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31. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Vous restez dans votre trou jusqu’à l’heure des spectacles2, à dissiper les fumé de la veille ; ainsi vous n’avez pas un moment pour penser à vous et à vos amis. […] Le 2 août de la même année, Voltaire écrivait à D’Alembert : « Le bruit court que vous venez avec un autre philosophe ; il faudrait que vous le fussiez terriblement l’un et l’autre pour accepter les bouges indignes qui me restent dans mon petit ermitage ; ils ne sont bons tout au plus que pour un sauvage comme Jean-Jacques, et je crois que vous n’en êtes pas à ce point de sagesse iroquoise » 1. […] Je me borne à décacheter les lettres des amis qui me restent, et c’est ma femme qui m’en fait la lecture, comme elle peut.

32. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Vigny 1799-1863 » pp. 530-539

Tous passèrent près d’elle en lâchant leur bordée ; Fière, elle répondit aussi quatorze fois, Et par tous les vaisseaux elle fut débordée ;   Mais il en resta trois. […] Engloutie à demi, son large pont à peine, S’affaissant par degrés, se montrait sur les flots ; Et là ne restaient plus, avec moi capitaine,   Que douze matelots.

33. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Marc Girardin. Né en 1801. » pp. 534-541

Les romans ont le mérite de nous représenter un peu ce monde idéal et charmant qui n’existe nulle part sur la terre, mais dont l’image, que nous avons vue je ne sais où, est restée imprimée dans notre cerveau ; nous ne croyons pas à ces récits magnifiques, mais nous les aimons, car il n’y a de beau que ce qui n’est pas. […] Mais saints ou démons, elle prend toujours ses modèles hors de la terre ; car, quand elle ne peut plus s’élever au-dessus de l’homme, elle aime encore mieux s’abaisser au-dessous que de rester dans les limites de l’humanité, l’homme ne pouvant pas se décider à être homme, c’est-à-dire imparfait et médiocre1.

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