Ceux qui m’ont connu savent que dans mes conversations je ne cherchais pas trop à le paraître, et que j’avais assez le talent de prendre la langue de ceux avec lesquels je vivais. […] « Monsieur, me dit-il, j’habite ici une terre étrangère, et je n’y connais personne. […] Tant d’honneurs ne laissent pas d’être à charge : je ne me croyais pas un homme si curieux et si rare ; et, quoique j’eusse très-bonne opinion de moi, je ne me serais jamais imaginé que je dusse troubler le repos d’une grande ville où je n’étais point connu. […] Cet essai me fit connaître ce que je valais réellement. […] Il connaîtra tout à l’heure les rues d’Ispahan mieux que moi.
« Quel sera le crime de l’homme de la Compagnie (des Indes), qui, sacrifiant généreusement ses intérêts à ceux de cette Compagnie, lui laisse la totalité des appointements qu’elle lui doit, fournit les magasins de son propre argent, vend jusqu’à ses effets, jusqu’à ceux de son secrétaire, pour nourrir la colonie, et s’expose aux plus grands dangers pour établir dans les différentes administrations, une intégrité et un ordre que n’avaient jamais connus la plupart de ceux qui les dirigeaient ? […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue : vous mettrez fin à tous ces discours. […] Qui, d’ailleurs, ne connaît pas leur douceur, leur fidélité, leur inébranlable attachement ? […] Ils flattent par intérêt ; mais connaissez-vous beaucoup de flatteurs désintéressés ? […] Qui n’en connaît pas l’influence ?
Espagnols tant vantés, troupe jadis si fière, Sa mort anéantit votre vertu guerrière : Pour la première fois vous connûtes la peur. […] Suivez-moi l’un et l’autre aux remparts de Paris ; De la Ligue en marchant ramassez les débris : De Coligny vaincu surpassons le courage. » D’Aumale, en l’écoutant, pleure et frémit de rage Cet ordre qu’il déteste, il va l’exécuter : Semblable au fier lion qu’un Maure a su dompter, Qui, docile à son maître, à tout autre terrible, A la main qu’il connaît soumet sa tête horrible, Le suit d’un air affreux, le flatte en rugissant, Et paraît menacer, même en obéissant1… Des cieux en ce moment les voûtes s’entr’ouvrirent : Les mânes des Bourbons dans les airs descendirent. […] Le maître de ces lieux, le puissant Orosmane, Sait connaître, seigneur, et chérir la vertu. […] C’est le sang de vingt rois, tous chrétiens comme moi ; C’est le sang des héros, défenseurs de ma loi ; C’est le sang des martyrs… O fille encor trop chère, Connais-tu ton destin ? […] Une publication fort intéressante, qui contribue à nous faire bien connaître ces braves soldats et leur chef, est le recueil des Lettres missives de Henri IV.
L’œil s’exerce à connaître l’étendue et la distance dans les corps, l’alliance et les contrastes dans les couleurs ; l’oreille, à distinguer le plus ou moins d’éloignement, d’intensité, d’harmonie ou de discordance des sons ; le goût et le tact, à apprécier la nature et les degrés de la saveur, l’aspérité ou le mœlleux des surfaces ; tout le monde convient qu’il faut longtemps regarder pour voir, et écouter pour entendre. […] « Ce n’est point aux traités de rhétorique, dit Quintilien, qu’on doit l’invention des arguments ; ils ont tous été connus avant les règles : la rhétorique n’est qu’un recueil d’observations faites sur ce qui existait déjà ; et la preuve, c’est que les rhéteurs ne se servent que d’exemples plus vieux que leurs traités, et empruntés aux orateurs, sans rien dire de nouveau et qui n’ait été pratiqué avant eux. […] Jusqu’après la guerre du Péloponèse, la Grèce ne connut et n’employa guère que la parole pour produire et répandre au dehors les productions de l’intelligence. […] Ils revinrent donc à l’étymologie, fondirent l’art de bien écrire dans l’art de bien dire, et considérèrent connue code unique et universel du style les préceptes de l’éloquence.
