Jouvency, qui demande que toute pensée soit vraie et claire, veut encore qu’elle soit proportionnée au sujet et à la situation des personnages qui sont en scène.
Ajoutons que les poètes, plus souvent encore que les écrivains en prose, font usage de cette figure, en prêtant eux-mêmes un caractère aux personnages qu’ils font agir et parler, ou en modifiant celui qu’ils ont dans l’histoire. […] Dans le second cas, on fait entendre que celui dont on parle, ressemble au personnage célèbre ou fameux que signale l’histoire. […] La déclamation théâtrale, dans les situations diverses où s’offrent les personnages, n’a point de règles particulières.
Ceux-ci, occupés du premier objet qui les avait transportés, allaient toujours sans regarder qu’ils allaient à la servitude ; et leur subtil conducteur, qui, en combattant, en dogmatisant, en mêlant mille personnages divers, en faisant le docteur et le prophète, aussi bien que le soldat et le capitaine, vit qu’il avait tellement enchanté tout le monde, qu’il était regardé de toute l’armée comme un chef envoyé de Dieu pour la protection de l’indépendance, commença à s’apercevoir qu’il pouvait encore les pousser plus loin. […] Ici la gradation consiste dans la nuance des sentiments et non pas dans le rang et la condition des personnages.