C’est ce langage que madame de Sévigné recommande à sa fille, quand elle lui écrit : « Vous me dites plaisamment que vous croiriez m’ôter quelque chose en polissant vos lettres ; gardez-vous bien d’y toucher ; vous en feriez des pièces d’éloquence.
Votre discours ne sera plus un assemblage de pièces décousues qui se rapprochent sans s’emboîter et s’unir ; vous aurez un édifice solide et régulier, ou plutôt une statue de bronze coulée d’un seul jet. […] Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canons, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers, sont le résultat de cette journée à jamais célèbre. […] Il sait bien que la postérité recueillera un jour toutes les pièces de cette grande discussion qui s’est élevée entre une nation et un homme ; mais Louis ne songe qu’à ses contemporains ; il n’aspire qu’à les détromper. […] On l’assemble ensuite deux fois par jour, pour ne pas laisser aux parents de ce captif le temps de produire les pièces justificatives, et pour lui ravir ainsi jusqu’aux faibles moyens de justification que laissent à un accusé ce qu’on appelle les lois criminelles de France. Enfin, on fait lire rapidement à cette commission des dépositions fausses, des pièces fabriquées, des extraits infidèles ; on écarte d’elle tout ce qui est suspect de vérité ; on fait décider par cette commission de judicature qu’un général d’armée, a mal ordonné une bataille, a mal soutenu un siège, a mal capitulé ; on lui fait forger un délit, dresser un arrêt, prononcer une condamnation.
Voici une petite pièce de vers, qui finit par un trait vraiment naïf.