Touché par la beauté morale, il défendit les croyances éternelles du genre humain, il eut le cœur religieux, et fut excellent lorsqu’il eut raison avec tout le monde.
XVIe siècle La poésie au XVIe siècle Quand le xvie siècle s’ouvrit, l’héritage que lui laissaient le moyen âge et le xve siècle, qui forme entre eux la transition, consistait dans : — un trésor considérable de Chansons de Geste des xie et xiie siècles, trésor oublié de manuscrits dispersés et dormant, avec leurs enluminures, sous la poussière du temps, dans les manoirs des provinces et les hôtels des villes, épopées muettes comme leurs héros, dont quelques noms seulement étaient répétés encore par la prose populaire des romans de chevalerie ; — la poésie allégorique et galante du Roman de la Rose, la poésie allégorique et satirique du Roman de Renart et des Fabliaux, la poésie allégorique et morale d’Alain Chartier, la poésie allégorique encore, mais originale, personnelle et souvent mélancolique, des Ballades et des Rondeaux de Charles d’Orléans, des Ballades et des Testaments de Villon ; — les Ballades touchantes de Christine de Pisan, les Ballades patriotiques d’Eustache Deschamps, les couplets joyeux du Normand Olivier Basselin, qui ont légué à notre langue le mot de vaudeville (vau-de-vire) ; — et, plus récemment, les poésies, allégoriques toujours, et les chroniques rimées de de Jean Molinet (mort en 1507), de Guillaume Crétin (mort en 1525), son ami, et de leurs nombreux imitateurs ; — enfin tout un répertoire dramatique de Mystères empruntés à la religion, de Farces, de Moralités, de Soties, où continue à régner l’allégorie morale, chère au moyen âge, et que gardent, que jouent, qu’enrichissent les Confrères de la Passion, les Clercs de la Basoche et la Société des Enfants sans souci. […] Un acte de Garnier n’est, le plus ordinairement comme chez Sénèque, qu’un long monologue suivi d’un chœur exprimant des lieux communs de morale.
Depuis, les oracles ne répondirent plus qu’en vers ; la morale parla le même langage ; pour gagner la faveur des rois, on emprunta la douce voix des neuf sœurs ; enfin, c’est la poésie qui nous donna le théâtre, délassement si doux après les pénibles travaux. […] 1163Les oracles furent rendus en vers, 1164et via vitæ et la route de la vie (la morale) 1165fut enseignée en vers ; 1166et la faveur des rois fut briguée 1167par les accords des-Piérides (des Muses) ; 1168et les jeux scéniques 1169 par eux, sa fin (le délassement) 1170des longs travaux 1171 furent inventés : 1172que la Muse 1173habile-à-toucher la lyre, 1174et que le chantre Apollon 1175ne soient donc pas à honte à toi.