Enfin, après avoir posé les règles de la description, de la narration et de la dissertation, nous avons parlé de l’analyse critique, en en donnant un modèle qui puisse guider dans ce genre de travail : nous recommandons cet exercice comme un excellent moyen de former le goût et le jugement.
Rien de plus facile à faire que le sommaire de l’ouvrage : De la rhétorique en général ; de l’argumentation ; moyens d’argumentation particuliers à chaque genre : genre délibératif, genre épidictique, genre judiciaire (parmi les moyens qui se rapportent à ce dernier genre est comprise l’étude des passions et des mœurs) ; moyens qui conviennent également à tous les genres : l’exemple, l’apologue, la sentence, l’enthymème (lieux communs pour l’enthymème) ; de l’élocution ; des éléments du style ; des qualités du style ; des traits brillants ; des divers genres de style ; de la disposition et des parties du discours : exorde, narration, confirmation, péroraison. […] L’épopée marche avec la tragédie jusqu’au mètre (exclusivement), comme imitation des gens graves produite par le discours ; mais elle s’en sépare d’abord en ce qu’elle a un mètre simple21 et que c’est une narration, puis par l’étendue, car la tragédie s’applique, autant que possible, à rester dans une seule révolution solaire, ou à ne la dépasser que de peu de chose, tandis que l’épopée n’est pas limitée par le temps, ce qui fait une nouvelle différence. […] La tragédie est l’imitation d’une action grave et complète, ayant une certaine étendue, présentée dans un langage rendu agréable et de telle sorte que chacune des parties qui la composent subsiste séparément, se développant avec des personnages qui agissent, et non au moyen d’une narration, et opérant par la pitié et la terreur la purgation des passions de la même nature24. […] S’il en est ainsi, c’est, on le voit, traiter un sujet étranger à la cause que de déterminer d’autres points, comme, par exemple, qu’est-ce que doit contenir l’exorde, ou la narration, ou chacune des autres parties d’un discours ; car ces moyens ne tendent à autre chose qu’à mettre le juge dans tel ou tel état d’esprit.
La fable, en effet, n’est pas un récit destiné seulement à plaire ; c’est surtout une forme d’instruction et de critique, une narration qui doit signifier clairement la vérité que l’on veut enseigner, un miroir qui n’a de valeur qu’autant qu’il représente fidèlement les objets. […] Les qualités du récit dans l’apologue sont celles de la narration en général et principalement la brièveté et la clarté. […] Lorsqu’elle est placée au commencement de la fable, le lecteur a le plaisir, en suivant le fil de la narration, de juger si chaque trait se rapporte exactement à la vérité énoncée.