L’insinuation suppose, au contraire, la nécessité de détruire, dans l’esprit des auditeurs, des dispositions peu favorables à la cause que l’on entreprend de défendre Il faut tout l’art possible pour dissiper sans effort, mais avec succès cependant, ces préventions fâcheuses, et amener insensiblement l’auditeur à nous entendre, non seulement avec attention, mais avec cette portion d’intérêt qui est d’avance un présage certain du gain de la cause. […] L’avocat ne doit dire que la vérité ; mais il doit éviter cependant de rien laisser échapper qui puisse nuire à sa cause. […] Le juge est tellement attentif, tellement sur ses gardes pendant cette partie du discours, que le moindre doute sur la sincérité de l’orateur entraînerait infailliblement la perte de sa cause. […] Mais la réunion de ces deux qualités est indispensable pour le triomphe de sa cause. […] ) Mais si la nature de la cause donne lieu à une éloquence véhémente, le résumé doit être suivi d’un mouvement oratoire, qui sera ou d’indignation ou de commisération.
Son goût pour l’intrigue était excessif, et l’on ne doit en chercher la cause que dans ses besoins pécuniaires ; de sorte que ces éclairs brillants de génie, ces expressions de sentiment qui auraient honoré l’homme le plus vertueux, n’étaient pour ce profond machiavéliste qu’une simple spéculation. […] Telles furent constamment les armes dont se servit M. le cardinal Maury, heureusement secondé d’un petit nombre d’hommes demeurés fidèles à la cause de l’état, et restés debout, au milieu des ruines que chaque jour entassait autour d’eux. […] Que penseront nos neveux de cet homme qui soutint presque seul les assauts multipliés d’un si puissant adversaire ; et qui, vaincu même, et accablé malgré lui de toutes les forces réunies de l’éloquence et de la raison, trouvait encore, dans son inépuisable génie, les ressources nécessaires pour pallier sa défaite, ou la tourner au profit de la cause qu’il défendait ? […] Le succès, il est vrai, n’a pas toujours égalé le courage des orateurs ; il n’a pas toujours suffi d’avoir raison, pour obtenir gain de cause ; c’est que le nombre des sophistes l’emportait déjà sur celui des sages, et que le génie du mal, à qui le choix des armes est indifférent, triomphe trop aisément du génie du bien, qui n’est que franchement courageux. […] Il faut, dans les causes ordinaires, de l’éloquence et du talent, une connaissance profonde de la jurisprudence, un zèle et une probité également irréprochables.
La décision des causes dépendait en grande partie de l’équité et du bon sens des juges, et la jurisprudence était, bien moins que l’éloquence, l’objet des études et du travail de ceux qui se destinaient à la profession d’avocats. […] Il y avait chez les Romains une classe d’hommes appelés Pragmatici, qui se chargeaient de donner à l’orateur tous les renseignements nécessaires sur la loi intéressée dans la cause qu’il entreprenait de défendre. […] Socrate, jugé par une cour dont l’histoire ne nous a pas appris le nom, eut contre lui deux cent quatre-vingts juges : dans la cause de Milon, Cicéron parlait à cinquante-un juges ; et le succès de ces causes ne dépendait point en général de quelques juges versés dans la connaissance des lois, mais d’une assemblée de citoyens romains. […] La sécheresse et l’aridité des matières ordinairement traitées dans les plaidoyers, exigent plus que toute autre que les choses soient présentées de manière à fixer l’attention, à fortifier les preuves, à faire valoir, en un mot, tout ce qui peut servir la cause. […] Il n’y a pas de comparaison à faire entre l’impression que produit sur nous un orateur sec, obscur et froid, et celle qui résulte de la même cause présentée avec la clarté, l’élégance et l’énergie convenables.
Voilà les causes, les effets, les antécédents, les conséquents, les circonstances. […] On peut être de bonne foi en défendant une opinion erronée, ou ne l’est jamais en soutenant une cause immorale. […] La cause. On conçoit quelle abondante variété de développements découle de l’examen des causes premières ou secondes, essentielles ou accidentelles, intimes ou extérieures, brutes ou intelligentes, de tout ce qui peut être l’objet de la pensée humaine. Décrirez-vous les merveilles de la nature, l’ordre éternellement nouveau de l’univers, sans chercher à remonter aux causes contingentes et à la cause première de ces prodiges si réguliers ?