Voilà, monsieur, comme la postérité parlera de votre illustre frère ; voilà une partie des excellentes qualités qui l’ont fait connaître à toute l’Europe. […] Thomas Corneille, auteur estimable, connu surtout par ses tragédies, entre lesquelles Timocrate, Ariane et le comte d’Essex ont eu beaucoup de réputation. — Quant à Pierre Corneille, « la France, dit Voltaire, lui donna le surnom de Grand non-seulement pour le distinguer de son frère, mais du reste des hommes ». […] Bien plus, il finit par connaître la détresse, et l’argent lui manqua tout à fait dans sa dernière maladie. […] Louis XIV écrivait au comte de Coligny, après la bataille de Saint-Gothard, 1664 : « Je désire que vous témoigniez aux officiers et soldats qui se sont distingués le gré que je leur sais, les assurant que je connais le mérite de leurs services et qu’ils ne doivent pas douter que je n’en garde le souvenir. » Et dans une autre lettre adressée au duc de Beaufort, qui venait de vaincre les corsaires algériens, 1665, il disait encore : « Je veux savoir si le capitaine des Lauriers a laissé femme et enfants, pour les gratifier, étant bien aise que l’on voie que ceux qui meurent en me servant vivent toujours dans mon souvenir. » 1.
Mais, sans tes clartés sacrées, Qui peut connaître, Seigneur, Les faiblesses égarées Dans les replis de son cœur ? […] J’irai puiser sur ta trace Dans les sources de ta grâce : Et, de ses eaux abreuvé, Ma gloire fera connaître Que le Dieu qui m’a fait naître Est le Dieu qui m’a sauvé. […] Tout reconnaît sa loi suprême ; Lui seul ne connaît point de lois. […] Flore vient rétablir sa cour ; L’alcyon fuit devant Eole, Eole le fuit à son tour : Mais sitôt que l’amour s’envole, Il ne connaît plus de retour1.
Un livre dont l’importance est une fois hors de doute, n’est jamais connu à une première lecture ; il ne l’est que bien imparfaitement à une seconde, et ce n’est guère qu’à la troisième que l’on voit bien clair dans la pensée de l’auteur, et qu’on peut, d’un coup d’œil sûr, saisir le plan, la marche, le but, l’ensemble de son œuvre, découvrir l’enchaînement, la suite et la progression des pensées et des sentiments, et constater l’accord des expressions avec les idées. […] La définition, telle que nous l’entendons ici, consiste non pas à expliquer sèchement la nature de l’objet, mais à faire connaître d’une manière frappante et pleine d’intérêt, ses qualités essentielles et distinctives, surtout celles qui tendent plus directement au but que se propose l’écrivain. […] Faites connaître l’amplification par l’énumération des parties. […] Quant à l’expolition, elle consiste à insister de plusieurs manières sur la même idée, pour la travailler, l’éclaircir, la développer et la rendre plus intéressante. — A ces différentes sortes d’amplification par les pensées, nous ajouterons celle qui se fait par le moyen des figures de pensées en général, comme on peut le voir dans le monologue bien connu où Marmontel a trouvé moyen de réunir presque toutes les figures.
On ne saurait pourtant dissimuler qu’il ait voulu avoir l’air de les connaître. […] On connaît de lui des commentaires sur plusieurs autres ouvrages d’Aristote, les uns publiés, d’autres inédits, et parmi ceux-ci, un commentaire sur le traité de l’âme dont un manuscrit, le seul connu en France, a été récemment acquis, sur notre indication, par la bibliothèque Sainte-Geneviève. […] Cette affectation serait ridicule, car les sujets connus ne le sont que d’un petit nombre et, cependant, font plaisir à tout le monde. […] En effet, si quelqu’un de ces termes est connu, il ne faut pas l’énoncer ; l’auditeur lui-même le supplée. […] Lorsque sont donnés deux termes de même nature, mais que l’un est plus connu que l’autre, il y a exemple.
Moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des âmes libres que l’instant du déshonneur. […] Vous seul, ô mon Dieu, connaissez ceux qui vous appartiennent. […] Ce Dieu que vous adorez sans le connaître, c’est lui que je vous annonce. […] C’est par une liaison fine et juste de mots déjà connus qu’ils enrichissent le langage. […] Connaissez-vous l’architecture gothique ?
Il faut mépriser le monde, et connaître néanmoins le besoin de le ménager ; il faut s’en détacher par religion, mais il ne faut pas l’abandonner par nonchalance et par humeur particulière2 Contre la mollesse Souvenez-vous que la mollesse énerve tout, qu’elle affadit tout, qu’elle ôte leur séve et leur force à toutes les vertus et à toutes les qualités de l’âme, même suivant le monde. […] Non, sa bizarrerie ne connaît personne ; elle s’en prend sans choix à tout le monde. […] Rien ne serait plus sot et plus déplacé ; mais j’ai appris à connaître les hommes en vieillissant, et je crois que le meilleur est de se passer d’eux, sans faire l’entendu3. […] Le sommet de la vie vous en dérobe le déclin ; de ses deux pentes vous n’en connaissez qu’une, celle que vous montez. […] Il avait d’autant plus de mérite à aimer les hommes, qu’il les connaissait, et n’était jamais dupe des apparences.
oui, nous sommes ainsi faits, et la famille qui flottait dans l’Arche sur les ruines d’un monde entier, d’un monde pervers dont elle détestait les crimes, n’en éprouvait pas moins, quoiqu’elle connût ses hautes destinées, des souffrances inexprimables. […] si vous connaissiez le don de Dieu ! […] Et quand une action sublime ébranle toutes les puissances de notre être, nous ne pensons pas que l’homme généreux qui se sacrifie a bien connu, a bien combiné son intérêt personnel. […] Chacun d’eux ne doit jamais manquer de dire à ceux qui naissent de lui : Connaissez le Seigneur, qui est votre père. » 2. […] Dieu est le lieu des saints ; mais nous, terrestres, nous ne connaissons que la terre, cette pauvre terre noire, sèche, triste comme une demeure maudite. » 2.
Une des plus connues est la ballade de Léonore, par Bürger. […] Celle de La Fontaine, composée par lui-même, est fort connue. […] Il doit y avoir, dans les différents termes de la définition, une certaine ambiguïté de rapport qui donne le change à l’esprit : cela rend l’énigme à la fois plus embarrassante et plus piquante ; cependant ces rapports doivent paraître justes aussitôt qu’on connaît la chose dont il s’agit.
Nous avons en français un certain nombre de petits poèmes usités autrefois, qu’on ne fait plus aujourd’hui et qui cependant méritent d’être connus. […] Le premier sonnet est de d’Etelan, poète bien peu connu, qui a rassemblé plusieurs antithèses ingénieuses et vraies, sur le miroir. […] Il parlait fort bien de la guerre, Des cieux, du globe de la terre, Du droit civil, du droit canon ; Et connaissait assez les choses Par leurs effets et par leurs causes.
Voilà le goût classique ; qu’il soit sage sans être timide, exact sans être borné3 ; qu’il passe à travers les écoles moins pures de quelques nations étrangères, pour se familiariser avec de nouvelles idées4, se fortifier dans ses opinions, ou se guérir de ses scrupules5 ; qu’il essaye, pour ainsi dire, les principes sur une grande variété d’objets ; il en connaîtra mieux la justesse, et, corrigé d’une sorte de pusillanimité sauvage, il ne s’effarouchera pas de ce qui paraît nouveau, étrange, inusité ; il en approchera, et saura quelquefois l’admirer1. Qui connaît la mesure et la borne des hardiesses du talent ? […] Qui veut connaître le vrai génie de Bossuet doit lire avant tout ses sermons.
