Tyran de la société et martyr de son ambition, il a une triste circonspection dans sa conduite et dans ses discours, une raillerie innocente, mais froide et contrainte, un ris forcé, des caresses contrefaites, une conversation interrompue et des distractions fréquentes : il a une profusion, le dirai-je ?
En voici des exemples : Platon a dit en parlant de l’eau et du vin : Le vin qu’on verse dans un vase est d’abord bouillant et furieux ; mais dès qu’il entre en société avec une divinité sobre qui le châtie, il devient doux et bon à boire.
La médisance est un feu dévorant qui consume tout ce qu’il touche… ; il creuse la terre et attaque les morts, — qui, presque éteint, agit avec plus de violence, — qui brille et noircit… C’est un orgueil secret… une envie basse… une haine déguisée… une duplicité indigne… une légèreté honteuse… une barbarie de sang-froid… La médisance est un mal inquiet, qui trouble la société… partout ennemie de la paix, de la douceur et de la politesse. […] Vous n’avez que trois pensées à développer, et une énumération rapide des principaux états de la société à faire. […] Vous le saluez, il ne vous voit pas ; vous lui parlez, il ne vous écoute pas ; vous parlez à un autre, il vous interrompt. 11 lorgne, il persifle au milieu de la société la plus respectable et de la conversation la plus sérieuse. […] Aucun de nous n’a vécu sans connaître les pleurs, les plaisirs consolateurs de la société endorment au moins quelques instants nos douleurs, remède encore trop, faible pour des maux si durables.