Ces moyens, qui ne sont ceux ni de la raison ni de la justice, devaient être ceux d’Eschine ; et l’on ne peut que le plaindre d’avoir déployé tant de vrai talent dans une si mauvaise cause. […] Quant à Démosthène, tout ce qui servoit la cause de son rival, se tournait nécessairement contre lui. […] D’abord, nous ne combattons point avec des armes égales : je perdrais infiniment plus en perdant votre amitié, que lui en ne gagnant point sa cause. […] Si, pour l’intérêt de ma cause, j’entre dans le détail de ce que j’ai fait pour l’état et pour les particuliers, je me vois réduit à la nécessité de parler souvent de moi. […] Cette partie de son discours est traitée avec la supériorité d’un grand talent qui défend une bonne cause.
L’exorde repose, pour employer le mot de Cicéron, dans les entrailles de la cause. […] Docile : il comprendra, il entrera sans effort, sans fatigue, dans l’esprit du sujet ou de la cause. […] J’en indiquerai avec les rhéteurs cinq sources différentes : l’orateur le tire ou de lui-même et de son client, ou des adversaires, ou des juges, ou de la cause, ou enfin de quelque circonstance extérieure qu’il rattache à la cause. […] Enfin l’on conçoit que l’un des meilleurs exordes est celui qu’on puise dans la cause elle-même, dans son équité, son importance spéciale ou générale, sa nouveauté, etc. Il rentre, ainsi que l’exorde tiré des lieux externes ou circonstances en dehors de la cause, dans ceux dont nous avons déjà traité.
Ils les nommaient genres de causes, genera causarum. […] Par exemple, il n’y a rien dans la nature qui n’ait sa cause et ne produise quelque effet. […] Car, toute cause, quoique d’un intérêt privé, se réfère au genre et au principe commun des choses. […] Moyens qui naissent de la cause. […] Comment, en effet, être pathétique sur des faits démentis ou sur une cause injuste ?
Les causes et les effets. On appelle cause tout ce qui produit un effet ; on appelle effet tout ce qui est produit par une cause. […] Parties destinées à instruire. — Genres de causes. — Narration. […] Mais cet exposé prend différents noms, selon le genre de cause dont il s’agit. […] L’avocat qui demande établit d’abord la question, ou constate le fait selon la nature de la cause.
. — Eh bien, mon jeune ami, vous venez de plaider votre première cause ? […] Le Juge. — Mauvaise cause, très-mauvaise. […] C’est la partie aride et ingrate de ces sortes de causes : l’inspiration s’y sent mal à l’aise et l’éloquence y étouffe. […] Paris, comme on dit, ne s’est pas bâti en un jour ; on ne monte pas d’un saut, à pieds joints, de l’école au Panthéon, et il faut avoir perdu vingt causes pour devenir un bon avocat, comme il faut avoir tué au moins vingt malades pour devenir un bon praticien. […] Acceptez donc toutes les causes, j’entends les bonnes, et il n’y a de bonnes causes que les causes justes.
L’auditeur, s’il n’a cette persuasion intime, se méfiera des paroles de l’orateur, même dans les plus justes causes. […] Mais l’intérêt, ce grand et détestable mobile des actions humaines, est la cause souvent de la dégradation de leur talent. […] II est hors de doute que l’avocat qui posséderait dans leur intégrité les mœurs oratoires, ne perdrait jamais une seule cause. […] Il faut, en outre, sonder par avance les dispositions des auditeurs, pour les faire tourner, suivant leur caractère, au triomphe de sa cause. […] D’autres fois deux moyens devront être employés : Si je n’ai pas de preuves authentiques de ma créance, le juge devra apprécier ma probité qui m’empêcherait de vouloir tromper, ma bienveillance qui me fait recourir avec confiance à son équité, ma modestie qui éviterait un scandale judiciaire et des débats publics, et ma prudence qui m’aurait retenu, si j’avais craint de perdre ma cause ; et tout cela formera un corps de preuves morales qui décidera le gain de ma cause.
