Puissé-je de mes yeux y voir tomber la foudre, Voir ses maisons en cendre et tes lauriers en poudre, Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause et mourir de plaisir !
Il en est de même quand on dit : La chaleur du sentiment, la rapidité de la pensée, un déluge de mots, des torrents de plaisirs, etc. […] Qui his in terris beatus est, beatior esse potest. — Felix exprime l’état du cœur disposé à goûter le plaisir, et à le trouver dans les biens dont il jouit ; heureux, qui a du succès. […] Cic. — Sodalis, compagnon de plaisirs.
Les objets sublimes sont toujours grands dans leurs dimensions, les objets beaux sont comparativement petits ; la beauté est unie et polie, elle aime la parure et les ornements ; le sublime est simple, souvent même rude et négligé ; la légèreté et la délicatesse s’unissent à la beauté, tandis que le sublime demande la solidité et les masses ; les limites sont inséparables du beau, le sublime peut être illimité, et le plaisir qu’il procure est accru par l’absence même des limites ; l’exacte proportion des parties entre souvent dans la composition du beau, mais dans le sublime on fait peu de cas de la symétrie ; enfin, le sentiment du sublime réveillant en nous ce qu’il y a de grand, de noble, de sérieux dans notre nature, nous élève au-dessus de nous-mêmes et nous dispose au mépris de ce qui est vil, aux généreux sacrifices et aux vertus austères, tandis que le sentiment du beau excite toutes les affections bienveillantes de notre nature et nous dispose à l’amitié, aux sentiments aimables, aux passions douces.