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180. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

« Ces hommes malheureux, dit-il, ces lâches flatteurs, ces furies de la république, ont cruellement déchiré leur patrie. […] « Sans cette paix, Flandre, théâtre sanglant où se passent tant de scènes tragiques, tu aurais accru le nombre de nos provinces ; et, au lieu d’être la source malheureuse de nos guerres, tu serais aujourd’hui le fruit paisible de nos victoires. » (Fléchier). […] Démosthène, pour justifier le malheureux combat de Chéronée, évoque les mânes de ces héros qui succombèrent dans la bataille de Marathon et de Platée, et jure par eux que ses concitoyens ont fait tous leurs efforts pour soutenir la même cause. […] Quand même, dans cette terrible séparation qui se fera un jour, il ne devrait y avoir qu’un seul pécheur de cette assemblée du côté des réprouvés, et qu’une voix du ciel viendrait nous en assurer dans ce temple, sans le désigner, qui de nous ne craindrait d’être ce malheureux ? […] Mais s’il peint d’une manière frappante, avec de vives couleurs, la ferveur et la tendresse de l’amitié, ou les souffrances d’un malheureux, alors seulement mon cœur commence à être ému, ma reconnaissance ou ma compassion sont excitées.

181. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

Une véritable comédie, aux personnages nombreux et variés, c’est la fable intitulée : Les Animaux malades de la peste ; le poète, dans une sorte de prologue grave, nous trace un tableau effrayant du fléau ; puis le Lion tient conseil et nous fait, pour ainsi dire, dans son discours, l’exposition du sujet ; il donne ensuite l’exemple en faisant le premier son examen de conscience avec une hypocrisie et une désinvolture que le Renard vient encore encourager par ses flatteries effrontées ; le nœud est là, ainsi que dans les aveux des autres animaux ; le dénouement est la mort du malheureux baudet, coupable d’avoir tondu dans le pré d’autrui « la largeur de sa langue. » Et quelle cruelle, mais juste leçon se dégage de cette fable, ainsi terminée : Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. […] Son rôle de rival malheureux le fait même tomber parfois au rang d’un personnage de comédie, témoin sa tentative d’enlèvement qu’Émilie repousse avec mépris, et sa réapparition soudaine, alors qu’on le croyait noyé dans les eaux du Tibre. […] aucune comédie faite selon les règles, aucun goût, les vraies beautés du théâtre méconnues ; les spectateurs encourageant encore par leurs applaudissements complaisants l’ignorance des auteurs ; des sujets malheureux ou invraisemblables ; la peinture des caractères négligée ou faussée ; le style aussi mauvais que l’action ; les pointes les plus misérables, les traits d’esprit les plus pauvres accueillis avec faveur ; en un mot, les règles de l’art remplacées par une fantaisie de mauvais aloi.

182. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre II. Les Oraisons ou discours prononcés. »

On n’y voit que les malheureux que les tempêtes y ont jetés, et on n’y peut espérer de société que par les naufrages ; encore même, ceux qui venaient en ce lieu n’osaient me prendre pour me ramener ; ils craignaient la colère des dieux et celle des Grecs.

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