Il y a deux causes, et deux causes naturelles, qui semblent, absolument parlant, donner naissance à la poésie. […] Lorsque telle chose est un principe et que l’autre n’est pas un principe ; lorsque l’une est une cause et que l’autre n’est pas une cause, pour la même raison. […] Il nous reste à expliquer pourquoi l’on cause un préjudice, dans quelles dispositions on le cause, et à qui. […] Aussi y a-t-il encore plaisir dans la peine que cause son absence. […] En effet, la présence d’un vice ne cause aucune douleur.
Sa franchise annonce, dans la bonté de sa cause, une confiance qui en inspire aux autres ; et l’on ne suppose pas même douteux un droit qu’il se propose de défendre sans artifice et sans détours. […] Sa réputation d’intégrité ajoutera nécessairement du poids à ses raisons ; tandis que l’homme décrié dans l’esprit des juges et dans l’opinion du public, est toujours pour la cause un préjugé très fâcheux. Puisque nous ne concevons pas la véritable éloquence sans la probité, et que nous ne séparons pas l’orateur de l’homme de bien, il est clair que l’avocat ne peut jamais se charger d’une cause dont l’équité lui semblera seulement équivoque. […] Que l’avocat se constitue donc le juge de la cause, avant d’en entreprendre la défense ; qu’il s’érige, dans son cabinet, comme un tribunal domestique, où il pèse, où il examine avec soin, et sans prévention, les raisons de ses parties, et où il prononce sévèrement contre elles, si la force de la vérité l’y contraint. […] Si, dans le cours de l’affaire, un examen plus approfondi des pièces lui démontre que la cause qu’il croyait bonne est injuste ou douteuse, il veut que l’avocat lui-même conseille à sa partie de ne pas poursuivre plus longtemps un procès dont le gain même ne lui peut devenir que très funeste.
Le tribunal antique de l’aréopage enfermait les plaidoiries dans l’exposé des faits de la cause. […] Quelle cause pour un orateur ! […] Vous diriez d’un avocat plaidant une cause étrangère. […] En effet, il n’en est pas d’un tribunal appelé à prononcer sur une cause qui lui est étrangère comme d’un peuple réuni pour délibérer sur ses propres intérêts. […] A l’âge où l’esprit, ouvert à toutes les impressions, reçoit tout et retient tout, il est obligé de quitter Rome, où une première cause gagnée l’a rendu trop fameux.
Une blessure est cause de la mort, le feu est cause de la chaleur. […] L’erreur sur la cause consiste à donner pour cause à un effet quelconque un fait qui n’a aucun, rapport avec lui. […] Dans les causes importantes et compliquées du barreau, dans les causes où il est difficile de graver dans la mémoire les points successivement discutés, la récapitulation est indispensable. […] Tous les sens se fatiguent aisément de ce qui cause un plaisir trop vif. […] Si l’on excepte le discours pour la Couronne, les causes plaidées par Démosthènes n’ont pas la même gravité que les causes plaidées par Cicéron.
L'effet est la suite nécessaire de la cause, ou des causes qui l'on produit. […] La confusion de la cause avec l'effet, qui consiste à prendre pour cause d'un effet ce qui n'est pas cause ; et, généralement, tous les sophismes ou arguments captieux. […] A quels arguments donnent lieu la cause et l'effet ? […] L'action renferme la cause, le nœud et le dénoûment. La cause doit être digne du héros.
3° La cause et l’effet ; les antécédents et les conséquents. […] Si j’ai à peindre une inondation, rien n’est plus naturel que de remonter aux causes qui l’ont amenée : un orage, le vent, les pluies, la rupture d’une digue ; les effets de l’évènement seront la désolation des villes et des campagnes, la ruine, la misère, etc. Un fils expose sa vie pour sauver celle de son père : la cause, c’est l’amour filial, la reconnaissance, l’instinct du cœur ; l’effet, c’est la gratitude du vieillard, le bonheur d’avoir réussi, et d’avoir accompli un devoir sacré. Aux idées de cause et d’effet peuvent se joindre les développements relatifs aux antécédente et aux conséquents. […] On abuse des sciences et des arts ; donc l’ignorance est préférable, Prendre pour cause ce qui ne l’est pas.
