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19. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre II. Des différentes espèces de Discours Oratoires. »

Chapelain, des plans heureux, et très bien remplis, une marche libre, aisée et naturelle, une diction noble et pure, beaucoup de force et d’onction. […] Le plan d’un Panégyrique est une des choses essentielles, à laquelle l’Orateur doit s’attacher. […] Cependant je crois qu’il ne sera pas inutile de leur tracer ici, en peu de mots, le plan admirable de l’Oraison funèbre du grand Condé, par le P.  […] Il n’est peut-être pas de discours en ce genre, dont le plan seul fasse connaître autant que celui-là, l’homme de génie et le grand Orateur. […] Le plan, la suite, l’économie de ses discours est admirable.

20. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre III. Discours académiques de Racine, de Voltaire et de Buffon. »

C’est que chaque ouvrage est un tout, et qu’elle travaille sur un plan éternel dont elle ne s’écarte jamais. […] » C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé, et ne sait par où commencer à écrire. […] Mais lorsqu’il se sera fait un plan, lorsqu’une fois il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, il s’apercevra aisément de l’instant auquel il doit prendre la plume ; il sentira le point de maturité de la production de l’esprit ; il sera pressé de la faire éclore, il n’aura même que du plaisir à écrire.

21. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre X. du commencement  » pp. 131-145

« C’est faute de plan, dit Buffon, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son objet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer à écrire. Il aperçoit à la fois un grand nombre d’idées, et comme il ne les a ni comparées ni subordonnées, rien ne le détermine à préférer les unes aux autres, et il demeure dans la perplexité. » Il est bien évident, au contraire, que, lorsqu’il aura profondément médité sur le dessein qu’il a conçu, sur le but auquel il tend, lorsqu’il aura rassemblé et mis en ordre toutes les pensées essentielles à son sujet, lorsque, en un mot, il se sera fait un plan, cette perplexité cessera ; car la place du premier mot se trouvera déterminée sur ce plan comme celle des autres, et par celle des autres ; le début sera la conséquence de l’ensemble et de l’idée dominante. […] Ainsi vous savez convaincu d’abord d’une certaine vérité, et c’est leur premier point ; d’une autre vérité, et c’est leur second point ; et puis d’une troisième vérité, et c’est leur troisième point : de sorte que la première réflexion vous instruira d’un principe des plus fondamentaux de votre religion, la seconde d’un autre principe qui ne l’est pas moins, et la dernière réflexion d’un troisième et dernier principe, le plus important de tous, qui est remis pourtant, faute de loisir, à une autre fois ; enfin, pour reprendre et abréger cette division, et former un plan… — Encore, dites-vous ; et quelles préparations pour un discours de trois quarts d’heure qui leur reste à faire !

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