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82. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Le roi jeta un regard sur eux tout à fait en colère, car il avait le cœur si dur et si rempli de grand courroux qu’il ne put parler ; et quand il parla, il commanda qu’on leur coupât la tête tout de suite. […] Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte et, pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés, un désert entièrement découvert, où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante : solitude absolue, mille fois plus affreuse que celle des forêts ; car les arbres sont encore des êtres pour l’homme qui se voit seul ; plus isolé, plus dénué, plus perdu dans ces lieux vides et sans bornes, il voit partout l’espace comme son tombeau ; la lumière du jour, plus triste que l’ombre de la nuit1152, ne renaît que pour éclairer sa nudité, son impuissance, et pour lui présenter l’horreur de sa situation, en reculant à ses yeux les barrières du vide, en étendant autour de lui l’abîme de l’immensité qui le sépare de la terre habitée : immensité qu’il tenterait en vain de parcourir ; car la faim, la soif et la chaleur brûlante pressent1153 tous les instants qui lui restent entre le désespoir et la mort.

83. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Molière, (1622-1673.) » pp. 205-211

          Avec vos brillantes hardes,             Et votre ajustement, Faites tout le trajet de la salle des gardes :           Et vous peignant galamment, Portez de tous côtés vos regards brusquement ;         Et ceux que vous pourrez connaître,           Ne manquez pas, d’un haut ton,         De les saluer par leur nom,         De quelque rang qu’ils puissent être.

84. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Introduction »

: [Avant que le sommeil te ferme la paupière], Sur les œuvres du jour jette un regard sévère ; ou la principale renfermant la subordonnée, qui alors s’appelle incidente, ex. 

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