Ceux qui l’ont connue la pleureront toujours, et tant de gens qui, sans la connaître, entendaient de tous côtés les louanges qu’on lui donnait, ne peuvent en parler sans être attendris. […] Si vous connaissez votre faute, hâtez-vous de la réparer. […] Connaître les hommes que l’on voit tous les jours, ce n’est rien ; mais connaître les génies que l’on ne voit point, c’est tout autre chose. […] Dimanche dans une antichambre, et je vous ferai connaître les gens... […] Les vagues bondissent sous moi comme un coursier qui connaît son cavalier.
La philosophie, d’autre part, apprend à l’homme à se connaître, à connaître ses devoirs ; et par là devient nécessaire, elle-même, la connaissance de ces doctrines abstraites que quelques-uns ne dédaignent que parce qu’ils n’en sentent pas le prix. […] Ils auraient voulu qu’il connût mieux les droits des peuples et la dignité de l’homme. […] vous connaîtrez leur mère ! […] Pour moi, je ne connais pas de plus grande nécessité pour des hommes libres qu’un état de choses plein d’ignominie. […] Ô fille encor trop chère Connais-tu ton destin !
• Faire connaître les tragédies grecques qui ont été imitées par les grands tragiques français. (27 juillet 1882). […] Dans l’antiquité, le rôle social de la femme étant bien moindre qu’il ne l’est de nos jours, nous ne connaissons guère de correspondances féminines ayant passé à la postérité. […] Tous ces auteurs, anciens et modernes, ont été connus et plus ou moins imités par La Fontaine. […] Là encore nous connaissons par le menu mille détails indispensables pour l’intelligence de la vie d’alors. […] II. — « Il connaît ses desseins parricides, mais il saura déployer assez de vigilance pour empêcher leur exécution.
Il y avait dans ce pays deux hommes bien singuliers : ils avaient de l’humanité ; ils connaissaient la justice ; ils aimaient la vertu. […] Dès qu’il ouvrit les yeux pour les connaître, il apprit à les craindre ; et la religion vint adoucir dans les mœurs ce que la nature y avait laissé de trop rude. […] Dès que cette résolution fut connue, les Troglodites envoyèrent au-devant d’eux des ambassadeurs, qui leur parlèrent ainsi : « Que vous ont fait les Troglodites ? […] Les mauvais succès des Perses dans les invasions qu’ils firent de la Grèce, les conquêtes d’Agésilas et la retraite des Dix mille avaient fait connaître au juste la supériorité des Grecs dans leur manière de combattre et dans le genre de leurs armes ; et l’on savait bien que les Perses étaient trop grands pour se corriger.
On a prétendu qu’il avait connu par lui-même cette passion qu’il a peinte en traits si frappants et si propres à nous en défendre. […] >Il est, selon l’usage, Venu maint créancier ; de plus, un gros visage, Un maître de trictrac qui ne m’est pas connu. […] On sait que Dufresny, connu par quelques comédies spirituelles, accusa Regnard de lui avoir pris le sujet du Joueur et se brouilla avec lui à cette occasion. Mais, après avoir lu le Chevalier joueur de celui-là, on dira avec Voltaire : « Il faut peu se connaître aux talents et au génie des auteurs, pour soupçonner Regnard d’avoir dérobé cette pièce à Dufresny. » 2.
Les jeunes gens corrompus sont inhumains et cruels J’ai toujours vu que les jeunes gens corrompus de bonne heure étaient inhumains et cruels ; leur imagination, pleine d’un seul objet, se refusait à tout le reste ; ils ne connaissaient ni pitié, ni miséricorde ; ils auraient sacrifié père et mère, et l’univers entier, au moindre de leurs plaisirs1 Au contraire, un jeune homme, élevé dans une heureuse simplicité, est porté par les premiers mouvements de la nature vers les passions tendres et affectueuses : son cœur compatissant s’émeut sur les peines de ses semblables ; il tressaille d’aise quand il revoit son camarade ; ses bras savant trouver des étreintes caressantes, ses yeux savent verses des larmes2 d’attendrissement ; il est sensible à la honte de déplaire, au regret d’avoir offensé. […] Je porterais à ces bonnes gens quelques dons simples comme eux, qui contribueraient à la fête, et j’y trouverais en échange des biens d’un prix inestimable, des biens si peu connus de mes égaux, la franchise et le vrai plaisir. […] C’est un mal que Rousseau connaît par expérience. […] Rousseau disait des voyages à pied : Je ne connais qu’une manière de voyager plus agréable que d’aller à cheval, c’est d’aller à pied.
