assuré, avait suffi pour conquérir à M. […] l’année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu’elle devait revoir, Regarde ! […] ou pourquoi l’on voit des années qui n’ont ni printemps ni automne, où les fruits de l’année sèchent dans leur fleur ?
Ce n’est donc pas dans la prétendue vanité de Bossuet, qu’il faut juger les motifs de sa retraite de la chaire, et de l’oubli complet où il laissa ses sermons pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie.
— Par an, ma foi, monsieur, Dit avec un ton de rieur Le gaillard1 savetier, ce n’est point ma manière De compter de la sorte ; et je n’entasse guère Un jour sur l’autre : il suffit qu’à la fin J’attrappe le bout de l’année ; Chaque jour amène son pain. […] Voir mes champs non ingrats, fertiles chaque année ; Avoir toujours bon feu dedans ma cheminée ; Haranguer rarement, n’avoir aucun procès, L’esprit bien en repos ; ne faire point d’excès ; Être en bonne santé, le corps net et agile ; Sage simplicité ; tenir table facile, Sans art de cuisinier ; et encore je voudroi Des amis, ni plus grands ni plus petits que moi ; ……………… Le sommeil gracieux, rendant courtes les nuits ; Vouloir tant seulement être ce que je suis ; Ne souhaiter la mort, et moins encor la craindre : Je ne te saurois mieux tous mes souhaits dépeindre, Que si jouir de tout n’est pas en mon pouvoir, J’en prends ce que je puis, ne pouvant tout avoir. […] qu’il sera charmant de nous retrouver tous ensembles après tant d’années d’absence et pour moi d’isolement ! […] Le vieillard qui plante me plaît mieux que le vieillard qui bâtit, celui, par exemple, que La Bruyère peint sous ces traits : « N*** est moins affaibli par l’âge que par la maladie, car il ne passe point soixante-huit ans ; mais il a la goutte, et il est sujet à une colique néphrétique ; il a le visage décharné, le teint verdâtre, et qui menace ruine : il fait marner sa terre, et il compte que de quinze ans entiers il ne sera obligé de la fumer ; il plante un jeune bois, et il espère qu’en moins de vingt années il lui donnera un beau couvret.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Rabelais 1483-1553 [Notice] Né la même année que Luther, sur les bords de la Loire, en Touraine, près de Chinon, dans la métairie de la Devinière, fils d’un apothicaire suivant les uns, d’un cabaretier suivant les autres, François Rabelais ne devait point oublier le voisinage de la Dive bouteille, et des joyeux buveurs dont les chants l’éveillèrent au berceau. […] Quelque temps après, vers 1530, l’année même où Louis Berquin fut brûlé en place de Grève, il étudiait la médecine à Montpellier, et apprenait à y connaître de près les bons tours de ces étudiants qu’il représentera au vif sous les traits de Panurge.
Œuvre de talent, de science et de volonté courageusement soutenue pendant vingt-cinq années d’études, ce beau travail est un exemple considérable dans un temps qui se plaît à l’improvisation et à la fantaisie, ou répugne à la discipline comme à une servitude. […] Il ne faut qu’un moment à la sagacité pour tout apercevoir ; il faut des années à l’exactitude pour tout exprimer.
Une dame de ses clientes avait, d’après le conseil de Le Normant, placé une somme de vingt mille livres sur une personne qui, quelques années après, devint insolvable.
Le défaut des connaissances que nous avons négligé d’acquérir dans nos premières années, ne se répare jamais parfaitement.
Athalie, qui depuis plusieurs années s’est emparée de la couronne, demande au grand prêtre cet enfant contre lequel elle conçoit d’ailleurs quelques soupçons. […] Il y avait plusieurs années que la scène tragique avait perdu Racine lorsque Crébillon y parut. […] Molière ne fut donc pas le premier à tracer la carrière : il n’y entra pas même seul, puisque la même année 1635 qu’il donna au théâtre de Lyon l’Étourdi, sa première pièce, on donnait au théâtre des Paris les Rivales de Quinault.
Mais il faut savoir, et Pline nous l’apprend lui-même, que le discours réellement prononcé en présence du prince, n’était qu’un simple remerciement très court, adapté au lieu et à la circonstance : ce ne fut qu’au bout de quelques années qu’il le publia tel qu’il nous est parvenu.
., un sillon de feu, l’enfance du monde, le poids des années, la faux du Temps. […] : Périclès dit, en parlant de la jeunesse athénienne qui avait péri dans les combats : L’année a été dépouillée de son printemps. […] Elle consiste à prendre : 1° La partie pour le tout et réciproquement, comme : Le foyer rustique, pour la maison rustique ; Dix hivers, dix printemps, pour dix années ; Une tête chère, pour une personne chérie ; Le seuil, pour la maison ; Cent voiles, pour cent vaisseaux ; La Seine, pour la France (ce qui est aussi une métonymie) ; Un castor, pour un chapeau fait de poils de castor. […] Telle est la rapidité des années.
