Boileau.
(Boileau).
Mais il faut observer que cette chaleur même doit être subordonnée à la raison, et que celui qui s’y livrerait inconsidérément pourrait bien étonner un moment, mais ne persuaderait personne, parce qu’il faut que l’esprit soit convaincu, pour que le cœur se laisse persuader ; et que la règle générale est que : L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas, (Boileau).
Dans son Histoire de l’Académie des sciences, qui renferme les Eloges des académiciens et passe pour le modèle du genre, Fontenelle s’est dégagé des défauts dont ne sont pas exempts ses autres ouvrages, l’affectation et la subtilité : car il y a eu, comme on l’a fort bien dit, deux hommes en lui, l’un qui, faute de ce goût élevé que le cœur inspire, s’est attiré les justes railleries de Racine, de Boileau et de La Bruyère ; l’autre, et c’est celui qui doit nous occuper, disciple de Descartes, mais sans abdiquer son indépendance, que Vauvenargues a honoré de ses éloges, dont l’esprit s’est montré vaste, lumineux, universel, et qui a peint avec vérité les physionomies de ses savants confrères, en présentant avec intérêt une analyse fidèle de leurs écrits.
(Boileau, Art poétique, I, 153.)
Boileau ne se mêla point aux thuriféraires, il prit la revanche du bon sens et du goût.
Boileau, Horace, Aristophane eurent de la verve ; La Fontaine, Ménandre et Virgile le plus doux et le plus exquis enthousiasme qui fût jamais.
Car enfin, S’il est un heureux choix de mots harmonieux, comme dit Boileau : ce choix est de rigueur partout, et quelle que soit l’étandue du poëme. […] On connaît la traduction de Boileau : Pour me tirer des pleurs, il faut que vous pleuriez. […] Ce passage a été imité par notre vieux poëte Régnier, voyez la satire V ; par Boileau, voyez l’Art poétique, liv.
Sans doute le sonnet d’Oronte et les façons de dire des marquis de Mascarille n’étaient point le langage des honnêtes gens du xviie siècle, et ce n’est pas ainsi que parlaient Montausier, Boileau ou Fénelon ; mais, loin d’être un résultat du raffinement social, ce que les rhéteurs nomment en généra le style figuré est si bien dans la nature, qu’on ne rencontre guère de peuple primitif qui n’en use et n’en abuse en toute occasion.
Chez elle un beau désordre est un effet de l’art, a dit en effet Boileau, IIe chant de l’Art poétique.
Des ces deux personnages très-divers, l’un, Picrochole, est de l’invention de Rabelais ; sur le second et ses projets, voyez la 1re épitre de Boileau (Morceaux choisis à l’usage de la classe de sixième, page 135).
Descartes, qui souvent m’y ravis avec toi ; Pascal, que sur la terre à peine j’aperçoi ; Vous qui nous remplissez de vos douces manies2, Poëtes enchanteurs, adorables génies ; Virgile, qui d’Homère appris à nous charmer ; Boileau, Corneille, et toi que je n’ose nommer3, Vos esprits n’étaient-ils qu’étincelles légères, Que rapides clartés et vapeurs passagères ?
Comparez le portait de l’enfant dans Horace et Boileau.
Mais puisque, en dépit de Boileau, on n’apprend pas à penser avant que d’écrire, force nous est, tout en confessant notre insuffisance, d’indiquer au moins sommairement les principes d’argumentation, et les principaux termes affectés aux diverses espèces d’arguments.
Le caractère et le style de la pastorale sont bien tracés par Boileau dans son Art poétique.
Voici un modèle en ce genre ; c’est le portrait d’Ibrahim dans l’exposition de Bajazet, que Boileau admirait tant : L’imbécile Ibrahim, sans craindre sa naissance, Traine, exempt de périls, une éternelle enfance ; Indigne également de vivre et de mourir, On l’abandonne aux mains qui daignent le nourrir.
Le naïf est tout près, selon Boileau, du plat et du bouffon ; De ce style à la fin la cour désabusée Dédaigna de ces vers l’extravagance aisée, Distingua le naïf du plat et du bouffon ..
Boileau.
Bossuet, La Bruyère, Racine, Boileau, quelle époque que celle où ces grands hommes vivaient, conversaient ensemble, où l’on pouvait les voir et les écouter !
Vous vous hasardez à mériter le reproche adressé par Boileau à ces poëtes riches d’imagination, mais pauvres d’études préliminaires, Dont le feu, dépourvu de sens et de lecture, S’éteint à chaque pas, faute de nourriture.
