Les simples lumières du bon sens indiquaient à tout le monde de pareils abus ; aussi, à la différence près du ton, qui est grave et imposant d’un côté, léger et frivole de l’autre, les deux philosophes se rencontrent-ils fréquemment.
Rien n’est encore plus opposé à la véritable éloquence, facundia, que l’emploi de ces pensées fines et la recherche de ces idées légères, déliées, sans consistance, et qui, comme la feuille du métal battu, ne prennent de l’éclat qu’en perdant de la solidité : aussi plus on mettra de cet esprit mince et brillant dans un écrit, moins il aura de nerf, de lumière et de chaleur . » Chose singulière que cette identité de langage entre Horace et Buffon ; d’une part le poëte le plus brillant et le plus gracieux de l’antiquité, de l’autre le plus intraitable partisan de la prose qu’ait produit le siècle prosateur par excellence.
Inimitable dans l’épître légère et l’épigramme, tendre et délicat dans l’élégie, il fait la chaîne entre Villon et La Fontaine.