C’est ainsi que l’on dit : la littérature du siècle d’Auguste, la littérature grecque, la littérature sacrée, la littérature légère. […] Quelle que soit l’indifférence de notre siècle pour les talents qui l’honorent, — il rend du moins justice à ceux qui ne sont plus. […] C’est aux chefs-d’œuvre des plus beaux siècles qu’il faut toujours s’attacher12. […] Sénèque et Lucain en ont égaré plusieurs : notre siècle a bien aussi ses idoles et ses engouements dangereux, et il est facile de se laisser surprendre. — Liberté : si vous vous traînez sur les pas d’autrui, si vous dérobez à un autre des tours qui lui sont tout à fait personnels, vous copiez et vous êtes esclave : servum pecus. […] Elles doivent être locales, c’est-à-dire conformes aux mœurs du siècle et du pays où l’on place les acteurs de l’épopée ; bonnes, mais d’une bonté générale qui souffre quelque faiblesse et quelques défauts, si l’on veut plaire et intéresser ; convenables, c’est-à-dire que tous les acteurs doivent parler selon leur âge, leur sexe, leur situation ; ressemblantes c’est-à-dire en harmonie avec les données de l’histoire, de la fable ou de la tradition ; égales, c’est-à-dire toujours constantes et telles dans la suite du récit qu’on les a montrées d’abord ; variées, c’est-à-dire se donnant mutuellement du relief et de l’éclat par les contrastes entre les divers personnages.
Le grand homme du jour rit des siècles passés.
Enfin, après douze ans de silence, il étonne son siècle par Esther et Athalie, créations d’un maître que la Bible inspire.