Raisonner, c’est faire sortir de propositions connues une proposition nouvelle. […] Qui ne connaît l’histoire du dilemme de Protagoras ? […] Moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des âmes libres que l’instant du déshonneur. […] Vous seul, ô mon Dieu, connaissez ceux qui vous appartiennent. Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons au moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas.
Il se fit connoître, en 1630, à la cour de France, où il vint traiter de la part du duc de Savoie. […] C’étoit un homme d’un caractère doux, sage et circonspect ; ayant beaucoup de finesse et de mesure dans l’esprit, avec un courage toujours conforme aux circonstances ; n’employant jamais la force qu’au défaut des autres moyens ; possédant sur-tout à un degré supérieur l’art de connoître les hommes, et de les employer à propos.
Faites connaître la forme de l’ode antique. […] Ces deux espèces d’élégies suivent également les règles que nous avons fait connaître. […] Faites connaître quelques dithyrambes. […] Faites connaître l’origine et de la cantate. […] Faites connaître les règles qui président à la composition de l’épithalame.
Le résultat de vos observations à cet égard sera un vif désir de connaître et un profond sentiment d’admiration, qui ne peuvent manquer d’agrandir et de multiplier vos idées. […] « C’est moi que j’étudie, disait Fontenelle, quand je veux connaître les autres. » Car c’est en nous surtout qu’il nous est pleinement loisible d’apprécier et de suivre la nature ; chez les autres, elle s’enveloppe souvent d’un voile que leur volonté jette autour d’elle, et dont il ne nous est pas toujours donné de la dégager. […] Une seule visite aux salles des Antiques du Louvre fait mieux connaître les mœurs grecques et romaines que le dépouillement de vingt in-folio. […] Ils se sont imaginé que quand un homme a parlé de son pourpoint tailladé et de sa bonne dague de Tolède, le xvie siècle est épuisé ; que Henri IV ou Louis XI sont connus à fond, quand l’un a juré ventre-saint-gris, et que l’autre a baisé les saints en plomb de son chapeau.
Ainsi notre âme aime à connaître et à voir, à se ressouvenir de ce qu’elle a vu et à en conclure par l’imagination ce qu’elle verra ; le désordre et la confusion laissent en elle un sentiment de fatigue et d’inanité, et c’est d’après cette constitution de notre intelligence que nous venons de demander l’unité de l’ensemble et l’enchaînement rationnel des idées. […] Ce que l’on a traduit par ce vers si connu : L’ennui naquit un jour de l’uniformité38. […] connaissez ceux qui vous appartiennent. Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons du moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas.
Une longue paix donne aux hommes le temps de s’étudier et de se connaître : alors naît le théâtre, miroir de la vie humaine. […] Il veut connaître son origine, sa fin, les lois cachées du monde extérieur, et ce n’est plus aux poëtes, mais aux savants et aux sages qu’il demande l’explication de ces mystères. […] Voyez dans quelles circonstances leur génie s’est développé : l’étude du passé vous donnera de grandes lumières pour connaître le présent : je ne sais pas de travail plus profitable que la comparaison des mœurs antiques avec celles des temps modernes. […] Chaque classe a ses mœurs, ses préjugés, et, si j’ose dire, son jargon que vous devez connaître.
Enfin, il y a une manière de s’énoncer, accommodée à leur faiblesse : ce n’est point par des définitions abstraites qu’on leur fera connaître les objets dont on leur parle, mais par des caractères sensibles, et qui les rendent faciles à distinguer1. On sent que, pour exécuter ce plan, il faut connaître les enfants.
