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161. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

Un roman, sans blesser les lois ni la coutume, Peut conduire un héros au dixième volume3 De là vient que Paris voit chez lui de tout temps Les auteurs à grands flots déborder tous les ans ; Et n’a point de portail, où, jusques aux corniches, Tous les piliers ne soient enveloppés d’affiches. […] Vous aurez beau vanter le roi dans vos ouvrages Et de ce nom sacré sanctifier vos pages : Qui méprise Cotin n’estime point son roi, Et n’a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi.

162. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

Je ne puis vous tromper : sous les lois d’Orosmane… Punissez votre fille… elle était musulmane. […] C’est le sang de vingt rois, tous chrétiens comme moi ; C’est le sang des héros, défenseurs de ma loi ; C’est le sang des martyrs… O fille encor trop chère, Connais-tu ton destin ?

163. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

À cette longue insouciance pour les productions littéraires de nos voisins succéda parmi nous une fureur qui n’eut bientôt plus de bornes : on ne consentit à admirer que ce qui nous venait de l’Angleterre ; on dévora ses livres, on voulut ses lois, et l’on adopta jusqu’à ses usages et ses modes. […] Comme la perfection à laquelle nous pouvons atteindre a ses limites, c’est apparemment une loi de notre nature, qu’il ne soit pas donné au même homme de mettre dans ce qu’il exécute de la vigueur et de l’énergie, et d’atteindre en même temps à ces grâces délicates et recherchées qui caractérisent la dernière perfection ; tandis que, d’un autre côté, le goût de ces grâces secondaires, dans ceux qui le possèdent, n’est presque jamais accompagné de l’élévation et de la force. […] Le public ému versait plus de larmes à ces sortes de représentations qu’aux tragédies ; et ce fut bientôt une telle fureur, que l’on fut obligé de faire des lois qui défendirent aux sénateurs de se livrer à l’étude de la pantomime. […] La vie d’un ermite est austère, un casuiste est sévère dans l’application des lois religieuses, un magistrat est rigoureux dans ses jugements. […] Les Athéniens avaient ce qu’ils appelaient mélodie nomique35 ; c’était une mesure particulière que les magistrats étaient obligés d’observer en publiant les lois, de peur qu’en les lisant sur un ton peu convenable, elles ne fussent exposées au mépris du peuple.

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