Ces altérations furent le résultat de la même cause. […] L’ambiguïté naît de deux causes : un choix vicieux de mots et un arrangement ou construction mal conçue. […] L’esprit aime à s’élever par degré ; une marche rétrograde lui cause du déplaisir. […] Mais cette cause ne fut pas la seule qui donna naissance au langage métaphorique, l’influence qu’exerce l’imagination sur le langage fut aussi une cause puissante de l’accroissement des tropes. […] Il refusera toujours de s’engager dans des causes évidemment injustes ou odieuses ; et lorsqu’il plaidera des causes douteuses il insistera surtout sur les arguments qui lui paraîtront les plus soutenables, réservant son zèle et son indignation pour les causes où l’injustice et l’iniquité sont flagrantes.
Ils en distinguaient deux sortes : les lieux intrinsèques, c’est-à-dire tirés de la cause elle-même, et les lieux extrinsèques, ou tirés des conséquences extérieures de la cause. […] Parmi tous les traits caractéristiques de la chose qu’il veut décrire, l’orateur choisit ceux qui produiront sur l’esprit une impression favorable à sa cause, et laisse les autres dans une ombre savante. […] Ainsi, dans l’exemple que nous avons donné, si l’avocat peut prouver que son client était absent au moment du meurtre, qu’il était malade, qu’il était chez un ami, ou en voyage, il a cause gagnée. […] La cause et l’effet. — Cet homme a donné asile à un proscrit ; il a réussi à le faire échapper. […] Lieux extrinsèques. — Les lieux extrinsèques sont pris, comme nous l’avons dit, en dehors de la cause.
L’art de disposer les moyens de l’invention est dépendant de la nature des causes, des circonstances locales, de l’à-propos des compositions, en un mot, du but de l’écrivain. […] En particulier l’orateur ne devra jamais perdre de vue les intérêts de sa cause. […] Celles-ci servent beaucoup aux causes criminelles ; elles inspirent les questions du juge, de sorte que l’accusé, s’en trouvant accablé, est forcé de faire des aveux. […] II n’ira pas sans doute avouer ses torts, quoiqu’il soit coupable de s’être chargé d’une mauvaise cause ? […] Malgré toutes ces précautions, sa cause est bien près d’être perdue si son adversaire a le même talent que lui.
La nature et les circonstances du fait, le caractère de l’accusé et la forme du jugement, tout se réunit pour faire de cette cause, vraiment célèbre, la plus importante qui ait jamais été plaidée. […] Cicéron, qui défendait la cause de la raison, de la justice et de l’amitié, ne pouvait manquer de profiter habilement de toutes les circonstances favorables à l’orateur ou à l’ami. […] Comme les plus petites choses y sont heureusement tournées à l’avantage de la cause, et quelle masse imposante de preuves résultent déjà de ce simple exposé ! […] C’est donc évidemment ici l’un des cas où l’on ne prouve rien, en voulant trop prouver ; et il n’est pas hors de vraisemblance que cet endroit du discours (s’il faisait partie de celui qui fut réellement prononcé) dut faire plus de tort que de bien à la cause de Milon. […] Et dans quelle cause ?
C’est la cause pour l’effet ; ce n’est pas la parole, mais le souvenir qu’on en conserve, qui a survécu. […] On définit la narration judiciaire : l’exposé d’un fait et de ses circonstances présenté d’une manière favorable à la cause. […] L’autre touche et attendrit, il cause une émotion douce et pénible tout ensemble. […] Et dans quelle cause aurai-je échoué ? dans une cause qui excite un intérêt universel.
