Si vous ne rêvez pas vie militaire, si vous ne dévorez pas les livres et les plans de la guerre, si vous ne baisez pas les pas des vieux soldats, si vous ne pleurez pas au récit de leurs combats, si vous n’êtes pas mort presque du désir d’en voir et de honte de n’en avoir pas vu, quoique ce ne soit pas de votre faute, quittez vite un habit que vous déshonorez.
A part mademoiselle de Gournay qui y pleure tout haut, par cérémonie5, on y cause ; on y cause du défunt et de ses qualités aimables, et de sa philosophie qui est tant de fois en jeu dans la vie ; on y cause de soi6.
Le prince son époux lui fut ravi, et lui laissa trois princesses, dont les deux qui restent pleurent encore la meilleure mère qui fut jamais et ne trouvent de consolation que dans le souvenir de ses vertus. […] Combien donc en devrait-on pleurer comme mortes, de ces veuves jeunes et riantes que le monde trouve si heureuses199 ! […] Pleurez donc sur ces faibles restes de la vie humaine ; pleurez sur cette triste immortalité que nous donnons aux héros. […] Monseigneur le duc de Bourgogne pleurait d’attendrissement et de bonne foi, avec un air de douceur, des larmes de nature, de religion, de patience. […] À cet heureux transport que le ciel vous envoie, Je reconnais Néarque, et j’en pleure de joie.