Nous admirons en lui un accent convaincu, la beauté des plans, une exposition sévère, le tissu serré des développements, une logique inflexible qui va droit au but, l’ardente ferveur d’un apôtre, et une austérité chrétienne que tempère l’onction d’une âme évangélique. […] Ses plans sont des modèles de dextérité.
En ne prenant que la fleur de la plus pure antiquité, il ferait un ouvrage court, exquis et délicieux. » Il fallait renoncer à l’amour-propre d’auteur pour exécuter un tel plan, et il nous semble que c’est ce qu’on n’a pas assez fait jusqu’ici ; on a voulu trop souvent donner une autre forme, un autre tour aux définitions et aux préceptes des anciens rhéteurs ; on a interverti leur méthode ; on s’est exposé même, en abandonnant leurs traces, à déparer l’ensemble d’un ouvrage où Fénelon voulait que tout fût exquis. […] C’est faute de plan, c’est pour n’avoir pas assez réfléchi sur son sujet, qu’un homme d’esprit se trouve embarrassé et ne sait par où commencer à écrire. […] Le monde, jusqu’à présent, n’a regardé ce mystère que comme une folie ; et moi, je vais vous faire voir que c’est dans ce mystère que Dieu a fait éclater plus hautement sa sagesse : ce sera la seconde partie. » La justesse des plans généraux est un des caractères distinctifs de ce grand sermonnaire, qui donnait à tous ses discours une marche noble et majestueuse. […] Dans l’éloquence de la chaire, un plan bien conçu, une division heureuse prévient favorablement, soutient l’attention, soulage la mémoire, et n’empêche pas que l’orateur n’échauffe et ne remue. […] Plus un orateur méditera son plan, plus il abrégera sa composition.
Le sublime de conception peut s’étendre à toute une œuvre littéraire, à l’invention d’une idée, à la création du plan d’un ouvrage.