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24. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

L’écrivain en fait usage pour toucher, pour émouvoir, pour maîtriser notre âme, et la mener, pour ainsi dire, au but qu’il se propose : ces figures sont propres aux passions, et sont appelées figures de mouvement ou de passion. […] Elle viendra, dit Bossuet, cette heure dernière ; elle approche, nous y touchons, la voilà venue. […] C’est ici que la poésie et l’éloquence touchent de plus près à la peinture. […] Ici, surtout, l’abus touche de près à l’usage ; et avec l’abus commencent la boursouflure, l’extravagance et le ridicule. […] Corneille, dit Voltaire, a souvent de ces alliances de mots qui touchent le sublime.

25. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre premier. »

On conçoit, par exemple, que l’orateur qui prononce un panégyrique ou une oraison funèbre, peut n’être pas profondément affecté en effet du mérite qu’il loue, ou dont il pleure la perte : il suffit, pour nous toucher, qu’il paraisse touché lui-même ; l’illusion n’en demande pas plus.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu’il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. […] » Cela me touchera. […] Mais il est éloquent, et les parleurs seront touchés par ce sauvage. […] Il y a de la tristesse dans ses pressentiments. — Par la vivacité de ses peintures, La Fontaine fait que les grands lieux communs de la vie humaine nous émeuvent comme s’ils nous touchaient par une épreuve personnelle. […] Tant il est vrai que l’homme ne sent que ce qu’il s’approprie et ce qu’il touche.

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