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2. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Loi chrétienne, loi souverainement raisonnable. […] Loi chrétienne, loi souverainement aimable. […] Parce que c’est une loi de grâce. 2º. Parce que c’est une loi de charité, etc. […] Selon ces trois qualités, il a donné aux hommes trois lois : une loi d’autorité comme à des esclaves ; une loi d’espérance comme à des mercenaires, et une loi d’amour comme à des enfants.

3. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

« Le principal mérite de l’Esprit des lois , a dit Voltaire, est l’amour des lois qui règne dans cet ouvrage ; et cet amour des lois est fondé sur l’amour du genre humain. » Il mourut épuisé par ses immenses travaux. […] Car il est clair que dans une monarchie, où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait exécuter les lois sent qu’il y est soumis lui-même et qu’il en portera le poids. […] L’Esprit des Lois. […] Ce passage devait figurer en tête de l’Esprit des lois. […] Voltaire, dans ses lettres, a jugé ainsi l’Esprit des lois.

4. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre premier. Objet du genre judiciaire. »

La loi et la coutume présentent sans cesse et de toutes parts des limites qu’il n’est ni permis ni possible de franchir : l’imagination est sans cesse arrêtée dans son vol ; et l’avocat ne peut jamais perdre de vue la ligne, l’équerre et le compas : son devoir principal est d’en faire constamment un emploi judicieux. […] La loi n’était pas pour eux un objet aussi strictement sévère que pour nous ; et du temps de Démosthène et de Cicéron, les lois municipales étaient simples, générales, et surtout en petit nombre. […] Il y avait chez les Romains une classe d’hommes appelés Pragmatici, qui se chargeaient de donner à l’orateur tous les renseignements nécessaires sur la loi intéressée dans la cause qu’il entreprenait de défendre. […] Aujourd’hui la réputation et les succès de l’avocat dépendent absolument d’une connaissance profonde et raisonnée des lois et de sa profession. Quel que soit son talent, comme orateur, il trouvera peu de clients disposés à lui confier leurs intérêts, si l’on ne lui suppose qu’une connaissance superficielle des lois.

5. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

Cicéron en fournit un bel exemple dans sa seconde oraison sur la loi agraire, contre Rullus. […] Loi souverainement raisonnable, première partie ; loi souverainement aimable, deuxième partie. […] L’orateur va maintenant la poursuivre : il prouvera la première partie en montrant que la loi chrétienne est une loi sainte et parfaite, et ensuite que c’est une loi modérée ; il prouvera la seconde en montrant que c’est d’abord une loi de grâce, et en second lieu une loi de charité et d’amour. […] loi Porcia ! loi de Sempronius !

6. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

mais, dès que vous entrez dans le règne animal, la loi prend tout à coup une épouvantable évidence. […] Mais cette loi s’arrêtera-t-elle à l’homme ? […] Le sang des animaux ne lui suffit pas, ni même celui des coupables versé par le glaive des lois. […] Ainsi s’accomplit sans cesse, depuis le ciron jusqu’à l’homme, la grande loi de la destruction violente des êtres vivants. […] Ce qu’elle propose est à l’instant même mis en discussion par l’humanité tout entière ; ce qu’elle conclut fait loi.

7. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

Il ne publia qu’à soixante ans l’Esprit des lois (1748), dont vingt-deux éditions traduites dans toutes les langues s’épuisèrent en dix-huit mois. […] S’il n’a pas assez de suite et de méthode, si l’on a pu dire qu’il faisait de l’esprit sur les lois, cependant il découvre les principaux ressorts des sociétés ; il forme des vœux généreux de justice et d’humanité ; il allume des flambeaux qui ne s’éteindront plus. […] Tibère se saisit de cette loi, et l’appliqua non pas aux cas pour lesquels elle avait été faite, mais à tout ce qui put servir sa haine ou ses défiances. […] Cette loi datait de la République. […] Ce latinisme signifie : étaient les cas prévus par la loi.

8. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Retz, 1614-1679 » pp. 38-42

Les monarchies les plus établies et les monarques les plus autorisés ne se soutiennent que par l’assemblage des armes et des lois, et cet assemblage est si nécessaire que les unes ne se peuvent maintenir sans les autres. Les lois désarmées tombent dans le mépris ; les armes qui ne sont pas modérées par les lois tombent bientôt dans l’anarchie. La république romaine avait été anéantie par Jules César ; la puissance dévolue par la force des armes à ses successeurs subsista autant de temps qu’ils purent eux-mêmes conserver l’autorité des lois. Aussitôt qu’elles perdirent leurs forces, celle des empereurs s’évanouit, et elle s’évanouit par le moyen de ceux mêmes qui, s’étant rendus maîtres de leur sceau et de leurs armes par la faveur qu’ils avaient auprès d’eux, convertirent en leur propre substance celle de leurs maîtres, dont ils firent leur proie, à l’abri de ces lois anéanties. […] Il convient aussi d’observer que les maires du palais et les comtes de Paris se placèrent dans le trône des rois à la faveur des moyens qui leur avaient servi à s’insinuer dans leur esprit, c’est-à-dire par l’affaiblissement et par le changement des lois de l’État.

9. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre V. Beautés oratoires. »

Chef de la religion et des armées, dépositaire et organe de toutes les lois, Moïse a su prendre tous les tons et remplir tous les devoirs que lui imposaient ces fonctions diverses ; mais il ne s’agit ici que de l’orateur. […] Nous nous arrêterons au discours fameux, où l’orateur expose aux Israélites ce qu’ils ont à espérer de leur fidélité à la loi, et ce qu’ils doivent redouter de l’infraction de cette même loi. […] « Si, dociles à la voix du Seigneur, vous observez fidèlement les lois que je vous ai dictées de sa part, sa bonté toute-puissante vous élèvera au-dessus de tous les peuples de la terre. […] Si vous marchez constamment dans le sentier de la loi divine, le Seigneur fera de vous un peuple saint, un peuple à part : il vous l’a juré, et sa parole est inviolable. […] » Mais si, sourds à la voix de votre Dieu, rebelles à ses lois et parjures à vos serments, vous violez ses commandements, la malédiction du ciel vous poursuivra, vous atteindra partout, vous frappera dans tout ce qui vous est cher.

10. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre II. Défense de Fouquet, par Pélisson. »

« Votre majesté, sire, vient de donner au monde un siècle nouveau (et cela était vrai sous tous les rapports), où ses exemples plus que ses lois même et que ses châtiments commencent à nous changer. […] Nous n’étions pas nés dans la république de Platon, ni même sous les premières lois d’Athènes, écrites de sang, ni sous celles de Lacédémone, où l’argent et la politesse étaient un crime ; mais dans la corruption des temps, dans le luxe inséparable de la prospérité des états, dans l’indulgence française, dans la plus douce des monarchies, non seulement pleine de liberté, mais de licence. […] Il n’est pas jusqu’aux lois, sire, qui tout insensibles et tout inexorables qu’elles sont de leur nature, ne se réjouissent, lorsque ne pouvant se fléchir elles-mêmes, elles se sentent fléchir d’une main toute-puissante, telle que celle de votre majesté, etc. » Cette image des lois personnifiées et le sentiment que leur prête ici l’orateur, ont quelque chose de sublime, et qui rentre essentiellement dans la manière antique. […] L’avenir, sire, peut être prévu, réglé par de bonnes lois : qui oserait encore manquer à son devoir quand le prince fait si dignement le sien ?

11. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

L’histoire est chez lui une science et un art : une science, car il donne un sens aux faits, il en cherche les lois, il les explique par leurs causes ; il en surprend le secret dans les intentions des acteurs, dans les passions, les intérêts, et les caractères. […] Se servir de l’esprit de son temps pour connaître celui des autres siècles ; unir la fermeté des jugements à la fidélité des peintures ; dérouler la suite des événements en remontant à leurs causes ; montrer toute faute suivie d’un châtiment, toute exagération provoquant un retour ; assigner, dans l’accomplissement des faits, la part des volontés particulières qui attestent la liberté morale de l’homme, et l’action des lois générales de l’humanité vers des fins supérieures sous la direction cachée de la Providence : telle est aujourd’hui sa mission. […] En effet, les événements essentiels à connaître éclatent avec évidence, s’accomplissent avec suite, et, transportant jusqu’à l’historien qui sait les interroger et les comprendre, les idées, les sentiments, les besoins d’une époque, lui font découvrir la raison de leur existence et la loi de leur succession. […] N’est-ce pas d’ailleurs grâce à cette culture non interrompue que la France a occupé un si haut rang parmi les États1, a entraîné les autres nations à la suite de ses idées ou de ses entreprises, a produit sans relâche comme sans fatigue tant de brillants génies qui, après lui avoir donné la gloire élevée des lettres et les beaux plaisirs des arts, lui ont encore procuré le solide avantage des lois ? […] Ainsi les pays se rapprochent, les esprits s’unissent, les pensées s’échangent, et, vainqueur de la nature, l’homme, reportant ses regards de sa demeure sur lui-même, aspire à découvrir, par l’observation et par l’histoire, les lois même de l’humanité.

12. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre II. Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. »

Avant d’avoir reçu cette sanction, il portait provisoirement le nom de προϐούλευμα, et n’avait force de loi que pendant un an. […] On s’y prenait de la même manière dans les délibérations sur une loi à porter, ou dans les décisions judiciaires. […] qu’attendez-vous de plus nouveau, de plus étrange, que de voir le Macédonien subjuguer Athènes, et faire la loi à la Grèce ? […] Est-ce parce que la loi Porcia le défend ? Mais d’autres lois portent qu’on ne fera point mourir les citoyens condamnés, et qu’on leur permettra de vivre dans l’exil.

13. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. B. Rousseau. (1671-1741.) » pp. 254-266

Soutiens ma foi chancelante, Dieu puissant ; inspire-moi Cette crainte vigilante Qui fait pratiquer ta loi. Loi sainte, loi désirable, Ta richesse est préférable A la richesse de l’or ; Et ta douceur est pareille Au miel dont la jeune abeille Compose son cher trésor. […] Non, non ; tout doit franchir ce terrible passage6 : Le riche et l’indigent, l’imprudent et le sage, Sujets à même loi, subissent même sort1. […] Les hommes, éblouis de leurs honneurs frivoles, Et de leurs vains flatteurs écoutant les paroles, Ont de ces vérités perdu le souvenir : Pareils aux animaux farouches et stupides, Les lois de leur instinct sont leurs uniques guides, Et pour eux le présent paraît sans avenir3. […]         Tout reconnaît sa loi suprême ;         Lui seul ne connaît point de lois.

14. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie —  Lamennais, 1782-1854 » pp. 455-468

Lorsqu’on vient annoncer la vérité aux hommes, les presser d’obéir à la loi de l’amour, qui ordonne de renoncer à soi pour se fondre en autrui, et y retrouver une vie plus puissante et plus abondante, on rencontre d’abord toutes les passions humaines, qui se soulèvent contre cette loi et la repoussent violemment. […] Aimer Dieu, aimer le prochain, n’est-ce pas toute la Loi ? […] Les Juifs feront la loi aux Romains : ils recevront dans leurs États des lois étrangères qui y seront plus fortes que les leurs propres ; ils verront sans jalousie un empire s’élever au milieu de leur empire, des lois au-dessus de leurs ; un empire s’élever au-dessus du leur, non pour le détruire, mais au contraire pour l’affermir. […] « Qu’on ne dise pas : Le salut du peuple est la suprême loi. La suprême loi, c’est la justice.

15. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre premier. Apologie de Socrate par Platon. »

Alors s’ouvre entre eux la grande question s’il est permis de désobéir aux lois pour éviter la mort. C’est là que Socrate, élevé au-dessus de lui-même, et par l’importance de l’objet, et par la grandeur des idées quelle lui suggère, personnifie tout à coup les lois, et les introduit elles-mêmes sur la scène. […] Ne vois-tu pas que tu anéantis, autant qu’il est en toi, et les lois et la patrie ? […] De ces motifs généraux, les lois personnifiées passent à des considérations particulières à Socrate. […] Socrate, crois en ces lois qui t’ont élevé, qui t’ont nourri ; et ne préfère à la justice ni tes fils, ni ta vie, ni rien au monde. — Ce n’est pas nous qui te condamnons, c’est la perversité des hommes qui te poursuit.

16. (1867) Rhétorique nouvelle « Deuxième partie. L’éloquence du barreau » pp. 146-

Nous l’avons vue en Grèce, enchaînée par des lois sévères, concentrer toutes ses forces dans la dialectique. […] Sa religion est toute dans les cérémonies ; son respect de la loi dans la stricte observation du texte ; sa philosophie dans la morale. […] Le peuple suit au temple l’illustre aristocrate, et, en le dispensant de rendre ses comptes, semble le mettre au-dessus des lois. […] Allez, Rome n’a pas besoin de beaux avocats et de phrases élégantes, mais de braves soldats et de lois sages et utiles. […] Il apprend dans ce voyage l’astronomie, la géométrie, la théogonie hellénique, le droit athénien, toutes les lois de la Grèce.

17. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Je veux parler de la loi particulière et de la loi commune. La loi particulière est celle que chaque collection d’hommes détermine par rapport à ses membres, et ces sortes de lois se divisent en : loi non écrite et en loi écrite. […] Enfin, qu’il est plus honnête d’invoquer et d’exécuter les lois non écrites que les lois écrites. […] Il faut voir si la loi n’est pas en contradiction avec telle autre loi généralement approuvée, ou encore avec elle-même ; ainsi, une loi porte que les conventions tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites, et une autre interdit les conventions contraires à la loi. […] Les conventions ne donnent pas de l’autorité à la loi, mais les lois en donnent à une convention légale, et, en général, la loi elle-même est une convention ; si bien que celui qui désavouerait, ou annulerait une convention, annulerait les lois.

18. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre IV. Analyse et Extraits du plaidoyer de Cicéron pour Sextius. »

Dix mois environ après le retour de Cicéron dans sa patrie, la faction de Clodius accusa Sextius de violence publique, d’après la loi Lutatia. […] Il s’échappe enfin à la faveur des ténèbres, et sauve par la fuite une vie que la faiblesse des lois et des juges n’avait pu protéger. […] Alors s’établit, pour l’utilitè de tous, ce que nous appelons la chose publique ; alors il se forma des associations d’hommes, qui furent nommées des cités ; alors on bâtit l’une près de l’autre des maisons que l’on appela des villes, qui, entourées de murs, reconnurent des lois et un culte religieux. Or, rien ne marque mieux la différence entre notre vie actuelle civilisée et la vie sauvage des premiers hommes que la loi et la violence. […] il faut nécessairement que la loi règne, c’est-à-dire, les tribunaux qui maintiennent la loi ».

19. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Montesquieu. (1689-1755.) » pp. 130-139

Après un livre frivole, où des parties sérieuses portaient l’empreinte des on génie, il s’est immortalisé par plusieurs productions, entre lesquelles se distingue l’Esprit des Lois. […] Mais ce joug vous paraît trop dur : vous aimez mieux être soumis à un prince, et obéir à ses lois moins rigides que vos mœurs. […] Il ne laissa pas seulement aux peuples vaincus leurs mœurs : il leur laissa encore leurs lois civiles, et souvent même les rois et les gouverneurs qu’il avait trouvés. […] Esprit des lois 1, X, 13 et 14. […] Il épousa, suivant la loi des Perses, qui permettait d’avoir plusieurs femmes, Statire, fille de Darius, et Roxane, fille d’un satrape.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Ponsard 1814-1868 » pp. 583-600

Son audace s’accroît du peu de résistance ; Rome, trop tôt sauvée, a perdu sa constance, Et, façonnée aux lois, n’a même plus au cœur D’un peuple impolicé6 la sauvage vigueur. […] substituer, pour le commun bonheur, Les lois de la morale aux lois d’un faux honneur, La raison éclairée au sombre fanatisme, Le devoir au calcul, l’amour à l’égoïsme, Développer l’essor des instincts généreux, Ne pas souffrir qu’en France il soit un malheureux, Fonder l’égalité, ce beau rêve du juste, En faisant respecter ce qui doit être auguste, Ce n’est pas là, Danton, l’effet d’un coup de main : C’est un travail immense et le chef-d’œuvre humain, Et la probité seule, alliée au génie, Peut des mœurs et des lois créer cette harmonie1. […] On foule aux pieds la loi qui n’a pas pour tutelle Le dogme d’un Dieu juste et d’une âme immortelle. […] chapeau bas, sans-culottes, Et saluez la loi, non les individus ; Car ce n’est qu’à la loi que ces respects sont dus. […] Il faut que les hommes obéissent au devoir et à la loi, ou à la force et à un maître.

21. (1875) Les auteurs grecs expliqués… Aristote, Poétique « Commentaire sur les extraits des problèmes » pp. -144

Platon, Lois, VII, p.812, D. […] Platon, Lois, II, p. 669. […] xxviii. — Plutarque explique le sens de νόμος par la sévérité même des lois qui présidaient à ce genre de composition (De la Musique, chap vii). […] Cicéron, dans son enfance, apprenait aussi par cœur les lois des xii Tables, ut necessarium carmen, ce qui ne veut pas dire qu’elles étaient en vers (Des Lois, II, 23).

22. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

On ne croit point possible qu’en cette condition, la raison, loi de l’intelligence, et la conscience, loi de la morale, aient pu subsister et se développer. […] La conscience humaine reçut, comme incontestables axiomes, des lois et des devoirs que, depuis tant de siècles, elle n’avait pas su trouver elle-même. Ce n’est pas à dire pour cela que l’application de ces lois ait pu être soudaine et facile. […] La fraternité et la charité ne peuvent devenir la loi de l’État ; elles cesseraient d’être des vertus. […] Les jeunes gens sont portés à rougir, car ils pensent qu’il n’y a de beau que ce que la loi leur apprend à regarder comme tel.

23. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

La loi prescrivait aux avocats de se renfermer exactement dans la discussion du fait, et s’ils s’en écartaient, un huissier était chargé de les interrompre et les faire rentrer dans leur sujet. […] S’il s’agit du fait, la question est de savoir s’il est, ce qu’il est, quel il est relativement à la loi. […] Mais il faut consulter avant tout les lois de l’euphonie. […] Dans la poésie la phrase est cadencée, et ses membres proportionnés entre eux, sont soumis aux lois de la mesure ; c’est là ce qui constitue ce qu’ on appelle le rhythme. […] Mais rien n’est respecté, ni rhythme, ni lois poétiques.

24. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

Mais il nous reste de Cicéron plusieurs morceaux oratoires célèbres, dans le genre du panégyrique : ce sont les éloges de Pompée, dans le discours pour la loi Manilia, et celui de César, dans le remerciement que lui adresse l’orateur, au sujet du rappel de Marcellus. […] Le tribun Manilius avait porté une loi pour choisir Pompée, qui terminait alors la guerre contre les pirates. D’illustres personnages s’opposaient à la loi du tribun : Cicéron, alors préteur, monte, pour la première fois, à la tribune aux harangues, pour appuyer la loi Manilia, et faire donner à Pompée le commandement de la guerre contre Mithridate. […] Nous le demanderons maintenant à ceux qui ont fait à Cicéron un crime des louanges données à César : n’est-ce pas là le langage d’un homme également sensible aux vertus de César et aux intérêts de la patrie, et qui rend justice à l’un, mais qui aime l’autre ; qui, en louant l’usurpateur de l’usage qu’il fait de sa puissance, l’avertit que son premier devoir est de la soumettre aux lois ? […] C’est à vous à rappeler la confiance, à rétablir la justice, à réprimer la licence, à favoriser la population : c’est à vous à raffermir, par des lois sévères, toutes les parties du corps politique ébranlées.

25. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Si c’est votre ami qui s’est rendu coupable, ne le défendez pas, livrez-le, dans son intérêt, à la vindicte des lois. […] L’unité est la loi de toute composition. […] Unité dans la conception, variété dans l’exécution, c’est la loi de la nature, c’est la loi de toutes les œuvres humaines. […] Un combat devient un juge qui tient dans ses mains le sort de deux peuples ; la loi une mère qui rappelle au devoir ses fils égarés. […] … — Qui a porté la loi ?

26. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Les lois relatives au supplice des citoyens romains ? […] quel est ce monstre dont, en vertu des lois, je poursuis le châtiment ? […] Le furieux Théomnaste, au contraire, répliqua que nos lois ne le regardaient point. […] La raison de son refus est facile à deviner : il vous dira qu’il a fait une loi en faveur des alliés, et qu’il vous a établis les conservateurs, les défenseurs de cette loi. […] lois de Porcius et de Sempronius !

27. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Mignet Né en 1796 » pp. 261-264

Il donne un sens aux faits, il en cherche les lois, il les explique par leurs causes ; il en surprend le secret dans les intentions des acteurs, dans les passions, les intérêts et les caractères. […] C’est par là, en effet, qu’elle montre les fautes suivies de leurs inévitables châtiments, les desseins longuement préparés et sagement accomplis, couronnés de succès infaillibles ; c’est par là qu’elle élève l’âme au récit des choses mémorables, qu’elle fait servir les grands hommes à en former d’autres, qu’elle communique aux générations vivantes l’expérience acquise aux dépens des générations éteintes, qu’elle expose dans ce qui arrive la part de la fortune et celle de l’homme, c’est-à-dire l’action des lois générales et les limites des volontés particulières ; en un mot, monsieur, c’est par là que, devenue, comme vous le désirez, une science avec une méthode exacte et un but moral, elle peut avoir la haute ambition d’expliquer la conduite des peuples et d’éclairer la marche du genre humain 1. […] N’est-ce pas d’ailleurs grâce à cette culture non interrompue que la France a occupé un si haut rang parmi les États2, a entraîné les autres nations à la suite de ses idées ou de ses entreprises, a produit sans relâche comme sans fatigue tant de brillants génies qui, après lui avoir donné la gloire élevée des lettres et les beaux plaisirs des arts, lui ont encore procuré le solide avantage des lois ? […] Ainsi les pays se rapprochent, les esprits s’unissent, les pensées s’échangent, et, vainqueur de la nature, l’homme, reportant ses regards de sa demeure sur lui-même, aspire à découvrir, par l’observation et par l’histoire, les lois mêmes de l’humanité.

28. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Malherbe 1555-1628 » pp. 302-309

Prophétie du dieu de seine Stances 1630 Va-t’en1 à la malheure2, excrément de la terre3, Monstre qui dans la paix fais les maux de la guerre,   Et dont l’orgueil ne connaît point de lois ; En quelque haut dessein que ton esprit s’égare, Tes jours sont à leur fin, ta chute se prépare,   Regarde-moi pour la dernière fois. […] Mais, ô loi rigoureuse à la race des hommes ! […] Tout reconnut ses lois : et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. […] Malherbe aime ces formes d’imprécation ; je les retrouve encore dans cet autre fragment : Allez à la malheure, allez, âmes tragiques, Qui fondez votre gloire aux misères publiques,   Et dont l’orgueil ne connaît point de lois. […] Un point, c’est-à-dire une loi de nature.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

. — De 1669 à 1677, il laisse reposer ses armes, et maître du champ de bataille, formule dans l’Art poétique (1674), sous la dictée d’Horace, dont il n’a pas la grâce, ces lois éternelles du goût, qui doivent être la conscience de tout écrivain. […] Sans cesse feuilletant les lois et la coutume5, Pour consumer autrui, le monstre se consume ; Et, dévorant maisons, palais, châteaux entiers, Rend pour des monceaux d’or de vains tas de papier. […] Durant les premiers ans du Parnasse françois, Le caprice tout seul faisait toutes les lois. […] Tout reconnut ses lois, et ce guide fidèle Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle. […] Coutume : elle avait force de loi avant 89.

30. (1872) Recueil de compositions françaises pour préparer au discours latin les candidats au baccalauréat ès-lettres. Première série

Il obtiendra les honneurs du triomphe avant l’âge fixé par les lois ! […] Il faut changer les goûts et les habitudes de toute une nation ; il faut lui donner de nouvelles lois. […] N’est-il pas juste de subir les lois qu’on a portées contre les autres ? […] Notre victoire sera la gardienne de la liberté et des lois. […] Paroles de Tibérius Gracchus au sujet de la loi Agraire (133 av. 

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

La loi doit régner sur les rois Sire, c’est le choix de la nation qui mit d’abord le sceptre entre les mains de vos ancêtres ; c’est elle qui les éleva sur le bouclier militaire et les proclama souverains. […] En un mot, comme la première source de leur autorité vient de nous, les rois n’en doivent faire usage que pour nous… Ce n’est donc pas le souverain, c’est la loi, sire, qui doit régner sur les peuples : vous n’en êtes que le ministre et le premier dépositaire ; c’est elle qui doit régler l’usage de l’autorité, et c’est par elle que l’autorité n’est plus un joug pour les sujets, mais une règle qui les conduit, un secours qui les protége, une vigilance paternelle qui ne s’assure leur soumission que parce qu’elle s’assure leur tendresse. Les hommes croient être libres quand ils ne sont gouvernés que par les lois ; leur soumission fait alors tout leur bonheur, parce qu’elle fait toute leur tranquillité et toute leur confiance. Les passions, les volontés injustes, les désirs excessifs et ambitieux que les princes mêlent à l’autorité, loin de l’étendre, l’affaiblissent ; ils deviennent moins puissants dès qu’ils veulent l’être plus que les lois ; ils perdent en croyant gagner : tout ce qui rend l’autorité injuste et odieuse l’énerve et la diminue1. […] Si l’on est maître de son sort, c’est la crainte du monde et de ses jugements qui en décide ; en un âge tendre, on regarde comme une loi la volonté de ceux de qui l’on tient la vie ; on n’ose produire des désirs qui contrediraient leurs desseins : on étouffe des répugnances qui deviendraient bientôt des crimes.

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