Or Théophraste passait pour le plus pur et le plus châtié des écrivains attiques de son temps, et il habitait la ville depuis une quarantaine d’années. […] Il caresse ses auditeurs, il flatte leur orgueil national, il compare la patrie qui pleure ses jeunes guerriers à l’année qui a perdu son printemps, il dit que ceux-ci sont immortels comme les dieux : Car nous ne voyons pas les dieux en leur essence ; mais par les honneurs qu’on leur fait, et par les grands biens dont ils jouissent nous conjecturons qu’ils sont immortels, et les mesmes choses sont en ceulx qui meurent pour la défense de leur païs. […] Soit, j’en payerai seul les frais, mais seul aussi j’aurai le droit d’y faire inscrire mon nom. » — Il ne craint pas même de leur infliger de rudes leçons, sachant bien que les peuples sont comme les enfants, qui n’obéissent pas volontiers, si un peu de crainte ne se trouve mêlée à l’amour qu’on leur inspire : « — Quand j’ay fidèlement et bien administré la charge que vous m’aviez commise, j’en ai receu de vous oultrage, honte et villannie, et maintenant que j’ay fait semblant de ne veoir point beaucoup de larcins et de pilleries que l’on commet en vos finances, vous me tenez pour homme de bien et bon citoïen ; mais je vous dis et vous déclare que j’ay plus de honte de l’honneur que vous me faittes maintenant que je n’eus de l’amende en laquelle vous me condamnastes l’année passée. » Et ne croyez pas que, pour être la simple expression du bon sens pratique, le langage de ces grands hommes d’État manque de véhémence et de couleur. […] Vous connaissez cette belle revendication du droit contre la force victorieuse ; elle s’appelle le Discours de la Couronne, Plusieurs années après la défaite des Grecs à Chéronée, pendant qu’Alexandre était en Asie, Eschine, sur un misérable prétexte, intenta un procès à son rival politique.
On fait bien faire aux jeunes gens, dans nos collèges, de mauvais vers latins pendant plusieurs années.
Il lutta du moins contre les violents, jusqu’au jour où, se sentant aussi impuissant à faire le bien qu’à entraver le mal, il rendit avec dignité ces sceaux tenus huit années avec courage, entre les ambitieuses convoitises de partis également fanatiques.
Martin Pinchesne, selon Tallement ; ce neveu publia les œuvres de Voiture quelques années plus tard.
Cet ouvrage, publié il y a quelques années sans nom d’auteur, et vaguement attribué à un ancien professeur de la Flèche 1, reçut du public un accueil assez favorable pour m’engager à le revoir avec cette inflexible sévérité qui ne se pardonne que les fautes nécessairement échappées à la faiblesse des lumières ou à l’insuffisance des moyens.
Elle avait alors une dizaine d’années.
Un tel sort n’est sans doute pas à craindre pour le pays qui conserve l’amour des nobles études ; qui, après s’être mis à la tête de la civilisation intellectuelle, de l’Europe, sait toujours s’y maintenir ; qui a vu depuis cinquante années les grands talents au service des grandes affaires, et qui promet à l’esprit la gloire comme autrefois, et plus qu’autrefois le gouvernement de l’État.
La sérénité Je serais surpris, monsieur, si le cours des années, et les enseignements de la vie ne produisaient pas sur vous le même effet que j’ai éprouvé.
Tous les moments qu’ils avaient de libres, ils les passaient dans leur chère bibliothèque, dans ce petit sanctuaire où l’on n’était pas admis sans difficulté, et où je suis entré une seule fois, il y a déjà bien des années, Dieu sait avec quel respect !
Quelques établissements ne consacrent que deux années à la littérature, et ne peuvent par conséquent s’occuper de l’étude de la poésie.
En vain j’ai cherché le reste des années qui m’étaient comptées, et je me suis dit : Je ne verrai plus le Seigneur dans la terre des vivants, je ne verrai plus l’homme mon semblable, ni l’habitant de la terre du repos. […] J’ai vu mes tristes journées Décliner vers leur penchant : Au midi de mes années Je touchais à mon couchant.
Ésope expliqua cette énigme, en disant que le temple est le monde ; la colonne, l’année ; que les villes sont les mois, et les arcs-boutants, les jours, autour desquels se promènent alternativement le jour et la nuit. […] Mais votre destinée Ne vous permet d’aimer qu’à la saison des fleurs ; Et quand elle a passé, vous la cherchez ailleurs Afin d’aimer toute l’année.