Horace et Boileau parlent du poëme épique : Que le début soit simple et n’ait rien d’affecté.
Vers imité de Boileau, Lutrin, V, 230 : Dans son cœur éperdu cherche en vain du courage.
« C’est déjà au xvie siècle la langue du Télémaque ou celle de Bernardin de Saint-Pierre. » Amyot charmait Boileau, Racine et Fénelon, comme Henri IV. […] Dans un petit logis du quai des Orfèvres, où naquit, dit-on, Boileau, chez le conseiller-clerc Jacques Gillot, se réunissaient une demi-douzaine de bourgeois, gens d’esprit, erudits, poètes à leurs heures pour la plupart. […] Quand Louis XIV reprit, à partir de 1661, l’œuvre de Richelieu et établit l’autorité absolue de la royauté battue par les orages de la Fronde, Boileau reprit l’œuvre de Malherbe et établit le premier l’autorité du bon sens et du bon goût compromise par les aventures et les écarts des précieux et des précieuses, par l’engouement de leurs admirateurs et les entraînements de la mode. […] Il consulte et croit Boileau qui « s’y connaît mieux que lui » ; il est le parrain du fils aîné de Molière, il fait asseoir à sa table celui que Scapin enveloppe d’un sac ridicule . […] Voltaire l’a facilement retiré de la place qu’en un jour d’indulgence Boileau lui avait donnée à côté d’Horace, et a fait en maint endroit le partage équitable du bon et du mauvais chez Voiture ; par exemple, dans la trop fameuse lettre, aujourd’hui démodée, de la carpe à son compère le brochet, écrite au vainqueur de Rocroy, sous le voile allégorique de ces noms et de ces jeux de salon.
(Boileau).
J'ai lu Boileau, j’ai expliqué Virgile, Cicéron, Homère. […] Boileau a dit de même : « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage. » Remarque. […] Boileau, dans le second chant du Lutrin, nous offre aussi un bel exemple de gradation descendante : « …… La Mollesse oppressée « Dans sa bouche, à ces mots, sent sa langue glacée ; « Et, lasse de parler, succombant sous l’effort, « Soupire, étend les bras, ferme l’œil et s’endort. » V de la litote. […] Boileau, qui n’a pas rendu à Quinault toute la justice qu’il méritait, a dit de lui par ironie : « Je le déclare donc, Quinault est un Virgile. » Il voulait dire un mauvais poète.
Il ne faut pas oublier les préceptes suivants de Boileau : Un auteur quelquefois, trop plein de son objet, Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet. […] La pensée a des formes multiples dont il faut soigner toutes les faces ; on doit savoir passer du grave au doux, du plaisant au sévère, comme dit Boileau.
Ponsard, (Horace et Lydie, Homère, Ulysse, la Bourse, le Lion amoureux, Galilée), il convient pourtant de signaler la souplesse du talent studieux auquel nous devons l’Honneur et l’Argent (1856), satire morale, où tant de saines vérités sont traduites en bons vers, que Boileau ne répudierait pas.
En admirant le philosophe que Boileau surnomma le Contemplateur, on aime le comédien qui mourut victime de son art et de sa bienfaisance.
Avertissement pour la nouvelle édition Cette nouvelle édition de nos Morceaux choisis des auteurs français, à l’usage du premier cycle de l’enseignement secondaire, est destinée à la fois aux élèves de la section A et à ceux de la section B : c’est qu’en effet, dans un grand nombre de lycées et de collèges, les deux sections se trouvent, pour l’explication des textes, réunies sous la direction d’un même maître. En raison des besoins plus divers auxquels ce volume doit désormais répondre, on ne s’étonnera pas que nous l’ayons enrichi d’un certain nombre d’extraits nouveaux. Aussi bien, nous sommes-nous toujours efforcé, dans cette édition comme dans les précédentes, de choisir des morceaux de caractère différent et d’étendue variée, et qui parussent mieux faits les uns pour être appris par cœur, les autres pour être lus en classe ou dans la famille. Nous n’avons pas renoncé à mettre, comme nous l’avions toujours fait, sous les yeux de nos enfant quelques pages de notre ancienne littérature, de la Chanson de Roland à Villon et de Villehardouin à Commynes. Mais nous avons groupé ces extraits dans une introduction paginée à part : les plus anciens sont accompagnés d’une traduction ; ceux du xve siècle, de notes nombreuses.
Comparer Boileau.