Vous oyrez4 crier, braire et tempester à l’appetit d’une partie hargneuse5 ; vous verrez les langues impures, venales et mercenaires mettre l’honneur des plus vertueux, illustres et grands personnaiges en compromis6, et ce dont je ne me sçaurois assez estonner, ces asnes d’Arcadie à qui les judges debvroient, à toutes les fois qu’ilz s’oublient et s’esmancipent contre la decence de leur robbe, mettre ung mords de bride, et leur fermer la bouche avec une bonne et grave reprimande, ilz les laissent divaguer de maniere qu’il semble à ces effrontez qu’ilz ont faict quelque beau chef-d’œuvre quand ilz ont, dient-ilz, bien lavé la teste7 à ung homme d’honneur, et mettent ceste haulte et sotte vanterie parmy leurs trophées… Et neantmoins ce sont ceulx ordinairement qui ont le plus de praticque1, parce qu’ilz se mettent à tous les jours, à toutes les causes ; et les bons playdeurs2, qui intenteroient ung procez sur la pointe d’une eguille3, les recherchent plus volontairement que les aultres, dont les mœurs sont composees à la prudence et modestie4 : vray ornement d’ung sçavant homme de bien, d’advocat5, lequel, faisant trop6 plus de cas de l’honneur que de gaing, ne soubtient jamais de cause contre sa conscience ; aussy la deffend il avec tant de vigueur, de force et de solides raisons, que l’on recognoist à vue d’œil7 qu’il ne se fonde pour obtenir la victoire que sur la verité et la justice de sa cause. […] D’ung procez il vous en fera provigner11 et vous en fera naistre une douzaine : aussy il vous fera accroire au commencement que votre affaire n’est rien, que votre cause est sommaire et sans aulcune difficulté, et qu’il vous en fera sortir en une matinée.
Ce qui cependant doit nous consoler, c’est que si la cause première de ces sensations nous est inconnue, du moins nous saisissons souvent leur cause finale. […] Chez elles, la régularité est une première cause de beauté. […] Hogarth est véritablement une cause de beauté. […] Mais les objets ne plaisent pas à notre imagination seulement parce qu’ils sont beaux et sublimes ; on peut encore assigner d’autres causes au plaisir que nous en recevons, et c’est comme l’une de ces causes que M. […] Parmi les causes des plaisirs du goût, l’imitation se place naturellement auprès de la nouveauté.
Mais pour le faire dignement, il faut que cet orateur pense qu’il a pour juges Dieu et les hommes : Dieu, dont il ne doit ni trahir la cause, ni négliger les intérêts par de frivoles égards, ou par de lâches complaisances ; les hommes, en qui il ne doit voir que, des frères égarés, que l’indulgence ramènera, et que trop de sévérité aigrirait peut-être pour toujours. […] Il ne s’agit plus ici, comme dans l’éloquence politique, de quelques discussions à établir sur des points d’administration civile ou militaire ; il ne s’agit plus, comme au barreau, de défendre l’honneur, la fortune ou la vie de tel ou tel particulier : l’orateur, sa cause, ses titres, ses clients, tout va prendre un caractère de dignité qui n’est comparable à rien de ce que nous avons vu jusqu’ici. L’homme qui parle est l’envoyé du ciel : la cause qu’il défend est celle de la vérité et de la vertu : ses titres, la loi de la nature empreinte dans tous les cœurs, et la loi révélée, écrite et consignée dans le dépôt des livres saints : ses clients, la nature, dont il défend les droits ; l’humanité, dont il venge l’injure ; la faiblesse, dont il protège le repos et la sûreté ; l’innocence, à laquelle il prête une voix suppliante pour désarmer la calomnie, ou des accents terribles pour l’effrayer ; l’enfance abandonnée, pour qui il cherche dans son auditoire des cœurs paternels ; la vieillesse souffrante, l’indigence timide, la grande famille de J. […] Au barreau, l’orateur peut recourir à tous les moyens capables d’émouvoir ceux qui l’écoutent, intéresser toutes leurs passions au succès de sa cause, entrer dans leurs sentiments, leur accorder même quelquefois en apparence plus qu’ils ne semblent exiger, afin d’en triompher plus sûrement encore le moment d’après.
Prendre pour cause ce qui n’est pas cause. […] Sommes-nous témoins d’un effet dont nous ignorons la cause ? […] Mais la cause du ressort, quelle est-elle ? […] Et dans quelle cause ? Dans une cause où tous les peuples sont pour nous.