Le cœur peut mourir en tuant le corps ; mais je ne connais pour lui que cette fin : c’est celle du combat par la victoire1. […] Pas un ne me connaissait, ni ne se souciait de moi ; j’etais comme n’existant pas pour eux tous ; et plus d’une fois les larmes me sont venues aux yeux en pensant qu’ailleurs j’aurais rencontré des regards amis ! […] Il n’y a que les peuples en voie de finir qui n’en connaissent plus le prix, parce que, plaçant la matière au-dessus des idées, ils ne voient plus ce qui éclaire, et ne sentent plus ce qui émeut.
Je conjure celui qui répond oui de considérer que son plan n’est pas connu, qu’il faut du temps pour le développer, l’examiner, le démontrer ; que, fut-il immédiatement soumis à notre délibération, son auteur a pu se tromper ; que, fût-il exempt de toute erreur, on peut croire qu’il s’est trompé ; que, quand tout le monde a tort, tout le monde a raison ; qu’il se pourrait donc que l’auteur de cet autre projet, même en ayant raison, eût tort contre tout le monde, puisque sans l’assentiment de l’opinion publique, le plus grand talent ne saurait triompher des circonstances. » — Le dilemme divise les moyens de l’adversaire en propositions contradictoires et le tient enfermé dans la conclusion, comme en une impasse. […] De là une foule de preuves que les rhéteurs ont résumées en ce vers bien connu : Quis, quid, ubi, quibus auxiliis, cur, quomodo ; quando. Quis. — Voilà un homme connu pour sa probité, pour la douceur de son caractère.
Nisard a dit de cette poésie délicieuse : « Elle s’épanche en des vers d’une harmonie que Racine même n’a pas connue : ce charme ne cessera qu’avec la langue française2. » Priére de l’indigent O toi dont l’oreille s’incline Au nid du pauvre passereau, Au brin d’herbe de la colline Qui soupire après un peu d’eau ; Providence qui les console, Toi qui sais de quelle humble main S’échappe la secrète obole Dont le pauvre achète son pain ; Charge-toi, seule, ô Providence, De connaître nos bienfaiteurs, Et de puiser leur récompense Dans les trésors de tes faveurs ! […] Dans notre toit d’enfant presque rien de changé1 ; Le temps, si lent pour nous, n’avait rien dérangé : C’était toujours la salle ouvrant sur la pelouse, Le réduit qu’obscurcit la liane jalouse, La chambre maternelle où nous vînmes au jour, Celle de notre père, à côté, sur la cour ; Ces meubles familiers qui d’une jeune vie, Sous notre premier toit, semblent faire partie, Que l’on a toujours vus, connus, aimés, touchés2 ; Cette première couche où Dieu nous a couchés, Cette table où servait la mère de famille3, Cette chaise où la sœur, travaillant à l’aiguille Auprès de la fenêtre, en cet enfoncement, Sous ses cheveux épars penchait son front charmant ; Sur les murs décrépits ces deux vieilles gravures Dont les regards étaient toujours sur nos figures ; Et, près du vieux divan que la fleur nuançait, L’estrade où de son pied ma mère nous berçait. […] » Rentrer seul, dans la cour se glisser en silence, Sans qu’au-devant du vôtre un pas connu s’avance, Sans que de tant d’échos qui parlaient autrefois Un seul, un seul au moins tressaille à votre voix ; Sans que le sentiment amer qui vous inonde Déborde hors de vous dans un seul être au monde, Excepté dans le cœur du vieux chien du foyer, Que le bruit de vos pas errants fait aboyer ! […] Sa porte doit être ouverte à toute heure à celui qui l’éveille, sa lampe toujours allumée, son bâton toujours sous sa main ; il ne doit connaître ni saisons, ni distances, ni contagion, ni soleil, ni neige, s’il s’agit de porter l’huile au blessé, le pardon au coupable, ou son Dieu au mourant.