Je passerai donc de loin en loin une allusion verbale finement touchée, comme j’applaudis à la parodie spirituelle de quelque grand écrivain ; mais quant aux centons, aux paronomases 104, aux pointes, aux quolibets, aux calembours, on ne trouvera pas mauvais que la rhétorique s’abstienne de les ranger parmi les sujets dont elle s’occupe.
En lisant cette phrase, où l’orateur énumère avec tant de véhémence les principales choses qui auraient dû toucher le cœur de Catilina, il est facile de remarquer combien le mot nihil répété au commencement de chaque proposition donne d’énergie à la pensée. […] Il est néanmoins une chose que l’on désire, parce qu’elle est pleine d’intérêt, et qu’elle touche de près à l’action principale : c’est la peinture de ces monstrueux reptiles.
Elle se laisse toucher et manier ; elle ne perd rien à être vue de près : plus on la connaît, plus on l’admire ; elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, et revient sans effort dans son naturel ; elle s’abandonne quelquefois, se néglige, se relâche de ses avantages, toujours en pouvoir de les reprendre et de les faire valoir ; elle rit, joue et badine, mais avec dignité.