Nous verrons bientôt que, d’après Buffon, la généralisation des idées est la cause la plus fréquente de la sublimité du ton. […] Mais en tout état de cause, rejetez toutes les preuves positivement frivoles, vulgaires, mêlées de bon et de mauvais, utiles d’un côté, nuisibles de l’autre, toutes celles qui pourraient donner à vos paroles une apparence de contradiction et de mensonge. Ayez soin encore de ne pas vous arrêter aux propositions que nul ne songe à contester, allez immédiatement au nœud de la controverse ou de la cause. […] Nous venons d’établir les règles de l’argumentation ; vous qui les avez étudiées et appliquées, prouvez que votre adversaire a péché contre elles, soit par sa propre faiblesse, soit, et je le préfère ainsi, par celle de sa cause ; il y a en effet adresse et bon goût à lui accorder assez de talent et d’esprit pour que sa défaite soit regardée comme une conséquence nécessaire de l’opinion qu’il défend, et non de la manière dont il la défend. […] Etudiez à fond la cause adverse ; c’est en apprenant à la défendre que vous saurez mieux la réfuter.
Il est difficile de compter tous les divers objets qui peuvent procurer des plaisirs au goût ; il est plus difficile encore de définir ceux que l’expérience a découverts, et de les mettre à leur véritable place ; et lorsque nous voulons faire un pas de plus, et rechercher la cause efficace du plaisir que nous procurent de tels objets, c’est là que notre insuffisance se fait le plus sentir. […] Mais voulons-nous aller plus loin, et nous rendre compte des causes de cette régularité, de cette variété qui produisent en nous la sensation du beau ? […] Mais si la cause première de ces sensations est obscure pour nous, leur cause finale est généralement assez facile à saisir, et c’est une consolation : c’est le cas de remarquer ici l’idée sublime que les pouvoirs du goût et de l’imagination doivent nous laisser de la bienveillance du créateur.
Double-Main, a-appelez les causes. […] « … Pour cause d’opposition faite au mariage dudit Figaro par ladite de Verte-Allure. […] Le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s’embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d’ennuyer l’auditoire et d’endormir messieurs ; plus boursouflés après que s’ils eussent composé l’Oratio pro Murena 1. […] Messieurs… jamais cause plus intéressante ne fut soumise au jugement de la cour ; et, depuis Alexandre le Grand, qui promit mariage à la belle Thalestris… Le comte, interrompant. […] Est-ce votre cause, avocat, que vous plaidez ?
Le premier redoutable, mais suspect à ses juges, qui, à force de le croire habile, le regardaient comme dangereux : le second, précédé au barreau par cette réputation d’honnête homme, qui est la plus forte recommandation d’une cause, la première qualité de l’avocat, et peut-être la première éloquence de l’orateur. […] Un homme, dont le suffrage était bien capable de flatter son orgueil, ce fameux Le Normant dont nous venons de parler, lui dit, après sa première cause, qu’il n’avait jamais rien entendu de si éloquent. […] Il observait à la lettre le précepte de Quintilien, que nous avons rapporté : avant que de se charger d’une cause, il l’examinait avec une inflexible sévérité : et, pour peu qu’il en sentît l’injustice, aucune considération n’était capable de l’engager à s’en charger.
Washington Jamais peut-être l’attente obscure, et la confiance prématurée dans la destinée, n’a été plus naturelle que pour Washington ; car jamais homme n’a paru, n’a été réellement, dès sa jeunesse et dans ses premières actions, mieux approprié à son avenir et à la cause qu’il devait faire triompher. […] Dès que la querelle s’éleva, Washington fut convaincu que la cause de son pays était juste, et qu’à une cause si juste, dans un pays déjà si grand, le succès ne pouvait manquer. […] Fier et passionné, il s’égara sans jamais s’abaisser ; infidèle à la cause de son pays, il se dévoua sans réserve, quel que fût le péril, à la cause de son maître ; ambitieux, capricieux, déréglé, il savait pourtant aimer, estimer, résister et servir le roi contre la cour, et tout en poussant avec ardeur sa fortune, braver de puissantes défaveurs.