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223. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Chez les enfants, les rudiments du goût se manifestent de très bonne heure en mille circonstances ; ils recherchent les choses bien faites, ils admirent les tableaux et les statues, et se passionnent pour tout ce qui est merveilleux ou nouveau. […] De même l’œil ne saisit pas tout d’un coup les beautés de la peinture ; il s’y forme peu à peu en voyant souvent des tableaux, et en étudiant les compositions des meilleurs maîtres. […] Ces images de changement, de trouble, de ténèbres, de terreur, qui produisent si sûrement des émotions sublimes, forment l’ombre du tableau, et le tout est exprimé dans un style poétique à la fois facile, naturel, simple, mais surtout magnifique. […] La plus légère tache dans le tableau nous fait détourner les yeux avec dégoût. […] C’est ainsi que s’offrent à nos yeux les tableaux et les-statues.

224. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Le combat de cavalerie du roi Agathocle y était fort bien représenté en peinture ; les murailles intérieures du temple étaient revêtues de ces tableaux : on ne pouvait rien voir de plus beau ; Syracuse n’avait rien de plus digne de la curiosité des voyageurs. […] Quoique tout ce qu’il y avait de beau dans ce temple eût, par la longue paix dont avait joui la Sicile et par la constante fidélité des Syracusains, recouvré sa première sainteté, Verrès enleva tous ces tableaux ; et ces murailles, dont les ornements avaient duré tant de siècles au milieu des guerres, furent laissées nues et toutes défigurées. […] Il enleva encore du même temple vingt-sept tableaux d’une rare beauté, où l’on voyait les portraits des rois et des tyrans de la Sicile. […] On regarde comme un devoir essentiel l’obligation d’honorer et de conserver les dieux qu’adoraient ses pères : d’ailleurs, cette magnificence, ces ouvrages, ces statues, ces tableaux, enchantent les Grecs et font leurs délices. […] les Athéniens, pour leur Bacchus en marbre, pour leur tableau du Paralus, ou pour leur génisse d’airain, œuvre de Myron ?

225. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

L’éloquence est une peinture de la pensée, et ainsi ceux qui, après avoir peint, ajoutent encore, font un tableau au lieu d’un portrait2.

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